L’an mil neuf cent sept, le jeudi trois octobre à neuf heures du matin, dans une maison située au bourg communal de Moëlan où était le domicile de Monsieur Le Bloa Jean-Marie et où il est décédé, veuf de dame David Henriette, le vingt-six septembre mil neuf cent sept,
À la requête de. :
1° M. Le Bloa Richard, cultivateur, époux de dame Kerforn Marianne
2° M. Le Bloa Auguste, cultivateur, époux de dame Jaffrézou Madeleine,
Demeurant tous deux au lieu de Kerguivilic en la commune de Moëlan, habiles à se dire et porter tous deux héritiers, chacun pour moitié, de leur frère Le Bloa Jean-Marie susnommé, succession qu’ils se réservent d'accepter ou de répudier.
D'une part,
3° M. David Yves, représentant, célibataire majeur, demeurant en la ville de Quimperlé,
Agissant, tant en son nom personnel que pour et au nom de son frère, M. David François, garde-forestier, demeurant à Liré, (Maine-et-Loire), en vertu de procuration, à lui donnée par ce dernier, par acte passé devant le soussigné notaire à la date du vingt-neuf septembre mil neuf cent sept, non encore enregistré, mais qui le sera avant ou en même temps que ces présentes.
Habiles à se dire et porter tous deux légataires de Mme Le Bloa Jean-Marie, née David Henriette, leur sœur, en vertu du testament olographe de ladite dame en son vivant commerçante, demeurant à Moëlan où elle est décédée le vingt-quatre juin mil neuf cent six. Ledit testament écrit sur une feuille de timbre de soixante centimes en date du vingt octobre mil neuf cent cinq, enregistré à Quimperlé le trois juillet mil neuf cent six, folio 50, case 11, par Me Landormy qui a perçu les droits. Ledit testament déposé en l'étude de Me Etchécopar, notaire à Quimperlé, le trois juillet mil neuf cent six, par acte de ce jour enregistré en vertu d'une ordonnance rendue par M. Hardouin, président du tribunal civil de Quimperlé, le vingt-huit juin mil neuf cent six, ordonnant le dépôt de ce testament en l'étude dudit Me Etchécopar, ladite ordonnance précédée du constat dudit testament et dont la teneur est ainsi conçue : Je déclare par mon présent testament, révoquer la donation que j'ai faite au profit de mon mari, suivant acte reçu en minute et en présence des témoins, Jacques Le Bloa et Corentin Guillou, boulangers, par Me Barbe, notaire à Moëlan, au mois d'octobre mil neuf cent quatre. Je laisse à mon mari, en cas de survie, la jouissance pleine et entière de mes biens, mais à son décès, la totalité de ces biens qui existeraient à cette époque, devra retourner à mes frères Yves et François David. Le vingt octobre mil neuf cent cinq. (Signé Henriette David).
Et à cause des reprises et créances qu'ils peuvent avoir à exercer contre la succession de M. Le Bloa, leur beau-frère,
À la conservation des droits des parties ou de tous autres qu'il appartiendra, sans que les qualités énoncées puissent préjudicier à qui que ce soit, mais au contraire sous toute réserve, il va être, par Me Frédéric Barbe, notaire à Moëlan, soussigné,
Procédé à l'inventaire et description de tous les meubles et objets mobiliers, titres et papiers, valeurs et documents de toute nature dépendant tant de la communauté ayant existé entre M. et Mme Jean Marie Le Bloa, que de leurs successions, attendu qu’après le décès de Madame Le Bloa, il n'a été procédé à aucun inventaire, ainsi déclaré.
Sur la représentation qui sera faite du tout par MM. Le Bloa Richard, Le Bloa Auguste et M. David Yves, lesquels, avertis du serment qu'ils auront à prêter en fin du présent inventaire, ont promis d'y déclarer et faire comprendre tout ce qui a à leur connaissance dépend des communautés et successions dont il s'agit.
La prisée des objets soumis à estimation sera faite par Me Barbe, notaire soussigné, sur l'avis de MM. Guéguen Yves, quincailler et Mahé Joseph, propriétaire, les deux demeurant à Moëlan, experts choisis par les parties qui ont prêté serment entre les mains du notaire soussigné de faire la prisée à juste valeur.
