MEMOIRES ET PHOTOS DE MOELAN

Par devant Me. Louis Théodore Désiré Barbe, notaire à la résidence du bourg de Moëlan, canton de Pont-Aven, arrondissement de Quimperlé, département du Finistère, assisté de Messieurs Martial Mahé, ex menuisier et Joseph Sturgeon, sabotier, les deux demeurant au dit bourg de Moëlan, témoins instrumentaires requis en ces présentes conformément à la loi, soussignés,

ont comparu :

1° Marie Françoise Fauglas, veuve de François Flohic, demeurant à Kdoälen, d'une part ;

2° Marie Jacquette Flohic, épouse assistée de Vincent Le Bourhis, demeurant aussi à Kdoälen, et Charles Mahé, veuf de Jeanne Marie Flohic, agissant en ces présentes comme tuteur légal de sa fille Marie Héleine Mahé, issue de son mariage avec la dite défunte Jeanne Marie Flohic, demeurant ensemble au dit lieu de Kdoälen, d'autre part.

Tous cultivateurs domiciliés de la commune de Moëlan.

Entre lesquelles, en privé et ès-qualités, il est reconnu que la dite Marie Jacquette Flohic et feue Jeanne Marie Flohic étaient soeurs germaines, enfants légitimes de la dite Marie Thérèse Fauglas et de défunt François Flohic ; qu'elles possédent entr'elles et leur mère susnommée audit lieu de Kdoälen, un moyen ménage de campagne ci-après détaillé et estimé valoir une somme de mille francs, dont moitié à la dite veuve Flohic et l'autre moitié aux dites Marie Jacquette Flohic, femme Le Bourhis et MArie Héleine Mahé par représentation de sa mère susnommée, ci ................................ 1 000 fr.

Que la dite Marie Théèse Fauglas possède plusieurs immeubles et droits immobiliers situés aux lieu et dépendances de Porz-Moëlan, de Ksell ou Kvasselin, de Brorimon, de Clerc burtul, de Khermen et autres lieux environnants, en la dite commune de Moëlan ; lesquels valent de revenu, charges et contributions comprises, une somme de cent vingt francs donnant en principal au denier vingt celle de deux mille quatre cents francs, ci ................................................ 2 400 fr.

que les dites Marie Jacquette Flohic et Marie Héleine Mahé possédent aussi sur cette commune de Moëlan, divers immeubles et droits immobiliers situés aux lieux et dépendances de Kdoälen, de Kgonen, de Kgolaër, de Kourien, de Kduel, de Khermen et d'autres lieux environnants, d'un revenu annuel de deux cent quarante francs, sans distraction des charges ni impôts, donnant au denier vingt un capital de quatre mille huit cent francs, et ce, du chef de leur père et aïeul François Flohic, ci ............................................................................................................................................... 4 800 fr.

Qu'enfin sur partie des biens susrelatés il a été, au dire des parties, acquis, constant la communauté de la veuve Flohic, quelques droits fonciers pour diverses sommes qu'elles ne peuvent pour le moment fixer mais qu'elles pensent être de même valeur pour chaque bien propre.

Total de la masse des biens à partager, huit mille deux cents francs, ci ............................................................ 8 200 fr.

dont moitié devant incomber à chacune des dites Marie Jacquette Flohic te Marie Héleine Mahé serait celle de quatre mille cent francs, ci ..................................................................................................................................................... 4 100 fr.

La communauté des mêmes ex-époux Flohic se trouve aussi grevée d'une somme de neuf cents francs dûe, savoir :

1° Six cents francs à Louis Fauglas, de Kduel, ci .................................................. 600 fr.

2° Et trois cents francs à Yves Le Goff, ci ............................................................. 300 fr.

Le Tout suivant actes dûment enregistrés, au dire des parties.

Après lesquelles reconnaissances, Marie Thérèse Fauglas se voyant avancée en âge, n'ayant d'autre ambition que de se ménager pour le reste de ses jours une existence tranquille et assurée, désirant régler les droits de chacun de ses enfants dans la succession à venir et les partager de son vivant en usant de la faculté que lui accorde les articles mille soixante-quinze et mille soixante-seize du code Napoléon.

Et, sur la prière de ses enfants et petite enfant, de comprendre dans le partage et la distribution qu'elle va faire de tous ses biens, ceux leur échus du chef de leur père et aieul susnommé, nous a d'abord fait observer avoir, du consentement de ceux-ci, composé par le ministère d'un expert à leur choix deux lots d'une égale valeur de tous les immeubles en général et les leur avoir ensuite assignés comme ci-après, le mobilier ayant été aussi partagé, pris et emporté par moitié par les dites Marie Jacquette Flohic et par le père susdit de la dite Marie Héleine en présence et sous la présidence de la mère et aieule commune.

En conséquence, la dite Marie Thérèse Fauglas a, par ces présentes, déclaré faire donation entre vifs portant partage anticipé à ses fille et petite-fille susdénommées, de tous ses biens meubles et immeubles par moitié entr'elles, les leur abandonner à compter d'aujourd'hui pour être ensuite réunis pèle-mèle avec les siens, sauf toutefois les prestations, réserves et pension dont il sera plus loin fait mention, lesquelles prestations et réseres cessant de plein droit au décès de la donatrice retourneront aux donataires, ce qui est accepté par les parties intéressées.

