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Un aviateur américain sauvé pour des Moëlanais pendant la 2ème guerre mondiale

Tilbury1

Harold Tilbury devant un bombardier B-17

Récit

Aviateur américain, mitrailleur de tourelle ventrale du bombardier B17 n°42-29663 de la 364ème escadrille du 305ème groupe de bombardement de la 8ème Air Force, basé à CHEVELSTON au Sud Est de la Grande-Bretagne.

 

La chance était certainement avec Harold Tilbury ce jour fatidique du 17 mai 1943 où il fut forcé d'évacuer en parachute de son bombardier B-17 au-dessus de la France.

Tilbury était l'un des dix membres d'un équipage de l'Armée de l'Air des États-Unis en mission de bombardement d'une base de submersibles située à Lorient, en France, pendant la deuxième guerre mondiale, quand son bombardier fut attaqué par des avions de chasse allemands.

[Harold E.TILBURY, équipage du B17 ser n°4229663, 305 ème BG, 363 ème BS, piloté par le Lt Donald TUTTLE]

En tant que second radio et responsable de tourelle de tir, Tilbury était occupé à réparer un canon enrayé quand le B-17 a été touché, causant un trou énorme dans le fuselage et rendant les gouvernes et l'équipement de communication inutilisables. Ce fut seulement quand il sortit de la tourelle pour obtenir plus de munitions qu'il réalisa l'ampleur des dommages et découvrit l'un des servants de canons gisant mort près du fuselage.

Il trouva également le reste de l'avion vide, car les autres avaient sauté en parachute dès que l'avion fut touché (il apprit plus tard qu'ils avaient été pris par des vedettes de patrouille allemandes et envoyé vers un camp de prisonniers).

"Je pense les autres ont pensé que j'étais mort, " explique Tilbury, " et c'est pourquoi ils ne sont pas venus me rechercher, du moins c'est ce que je me suis dit." De toute façon, Tilbury se rendit compte que l'avion volait probablement au pilote automatique en décrivant un grand cercle.

Il sauta en parachute à ce qu'il crut être environ 2-3.000 pieds. " Je savais que je devais sauter en parachute ou je mourrai dans l'avion, " commente t-il.

Il est important de noter que Tilbury n'avait jamais utilisé de parachute avant, pas même en entraînement. On lui avait seulement expliqué comment le faire fonctionner si la situation le justifiait.

Il ajoute, " Je n'a même pas été effrayé. J'ai juste sauté et compté à 10 avant de tirer la poignée."
Tilbury était au dessus de la terre et pendant qu'il descendait, il voyait les chasseurs allemands qui le suivaient et il pensait qu'ils allaient lui tirer dessus.

Il dit, " Il y avait une base allemande environ à un mille ou davantage d'où j'ai atterri. Les Allemands couraient à travers le champ pour me capturer, ainsi quand j'ai atterri, je me suis caché sous un taillis sur la berge d'une rivière et j'ai mis mon parachute à l'abri. Après que les Allemands eurent dépassé l'endroit où je me cachais, je me mis à courir dans la direction opposée. J'ai rencontré des français qui avaient quelques habits avec eux. Ils m'ont incité à enlever tous mes vêtements et à mettre les leurs . Puis ils me conduisirent à un petit village, que je crois s'appelait Moelan."

Tous ce que Tilbury décrit s'est produit en l'espace de quelques minutes. Il est monté dans un petit bateau avec un jeune français et a feint de pêcher quand les allemands sont revenus pour le rechercher. Ils restèrent sur la rivière tout l'après-midi, en faisant semblant de pêcher.

Finallement, après que les Allemands eurent quitté le secteur, les français donnèrent à Tilbury de la viande, du pain et du vin et restèrent dans le village pour la nuit. Ils lui firent également un passeport en cas de contrôle d'identité et lui donnèrent le nom français de Touguat Yves.

Il fut décidé qu'il était sourd et sourd-muet de telle sorte qu'il ne soit pas forcé de parler, car il ne connaisait pas un seul mot de français.

Tilbury quitta le village le matin suivant et voyaga par camion pour Carantec dans le Finistère, un trajet de 2 à 300 miles. Plusieurs français l'accompagnèrent à l'arrière du camion et ils furent arrêtés plusieurs fois par les Allemands pendant leur trajet à travers la campagne.

Une fois à Carantec, Tilbury resta 10 jours chez un français du nom d'Ernest Sibiril. Puis il monta à bord d'un bateau pour faire le voyage vers l'Angleterre, avec neuf français et une française, tous projetant de rejoindre les français libres en Grande-Bretagne, pour résister aux Allemands.

Le voyage fut laborieux et il durent effectuer de nombreuses escales en raison d'ennuis de moteur et de mauvais temps.

"C'était la plus longue nuit de ma vie," dit Tilbury. "Le temps était venteux et la mer agitée. Nous étions tous trempés et réfrigés jusqu'aux os." Le groupe arriva au port de Plymouth en Angleterre, à l'aube du 29 mai 1943, et attendit l'arrivée des vedettes de patrouille anglaises pour les guider à travers les champs de mine à l'entrée du port.