M. et Mme Le Bloa s’étaient mariés à la mairie de Quimperlé le vingt mai mil huit cent quatre-vingt-sept, sans avoir fait précéder leur union d'un contrat de mariage. Après lecture faite et sous toute réserve, les requérants ont signé avec le notaire et les témoins, MM. Le Malliaud Mathurin et Caëric Xavier, propriétaires à Moëlan.
Prisée
Des meubles meublants et objets mobiliers dans la maison d’habitation-dans un appartement servant de
Au rez-de-chaussée :
- Bois de lit avec sommier, 30 francs.
- Un buffet vaisselier, 60 francs
- Vingt-trois assiettes, cinq dessous de bouteille, un service à thé (porcelaine de Chine), 5 francs.
- Un service à œufs, un service à liqueur en verre et un pichet, 4 francs.
- Un presse-purée, un entonnoir, un hachoir à viande et un autre presse-purée, 20 francs.
Dans la cheminée
- Deux poêles, un hachoir, une marmite et un chaudron, deux trépieds et un gril, deux pincettes, une casserole et une cafetière, un autre hachoir, pelle à feu, soufflet et boîte à sel, 10 francs.
Sur une étagère
- Onze grands plats en faïence, neuf bols, une petite marmite en étain, 12 francs.
- Une table et une lampe, 10 francs.
- Un panier, trois litres de vin, une assiette, un plat émaillé, deux moulins à café, une cafetière, deux siphons vides, trois bouteilles, un poêlon, deux casseroles, autre casserole, 3 francs.
- Un lot de bouteilles, 6 francs.
- Un sécateur, 0,25 francs.
Dans une chambre à coucher :
- Une grande glace, 8 francs.
- Une pendule et son globe, 25 francs.
- Une table de toilette avec un bol, cuvette et pot à eau, 4 francs.
- Deux vases et un réveille-matin, 3 francs.
- Un lit avec un sommier, 50 francs.
- Une grande armoire, 60 francs.
- Une table avec tapis et deux chaises, 6 francs.
Dans l'armoire
- Douze draps, onze serviettes, une nappe, deux couvre-édredons, un rideau, un tapis de table de nuit en dentelle, une couverture en coton, 45 francs.
Dans un autre casier de l'armoire
- Effets d'habillement du défunt, 50 francs.
- Trois couettes, un tapis de table, une toile cirée, 4 francs.
Dans un tiroir de l'armoire
- Un porte-cigarettes et cigares, un franc.
Dans un autre tiroir
- Deux petites boîtes vides, une chaîne de montre pour femme en or, deux petites chaînes en double, une broche, un médaillon, une montre en or avec chaîne doublée, une croix en argent, une alliance, le tout non estimé avec une montre en acier.
- Deux cadres, un franc.
Dans une autre chambre :
- Deux matelas, 40 francs.
- Deux traversins +un autre traversin, quatre taies d'oreiller, 18 francs.
- Deux couettes de plumes, 45 francs.
- Quatre couvertures plus autre couverture, un couvre-pied et un dessus de couvre-pied, 60 francs.
- Une glace, 10 francs.
- Une armoire à glace, 60 francs.
- Une vieille console, 3 francs.
- Deux cadres, 2 francs.
- Une table de toilette avec divers objets, 10 francs.
- Deux- plats, un franc.
- Une blague à tabac, un étui à cigare, une timbale, une carabine avec cartouches, un porte photographie, une épinglette de tir, une médaille en bronze, un porte bouquet, un chandelier, un plat, un porte-cigares, 15 francs.
- Deux épinglettes de tir, trois patères, 0,50 franc.
- Un écrin avec treize fourchettes métal blanc et un autre écrin avec couteaux et fourchettes à découper, 5 francs.
Dans l'armoire à glaces
- Vingt-trois serviettes plus deux autres serviettes, quatre taies d'oreiller, 5 francs.
- Deux tapis et une paire de rideaux, 3,50 francs.
- Effets de la défunte estimés lors de son décès.
