MEMOIRES ET PHOTOS DE MOELAN

L’an mil neuf cent quatre, le mercredi vingt-sept juillet à huit heures du matin, dans une maison située à Brigneau, en la commune de Moëlan où était le domicile de M. Philippon François-Louis, propriétaire-cabaretier et où il est décédé le treize juillet mil neuf cent quatre, le dit Philippon veuf de dame Marie-Anne Sturgeon.

A la requête de :

1° M. Philippon Pierre, majeur, séminariste, demeurant à Brigneau en Moëlan.
2° Madame Philippon Gabrielle, épouse assistée et autorisée de son mari M. Montfort Joseph, quartier maître et distributeur de la marine, demeurant tous deux à Brigneau en Moëlan.
3° M. Philippon Jean, propriétaire cultivateur, demeurant à Brorimon, en la commune de Moëlan.
Agissant au nom et comme tuteur datif de 1° Benjamin Louis Philippon, âgé de quinze ans, 2° Alexandre Philippon, âgé de treize ans, ses deux neveux, mineurs demeurant audit lieu de Brigneau avec les époux Monfort, leur beau-frère et sœurs, tous deux nés du mariage de François-Louis Philippon et de Marie-Anne Sturgeon, les deux décédés, nommé à cette fonction qu’il a acceptée, suivant délibération du conseil de famille prise sous la présidence de M. Le Juge de paix du canton de Pont-Aven, le quatorze juillet mil neuf cent quatre.

En présence de M. Le Floc’h Guillaume-Marie, gendarme en retraite, époux de Marie Sturgeon, demeurant au bourg de Moëlan
En qualité de subrogé-tuteur des mineurs Benjamin-Louis et Alexandre Philippon, ses deux neveux, élu à cette fonction, qu’il a acceptée, suivant délibération du conseil de famille de ces mineurs, prise sous la présidence de M. Le Juge de paix du canton de Pont-Aven, le dix-huit mars mil huit cent quatre-vingt-quinze, enregistrée.

M. Philippon Pierre, madame Philippon Gabrielle, épouse Monfort et les deux mineurs Philippon Benjamin-Louis et Philippon Alexandre, habiles à se dire et porter héritiers, chacun pour un quart, de M. Philippon François-Louis, leur père.
A la conservation des droits des parties ou de tous autres qu’il appartiendra, sans que les qualités énoncées puissent préjudicier à qui que ce soit, mais, au contraire, sous toutes réserves.

Il va être, par M. Frédéric Barbe, notaire à Moëlan, assisté de Monsieur Mathurin Le Malliaud, marchand, et Xavier Caëric, propriétaire, les deux demeurant séparément au bourg de Moëlan, témoins instrumentaires, procédé à l’inventaire et description de tous les objets mobiliers, titres, papiers, valeurs et documents de toute nature dépendant de la succession de M. François-Louis Philippon, sur la représentation qui sera faite du tout par M. et Mme Monfort, lesquels avertis du serment qu’ils auront à prêter en fin du présent inventaire, ont promis d’y déclarer et faire comprendre tout ce qui, à leur connaissance, dépend de la succession dont il s’agit.

Les enfants Philippon font observer que les meubles meublants, objets et effets mobiliers ci-après inventoriés sont indivis entre eux pour les avoir recueillis dans la succession de leur mère Marie-Anne Sturgeon que dépendant de la succession de leur défunt père, le tout confondu pêle-mêle dans la même demeure.la prisée des objets soumis à estimation sera faite par Me Barbe, notaire soussigné, sur l’avis de M.M. Le Cloarec Julien Joseph, demeurant à la Plaine, en Quimperlé et Mocret, marchand à Quimperlé, experts choisis par les parties qui ont prêté serment entre les mains du notaire de donner leur avis en conscience.

Fait en présence des parties requérantes et présentes qui ont signé avec le notaire et les témoins instrumentaires sus nommés à l’exception de M. Philippon Jean, tuteur, lequel interpellé de signer a déclaré ne savoir le faire, le tout après lecture faite et sous toutes réserves.

