MEMOIRES ET PHOTOS DE MOELAN

Par devant Me. Louis Théodore Désiré Barbe, notaire à la résidence du bourg de Moëlan, canton de Pont-Aven, arrondissement de Quimperlé, département du Finistère, soussignés,

ont comparu :

1° Yves Pastero, veuf en premières nôces de Marie Françoise Gouanvic et en secondes nôces de Marie Périnne Capitaine, demeurant à Kervignac, d'une part ;

2° Adolphe Marcellin Richard Moizan et Marie Gabrielle Pastero, époux, demeurant à Coat-Savé, d'une seconde part ;

3° Et Jean Marie Pastero, époux de Marie Périnne Olivier, demeurant à Kvardel, d'une troisième et dernière part ;

Tous cultivateurs domiciliés de la commune de Moëlan.

Lesquels Pastero Yves et les mariés Moizan ont, par ces présentes, déclaré vendre avec toutes garanties au dit Jean Marie Pastero, troisième comparant, leur fils, frère et beau-frère, acquéreur acceptant pour lui, son épouse et leurs héritiers, savoir :

Tous leurs droits immobiliers et tous leurs droits mobiliers, en général et sans aucune réservation leur appartenant et situé à Kervardel et en ses dépendances, en fonds et édifices, sur la dite commune de Moëlan ; tels que les dits droits se contiennent et se poursuivent ; tels enfin qu'ils sont provenus savoir : audit Yves Pastero pour les avoir acquis, suivant acte au rapport de Me Le Styr, notaire à Pont-Aven, en dâte du huit juillet mil huit cent quarante-cinq enregistré, et les époux Moizan pour les avoir recueillis de la succession de leur mère et belle-mère Marie Françoise Gouanvic, décédée depuis longtemps et d'autres ? ; de tout quoi l'acquéreur susnommé a déclaré avoir parfaite connaissance et n'en vouloir plus amples description ni bébornements, les droits mobiliers étant describés en un inventaire rapporté par Me Gauréquer, ex-notaire à Moëlan, le vingt-neuf février mil huit cent trente-six, aussi enregistré.

Cette présente vente est faite et amiablement convenu, entre les parties, pour et moyennant une somme de douze cents francs dont trois cents francs quarante centimes pour les meubles, laquelle somme est stipulée payable par l'acquéreur susdit comme suit : six cents francs aux époux Moizan à leur volonté et première réquisition que ceux-ci le prévienne six mois d'avance en présence de deux témoins seulement et sans intérêt ;

2° Et pareille somme de six cents francs à Laurent Jégou et à son épouse en l'acquit d'Yves Pastero, aux fins de l'acte du huit juillet précité.

L'acquéreur nourrira en outre, le dit Yves Pastero dans sa vieillesse seulement c'est-à-dire lorsqu'il ne pourra plus travailler, le logera et aura ? tous les soins nécessaires ; enfin il sera logé chez lui comme les siens et lui prodiguera tous les adoucissements à sa vieillesse, charge évalué pour l'enregistrement seulement une somme de vingt francs donnant au denier dix un capital de deux cents francs.

Jean Marie Pastero est entré en propriété des biens présentement vendus, à compter de ce jour et en jouissance à dâter du vingt-neuf septembre dernier, payant et acquittant, à partir de la même époque et à l'avenir, les impôts auxquels ils sont ou peuvent être assujettis, quitte du passé, les dits biens étant cédés quittes de toute rente.

Au moyen de tout ce que dessus, demeure Jean Marie Pastero propriétaire incommutable des droits formant l'objet de ces présentes, consentant les vendeurs qu'il en use, jouisse et dispose comme de tous ses autres biens et qu'il en prenne possession par toutes les voies légales. Pour l'entière exécution des dites présentes, les parties ont déclaré élire domicile en cette étude du soussigné notaire à Moëlan.

Ainsi voulu, consenti et accepté.

Dont acte en minute ainsi requis : fait et passé en l'étude au chef-lieu de la commune de Moëlan, l'an mil huit cent cinquante-cinq, le vingt-cinq janvier.

Les témoins instrumentaires Messieurs Pierre Souffez, menuisier et Maurice Jouant, cordonnier, les deux demeurant au susdit bourg de Moëlan, ont seulement signé avec le notaire, les parties ayant affirmé ne le savoir, de ce requises séparément, après lecture faite.