MEMOIRES ET PHOTOS DE MOELAN

L'an mil huit cent quarante-neuf, le cinq octobre.

Nous Louis Théodore Désiré Barbe, notaire à la résidence de Moëlan, canton de Pont-Aven, arrondissement de Quimperlé, département du Finistère, ayant pour témoins instrumentaires messieurs François Marie Le Courant, propriétaire et Pierre Julien Caëric, secrétaire de la mairie, les deux demeurant au dit bourg de Moëlan, soussignés.

Rapportons qu'à la requête de Paul Drennou, cultivateur, veuf de Marie Françoise Le Bloa, demeurant au village de Kervignès, en la commune de Moëlan, agissant tant en son nom privé à cause de la communauté qui a existé entre lui et sa défunte femme susnommée, que comme tuteur légal de Marie Corentine et Pierre Marie Drennou, ses deux enfants mineurs issus de son mariage avec la dite feue Marie Françoise Le Bloa.

Et en présence de Jean Le Bloa, aieul des mineurs, aussi cultivateur, demeurant au même village de Kervignès, agissant comme subrogé-tuteur des deux mineurs susnommés qui sont habiles à se dire héritiers pour chacun une moitié dans la succession de leur mère susdite.

Il a être par nous notaire soussigné pour la conservation des droits de qui il appartiendra procédé à l'inventaire fidèle et description exacte de tous les meubles et effets mobiliers, grains et autres récoltes, titres et papiers, créances et autres objets mobiliers composant la communauté été entre les dits Paul Drennou et Marie Françoise Le Bloa.

La prisée et estimation des meubles ont été données par nous notaire assisté des sieurs Joseph Le Maoult et Philibert Le Maoult, les deux cultivateurs, demeurant séparément au village de Kertanguy, en la même commune de Moëlan.

Et la montrée des mêmes meubles nous a été faite par les parties requérantes en présence desquelles nous avons opéré comme suit :

Créances actives :

Il est dû à la communauté en question une somme de quatre cent vingts francs par un nommé Pierre Drennou, de Penanprat, Moëlan, aux termes d'un acte obligatoire reçu par Me Gauréquer, ex-notaire à Moëlan, le vingt-huit mai mil huit cent quarante-cinq, enregistré à Quimperlé le deux juin suivant.

Par le même pour argent prêté verbalement et de main à la main, une somme de soixante francs.

Par Jean Le Bloa, subrogé-tuteur, pour la part revenant à la défunte susnommée de la succession mobilière de sa mère Marguerite Henry, une somme de trois cent cinquante-cinq francs soixante-un centimes et un quart, aux termes d'un procès-verbal d'inventaire dressé par nous notaire le vingt-cinq mai mil huit cent quarante-huit, dûment enregistré. [1848-121]

Total général de l'inventaire : onze cent cinquante-huit francs soixante-un centimes et quart.

Dettes passives :

La même communauté doit aussi les sommes qui suivent :

- 1° A M. Picot, de Pont-Aven, pour prêt, neuf cent francs.

- 2° A François Péron, de Querivac'h, Moëlan, trois cents francs pour prêt.

- 3° Et pour rente domanaile en nature une valeur approximative de vingt-quatre francs, la dite rente échue du vingt-quatre septembre dernier.

Titres et papiers :

- 1° Grosse d'un acte obligatoire ci-dessus relaté au profit de Paul Drennou et souscrit par son frère Pierre Drennou.

- 2° Expédition d'uncontrat de vente d'immeubles à Kermeurbihan, en Moëlan, par Noël Le Bourhis et femme à Paul Drennou et la sienne, du rapport de Me LE Styr, notaire à Pont-Aven, le trente mai mil huit cent quarante-sept, dûment enregistré, le sept juin suivant.

Lesquelles pièces au nombre de deux ont été par nous notaire, côtées, chiffrées et paraphées par première et dernière à la lettre B.

Demandé aux parties si elles ont détourné, vu ou su qu'il ait été détourné quelques objets dépendant de la communauté en question ; elles nous ont affirmé sous la foi du serment que c'était bien là tout ce qui la composait et qu'il n'y avait plus rien à inventorier ; en conséquence nous avons clos le présent procès-verbal d'inventaire dont l'actif s'élève à la somme de onze cent cinquante-huit francs soixante-un centimes et quart et laissé les objets y mentionnés aux mains de Paul Drennou pour les rendre ou pour en tenir compte à qui de droit.

Dont acte. Fait, clos et arrêté au village de Kervignès, au domicile de Paul Drennou, en la dite commune de Moëlan où nous avons été requis de nous transporter, sous les seings de nos témoins et du nôtre notaire seulement, toutes les parties et les deux Maoult ont affirmé ne savoir signer, de ce individuellement interpellés, après lecture faite, les dits jour, mois et an que devant, après avoir vaqué au présent inventaire depuis midi jusqu'à trois heures ensuite par une simple vacation.