Territoire
Bourg et villages
Les lieux-dits de Moëlan
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Origine du nom |
Vraisemblablement issu du prénom du premier propriétaire Martial Caëric |
Lieu-dit assez récent puisque le premier dénombrement de population où il apparaît est celui de 1906.
La première habitation déclarée neuve est inscrite au cadastre dans les propriétés bâties en 1908, elle a sans doute été construite peu avant 1906, les premiers actes civils qui mentionnent Kermartial sont de 1907.
Tout de même d’après les souvenirs, une ancienne construction avait été rasée pour construire la nouvelle.
Le premier propriétaire est Martial Caëric (1864-1919), fils de Martial Caëric (1830-1870) et Marie Françoise Le Bourhis (1833 -1916), qui habitaient Clec’h Moën.
Il épouse en 1891 Elisa Kermagoret (1871-1945) originaire de Quimperlé.
Leur fille unique, Marie Anne Caëric (1896-1979) épouse en 1919 Joseph Guyomar (1893-1955) de St-Thamec, lui aussi fils unique.
Martial Caëric décède en 1919, il était secrétaire de mairie, très apprécié dans son travail, il fut l’objet d’articles élogieux dans le journal « l’union agricole du finistère »
"Âgé de 54 ans, Caëric est rentré à la Mairie de Moëlan comme Secrétaire à l'âge de 18 ans ; c'est donc 36 ans d'ercice bien remplis, passés à être agréable et utile à ses concitoyens ; tous avaient en lui une confiance absolue et ce n'était pas en vain.
Martial était un employé et un secrétaire modèle et comme preuve de ce que j'avance à bon droit, j'ai retrouvé au nombre de ses papiers, une lettre du ministre du travail M. René Viviani, lettre dont Martial ne s'est jamais vanté et qu'il n'a communiquée à personne - la vantardise n'étant pas connue de lui.
Voici, Messieurs, le contenu de cette lettre :
Monsieur,
"Mon attention a été appelée sur la peine que vous avez prise et sur le zêle dont vous avez fait preuve dans vos fonctions, au cours des opérations du recensement de la population.
Je tiens à vous adresser personnellement mes félicitations pour le concours dévouvé que vous avez prêté en cette circonstance à l'administration et à votre commune.
En raison de l'importance de votre participation aux travaux de recensement et des difficultés dont vous avez su triompher, j'ai décidé qu'une médaille vous serait tout particulièrement attribuée."
En 1930, Elisa Kermagoret, se voyant avancée en âge, fait donation à sa fille unique Marie Anne Guyomar de l'ensemble de la propriété de Kermartial. [1930-176]
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1 - Corentin Guyomar (1870-1949). 2 - Marie Joséphine Le Bourhis (1873-1952) épouse de Corentin, aussi appelée « Fine ». 3 – Marcel Guyomar (1923-1978) fils de 8 & 9 4 - Elisa Kermagoret (1871-1945) mére de 8, épouse de Martial le premier propriétaire 5 – Anne-Marie Guyomar (1929-2006) fille de 8 & 9 6 – Joseph Guyomar (1920-1973) fils de 8 & 9 (père Jean-Martial) 7 – Léa Guillou employée de maison 8 - Marie-Anne Caëric (1896-1979) 9 – Joseph Guyomar (1893-1955) fils de 1 & 2
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Corentin Guyomar (1870-1949), était réputé comme conteur lors des veillées, lisant chaque soir à l’assemblée la vie d’un des saints bretons et les nouvelles du journal « Le Courrier du Finistère ». Ses parents étaient de St Thamec et avaient deux sardiniers à Doëlan , le « Retard » et le « Saint-Thamec ». Il possédait lui-même un bateau à Brigneau en 1936, « l’Hirondelle ». |
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Marcel Guyomar, sur son tracteur avec ses fils Michel et Corentin |
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7 juillet 1919 Joseph Guyomar et Marie-Anne Caëric |
La ferme était en exploitation jusque dans les années 1960, en plus de la culture on y comptait quelques vaches, un cheval, cochons et volailles. |
Biographie de Joseph Guyomar, père Jean-Martial.
