Par devant Louis-Théodore-Désiré Barbe, notaire à la résidence de Moëlan, canton de Pont-Aven, arrondissement de Quimperlé, département du Finistère, soussigné,
Ont comparu
1° Louis Fauglas, propriétaire cultivateur, époux de Marie Renée Garrec, demeurant à Kerduel, d’une part ;
2° Et François-Louis Pasterol, meunier, époux d’Isabelle Lamarre, demeurant à Kerhérou, d’autre part ;
Tous domiciliés de la commune de Moëlan.
Entre lesquels il est reconnu ce qui suit :
Par baux, l’un, en date du treize mars mil huit cent cinquante-quatre [1854-079], dûment enregistré et l’autre, en date du vingt-cinq octobre courant, lequel sera soumis à la formalité de l’rnregistrement dans les délais, François-Louis Pastrerol exploite déjà en qualité de preneur, un moulin à vent avec tous ses accessoires en général, situé aux dépendances de Kerduel et doit profiter au même titre, à compter du premier novembre prochain, un autre moulin à vent aussi avec tous son mécanisme ou renable, sans en rien excepter ni réserver, sis aux dépendances de Kerroc’h, le tout sur ladite commune de Moëlan.
Par suite de ces deux entreprises, ledit Pasterol sentant bien l’impossibilité où il est lui seul de pouvoir jouir des deux susdits moulins, aurait manifesté audit Louis Fauglas son intention de s’associer avec lui pour exploiter ensemble les immeubles en question, et ce, à partir du premier novembre de cette année.
En conséquence, les comparants, après s’être entendus, se sont rendus en cette étude et sont convenus amiablement de se réunir conjointement pour l’exploitation de ces deux moulins à vent, sous conditions suivantes :
Art. 1er Il y aura, pendant neuf années consécutives, à compter du susdit premier novembre sus exprimé entre Louis Fauglas et Pasterol entière société pour faire marcher ou tourner chaque fois qu’il sera possible les deux moulins dont est cas ;
Art. 2° Louis Fauglas fera toutes les avances nécessaires à cette entreprise, lesquelles consisteront 1° en l’acquisition d’un cheval et d’une charrette 2° et en tous les autres objets reconnus indispensables pour l’exploitation des deux immeubles sus mentionnés, sauf aux associés à s’en tenir compte entr’eux comme bon leur semblera.
Art. 3° Les divers achats de bleds pour mouture ou autres et de vente de farine, de nourriture du cheval, d’entretien de charrette, de frais de transport pour aller prendre les bleds à la campagne ou rendre à domicile après mouture en divers grains, de vente de toutes denrées moulues ou non et d’autres genres d’industrie, seront faits et acquittés à frais communs ;
Art. 4° Il y aura constamment deux hommes occupés l’un, employé aux deux moulins et l’autre à courir la campagne pour la recherche du blé à moudre ou autrement ; dans tous les cas, toutes les fois que les moulins et accessoires nécessiteront des travaux de meunier, réparations à faire à ceux-ci ou piqûres de meules, ces ouvrages seront toujours exécutés par ledit Pasterol en sa qualité d’homme expérimenté dans ce genre de travail.
Art. 5° Tous les bénéfices sans exception comme la perte ou avarie en général seront en tout temps partagés ou supportés de moitié par les associés sus dénommés ; il en sera de même de tous les frais que nécessitent les réparations à faire aux deux moulins, ils seront toujours payés et acquittés par moitié ainsi que les frais de ces présentes et ceux du bail du vingt-cinq octobre précité.
C’est ainsi que le tout a été convenu et, pour son exécution, les parties ont déclaré élire domicile en leurs demeures respectives ci-dessus indiquées.
De tout quoi les comparants ont requis acte pour leur servir et valoir.
Ainsi voulu, consenti et accepté.
Dont acte en minute : fait et passé en l’étude au chef-lieu de la commune de Moëlan, l’an mil huit cent cinquante-neuf, le vingt-six octobre et a seulement Louis Fauglas signé avec le notaire et ses témoins instrumentaires, messieurs Yves Caéric, boulanger et Alain Le Flo, sans profession, les deux demeurant au susdit bourg communal de Moëlan, François Louis Pasterol ayant affirmé ne savoir signer, de ce interpellé, après lecture faite.

