MEMOIRES ET PHOTOS DE MOELAN

Par devant Me. Louis Théodore Désiré Barbe, notaire à la résidence du bourg de Moëlan, canton de Pont-Aven, arrondissement de Quimperlé, département du Finistère, soussignés,

rapportons qu'à la requête de :

1° Benoist ou Bellonne ou Belonye Gourlet, cultivateur, veuf de Marie Jacquette Briant, demeurant au Cosquer, en la commune de Moëlan, agissant en son nom personnel à cause de la communauté qui a existé entre lui et sa défunte épouse ;

2° De Jacques Scahérou, aussi cultivateur, époux de Marie Anne Quenderc'h, demeurant à Kantouze, même commune de Moëlan, agissant comme tuteur institué de 1° Marie Jeanne ; 2° Charlotte ; 3° Louis ; 4° et François Scahérou, les quatre enfants issus du premier mariage de la dite Marie Jacquette Briant avec Pierre Scahérou.

Et en présence de Mathieu Briant, aussi cultivateur, demeurant au village de Kboudic, en la commune de Riec, agissant en ces présentes en qualité de subrogé-tuteur des enfants mineurs susdénommés, lesquels sont habiles à se dire et à se porter héritiers chacun pour un quart dans la succession de leur mère Marie Jacquette Briant.

Il va être par nous notaire susdit, pour la conservation des droits de qui il appartiendra, procédé à l'inventaire fidèle et description exacte de tous les meubles, objets mobiliers, grains et bestiaux, titres et paiers composant la communauté été entre vivant Benoist Gourlet et sa défunte femme prénommée, les dits meubles et autres effets mobiliers trouvés au dit lieu du Cosquer après le décès de la dite Marie Jacquette Briant, y arrivé le vingt-huit ou le vingt-neuf juillet dernier :

La prisée et estimation des dits objets mobiliers ont été données par Hyacinthe Coantic, greffier de la justice de paix du canton de Pont-Aven, lequel à ce présent a promis de faire la dite estimation en son âme et conscience et ma montrée de ces mêmes objets nous a été faite par les requérants en présence desquels nous avons opéré de la manière suivante :

Titres et papiers :

1° Expédition d'un procès verbal d'inventaire fait après le décès de Pierre Scahérou à la requête de Marie Jacquette Briant, et dressé par Me Rousseaux, notaire à Quimperlé, le vingt-deux mars mil huit cent quarante-huit.

2° Autre expédition d'une liquidation de la communauté rapportée par le dit Me Rousseaux, suivant acte du treize août mil huit cent quarante-huit.

3° Autre expédition ou mieux quittance à valoir rédigée en brevet par le dit Me Rousseaux, en date du huit octobre mil huit cent quarante-huit, portant paiement d'une somme de cent quatre-vingt-dix-sept francs soixante-huit centimes.

4° Expédition d'une quittance à valoir par Pierre Scahérou aux époux Gourlet suivant acte au rapport du dit Me Rousseaux, en date du vingt-neuf septembre mil huit cent quarante-neuf, de trois cents francs.

5° Autre expédition d'une quittance générale par le dit Pierre Scahérou aux mariés Gourlet, suivant quittance reçue par le dit Me Rousseaux, le vingt-neuf octobre mil huit cent quarante-neuf, de six cents francs.

Lesquelles pièces au nombre de cinq dûment enregistrées ont été par nous notaire, côtées, chiffrées et paraphées par première et dernière à la lettre B.

Demandé aux parties requérantes s'il existe des crédits actifs ou passifs dépendant de la communauté dont est cas ; elles nous ont répondu qu'il n'était rien dû à cette communauté, mais qu'elle devait au contraire les somes suivantes :

1° Au sieur propriétaire de la métairie du Cosquer (Mr Barbier) une somme de neuf cents francs pour prix de ferme échéant au vingt-neuf septembre suivant bail à ferme dûment enregistré.

2° A Pierre Scahérou pour ce qui peut lui revenir dans la succession mobilière de son frère Jacques Scahérou, mémoire.

3° A Mathieu Briant, subrogé-tuteur, une somme de quatre-vingt-dix francs.

4° A Alain Limbour, du moulin Nizet, soixante francs.

5° A Mr le greffier de la justice de paix du canton de Pont-Aven, pour tutelle, subrogation de tutelle et prisée d'inventaire, une somme indéterminée.

6° A Mr le desservant de la commune de Moëlan, pour frais funéraires de la dite Marie Jacquette Briant, mémoire.

7° Au tisserand Job Audren, trois francs.

8° Au forgeron taillandier un franc.

9° Au maréchal ferrant pour ferrure annuelle des chevaux, douze francs.

10° Aux quatre enfants Scahérou 1° Marie Jeanne ; 2° Charlotte ; 3° Louis ; 4° et François, mille deux francs quatre-vingt-douze centimes, à raison de deux cent cinquante francs soixante-treize centimes à chacun, du chef de leur père Pierre Scahérou aux termes de la liquidation de communauté susmentionnée.

11° Enfin aux mêmes enfants pour ce qui peut leur incomber de la succession de leur frère consangain Jacques Scahérou.

Demandé aux mêmes parties si elles ont détourné, vu ou su qu'il ait été détourné quelques effets dépendant de la dite communauté en question ; elles nous ont affirmé sous la foi du serment que c'était là tout ce qui la composait et qu'il n'y avait plus rien à inventorier.

En conséquence, nous notaire susdit avons, sur leur réquisition, clôturé le présent procès verbal d'inventaire, après avoir eu calculé le montant que nous avons trouvé s'élever, sauf erreur ou omission à la dite somme de cinq mille cent vingt-sept francs quarante centimes, et laissé les objets y détaillés en la garde et possession du tuteur prénommé pour les représenter ou en tenir compte à qui de droit, ayant fait observer à ce dernier qu'il était tenu, en conformité de l'article quatre cent cinquante-deux du code Napoléon, de faire vendre, dans le mois qui doit suivre la clôture de ces présentes, le mobilier susdétailé, par un officier public et au plus offrant.

Dont acte ainsi requis : fait, clos et arrêté au dit lieu du Cosquer, au domicile du dit Gourlet, en la dite commune de Moëlan, où nous avons été requis de nous transporter.

Et a le sieur Coantic seulement signé avec le notaire et les témoins instrumentaires Messieurs Maurice Jouant, cordonnier et Pierre Souffez, menuisier, les deux demeurant au susdit bourg de Moëlan.

Les parties, en privé et ès-qualités, ayant affirmé ne le savoir, de ce requises séparément, après lecture faite.

Déclarant avoir vaqué au présent inventaire depuis dix heures du matin, jusqu'à deux heures de l'après-midi par une simple vacation.