Par devant Guillaume Le Doze, notaire royal à la résidence du bourg de Moëlan, canton de Pont-Aven, arrondissement de Quimperlé, département du Finistère, ont comparu Martial Mahé, menuisier et Marguerite Luc sa femme, qu’il autorise, demeurant au lieu du Guilly en la commune de Moëlan.
Lesquels ont vendu dès à présent et pour toujours, sous la garantie de fait et de droit, à Marie Catherine Evenou, femme de Pierre Maurice Stéphant, absent au service de l’Etat, cabaretière, demeurant au bourg de Moëlan, ici présente et acceptant.
Une petite maison en mauvais état, et un emplacement y joignant au bout du midi entre icelle maison et celle appartenant présentement au sieur Romieux avec en outre la moitié du puits qui se trouve au couchant de ladite petite maison, laquelle à deux longères et deux pignons d’avec cheminée au pignon du nord, et ouvrant au levant sur la rue ; le tout appartenant aux dits Mahé et femme pour l’avoir acquis du sieur Le Courant suivant contrat passé devant le soussigné notaire le premier septembre mil huit cent vingt un [1821-028], enregistré le sept ; desquels immeubles, qui sont à domaine congéable et situés au bourg communal de Moëlan, ladite Evenou a dit avoir bonne connaissance.
L’acquéreure pourra, à dater d’aujourd’hui, jouir et disposer à son gré des immeubles vendus à la charge d’en payer les contributions à dater du premier janvier mil huit cent vingt-trois et de contribuer annuellement à compter du vingt-neuf septembre mil huit cent vingt-deux, jusqu’à concurrence de soixante centimes en numéraire au payement de la rente convenancière assise sur les droits acquis par le sieur Le Courant de Laviche, suivant contrat passé devant Dodeur, notaire à Quimperlé, le neuf décembre mil huit cent quinze, enregistré le douze.
Cette vente a été faite moyennant la somme de cent quatre-vingt-seize francs vingt-quatre centimes, que Marie Catherine Evenou, acquéreure, s’est obligée de payer aux dits Mahé et femme dans quatre mois à dater d’aujourd’hui, sans intérêt jusqu’alors.
Au moyen de tout quoi et le payement du prix de cette vente s’effectuant dans le délai ci-dessus fixé, lesdits Martial Mahé et Marguerite Luc se sont désistés pour toujours de ladite maison, de l’emplacement et de la moitié du puits ci-dessus vendus, pour en investir Marie Catherine Evenou, consentant que cette dernière s’en fasse consolider la possession par toute voies légales.
Dont acte lu aux parties. Fait et passé au bourg de Moëlan, en l’étude et au rapport dudit Le Doze, en présence du sieur Julien Marie David, adjoint maire et Pierre Julien Caëric, cordonnier, les deux témoins, demeurant en ce bourg, qui ont signé avec ledit sieur Mahé et nous, notaire, Marguerite Luc et Marie Catherine Evenou ayant affirmé ne savoir signer, de ce requises. Ce jour douze février mil huit cent vingt-trois.

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