Histoire
La médaille du Dahomey
Les deux guerres du Dahomey : 1890 et 1892-93
En 1851, la France signe un traité d'amitié avec le Dahomey (aujourd'hui le Bénin). Cela permet de commercer et d'envoyer des missionnaires dans ce royaume, l'un des principaux États de l'Afrique de l'Ouest, également convoité par l'Angleterre et l'Allemagne, où le peuple Fons constitue le principal groupe ethno-linguistique.
Les relations furent bonnes pendant 30 ans, puis elles se dégradèrent, les rivalités entre potentats locaux s'ajoutant aux appétits d'autres puissances étrangères. L'attaque en mars 1889 d'un village sous protection française fut suivie de deux guerres, la première pas trop sanglante pour nous, la seconde beaucoup plus.
En 1890, quelques compagnies de tirailleurs sénégalais eurent à combattre, parfois au corps à corps, plusieurs milliers de Fons parmi lesquels étaient rangés de curieux bataillons féminins très aguerris et fort pugnaces ! Le traité de Ouidah en octobre imposa le protectorat français sur le Sud du pays, mais aucun camp ne croyait à la solidité de cette paix.
Les Français envoyèrent le colonel Dodds et plus de 2000 hommes (légionnaires et tirailleurs avec du génie et de l'artillerie) équipés du dernier fusil Lebel muni de sa baïonnette. Le royaume de Porto-Novo, allié de la France, fournissait de son côté 2600 porteurs. Les Fons disposaient de 4000 à 6000 fusils dont des carabines modernes achetées à des marchands allemands.
La Seconde guerre du Dahomey eut lieu de juillet 1892 à janvier 1894. Après avoir bloqué la côte pour empêcher d'autres ventes d'armes, les Français débarquèrent sur les rives du fleuve Ouémé avec l'objectif de marcher sur la capitale Abomey (environ 150 kms).
Dès la première bataille à Dogba en septembre, deux officiers, dont le commandant Faurax furent tués. En octobre à Poguessa, 3 compagnies de la Coloniale appuyées par deux compagnies de la Légion durent faire face à une armée de 5000 guerriers Fons. 17 Amazones restèrent sur le terrain, mais aussi des légionnaires. Trois Allemands et un Belge combattant dans les rangs dahoméens furent capturés et fusillés par les Français.
Le mordant de l’adversaire ne fléchit jamais et la colonne du colonel Dodds fut constamment attaquée ; il lui fallut près d'un mois pour parcourir les 50 derniers kilomètres en ayant à déplorer la perte de nombreux soldats métropolitains, gradés ou non. La bataille décisive eut lieu le 6 octobre 1892 au village d'Adégon. Les Fons furent massacrés, Amazones incluses, alors que les pertes françaises ne furent pas trop lourdes. Cependant les Français restèrent bloqués dans le village d'Akpa à 30 kms de la capitale pendant dix jours. Ils durent attendre l'arrivée de renforts pour percer les lignes ennemies et s'emparer de tranchées en chargeant à la baïonnette.
Le 3 novembre le roi Behanzin et 1 500 hommes lancèrent sans succès une attaque directe sur le camp français. Le lendemain, les Français s'emparèrent du palais royal de Diokoué. Le 5 novembre, Behanzin tenta une infructueuse mission de paix. La colonne française entra le 6 dans Cana, puis le 17 dans Abomey, la capitale incendiée et abandonnée par les Fons.
143 légionnaires blessés ou malades embarquèrent à destination de l’Algérie sur le paquebot mixte « Tibet » le 4 décembre 1892, sur le cargo mixte « Pélion » le 19 janvier 1893 et sur le transport-hôpital « Mytho » le 23 mars.
Sous les ordres du tout nouveau général Dodds, une 2ème expédition, forte de 12 compagnies totalisant 3 000 hommes, fut lancée le 30 août 1893 pour capturer Béhanzin. La chasse à l’homme dura 4 mois. Le 15 janvier 1894, le roi se rendit et il fut exilé en Martinique.
Identité |
Naiss |
Décès |
Observations |
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Narpon François Marie | 1867 |
1918 |
Matelot de 2è classe - pont |