Dans une mansarde :
-Un lit avec sommier, rideau, traversin, trois couvre-pieds, une couverture et une table de nuit, 50 francs.
- Une table et une autre table de toilette avec cuvette et pots, 3 francs.
- Un lot de livres et de prix, un franc.
- Un fer à repasser, deux paquets de cire, un plat en tôle, un pot en grès, une lampe à essence, une paire de guêtres, 4 francs.
- Une armoire démontée 10 francs.
Dans un placard
- Trois rideaux blancs, cinq rideaux de fenêtres, une nappe et un lot de fatras, 10 francs.
- Une bicyclette démontée, 2 francs.
- Un violon, 4 francs.
Dans un autre appartement :
- Un moule à pâté, deux pots à eau, une écuelle, un bougeoir, un porte-huilier et boîte avec anneaux de fenêtres, un franc.
- Un paravent, un franc.
- Une paire de balances avec ses poids, une table, deux tables de nuit, une boîte avec fatras, deux pots en grès, un ciel de lit, une grande poêle et rôtissoire, 8 francs.
- Trois fleurets, 1, 25 franc.
Une boîte avec cuillers, fourchettes et louches, deux francs.
Dans un placard
-Un pot en grès, un bol, un plat, deux vases de nuit, un seau hygiénique, 3 francs.
Dans une remise :
- Vingt sacs de phosphate, 89 francs.
- Un harnais et instruments aratoires, 10 francs.
- Deux seaux, une brouette et un lit en fer et une hache, 5 francs.
- Un lot de bois, un franc.
Total de la prisée, mille quarante-deux francs quatre-vingt-dix centimes, 1 042,90 francs.
La mission des experts étant terminée, ils se sont retirés après avoir signé en cet endroit, lecture faite.
Analyse des papiers :
Acquis de communautés
1° Acquisition de M. Billette de Villeroche.
Cote première - Trois pièces
La première en l'expédition d'un contrat passé devant Me Barbe, notaire à Moëlan, le quatre juin mil neuf cent deux, transmis au bureau des hypothèques de Quimperlé le treize juin mil neuf cent deux, volume 284, numéro 30, inscrit d'office ledit jour volume 234, numéro 131, contenant vente par Monsieur Billette de Villeroche à M. et Mme Le Bloa de trois prairies et une pièce de terre labourable contiguë, le tout dénommé Prairies de Pont-Dourdu, d’une contenance d’environ quatre hectares et figurant au plan cadastral de Moëlan sous les numéros 514, 510, 512 et 513 section C et partie des numéros 515, 516 et 517, moyennant le prix de sept mille francs stipulé payable comme suit : trois mille cinq cents francs, payés comptant par M. et Mme Le Bloa à M. Billette de Villeroche qui l’a reconnu et en a donné quittance d’autant, ci 3 500 francs.
Et trois mille cinq cents francs payables dans quatre ans à partir du jour de l’acte avec intérêts au taux de quatre pour cent l’an, ci 3 500 francs.
Par acte du neuf novembre mil neuf cent deux au rapport de Me Barbe, notaire soussigné, M. Billette de Villeroche a transporté ladite somme de trois mille cinq cents francs aux époux Landrein, de Coatsavé en Moëlan, laquelle somme est toujours due par les défunts Le Bloa-David.
La seconde est l’expédition d’un acte reçu par Me Fauconnier, notaire à Nantes en date du dix-sept juin mil neuf cent deux, contenant renonciation à hypothèque légale sur les immeubles ci-dessus vendus par Mme Billette de Villeroche, née Marie Adine Calloch de Kerillis, demeurant à Nantes, rue Dobrée, N°11, autorisée de son mari suivant procuration passée devant Me Cottin, notaire à Concarneau (Finistère), le treize juin mil neuf cent deux au profit de M. et Mme Le Bloa, acquéreurs.
La troisième est une autorisation émanant de M. le Préfet du Finistère en date du premier octobre mil neuf cent deux, ordonnant aux époux Le Bloa de clôturer les prairies de Pont-Dourdu plus haut désignées.
Ces pièces ont été cotées et paraphées par Me Barbe sous la cote première.
