Par devant Guillaume Le Doze et Jean François Marie Audran, notaires royaux au département du Finistère, à la résidence, savoir : le premier du bourg de Moëlan, canton de Pont-Aven et le second de la ville de Quimperlé, chef-lieu d’arrondissement.
Ont comparu
Monsieur Claude Joachim La Faudrière du Baudry, propriétaire, demeurant à sa terre de Langor en la commune du Trévoux, canton de Bannalec, d’une part,
Jean Marie Le Fauglas et Pierre Le Porz, beaux-frères, cultivateurs, demeurant ensemble au village de Kervasselin en la commune dudit Moëlan, d’autre part.
Mon quel dit sieur La Faudrière du Baudry nous a déclaré et affirmé qu’il est propriétaire d’une petite métairie, quitte de toute rente, située au passage du Bellon en la commune de Moëlan, cernée aux midi, levant et couchant par fossé ou turons, et au nord par la rivière de Bellon ; ladite métairie dont jouissent à titre de ferme messieurs les employés de la douane, consiste en une maison ayant de long à deux longères dix-sept mètres soixante-neuf centimètres huit millimètres, de franc à deux pignons et trois cheminées, cinq mètres trente-trois millimètres ; une crèche en appentis au pignon du couchant de ladite maison ; un four et plusieurs courtils dont une partie est sous culture et une partie sous bois de haute futaie ; le tout contenant sous fonds, y compris ce qui est sous le chemin bordant la rivière, environ trente-six ares quatre-vingt-sept centiares ; desquels immeubles lesdits Le Fauglas et Le Porz ont dit avoir bonne connaissance.
D’après lesquelles déclarations et affirmations, mon dit sieur La Faudrière du Baudry a, par ces présentes, vendu dès à présent et pour toujours, sous la garantie de fait et de droit, auxdits Jean Marie Le Fauglas et Pierre Le Porz, acceptant de moitié entr’eux,
La petite métairie ci-dessus désignée, telle qu’elle se trouve présentement louée par messieurs les employés de la douane, sans aucune réservation quelconque.
Les acquéreurs entreront, le premier janvier mil huit cent vingt-quatre, en jouissance des biens vendus, à la charge d’en payer l’imposition à dater de cette époque.
Cette vente a été faite moyennant la somme de dix-neuf cent trente-trois francs trente-quatre centimes, dont neuf cent soixante-six francs soixante-sept centimes seront payés par les acquéreurs, ainsi qu’ils s’y obligent solidairement, le vingt-neuf septembre mil huit cent vingt-trois, sans intérêt, et pareille somme de neuf cent soixante-dix francs soixante-sept centimes, le premier janvier mil huit cent vingt-cinq, avec en outre les intérêts sur le prix de cinq pour cent, sans retenue de l’impôt, à dater du premier janvier mil huit cent vingt-quatre.
Le vendeur remettra aux acquéreurs, lors du dernier paiement, le titre qu’il pourra recouvrer au soutien des biens vendus.
Au moyen de tout quoi et le paiement du prix de cette vente s’effectuant dans les termes fixés, mon dit sieur La Faudrière du Baudry s’est désisté pour jamais de tous les immeubles qu’il avait audit lieu du passage de Bellon en Moëlan, pour en investir Jean Marie Le Fauglas et Pierre Le Porz, consentant que ces derniers s’en fassent consolider la possession par toutes voies légales.
Dont acte lu aux parties.
Fait et passé au bourg de Moëlan, en l’étude et au rapport dudit Le Doze, qui a signé avec son collègue et mon dit sieur La Faudrière du Baudry ; les acquéreurs ayant affirmé ne savoir signer, de ce requis, ce jour septième août mil huit cent vingt-trois.

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