Tilbury prit contact avec le bureau américain de renseignement pour leur raconter son histoire. Il fut alors envoyé de base en afin de raconter aux soldats son histoire et les différentes étapes de son sauvetage.

L'été avant que Tilbury fut déchargé du service, il apprit que son frère aîné avait été tué au combat en France lors du débarquement, juste au nord du secteur où il était resté avec les Français dans la clandestinité.

A sa réformation, le 6 novembre 1945, Tilbury vint habiter à Seattle, car son épouse Evelyn et sa famille vivaient là. Il joignit une association de charpentiers, car il avait travaillé en tant que charpentier au Minnesota, son état d'origine, avant son entrée au service.

Il fit une longue carrière à la Seattle City Light comme chef d'équipe dans une menuiserie et prit sa retraite en 1980.

Aujourd'hui, à l'âge de 89 ans, Tilbury vit avec son épouse au Brittany Park, une maison de retraite, à Woodinville. Au cours de ces dernières années, lui et Evelyn allaient en moyenne deux fois par semaine à la caserne des pompiers n° 31 de Woodinville faire contrôler leur tension artérielle.

Tous les pompiers de service finirent par connaître le couple et entendirent la stupéfiante histoire de M. Tilbury pendant la deuxième guerre mondiale.

Un pompier en particulier, Ian d'Ambrosia, fut vraiment intéressé par le récit. " Harold avait fait écrire son histoire il y a environ 10 ou 12 ans pour un écrivain qui projetait d'éditer un livre concernant ce type d'évasions, " explique D'Ambrosia." Harold était censément l'un des quatre soldats des États-Unis qui a dû sauter en parachute au dessus de la France et qui a été aidé par la résistance française pendant la seconde guerre mondiale. J'ai lu son histoire et ai été vraiment impressionné." Au cours d'une conversation, Tilbury a dit à D'Ambrosia qu'il se demandait s'il volerait jamais encore dans un B-17. Il poussa D'Ambrosia à penser à la façon dont il pourrait aider Tilbury à réaliser son rêve.

"J'ai effectué des recherches sur internet sur les forteresses B-17 et alors un type à la caserne m'a dit qu'il avait lu un papier au sujet de vols au musée de l'air, " dit D'Ambrosia.

B17

B-17
"J'ai appris qu'un groupe venait avec un B-17 et un B-24 au musée et qu'il faisait faire des vols au public pour une somme de 400$."

D'Ambrosia fit une quête à la caserne et en parla au directeur de la maison de retraite.

Brittany Park compléta la quête de la caserne et la somme était réunie. "Quand j'ai demandé Harold s' il voulait faire un vol sur un B-17, ses yeux brillèrent et il frissonna," ajoute D'Ambrosia. "Il m'a dit qu'il lui fallait obtenir l'autorisation de sa fille et l'approbation de son docteur, qui plus tard indiqua qu'il avait une 'santé de fer.' "

D'Ambrosia et son père embarquèrent Tilbury dans une chevrolet 56 décapotable et le déposèrent devant le musée le 5 juillet.

Ils commencèrent par le visiter ; Tilbury ne l'avait jamais fait auparavant, et passa du temps dans le secteur de la seconde guerre mondiale.

"Harold l'a apprécié, mais, quand il a vu le B-17, il s'excita, " dit D'Ambrosia, " et se diriga droit sur lui. Il a rampé autour de lui, regardant partout.

Bientôt, d'autres personnes apprirent qu'il avait été dans un B-17 pendant la seconde guerre mondiale, et elles ont commencé à lui poser un bon nombre de questions. Chacun était curieux au sujet de son expérience et était fasciné par son histoire.

Puis lui et environ dix autres, y compris son petit-fils, embarquèrent dans l'avion et firent un vol au dessus du secteur".
Tilbury en a frissonné. Il dit, "C'était merveilleux, comme dans un rêve, et ça m'a rappelé beaucoup de souvenirs. J'ai aimé voir certaines des améliorations qu'ils ont apportées à l'avion. Il était beau, plus ou moins le même que celui sur lequel j'était pendant la guerre, mais celui-ci a eu plus d'armement et d'isolation pour les canons. Mais il volait toujours de la manière dont je me souvenais."
D'Ambrosia a été enchanté de la réaction de Tilbury et de ses commentaires, "J'étais si heureux de lui avoir offert ce bon moment. J'étais si heureux d'avoir pu lui faire ce cadeau. Juste voir le sourire sur son visage n'avait pas de prix."

Pour Tilbury, c'était une expérience dont il se rappellera tendrement et il la doit à un pompier avec un coeur. Il dit, "Je suis très élogieux de ce que Ian a fait pour moi. Je n'avais jamais pensé que je remonterai de nouveau dans un B-17, particulièrement maintenant que j'ai presque 90 ans. C'était un vol très spécial et je lui suis reconnaissant ainsi qu'à ceux qui ont aidé à le rendre possible."

 

Source :

France-Crashes 39-45

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