Prisée du mobilier

Dans laquelle valeur mobilière les enfants Philippon sont fondés pour mille huit cent vingt-cinq francs quatre-vingt-dix centimes de la succession de leur mère Marie-Anne Sturgeon aux fins d’un inventaire au même rapport que ces présentes en date du vingt-neuf avril mil huit cent quatre-vingt-quinze, ci ? 1582,84
Laquelle somme les droits ont déjà été payés, ci  1825,90
Reste pour la succession de François-Louis Philippon un débet de 243,06

Déclarations générales :
Actif :

Les requérants déclarent qu’au jour du décès de François-Louis Philippon il existait en deniers comptant dans la maison une somme de douze cent quatre-vingt-dix francs cinquante centimes, ci  1290,50
Créances placées pendant la communauté Philippon-Sturgeon :
Trois cents francs sur les époux Astré Jean-Marie de Kvétot en Moëlan, suivant obligation de Me Barbe Louis, notaire à Moëlan, du vingt-deux mai mil huit cent quatre-vingt-sept à intérêt à cinq pour cent, ci   300,00
Prorata d’intérêts calculés jusqu’au décès, dix-sept francs cinq centimes, plus un an soit dix-sept francs cinq centimes, ci   17,05
Trois cents francs sur veuve Le Doze de Knonen largoat en Moëlan aux fins d’obligation de Me Frédéric Barbe du douze août mil huit cent quatre-vingt-quatorze à intérêts à quatre et demi pour cent, ci  300, 00
Prorata d’intérêts (onze mois) calculés jusqu’au décès, douze francs trente centimes, ci 2, 30
Trois cents francs sur les époux Joseph Le Doze de Ménémarzin en Moëlan, aux termes d’acte obligatoire du dit Me Barbe du sept octobre mil huit cent quatre-vingt-quatorze à intérêts à quatre et demi pour cent, ci  300,00
Prorata d’intérêts (dix mois cinq jours) onze francs trente-cinq centimes, ci  11,35
Trois cent cinquante-deux francs cinquante centimes pour prorata de fermages (neuf mois douze jours) d’une maison sise à Quimperlé, affermée quatre cent cinquante francs par an suivant bail verbal déclaré à l’enregistrement, partie à veuve Gourlay et partie à Gourrier, ci  352,50
Cent cinquante-six francs cinquante-cinq centimes pour prorata de fermage de quatre chambres à Brigneau, louées à divers, moyennant cinquante francs la chambre, aux fins d’un bail verbal déclaré à l’enregistrement, ci  156,55

Bons crédits :

Dus par diverses personnes pour marchandises, soixante-quinze francs, ci  75,00

Mauvais crédits :

Dus aussi par diverses personnes pour marchandises livrées depuis plus de cinq ans, cent cinquante francs, ci  150,00

Total des déclarations actives : deux mille neuf cent soixante-cinq francs vingt-cinq centimes, ci 2965,25

Passif :

Les mêmes requérants déclarent que la succession de M. Phiippon François-Louis doit les sommes suivantes :

