Par devant Me Frédéric Barbe, notaire à la résidence de Moëlan, canton de Pont-Aven, arrondissement de Quimperlé, département du Finistère, soussigné.
Assisté des témoins instrumentaires ci-après nommés, aussi soussignés.
ont comparu
1° Monsieur (Le) Guilcher Joseph, menuisier, et madame Le Magueresse Louise, son épouse qu’il autorise, demeurant au bourg de Moëlan, mariés sous le régime de la communauté de biens, à défaut de contrat de mariage ayant précédé leur union, d’une part.
2° Mademoiselle Guilcher Marie-Joséphine, majeure, sans profession, demeurant au bourg communal de Moëlan.
Agissant tant en son nom personnel que pour et au nom et comme mandataire de sa sœur Mademoiselle Guilcher, Marie-Anne, cuisinière, demeurant à Marseille, Boulevard de la Liberté, N° 21 aux termes de sa procuration sous seing privé en date à Marseille du vingt-et-un décembre mil neuf cent cinq, ci annexée, non encore enregistrée, mais qui le sera avant ou en même temps que ces présentes, d'autre part.
Entre lesquels il a été dit et reconnu ce qui suit :
Monsieur Guilcher Joseph et Mesdemoiselles Guilcher Marie-Joséphine et Marie-Anne, sont propriétaires indivis de la succession de leur mère, Marie-Joséphine Souffez, décédée, épouse Guilcher Joseph, de divers immeubles situés au bourg de Moëlan, comprenant une maison d'habitation, servant d'auberge et d'un petit jardinet d'une contenance d'environ cinquante-cinq à soixante centiares.
Les comparants voulant dès aujourd'hui faire cesser en partie cette indivision, se sont convenu à l'amiable de la manière suivante :
Monsieur Guilcher Joseph déclare par ces présentes, vendre, céder et abandonner à ces deux sœurs susnommées Mesdemoiselles Guilcher Marie-Joséphine et Marie-Anne, et accepté ici pour cette dernière par Mademoiselle Marie-Joséphine, en vertu du mandat sus-énoncé,
Tous ses droits et prétentions, soit le tiers indivis dans les immeubles sus-indiqués, tels qu'ils se comportent avec toutes leurs circonstances, appartenances et dépendances, sans aucune exception ni réserve. De tout quoi Marie-Joséphine et Marie-Anne ont déclaré avoir connaissance pour en être aussi propriétaires indivis pour les deux autres tiers.
Pour Mesdemoiselles Guilcher jouir et disposer des immeubles à compter d'aujourd'hui, à charge pour elles de payer à compter de ce jour l'impôt foncier grevant les dits biens.
Prix.
Cette vente est en outre faite pour et moyennant la somme de deux mille francs, soit pour chacune des demoiselles Guilcher mille francs, somme que monsieur et madame Guilcher ont reconnu avoir ce jour reçu et touché de leurs sœurs et belles-sœurs Guilcher Marie-Anne et Marie-Joséphine, auxquelles ils consentent bonne et valable, quittance, ci 2 000.
Madame Guilcher, née Le Magueresse Louise, avec l'autorisation de son mari, déclare par ces présentes, se désister expressément en faveur de Mesdemoiselles Guilcher, acquéreuses qui acceptent, de tous ses droits et actions que son hypothèque légale lui confère sur les immeubles vendus et renoncer au droit de préférence qui lui appartient sur le prix de la vente, consentant que ce désistement et cette renonciation vaillent purge de son hypothèque légale sur lesdits biens.
En conséquence, tous droits de suite sur ces mêmes biens du chef de Mme Guilcher se trouvent éteints de plein droit à partir de ce jour au regard de ladite dame et vis-à-vis des tiers à dater du jour de la transcription du contrat de vente.
Domicile.
Pour l'exécution des présentes, élection de domicile est faite à Moëlan, en l'étude de Me Barbe, notaire, lequel, avant de clore, a donné lecture aux parties des articles 12 et 13 de la loi du vingt-trois août mil huit cent soixante et onze.
Dont acte en minute et rédigé sur libre, conformément à la loi.
L’an mil neuf cent six,
Le quatre janvier.
Et après lecture faite, les parties comparantes ont signé avec le notaire.
Annexe :
Je soussignée, Mademoiselle Guilcher Marie-Anne, cuisinière, demeurant à Marseille, boulevard de la liberté, N° 21,
Donne pouvoir à ma sœur Guilcher Marie-Joséphine, célibataire majeure, sans profession, demeurant au bourg de Moëlan.
D'acquérir pour mon compte et conjointement avec elle qui se propose également d'acquérir en son nom, la part indivise formant le tiers revenant à notre frère, M. Guilcher Joseph, menuisier, époux de dame Louise Le Magueresse, demeurant au bourg de Moëlan, dans une maison servant de débit de boissons, une écurie, les deux couvertes en ardoises, avec cour, un jardin et un puits et dépendances, le tout sis au bourg de Moëlan, moyennant la somme de mille francs qui m'incombera à payer dans celle de deux mille francs, prix convenu pour ledit tiers des immeubles,
M'obliger solidairement avec ma mandataire aux charges et conditions de la vente ; payer le prix principal comptant, en exiger quittance ; exiger aussi toutes justifications, se faire remettre tous titres et pièces,
Remplir toutes les formalités hypothécaires,
Passer et signer tous actes, élire domicile, substituer et faire le nécessaire.
Fait à Marseille le 21 décembre 1905.

|