2° Acquisition de M. et Mme Barbe et de M. et Mme Bargain
Cote deuxième - Sept pièces
La première est l’expédition d’un contrat passé devant Me Clovis Daniel Peschard, notaire à Quimperlé, le trente septembre mil neuf cent quatre, transcrit au bureau des hypothèques de Quimperlé le huit octobre suivant, volume 302, numéro 63 et inscrit d’office le même jour, volume 243 numéro 24, contenant vente par Me Frédéric Barbe, notaire et Mme Gorvan Louise, son épouse, demeurant à Moëlan, et M. Léopold Bargain, notaire et Mme Louise Marie Fortunée Barbe, son épouse, demeurant au Faouët (Morbihan) à M. et Mme Jean Marie Le Bloa, de divers immeubles sis au bourg de Moëlan, consistant en une maison, écuries, remises, hangars et un jardin, le tout amplement désigné audit contrat de vente, moyennant le prix principal de dix mille francs, stipulé payable dans un an à compter du jour de l’acte avec intérêts à quatre pour cent l’an, ci 10 000 francs.
La seconde est l’expédition d’une quittance rapportée par le même Me Peschard, le vingt-deux décembre mil neuf cent cinq, constatant que M. et Mme Le Bloa Jean Marie ont payé à M. et Mme Bargain la somme de cinq mille francs pour la part leur revenant sur le prix de vente ci-dessus, plus deux cent vingt-sept francs soixante-cinq centimes pour intérêts, ci 5 227, 65 francs.
Qu’il reste dû à M. et Mme Barbe pareille somme de cinq mille francs sur le prix d’acquisition et un an d’intérêts échus depuis le trente septembre dernier et la courante, au taux de quatre pour cent.
Que ces immeubles sont loués à M. Emile Le Ravallec, docteur médecin, demeurant à Moëlan, ainsi qu’il sera dit sous la cote troisième.
La troisième est un acte sous seings privés fait double à Moëlan le vingt-deux mars mil huit cent quatre-vingt-sept, enregistré à Quimperlé le quinze avril suivant, folio 3, verso case 4, par M. Morthéry qui a perçu les droits, transcrit au bureau des hypothèques de Quimperlé le quinze avril mil huit cent quatre-vingt-sept, volume 176, numéro 31, par lequel M. Louis Théodore Désiré Barbe, notaire à Moëlan, a acquis de M. Toilou Corentin, boucher, demeurant à Moëlan, la mitoyenneté d’une maison que ce dernier possédait au bourg de Moëlan, moyennant le prix de cent cinquante francs, payé comptant.
La quatrième est l’expédition d’un contrat au rapport de Me Charles François Richard, notaire à Quimperlé, en date du premier juin mil huit cent quatre-vingt-trois, transcrit aux hypothèques de Quimperlé le huit du même mois, volume 153, numéro 20, contenant vente par M. Hyacinthe Coadelot et dame Louise Guillemot, époux, demeurant à Quimperlé, à M. et Mme Louis Théodore Désiré Barbe d’une maison avec cave, écurie, remise et un jardin, le tout situé au bourg de Moëlan déjà relaté plus haut, moyennant le prix de huit mille francs, payé comptant.
La cinquième est la grosse d’un jugement rendu par le tribunal civil de Quimperlé le dix-huit août mil huit cent soixante-treize an faveur de M. Louis Théodore Désiré Barbe, notaire à Moëlan, contre M. Joseph Emmanuel Toilou, boucher, demeurant à Moëlan et condamnant ce dernier à laisser Me Barbe d’user de la trappe appartenant audit Toilou pour rentrer ses boissons dans la cave.
La sixième est un acte sous seings privés fait double à Moëlan le vingt-trois décembre mil neuf cent cinq, enregistré à Pont-Aven le six janvier mil neuf cent six, folio 27, numéro 126, par M. Carnot qui a perçu les droits, contenant échange entre M. Quentel Louis et dame Garniel Françoise, époux, commerçants demeurant à Moëlan et M. et Mme Jean Marie Le Bloa. Par cet échange M. et Mme Quentel cédaient à M. et Mme Le Bloa leurs droits de passage dans la cour sise au nord de la maison et la mitoyenneté d’un mur du jardin N° 1405, section C. De leur côté les époux Le Bloa cédaient à titre d’échange aux dits sieur et dame Quentel, tous leurs droits dans une cave située au-dessous du rez-de-chaussée de leur maison.
