MEMOIRES ET PHOTOS DE MOELAN

Devant Me. Louis Théodore Désiré Barbe, notaire à la résidence du bourg communal de Moëlan, canton de Pont-Aven, arrondissement de Quimperlé, département du Finistère, ayant pour témoins instrumentaires Messieurs François Marie Le Courant, propriétaire et Pierre Julien Caëric, secrétaire de la Mairie, les deux demeurant séparément audit bourg de Moëlan, soussignés,

ont comparu :

Corentin Mahé et Marie Catherine Tanguy, sa femme, cultivateurs demeurant au village de Kempellan, en la commune de Moëlan, d'une part ;

Et Guillaume Jean Marie Gouyec, aussi cultivateur, veuf de Renée Flohic demeurant au village de Saint-Thamec, en la même commune, d'autre part ;

Lesquels sont convenus de faire amiablement les échanges suivants :

Les époux Mahé cèdent et abandonnent à titre d'échange au dit Guillaume Jean Marie Gouyec qui accepte, une écurie dite Craou-ar-zaout, ouvrant au midi, donnant sur pignon à cheminée d'une maison au dit Gouyec à laquelle est d'attache la dite écurie ci-dessus, et du nord sur logement aux héritiers de Michel Flohic, plus la cour vis-à-vis de la dite écurie ; Tel que tout se contient et se poursuit ; Tel enfin que cette immeuble est provenu au dit Corentin Mahé du chef de Jean Marie Mahé, son père, mort il y a environ vingt-ans ; Laquelle écurie avec sa portion de cour vis-à-vis, située à Kempellan, quitte de rente, vaut de revenu deux francs vingt-cinq centimes au principal de quarante-cinq francs et est parfaitement connue du dit Gouyec qui a déclaré n'en vouloir plus amples débornements.

En contr'échange, Guillaume Jean Marie Gouyec laisse et donne aux mariés Mahé, acceptant pour eux et leurs héritiers :

Une petite parcelle de terre chaude dite Clun-dispénet, autrefois sans fossé, situé au dit lieu de Kempellan, quitte de rente, donnant la dite parcelle du levant sur courtil, du couchant sur liors-Khuiten à Joseph Tanguy de Kempellan ; Laquelle de terre vaut aussi de revenu deux francs vingt-cinq centimes au principal de quarante-cinq francs. Telle que la dite parcelle de terre se contient et se poursuit, telle enfin qu'elle est advenue au dit Gouyec pour l'avoir acquise avec d'autres immeubles au dit lieu, aux termes de deux actes dûment enregistrés, l'un au rapport de Me Rousseaux, notaire à Quimperlé et l'autre au rapport de Me Gauréquer, ex-notaire à Moëlan, actes dont les parties ne sont point saisies pour en relater les dates mais qu'elles se représenteront au besoin, de tout quoi les mariés Mahé ont déclaré avoir parfaite connaissance.

Le présent échange fait sans soulte ni équipolement a été consenti aux conditions suivantes :

Les parties contractantes sont entrées en propriété et en jouissance des biens qu'elles viennent de se céder mutuellement à partir de ce jour et elles acquitteront, à dater de la même époque et à l'avenir, les impots auxquels ils sont ou peuvent être assujettis, quitte du passé. Le coût et les frais de ces présentes seront supportés moitié par les mariés Mahé et moitié par Gouyec.

Au moyen de tout ce que dessus demeurant les dits époux Mahé et Guillaume Jean Marie Gouyec propriétaires incommutables des droits immobiliers qu'ils viennet de se laisser réciproquement, consentant les parties que chacune d'elles jouisse et dispose des biens suséchangés comme de son propre bien et loyal acquêt et qu'lle en prennr possession par toutes les voies de droit.

Ainsi voulu, consenti et accepté.

Dont acte en minute requis par les parties : fait et passé en l'étude au chef-lieu de la commune de Moëlan, sous les seings des témoins et celui du notaire seulement, les époux Mahé et Gouyec ayant affirmé ne savoir signer, de ce requis séparément, après lecture faite, ce jour quatre mai mil huit cent quarante-neuf.