Joseph-Martial Guyomar est né le 20 août 1920 à KerMartial. Joseph-Martial y prend l'habitude de humer l'air du grand large. Il en garde le tic d'aspirer fortement, la tête franchement relevée, les narines frémissantes, les mains généreusement tendues. A douze ans, il se présente à l'institution Saint-Vincent à Pont-Croix, petit séminaire diocésain installé dans un ancien couvent d'Ursulines. Il y reste six ans (1932-1938) et prend un engagement de trois ans dans l'armée, à l'expiration de son engagement, il entre en contact avec le P. Régis Escoubas, maître des novices à Pont-l'Abbé d'Arnoult (Charente-Maritime). Sous le nom de Frère Jean-Martial, il entreprend en 1942 un temps de postulat. Le 4 juin 1942, il prend l'habit et prononce ses premiers vœux, le 5 juin 1943. Il étudie la philosophie à Layrac (Lot-et-Garonne) de 1943 à 1945 et commence sa théologie à Lormoy (Essonne) en 1945-1946 pour la poursuivre sur les rives du Gers, au moment du repliement des étudiants bordelais dans le Lot-et-Garonne. Profès perpétuel le 4 décembre 1946, il est ordonné prêtre à Layrac, le 12 mars 1949, par Mgr Garrone.
Le P. Jean-Martial inaugure à Pont-l'Abbé d'Arnoult son ministère sacerdotal.
En plus de l'économat et de cours aux religieux, il rend service aux paroisses voisines. Dès 1951, il peut expérimenter à Tasdon, près de La Rochelle, les idées qui vont le hanter toute sa vie : action catholique spécialisée, mission ouvrière. Pendant dix ans (1953-1963), il est curé et supérieur de la communauté. Il remplit les mêmes fonctions à Laleu, autre paroisse de la banlieue de La Rochelle (1963-1966).
L'année 1967 marque un tournant dans sa vie. Il participe à l'E.M.A.C.À.S., de Mons-en-Baroeul (Nord), au cycle de la formation permanente, sous la direction du chanoine Régnier: « je recherche personnellement à réaliser une synthèse de ce qui est l'essentiel dans une vie de religieux-prêtre à notre époque. En ce moment où tout prêtre engagé dans la pastorale est appelé à se situer en homme dans une communauté d'hommes, il est plus qu'évident qu'un jeune apôtre ne pourra plus se contenter de tournicoter autour de l'autel, sinon il n'aura plus de prise sur le réel. Seul un travail qui donne un rang social aux yeux des hommes d'aujourd'hui, peut permettre un épanouissement total, surtout au prêtre qui vit dans un milieu déchristianisé. Il faut arriver à détruire la légende du 'prêtre fainéant'».
Le P. Jean-Martial rejoint la communauté d'Angoulême (Charente), à la fin de son séjour à Lille. Avec regret, en 1971, il quitte le milieu ouvrier de l'Angoumois, pour le monde rural d'Aubiet (Gers). Cette orientation si nouvelle trouve chez lui une réaction tonique: « je me rendrai à Aubiet pour le meilleur service possible. je considère la disponibilité aux désirs de mes supérieurs comme une chose essentielle. C'est d'ailleurs la volonté de Dieu et un bon exercice de dépouillement de soi et de ses idées. À la lumière de l'expérience, je sais que c'est toujours bénéfique ».
Le P. Guyomar peut se définir par l'optimisme, l'enthousiasme dans le travail et la joie de vivre. Il est jovial et accueillant, il scande les rencontres de sa voix forte et timbrée. Optimisme et accueil s'expriment dans son bonheur à rendre service. Il tient le 26 septembre 1973 à aller chercher un religieux à son travail. Et c'est l'accident automobile fatal, sans témoin, dont le dénouement a lieu à Purpan-Toutouse le 3 octobre. Accidenté le 26 septembre, il meurt à 53 ans, le 3 octobre. Les obsèques sont célébrées le 5 octobre à Notre- Dame de Cahuzac. le corps du P. Jean-Martial est enterré à Moëlan-sur-Mer.
Bibliographie Bibliographie et documentation: B.O.A. mars 1974, p. 227. A Travers la Province (Bordeaux), octobre 1973, n° 216, p.13. Du P.' Jean-Martial Guyomar, dans les ACR, rapports sur Tasdon-La Rochelle (1952-1963). Lettre du P. Jean-Martial Guyomar, La Rochelle, 24 décembre 1953. Notices Biographiques.