Les Moëlanais
Vie religieuse
Des miraculés à Moëlan
Le Bloa Pierre Marie Emmanuël, né le 26/03/1898 à Kerampellan et décédé le 09/10/1911 à Kerampellan. Fils de Pierre Marie et de Floch Marie Yvonne.
"Pierre-Emmanuel Bloas, 8 ans 1/2, né de parents bien portants, demeurant à Kerampellan (Moëlan), souffrait du dos depuis 3 ans et 1/2. C'était la maladie dénommée mal de Pott. Il y 2 ans, une charrette fut renversée sur lui. A la suite de cet accident, ses souffrances augmentèrent et, un an plus tard, on nota une saillie vertébrale de la région lombaire en même temps qu'un abcès s'ouvrait à la partie interne et supérieure de la cuisse gauche. Cet abcès a toujours suppuré depuis. L'enfant portait un corset plâtré depuis un an et est resté couché depuis 11 mois, sauf que pendant les deux derniers il pouvait se lever un peu et faire quelques pas à l'aide béquilles. Jeudi matin, après avoir été pour la sixième fois immergé dans la piscine, sa mère lui dit d'aller porter un cierge à la Vierge. L'enfant prit le cierge et le porta jusqu'à la grille, marchant sans béquilles. Depuis ce moment il marche assez bien et sans ressentir aucune douleur.
La saillie vertébrale et la fistule persistaient au moment de l'examen au bureau."
Source : La semaine religieuse du diocèse de Quimper et Léon - 1906
Picol Marie Élisa, née le 08/07/1878 à Kersaux et décédée le 25/04/1921 à Quimperlé. Fille de Joseph et le Doeuff Marie Françoise Isabelle.
"Une grâce obtenue par l'intercession de Notre-Dame de Lourdes. N'est-ce pas le moment de publier les bienfaits de la Vierge Immaculée que celui où redoublent les menaces des sectaires contre la Grotte de l'Apparition, la basilique et les pèlerinages ?
Voici ce que nous devons devoir établir.
Eliza Picol, âgée de 26 ans, demeure à Moëlan, à une lieue du bourg, sur le chemin de Kersaux. Son père gagne péniblement sa vie en vendant des coquillages qu'il ramasse dans la rivière de Bélon. Sa mère est malade et garde le lit depuis plusieurs années.
A l'âge de six ou sept mois, Eliza Picol fut atteinte de cette éruption qu'on appelle chez nous la toque, et perdit complètement la vue ; on la porta à la chapelle de Notre-Dame de la Clarté (Querrien) le jour du pardon, et à la suite du pèlerinage, elle vit un peu pendant un an, puis la cécité redevint complète ; l'enfant ne voyait même pas une légère lueur indiquant la place de la fenêtre ou de la porte ouverte. Jamais elle ne sortit seule ; lorsque, plus grande, elle dut venir au bourg pour assister à la messe, se confesser ou communier, elle dut toujours être accompagnée. Une bonne voisine se rendait chez elle pour lui apprendre le catéchisme.
En 1900, une dame riche et charitable de Moëlan eut la pieuse pensée d'offrir à quelque personne pauvre de la même paroisse un billet de pèlerinage pour Lourdes ; Eliza lui fut désignée et profita de cette faveur. Ceux qui la firent pendant le voyage furent édifiés de son courage et de sa foi, mais sa vue ne s'améliora nullement.
En 1903, la dame renouvela son acte de générosité, et, cette fois encore, en faveur d'Eliza Picol.
L'aveugle arrivée à Lourdes de baigna dans la piscine et ressentit un affermissement de sa santé, puis à un moment donné, en priant devant la Grotte, elle aurait aperçu la statue de la Très Sainte Vierge.
Au retour, en passant par Nantes, elle dit à ses compagnes de voyage, qu'elle voyait la "rivière".
Enfin, un mois après, elle commença à voir une petite lueur, et depuis cette époque, la vue s'améliore chaque jour, grâce, comme elle le croit, à ses lotions quotidiennes d'eau de Lourdes.
Aujourd'hui, on peut dire qu'elle voit à moitié. Elle distingue les couleurs : elle vient toute seule à la messe au bourg ; dans sa maison et dans le voisinage, elle fait des travaux auxquels elle n'avait jamais pu se livrer auparavant. Mais si elle se félicité du changement si appréciable et si heureux qui s'est produit dans sa pauvre existence, elle se réjouit surtout de ce que sa guérison encore incomplète est une occasion pour quelques-uns de raviver leur foi, et, dans sa simplicité, elle formule cette pensée en ces termes : "A présent tous ceux de Moëlan croient en Dieu"."
Source : La semaine religieuse du diocèse de Quimper et Léon - 1904