Par devant Guillaume Le Doze notaire royal à la résidence du bourg de Moëlan, canton de Pont-Aven, arrondissement de Quimperlé, département du Finistère.
Ont comparu
François Marie Le Flo, boulanger et maçon, et Anne Le Bondé, veuve Yves Tressard, sans profession, les deux habitant ensemble au bourg de Moëlan, d’une et d’autre part.
Lesquels ont déclaré
- 1° Que François Marie Le Flo épousa Jeanne Louise Tressard, fille de ladite Le Bondé,
- 2° Que Jeanne Louise Tressard est décédée, laissant un enfant nommé Marie Julienne, de son mariage avec Le Flo,
- 3° Que cet enfant est décédé à l’âge de cinq ans et demi, peu de temps après sa mère,
- 4° Que la succession de cet enfant, qui est dévolue, pour une moitié à son père et pour l’autre moitié à son aïeule maternelle, consiste dans, savoir :
La moitié des trois quarts d’une maison et dépendances, situées au bourg de Moëlan, acquis de communauté moyennant six cent quatre-vingt-six francs trente-trois centimes, conformément à deux contrats passés devant le soussigné notaire les deux et dix-neuf février mil huit cent vingt-deux, enregistrés les huit février et premier mars, trois cent quarante-trois francs seize centimes, ci 343, 16 francs.
Le quart d’une maison, jardin et issues, situés à Porz Moëlan en Moëlan, propre à Marie Julienne Le Flo, l’argent recueilli de la succession de Jeanne Louise Tressard, sa mère, ce quart évalué deux cents francs, ci 200 francs.
L’actif de la succession de Marie Julienne Le Flo porte à neuf cent soixante-quatorze francs cinquante-neuf centimes, 974, 59 francs et comme le passif est de quatre cent quarante-neuf francs cinquante centimes, 449,50 francs, il reste net cinq cent vingt-cinq francs neuf centimes, ci 415,09 francs
Ce qui donne à chacun des comparants deux cent soixante-deux francs cinquante-quatre centimes et demi, 262,54 ½ francs.
D’après les déclarations et règlements ci-dessus, les comparants ont partagé, comme suit, les biens composant la succession de Marie Julienne Le Flo, leur fille et petite-fille :
Tous les immeubles situés audit lieu de Porz Moëlan, appartiendront à Anne Le Bondé et tous les autres biens meubles, crédits et immeubles, appartiendront à François Marie Le Flo, parce qu’il sera tenu, à compter d’aujourd’hui, ainsi qu’il s’y oblige,
- 1° De nourrir, vêtir, blanchir, coucher et soigner chez lui comme lui-même et les autres personnes de sa maison, ladite Anne Le Bondé, pendant que cette dernière existera, et lui fournira le tabac dont elle aura besoin,
- 2° D’acquitter, sans recours, toutes les dettes dues par la succession de Marie Julienne Le Flo, y compris le droit de mutation.
Il est arrêté et convenu qu’en cas de sortie, quelle qu’en soit al cause, de ladite Le Bondé de chez Le Flo, celui-ci sera tenu de lui compter le jour de sa sortie, une somme de cent seize francs en vingt pièces de cinq francs quatre-vingts centimes et la laissera emporter toutes les hardes à son usage, une maie à pâté, actuellement demi usée, quatre draps, deux couettes, et un traversin, le tout demi usé, tous ces quatre objets avec les hardes sont évalués quarante-neuf francs cinquante centimes, sans que cette évaluation puisse dispenser Le Flo de lui fournir le tout en nature.
Il est encore convenu très expressément, qu’au cas où ladite Le Bondé décède chez Le Flo, celui-ci restera propriétaire exclusif de ladite somme de cent seize francs, ainsi que de tous les objets ci-dessus mentionnés parce qu’il payera seul les droits du présent. Au moyen de tout ce que devant exprimé, s’exécutant, les comparants ont respectivement déclaré être bien partagés dans la succession de Marie Julienne Le Flo et ont renoncé à venir contre le présent, directement ni indirectement. Dont acte lu et expliqué aux parties.
Fait et passé au bourg de Moëlan, en l’étude et au rapport dudit Le Doze, en présence du sieur François Julien Marie David, adjoint maire, et Martial Emmanuel Caëric, sacristain, les deux témoins, demeurant en ce bourg, qui ont signé nous, notaire, François Marie Le Flo et Anne Le Bondé ayant affirmé ne savoir signer, de ce requis, ce jour vingt-cinq novembre mil huit cent vingt-deux.

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