Estimation du ménage ou mobilier partagé et estimé par les comparants :

Distribution et partage des biens immobiliers par la donatrice qui les attribue comme suit, après la formation des lots par l'expert choisi.

Premier lot attribué amiablement à la dite Marie Jacquette Flohic, femme de Vincent Le Bourhis et composé des biens ci-après :

Second lot à Marie Héleine Mahé, attribué par la donatrice, composé des immeubles ci-après et accepté par son père :

Les lots ainsi transcrits sur modèles représentés par les parties et qui leur ont été ensuite rendus, elles ont déclaré troiver les lots égaux et conformes à leurs désirs et aussi les acceptés en l'état, et chacun en ce qui la concerne, après en avoir eu lecture.

La présente donation portant partage anticipé faite sans soulte est consentie aux charges, clauses et conditions suivantes :

Marie Thérèse Fauglas, veuve Flohic, se réserve, ainsi qu'il a été plus haut écrit et spécifié, une existence assurée pour le reste de ses jours ; à cet effet, elle jouira, sa vie durant et pour lui tenir lieu de pension alimentaire seulement, de l'usufruit de tous ses biens immobiliers sans aucune exception pour, par elle, en user comme bon lui semblera ; elle réserve également pour son usage particulier mais seulement pendant son existence, un bois de lit avec double accoutrement complet, un banc ou coffre et une vache, lesquels usufruit et autres réserves cessant de plein droit au décès de la donatrice, retournant aux donataires.

En l'endroit, la dite Marie Jacquette Flohic sous l'assistance et avec l'autorisation de son mair Vincent Le Bourhis et le dit Charles Mahé pour sa fille Marie Héleine ont déclaré accepter avec reconnaissance la donation que vient la dite Marie Thérèse Fauglas de faire en faveur de ses fille et petite-fille, la trouver juste au fonds, approuver dans toute sa teneur le partage et la distribution que cette dernière a cru devoir faire de tous ses biens et s'obliger à exécuter fidèlement toutes les clauses et conditions de la dite donation, principalement celles qui peuvent concerner la démettante susdite, lesquelles sont expresses et de toute rigeur, savoir :

- 1° Les donataires seront tenues de payer par moitié entr'elles toutes les dettes pouvant grever les biens présentement donnés, et ce en l'acquit de la donatrice.

2° - Les effets d'habillement et autres qui pourraient exister arès le décès de la dite Marie Thérèse Fauglas ainsi que l'argent comptant que celle-ci pourrait avoir conservé par suite de ses économies, seront partagés par moitié par la dite femme Le Bourhis et la fille Mahé.

3° - Les frais et honoraires de ces présentes seront payés et acquittés par les dites Marie Jacquette Flohic et Marie Hélaine Mahé ; il en sera de même des frais funéraires de leur mère et aïeule, ainsi que de tous ceux qui seraient la conséquence du décès de cette dernière, tels que droit de mutation, prières nominales, services de jour et an et d'autres cérémonies usitées en pareille circonstance.

- 4° Restent communs et indivis jusqu'au décès de la démettante tous les logements situés à Kdoälen, à Kvasselin et à Clerch-Burtul ainsi que tous les droits immobiliers de la dite donatrice dans une petite métairie déjà indivis entr'elles et un nommé Pierre Le Porz et autres située à Porz-Moëlan et en ses dépendances ; tous les biens ci-dessus quoique compris dans la présente donation ne seront point partagés si ce n'est parès la mort de la veuve Flohic.

Demeurent également dans l'indivision l'aire à battre, les places pour pêcher le goëmon, celles pour l'étendre à sécher et pour le déposer, les communs, issues, franchises, frostages, fours, fontaines, puits dépendant des villages de Kdoälen, de Khermain, de Kvasselin, du clerch et des autres lieux où se trouvent les terres describés au nom des dites présentes ; il sera de même de tous les placitres des mêmes villages et de toutes les terres qui auraient pu être involontairement omises.

Resteront aussi en indivis outre les donataires, les chemins, sentiers et voies charretières, mais seulement pour la fréquentation et l'xploitation des biens présentement partagés.

Demeurent, en conséquence, les donataires susdénommées propriétaires chacune du lot qui lui a été amiablement attribué par la donatrice, renonçant la dite Marie Jacquette Flohic et le dit Charles Mahé par sa fille à venir contre le présent partage ni à se rien rechercher à l'avenir pour les causes ci-dessus par quelque motif ni sous quelque prétexte que ce puisse être, y adhérer au contraire et s'y arrêter irrévocablement.

Ainsi voulu, consenti et accepté.

Dont acte en minute : fait et passé en l'étude au chef-lieu de la commune de Moëlan, l'an mil huit cent cinquante-quatre, le trente et un juillet.

Et ont les témoins seulement signé avec le notaire, la dite Marie Thérèse Fauglas, les donataires et autres parties, en privé et ès-qualités, ayant affirmé ne le savoir, de ce requises séparément, après lecture faite.