La septième est un avenant de réduction à la police N° 792 de l’agence de Quimperlé, souscrite par M. Le Bloa à la compagnie d’assurances La Nationale, concernant les bâtiments compris sous cette cote et le mobilier. Cet avenant à la date du vingt-cinq février mil neuf cent sept, porte le N°1, réduisant le capital assuré à vingt-quatre mille neuf cents francs et la cotisation annuelle à payer à sept francs quatre-vingt-dix centimes, ladite police en date du vingt-trois janvier mil neuf cent cinq.
Lesquelles pièces ont été cotées et paraphées par Me Barbe sous la côte deuxième.
3° Bail sous seings privés.
Cote trois - Une pièce
Cette pièce est un acte sous seings privés fait double à Moëlan, le treize mars mil neuf cent six, enregistré à Pont-Aven, le quinze du même mois de mars, folio 61, case 15, par M. Carnot, qui a perçu les droits contenant bail par M. et Mme Le Bloa à M. Émile Le Ravallec, docteur médecin à Moëlan d'une maison avec écurie, cave, remise, grand hangar et jardin, le tout situé au bourg de Moëlan. Ce bail a été fait pour neuf années à commencer le vingt-neuf septembre mil neuf cent six, moyennant un fermage annuel de neuf cents francs, payable vingt-neuf septembre de chaque année après jouissance. Cette pièce a été cotée et paraphée par Me Barbe sous la côte troisième.
4° Donation entre époux.
Cote quatre- Deux pièces
La première est l'expédition d'une donation entre époux reçue par Me Barbe, notaire à Moëlan, en présence de témoins, le trente septembre mil neuf cent quatre, par laquelle madame Le Bloa donnait, en cas de survie, à son mari, l'universalité des biens et droits mobiliers et immobiliers qui composeraient sa succession lors de son décès, sans exception ni réserve. Donation devenue caduque par suite de sa révocation et de changement de dispositions.
La seconde est l'expédition d'un acte rapporté par Me Etchecopar, notaire à Quimperlé, en date du trois juillet mil neuf cent six, constatant le dépôt fait par M. Raymond Marchand, greffier du tribunal civil de Quimperlé, de l'original du testament olographe de Mme Le Bloa, née Henriette David.
Par ce testament, ladite dame Le Bloa révoque sa donation ci-dessus énoncée faite à son mari et instituant comme légataires en nue-propriété de tous ses biens, ses deux frères, Yves et François David et son dit mari de l'usufruit de ces mêmes biens jusqu'à son décès. Ces dispositions sont déjà relatées en tête des présentes.
Ces deux pièces ont été cotées paraphées par Me Barbe, notaire sous la côte quatrième.
Déclaration générale.
Actif.
Les requérants, les Le Bloa et David, déclarent
Que lors du décès de leur frère et beau-frère Jean-Marie Le Bloa, il existait en deniers comptants une somme de dix-neuf francs vingt centimes, 19,20 francs.
Qu'il a été encaissé depuis son décès, de M. Le Ravallec, docteur médecin, demeurant à Moëlan, pour fermage des biens immeubles à lui affermés par bail sous seings privés plus haut relaté, une somme de neuf cents francs, 900 francs.
Qu'il est dû aux communauté et succession dont il s'agit :
1° Par M. et Mme Pennec Mathieu, meuniers, demeurant au moulin Lescoat en Riec-Sur-belon, la somme de mille francs pour solde du prix de la vente à un fait d'immeubles à Merrien, en Moëlan, dépendant de la communauté Le Bloa-David, suivant contrat au rapport du notaire soussigné, en date du dix-huit novembre mil neuf cent six, 1 000 francs.
Par les mêmes, pour intérêts calculés au taux de quatre pour cent par an depuis le jour de la vente jusqu'au décès de Le Bloa, soit neuf mois, huit jours, trente francs quatre-vingt-cinq centimes, 30,85 francs.
