MEMOIRES ET PHOTOS DE MOELAN

30 septembre 1865

Inventaire de biens après le décès

de de Tharon Gaston Michel (1785-1865)

époux de de Mauduit Augustine (1819-1896)

L'an mil huit cent soixante-cinq, le 30 septembre sur les cinq heures du soir.

Nous Louis Théodore Désiré Barbe, notaire à la résidence de Moëlan, canton de Pont-Aven, arrondissement de Quimperlé, département du Finistère, rapportons qu'à la requête de dame Caroline de Tharon, sans profession, veuve de M. Jules Marie Hyacinthe de Mauduit, demeurant à Lorient, département du Morbihan, ma dite dame de Mauduit agissant ici comme seule et unique héritière de son père ci-après nommé, avec réserve expresse de sa part d'accepter ou de répudier la succession de ce dernier, il va être, par nous notaire, pour la conservation des droits de qui il appartiendra, procédé à l'inventaire fidèle et description exacte de tous les meubles et autres objets mobiliers, créances actives ou passives, titres et papiers et renseignements appartenant uniquement à feu M. Gaston Michel de Tharon, le tout trouvé à Plaçamen, en la commune de Moëlan, après la mort de celui-ci y arrivée le vingt-cinq juillet dernier, décédé époux séparé de biens d'avec dame Augustine Marie Eugénie de Mauduit, aux termes de son contrat de mariage passé devant Me du Boutie de Kerorguen et son collègue, notaires à Lorient, le cinq huin mil huit cent soixante-un, y enregistré le huit du dit mois.

 

Et sur la représentation qui sera faite des dits objets par la dite dame requérante qui a promis de tout montrer et indiquer sans rien cacher ni détourner sous les peines de droit qui lui ont été expliquées par le notaire ; la prisée des dits objets sera donnée par nous notaire assermenté en cette qualité, ce qui a lieu comme suit :

- Garde-robe du défunt composée de vingt-quatre chemise, quatre pantalons, douze chaussettes, trois gilets, trois paletots, un chapeau, quatre gilets de flanelle, seize mouchoirs, cinq caleçons, une montre et trois paires de souliers, le tout estimé une valeur de trois cents francs.

- Et prorata d'une pension annuelle de deux mille quatre cent francs inscrite au grand livre de la dette publique, suivant brevet que la dite dame requérante n'a pas avec elle en ce moment mais qu'elle promet de représenter à première réquisition, soit pour les vingt-cinq jours une somme de cent cinquante-six francs.

- Total de l'estimation des meubles appartenant seulement au sieur défunt sus nommé quatre cent cinquante-six francs.

 

Demandé à ma dite dame requérante s'il existe des crédits actifs ou passifs dépendant de la succession en question, elle nous a déclaré qu'il n'était rien dû à la dite succession et qu'il ignorait complètement jusqu'à ce jour si cette succession était ou non grevée, entendant ma dite dame de Mauduit faire toutes réserves à cet égard.

 

Et se trouve là tout ce qui compose la succession du susdit sieur de Yharon, ainsi que nous l'a affirmé, sous la foi du serment, ma dite dame de Mauduit de n'avoir rien recélé ni vu ou su qu'il ait été caché ou détourné quelques objets pouvant lui appartenir ; en conséquence et sur sa réquisition nous, notaire susdit, avons clos le présent procès-verbal d'inventaire dont l'actif s'élève, comme il est dit plus haut, à la dite somme de quatre cent cinquante-six francs et laissé les objets y mentionnés en la garde et possession de ma dite dame requérante pour les représenter ou pour en tenir compte à qui de droit, se réservant ainsi qu'elle m'a déjà fait mention d'accepter ou de répudier en temps et lieu la succession dont est cas.

 

Fait et clos à Plaçamen, au domicile mortuaire de mon dit sieur de Tharon, sur la dite commune de Moëlan, où nous avons été requis de nous transporter les susdits jour, mois et an que devant, sous le seing de ma dite dame de Mauduit, le nôtre notaire et ceux de nos témoins instrumentaires messieurs Maurice Jouan, cordonnier et Martial Le Bloa, menuisier, les deux demeurant au susdit bourg communal de Moëlan, après lecture faite, déclarant avoir vaqué au présent inventaire depuis cinq heures du soir jusqu'à six heures après-midi par une simple vacation.