MEMOIRES ET PHOTOS DE MOELAN

L'an mil huit cent cinquante-quatre, le onze juillet,

Nous Louis Théodore Désiré Barbe, notaire à la résidence du bourg de Moëlan, canton de Pont-Aven, arrondissement de Quimperlé, département du Finistère, soussignés,

Rapportons qu'à la requête de :

1° Marie Anne Le Cordonner, femme se disant verbalement autorisée de Jacques Charles, absent, demeurant à Kliguit ;

2° Martial Le Cordonner, célibataire, demeurant à Kernévénic ;

3° Marie Yvonne Le Cordonner, assistée de son mari Guillaume Pérot ou Peret, demeurant à Knijeanne ;

4° Catherine Le Cordonner, assistée de Pierre Scoizec, demeurant audit Knévénic ;

5° et Louis Le Cordonner, aussi célibataire, demeurant au même village, tous cultivateurs, en cette commune de Moëlan.

Et en présence dudit Pierre Scoizec, agissant, en outre, comme mandataire de son beau-frère Jean Pierre Le Cordonner, soldat au trente cinquème régiment d'infanterie légère, troisième bataillon, suivant procuration dûment enregistrée, passée devant les membres du conseil d'administration au camp des Béni-djenal, Kabilie, en Afrique, laquelle procuration reste annexée à ces présentes conformément à la loi.

Il va être par nous notaire susdit pour la conservation des droits de qui il appartiendra procédé à l'inventaire fidèle et description exacte de tous les meubles, objets mobiliers, grains et bestiaux, titres et papiers ayant composé l'ex-communauté de feu Jean Le Cordonner et de défunte Marie Anne Guillou, dont le décès est arrivé à cette dernière audit lieu de Knévénic, le treize mai dernier au domicile de laquelle se trouve les meubles en question.

La prisée et l'estimation du mobilier a été donnée par le soussigné notaire qui s'est fait assister dans cette oération de Martial Guillou et d'Yves Le Pezennec, aussi cultivateurs, demeurant le premier au susdit lieu de Knévénic et le second à celui du Grand Carpon, en Moëlan et la montrée du tout a été faite par les requérants en présence desquels nous avons opéré comme suit :

Demandé aux dites parties s'il était dû quelques chose à la communauté en question ou si cette dernière était grevée au contraire dettes ; elles nous ont répondu qu'il ne lui était rien dû par personne et qu'elle ne devait non plus que les coûts d'actes au notaire soussigné.

Demandé aux mêmes si elles ont détourné, vu ou su qu'il ait été recelé ou caché quelques objets pouvant dépendre de la dite communauté ; elles nous ont ont affirmé sous la foi du serment que c'était bien là tout ce qui la composait et qu'il n'y avait plus rien à inventorier ; en conséquence, nous notaire avons clos, sur la réquisition expresse des parties, le présent inventaire dont l'actif s'élève comme il est déjà dit à la somme de deux mille quatre cent cinquante huit francs quatre-vingt-cinq centimes, et laissé les objets y mentionnés en la garde et possession des requérants pour les représenter au besoin ou pour en tenir compte à qui de droit.

De tout quoi les parties ont requis acte, lequel leur a été octroyé.

Ainsi voulu, consenti et accepté.

Dont acte en minute : fait, clos et arrêté audit lieu de Knévénic, en la maison mortuaire de la dite Marie Anne Guillou où le notaire a été requis de se transporter, en la dite commune de Moëlan.

Les témoins instrumentaires Messieurs Maurice Jouant, cordonnier et François Yves Le Postec, marchand, les deux demeurant au susdit bourg de Moëlan, ont seulement signé avec le notaire.

Toutes les parties, en privé et ès-qualités, ayant affirmé ne le savoir, de ce séparément interpellé, les susdits jour, mois et an que dessus, après lecture faite, déclarant avoir vaqué au présent inventaire depuis dix heures du matin jusqu'à une heure de l'après-midi par une simple vacation.