2° Par M. Guillou Yves de Kergoustance en Moëlan, pour prix de ferme d'une prairie dite Pont-Dourdu a lui affermée par bail de Me Barbe du quatorze octobre mil huit cent quatre-vingt-dix-neuf, deux cents francs, 200 francs.
3° Par M. Félix Guillou, boucher, demeurant à Moëlan pour prix de ferme d'une prairie et un champ à Pont-Dourdu à raison de cent trente francs par an suivant bail sous seings privés fait à Moëlan le vingt-cinq janvier mil neuf cent sept, enregistré à Pont-Aven le dix-neuf février suivant, folio 91, case 17 par Me Cornet, ledit bail fait pour six ans à compter du premier mars mil neuf cent sept, payable le premier mars de chaque année, après jouissance, calculé jusqu'au décès, soit six mois vingt-six jours, soixante-quatorze francs trente-six centimes, 74,36 francs.
Total de l'actif, deux mille deux cent vingt-quatre francs quarante et un centime, 2 224, 41 francs.
Passif.
Les mêmes requérants déclarent que les successions de Le Bloa-David doivent les sommes suivantes : créances authentiques, à
1° Me Barbe Frédéric, notaire à Moëlan, la somme de cinq mille francs pour moitié lui revenant dans celle de dix mille francs, montant du prix de vente d'immeubles sis à Moëlan, ainsi qu'il résulte du contrat reçu par Me Peschard notaire à Quimperlé en date du trente septembre mil neuf cent quatre, 5 000 francs.
Et pour intérêts à quatre pour cent, soit pour un an deux cents francs, 200 francs.
2° M. Landrein François Mathurin, cultivateur, demeurant à Coatsavé en Moëlan, la somme de trois mille cinq cents francs, montant d'un transport de prix de vente fait par M. Billette de Villeroche Alexandre, demeurant à Concarneau, suivant acte du neuf novembre mil neuf cent deux. Semblable somme lui restant due par M. et Mme Le Bloa sur celle de sept mille francs, montant en principal de la vente du quatre juin mil neuf cent deux, ces deux actes au rapport dudit Me Barbe, 3 500 francs.
Et pour intérêts au taux de quatre pour cent, soit trois ans, dix mois et dix-sept jours, cinq cent quarante-trois francs six centimes, 543,06 francs.
3° M. Cornet Jules, demeurant à Moëlan, la somme principale de deux mille francs, aux fins d'acte obligatoire de Me Barbe, notaire, en date du onze octobre mil neuf cent quatre, 2 000 francs.
Et pour intérêts à quatre pour cent, soit onze mois et quinze jours, 76,59 francs.
4° M. Caëric Martial, secrétaire de Mairie, demeurant à Moëlan, la somme de seize cents francs, montant d'un billet sous seings privés en date du seize décembre mil neuf cent trois, 1 600 francs.
Et pour intérêt à quatre pour cent, neuf mois dix jours, 56 francs.
5° M. Mahé Joseph de Kercadoret, la somme de quinze cents francs, montant d’un billet sous seings privés en date du vingt-deux mars mil neuf cent quatre, 1 500 francs.
Et pour intérêts à quatre pour cent, soit six mois et six jours, 30,96 francs.
6° M. Le Malliaud Maturin, commerçant, demeurant à Moëlan, la somme de trois cents francs, montant d'un billet sous seings privés en date du trois décembre mil neuf cent quatre, 3 000 francs.
Et pour intérêts à quatre pour cent, neuf mois et vingt-trois jours, 9,69 francs.
7° M. Le Bloa Auguste, cultivateur demeurant à Kerguivilic, en Moëlan, la somme de deux mille six cent cinquante francs, montant d'un billet sous seings privés en date du premier décembre mil neuf cent cinq, 2 650 francs.
Et pour intérêt à quatre pour cent, soit pour neuf mois vingt-six jours, 87 francs.
8° M. Le Bourhis Yves, cultivateur, demeurant aux Grandes Salles en Moëlan, la somme de quinze cents francs, montant d'un billet sous seings privés en date du seize avril mil neuf cent six, 1 500 francs.
