Territoire
Bourg et villages
Les maisons du bourg
L’actuelle place du Vieux Marché, qui englobe à la fois une place et une venelle adjacente au nord, ne s’est pas toujours appelée ainsi. Ses divers noms, relevés sur les recensements de population, sont autant de témoignages de l’importance accordée ou pas à cette place, ses maisons, ses commerces.
Un acte notarié de 1849 nous apprend qu’alors elle s’appelait la « Place de la Liberté » ; est-ce en référence à la révolution de 1848 ? Celle de 1789 ? Peut-on imaginer un arbre de la liberté planté là ? Toujours est-il que dès le recensement de 1851, ce nom a disparu et que tout le monde habite au « bourg », sans autre précision de rue.
Pas de trace de liberté non plus dans les décennies qui suivent. De 1856 à 1906, les recensements retiennent l’existence d’une rue, au détriment de celle d’une place, et l’endroit est connu sous le nom banal de « rue de la Place », la rue primant donc sur la place.
On y rencontre des menuisiers, épiciers, cordonniers, couturières et épicières, cabaretiers, « regrattiers » ou petits commerçants au détail, sabotiers, mais aussi de nombreux « journaliers », manœuvres recrutés à la journée.
Place ? Rue ? Qui l’emporte ?
Un certain flou persiste dans la désignation de ce lieu, parfois perçu comme place à part entière, parfois comme rue. En ce cas, comme au recensement de 1921, elle est considérée comme le prolongement de la rue de Braspart.
En 1931 et 1936, la place et sa venelle sont incluses dans la dénomination « Place de l’église » et le recensement de 1954, dans la même simplification administrative qu’en 1906, les fait tout bonnement dépendre du « bourg » !
Une place et une ruelle si ternes, si quelconques, qu’elles doivent rester anonymes ?
Que nenni !
De l’angle de la place avec la rue de Braspart jusqu’au fond de la venelle, s’y dressent encore fièrement quelques maisons parmi les plus anciennes de celles de Moëlan ; d’autres, plus récentes, ont remplacé les vieilles maisons à four, menaçant ruine.
Encadrements de granite, portes d’entrée en plein cintre, pierres gravées, témoignent du riche passé de ces maisons dont on peut penser que certaines datent du XVIIIe siècle, voire de la fin du XVIIe siècle. Seraient-ce celles décrites par les nobles d’alors dans leurs déclarations du livre terrier des années 1678 à 1682 ?
Il n’y a plus de fours, d’ateliers, d’étals. La venelle, sorte de village dans le village, hors du temps, s’offre à une nonchalante gente féline, déclinant sa paresse ensoleillée sur le seuil d’une porte ou la pierre d’un muret.
AE-165 , AE-166
, AE-491, AE-167, AE-175, AE-177, AE-179, AE-478
Place du marché en arrière-plan