A

1° M. Martin, d’Auray, pour marchandises livrées, cinq cent vingt-cinq francs dix centimes, ci 525,10
2° Pour contributions de cette année, cent trente-deux francs soixante-quatorze centimes, ci 132,74
3° M. Le Stunff, docteur médecin à Quimperlé, pour visites et soins données au décédé, mémoire, ci  mémoire
Payé aux dépens des deniers comptants :
4° frais faits le jour de l’enterrement à Scaviner, douze francs, ci  12,00
5° Garo, fossoyeur, pour la fosse, trois francs, ci 3,00
6° M. Malliaud, de Moëlan, pour le cercueil, vingt-cinq francs, ci 25,00
7° pour frais funéraires, cinquante-quatre francs soixante-dix centimes, ci 54,70
8° pour école de Philippon, fils, neuf francs quinze centimes, ci  9,15
9° au greffier de paix de Pont-Aven, pour nomination d’un tuteur aux mineurs Philippon, neuf francs quatre-vingts centimes, ci  9,80
10° M. Auffrédou, de Quimperlé pour fournitures, soixante-trois francs quatre-vingt-cinq centimes, ci 63,85
11° M. Pivert, marchand de vins à Quimperlé, pour boissons, cent vingt huit francs quatre-vingt-cinq centimes, ci  128, 85
12° remis en numéraire à M. Philippon, fils, dix francs, ci 10,00
13° M. Ploteau, commerçant à Lorient, pour marchandises, deux cent soixante-deux francs quarante-cinq centimes, ci  262, 45
14° au pharmacien pour eau de Vichy, quatre francs quatre-vingts centimes, ci  4,80
15° M. Mocret de Quimperlé, pour marchandises, trois cent six francs quarante-cinq centimes, ci  306,45
16° Mme Le Corre, boulangère à Quimperlé pour fournitures de pains, trois cent quatre-vingt-seize francs vingt-cinq centimes, ci  396,25
17° la tenue militaire de M. Philippon fils, non payée, neuf francs, ci  9,00

Total du passif sauf l’article porté pour mémoire, mille neuf cent cinquante-trois francs quatorze centimes, ci  1953,14

Analyse des papiers :
Créances hypothécaires :

Cote première - Trois pièces
La première est la grosse d’une obligation reçue par Me Louis Barbe, notaire à Moëlan, le vingt-deux mai mil huit cent quatre-vingt-sept, souscrite par Astré Jean-Marie et Capitaine Marie-Louise, époux cultivateurs, demeurant à Kvétot en Moëlan, au profit de M. Philippon François-Louis et Sturgeon Marie-Anne, son épouse, cabaretiers à Brigneau, d’une somme principale de trois cents francs exigible et productrice d’intérêts à cinq pour cent, ci  300,00
La seconde est une autre grosse d’obligation au rapport de Me Frédéric Barbe, en date du douze août mil huit cent quatre-vingt-quatorze, souscrite par Mme Anne Lozachmeur, veuve Le Doze Jean-Marie, cultivateur à Knonen Largoat en Moëlan au profit des époux Philippon susnommés, d’une somme de trois cents francs, exigible et productrice d’intérêts à quatre et demi pour cent, ci  300,00
Et la troisième est une autre grosse d’obligation, souscrite par Le Doze Joseph et Lopin Marie-Josèphe, épouse, cultivateurs, demeurant à Ménémarzin en Moëlan, au profit desdits époux Philippon, d’une somme de trois cents francs, exigible et productrice d’intérêts à quatre et demi pour cent, ci   300,00
Toutes ces pièces ont été cotées et paraphées sous la cote première, ci  première

Ne se trouvant plus rien à comprendre ni déclarer au présent inventaire, il a été clos après avoir été affirmé sincère et véritable par M. et Mme Monfort.
Et, de suite, M. et Mme Monfort ont prêté serment aux mains de Me Barbe, notaire soussigné, d’avoir déclaré, représenté et fait comprendre dans l’inventaire tout ce qui, à leur connaissance, peut dépendre tant de la succession de Marie-Anne Sturgeon que de la succession de François-Louis Philippon, le tout indivis, de n’avoir rien caché, détourné, vu ni su qu’il ait été rien détourné directement ni indirectement.
Les objets mobiliers, deniers, papiers et généralement tout le contenu de l’inventaire, a été mis en la garde et possession de M. et Mme Monfort, qui le reconnaissent et s’en chargent pour les représenter à qui de droit après avoir déclaré qu’ils sont tenus de faire vendre les meubles aux enchères dans le mois qui suivra la clôture des présentes, par un officier public en conformité de l’article quatre-cent-cinquante-deux du Code Civil.

Il a été vaqué à tout ce que dessus, depuis huit heures du matin jusqu’à midi et d’une heure du soir jusqu’à trois heures, par double vacation.
Après lecture faite et sous toutes réserves, les parties ont signé avec le notaire et les témoins sus nommés, à l’exception de M. Philippon Jean, tuteur, qui interpellé de signer, a déclaré ne savoir le faire.