Et pour intérêt, 26,66 francs.
9° Mlle Le Garrec Françoise, du Pariou en la commune de Moëlan, la somme de huit cents francs, montant d'un billet sous seings privés, non représenté au notaire, 800 francs
Et pour intérêts, mémoire.
10 ° Mlle Le Beuz de Keranglien, en Moëlan, la somme de deux cents francs, principal d'un billet sous seings privés, non représenté, 200 francs
Et pour intérêts, mémoire.
Notes et factures
11 ° Me Barbe, notaire à Moëlan, pour solde de coûts d'actes, 46,22 francs.
12° A la servante Jeanne, pour gages, 120 francs.
13° M. Mestric Martial, de Keranguen en Moëlan, pour petits pois, 15 francs.
14° M. Le Berre, marchand de vins à Rosporden, suivant deux factures, l'une du vingt et un janvier mil neuf cent six, numéro 8475, de 46,70 francs, l'autre du neuf août mil neuf cent sept, numéro 7091, de 51,90 francs.
15 ° M. Guillou Félix, boucher à Moëlan pour fourniture de viande en l'année mil neuf cent cinq, 56,95francs.
16° M. Le Moal, marchand de vins à Moëlan, pour solde d'une facture, 185 francs.
17° M. Caëric Joseph, serrurier, demeurant à Moëlan, pour porte en fer ou grille, peinture et divers travaux faits au caveau Le Bloa, 60 francs.
18° Au desservant de Moëlan pour frais funéraires de Le Bloa Jean-Marie, 106 francs.
19° A la commune de Moëlan, représentée par le maire, pour concession de terrain au cimetière, 131 francs.
20° M. Le Bourhis Pierre, marchand de vins demeurant à Quimperlé pour fourniture de boissons, ainsi que Le Bloa l’a reconnu par un billet sous seing privé de 193,10 francs.
21° MM.E. Avril, G. Filaw & compagnie pour phosphates suivant facture du sept août mil neuf cent sept, 514 francs.
22° M. Le Hénaff de Lorient, pour bois de construction suivant facture du dix-neuf septembre mil neuf cent six, quatre-cent vingt et un francs cinquante centimes ; Le Bloa ayant reconnu l'exactitude de cette facture par lettre du quinze septembre mil neuf cent sept, 421,50 francs.
23° M. Le Tallec Pierre, marchand de vins à Quimperlé, pour boissons diverses fournies à Le Bloa en mil neuf cent cinq et mil neuf cent six, pour solde quatre-vingt-dix-sept francs quatre-vingt-cinq centimes, 97, 85 francs.
24° M. Le Gall Louis, carrier, demeurant à Scaër, pour achat de pierres de taille à la construction d'un caveau au cimetière, pour solde de compte, 100 francs.
25° M. Le Goff Louis Mathurin, entrepreneur à Moëlan, pour solde de compte d'une maison au bourg, 315,85 francs.
26° M. David, pharmacien à Moëlan, pour médicaments, 2 francs.
27° M. Guillou, boulanger à Moëlan, pour pain, 6,70 francs.
28° M. Louis Beaufrère, de Quimperlé, pour impression de cent cinquante lettres de faire-part de décès, timbres compris, seize francs et factures du vingt-huit mars mil neuf cent sept, vingt-six francs, ensemble 42 francs.
29° M. Joncourt, de Quimperlé, pour une couronne mortuaire, 28 francs.
30° M. Drénou Vincent de Moëlan, menuisier, pour le cercueil de Le Bloa, 25 francs.
31° M. Quentel Louis, boucher à Moëlan, pour dépenses faites chez lui lors de l'enterrement de Le Bloa, et deux veillées, 95,45 francs.
32° M. Porodo, boucher à Moëlan, pour pension dudit Le Bloa, 39 francs.
33° M. Questel Yves, maître menuisier à Moëlan, pour diverses fournitures au caveau de Mme Le Bloa, 13,05 francs.
34° M. Haslé, cabaretier à Moëlan, pour abonnement au journal Le Petit Parisien, 1,25 franc.
