MEMOIRES ET PHOTOS DE MOELAN

Devant Me. Louis Théodore Désiré Barbe, notaire à la résidence du bourg de Moëlan, canton de Pont-Aven, arrondissement de Quimperlé, département du Finistère, ayant pour témoins instrumentaires Messieurs Pierre Julien Caëric, secrétaire de la Mairie et François Marie Le Courant, propriétaire, demeurant les deux audit Moëlan, soussignés,

ont comparu :

Isidore Noël Le Bourhis, marin à bord de la goelette Le Maran en rade de Brest, momentanément à Moëlan à la suite de ses affaires et domicilié de cette commune, d'une part ;
Et Corentin Le Bourhis, son frère, cultivateur, époux de Marie Louise Lolichon, demeurant au village de Kdoälen, en la commune de Moëlan, d'autre part ;

Entre lesquels s'est fait et passé le présent acte par lequel Isidore Noël Le Bourhis a déclaré bailler et affermer pour dix-huit années entières et consécutives qui commenceront à prendre cours au vingt-neuf septembre mil huit cent cinquante et finiront à pareille époque de l'année mil huit cent soixante-huit, sauf la résiliation dont il sera fait mention plus bas, au dit Corentin Le Bourhis, preneur acceptant audit titre et pour le dit espace de temps, savoir :

Tous les immeubles et droits immobiliers dudit Isidore Noël Le Bourhis situés à Kdoälen et à Khermen et en leurs dépendances, en la dite commune de Moëlan ; circonstances et issues en général et sans réservation ; tel que le tout se contient et se poursuit, tels enfin, que les mêmes immeubles sont actuellement profités au même titre de ferme verbale par le preneur susnommé qui a déclaré en avoir parfaite connaissance et n'en vouloir plus amples détails.

Le présent bail à ferme est fait et convenu, entre les parties, aux charges, clauses et conditions qui suivent :
1° Corentin Le Bourhis, preneur, jouira des droits présentement affermés en bon cultivateur et en soigneux père de famille, sans en rien dégrader, innover, détériorer, couper aucun arbre ni plançon par pied ni en écouronner, à peine de tous dépens, dommage ni intérêts.
2° Pour prix annuel de ferme, il paiera au vingt-neuf septembre de chaque année au bailleur une somme de dix-huit francs et acquittera, en outre et sans aucune déduction du prix de ferme, toutes les contributions incombant sur les biens affermés ; il paiera, en outre, au lieu et place du bailleur et en l'acquit de ce dernier, une somme de vingt francs pour parfaire la pension qu'il doit à son père, et ce, annuellement et sans répétition d'aucune espèce, la dite pension payable en nature, la valeur en étant fixée que pour asservir les droits d'enregistrement seulement.
3° Il entretiendra les couvertures des logemens en bon état de réparation locative pendant la durée du présent bail et les rendra de même à sa sortie.
4° Il réparera aussi tous les fossés des biens affermés et profitera alors de tous les bois émondables et bois courants, en proportionnant les coupes suivant l'usage des lieux et en faisant les dites coupes en temps et saison convenables.
5° Le présent bail à ferme ne sera point résiliable que lorsque le bailleur voudra lui-même cultiver ses terres et dans ce cas seulement, il sera tenu de prévenir le preneur six mois d'avance en lui donnant un congé en dur forme.

A l'exécution de tout ce que dessus se sont respectivement obligées, chacune en ce que le fait le concerne, consentant, à défaut, à y être contraintes par toutes les voies de droit. Ainsi voulu, consenti et accepté.

Dont acte en minute : fait et passé en l'étude au chef-lieu de la commune de Moëlan, sous les seings des témoins et celui du notaire, les bailleur et preneurs ayant affirmé ne savoir signer, de ce requis séparément, après lecture faite, ce jour six octobre mil huit cent quarante-neuf.