35° M. Le Malliaud Maturin, de Moëlan, pour abonnement au journal L'Ouest-éclair, 1,25 franc.
36° M. Le Ravallec, docteur médecin à Moëlan, pour soins donnés au défunt Le Bloa, 10 francs.
37° M. Coulliou Alain, cultivateur, demeurant à Kerantouze en Moëlan, la somme de 1000 francs, montant d'un billet sous seings privés du vingt-cinq décembre mil neuf cent cinq.
38° M. Louis Beaufrère, de Quimperlé, pour abonnement au journal L'Union agricole et deux insertions, 10 francs.
39° Au Trésor pour droit de mutation, mémoire.
Total du passif, sauf mémoire, 23 904,70 francs
40° M. Beaufrère Emmanuel, pharmacien à Quimperlé, 9,10 francs.
Reprises.
Succession de M. et Mme David, père et mère de Mme Le Bloa
Les enfants David possédaient entre eux, des chefs et successions de leurs père et mère, une propriété située à Kervail, en la commune de Quimperlé.
Pendant la communauté Le Bloa-David, cette propriété a été vendue par adjudication suivant acte de Me Etchécopar, notaire à Quimperlé, en date du onze janvier mil neuf cent cinq, moyennant un prix principal de 32 700 francs.
Dont le tiers revenait à Madame Le Bloa, née Henriette David, pour un prix de 10 900 francs.
Cette somme a été touchée pendant la communauté, ainsi qu'il résulte de quittances reçues par le même Me Etchécopar le seize novembre mil neuf cent cinq. La succession de Madame Le Bloa a donc droit à une reprise semblable.
Récompense à la communauté.
Pendant leur communauté, les époux Le Bloa avaient acquis divers immeubles sis à Merrien en Moëlan, suivant deux contrats, au rapport de Me Barbe, notaire soussigné, des quatorze octobre mil huit cent quatre, vingt, dix-huit et quatre novembre mil neuf cent trois, moyennant ensemble un prix de 1 000 francs payé comptant, sur lesquels immeubles les époux Le Bloa avaient édifié divers logements consistant en une maison avec boulangerie, four, écurie et hangar.
Ces immeubles ayant été vendus par M. Le Bloa depuis le décès de son épouse, et les frères David aux époux Le Pennec Mathieu du moulin Lescoat, en Riec, par acte de Me Barbe en date du dix-huit novembre mil neuf cent six, moyennant un prix de 7 000 francs sur laquelle somme celle de 6 000 francs a été payée comptant et prise et emportée par Monsieur Le Bloa seul, pour ses affaires. En conséquence, la succession Le Bloa en devra rapport d'autant à la succession de son épouse, ci 6 000 francs.
Les héritiers Le Bloa déclarent que cette partie du prix de vente a servi à désintéresser diverses dettes de communauté, ainsi qu'ils pourront en justifier par les livres de Le Bloa. Quant à celle de 1 000 francs, restant encore due, elle est exigible et est productive d'intérêts à quatre pour cent.
Ne se trouvant plus rien à comprendre ni déclarer au présent inventaire, il a été clos après avoir été affirmé sincère et véritable par les Frères Le Bloa et monsieur David Yves, tant en son nom que pour son frère requérant.
Et de suite, les mêmes requérants ont prêté serment aux mains de Me Barbe, notaire soussigné, d'avoir déclaré, représenté et fait comprendre dans l’inventaire tout ce qui, à leur connaissance, peut dépendre tant de la communauté ayant existé entre M. et Mme Le Bloa que de leurs successions. De n'avoir rien caché, ni détourné, vu, ni su qu'il ait été rien détourné directement ni indirectement.
Les objets mobiliers, deniers, papier et généralement tout le contenu de l'inventaire a été mis en la garde et possession des frères Le Bloa qui le reconnaissent et s'en chargent pour les représenter à qui de droit.
Il a été vaqué à tout ce que dessus depuis neuf heures du matin jusqu'à trois heures de l'après-midi par double vacation.
Et sous toutes réserves, les parties ont signé avec le notaire après lecture faite et avec lesdits deux témoins instrumentaires, MM. Le Malliaud et Caëric, susnommés.

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