Patrimoine
Archéologie
Moëlan - Archéologie
La loge des Courikets de la Lande-au-Duc
Il me restait à connaître le monument de la Lande-au-Duc, qu'on appelle la Pierre ou Loge des Courikets ; je m'y fis conduire par mon guide ordinaire, Guillaume Cariou. On s'y rend par le petit chemin qui mène aux villages de la Grande et de la Petite-Salle, appelés en breton Hint-ar-zalo-bras et Ar-Zalo-bian. Le dernier est à une demi-lieue N.-E. de Moëlan.
Au lieu de retrouver un nouveau dolmen, ainsi que je le croyais, d'après le nom de Loge des Courikets, j'ai eu la suprise de ne voir ici qu'une longue pierre de granit, couchée du N. au S., sur deux autres pierres qui deviennent pour elle une espèce d'estrade haute de 0.60 m à 0.70 m ; ces dernières laissant entre elles un intervalle de 1 mètre environ, on a donné le nom de Loge des Courikets à ce petit réduit : celui-ci se trouve à peu près sous la partie moyenne de la grande pierre. On peut considérer cette disposition comme un dolmen anormal.
Petit Peulvan de la même lande
A quelque distance de cette Loge, du côté de l'E., on rencontre un petit peulvan qui est orienté d'une manière assez exacte aux quatres points cardinaux. La partie supérieure de cette lande nous offre, de même que celle de Kerglien, de nombreux blocs épars ; mais il n'y a pas d'autres pierres monumentales que celles que nous venons de mentionner. Ce terrain forme une colline élevée qui borde le côté S. du vallon duquel coule le ruisseau du Moulin-au-Duc.
Lignes ou Turcies de la lande de la Grande-Salle
En parcourant cette lande, j'eus le plaisir d'y rencontrer deux turcies ou parapets en terre, rapprochées l'une de l'autre, qui se dirigent d'orient en occident, et sont inégales ; celle qui est au midi a moitié plus de largeur ou d'épaisseur que l'autre, en même temps qu'un peu plus d'élévation. Cette dernière s'étend sur une longueur de cent pas environ, tandis que l'autre, c'est-à-dire celle au N., est un peu plus courte.
Cette lande se trouve presque contiguë avec la Lande-au-Duc dont nous venons de parler dans l'article précédent. Cétait le 3 octobre que je les visitais. Cariou ne put rien m'apprendre au sujet de ces deux turcies ; il n'en avait jamais entendu parler dans le pays.
Dolmen de Poulvez
J'indique celui-ci d'après les renseignements qui me furent donnés sur les monuments des environs de Moëlan, mais je ne l'ai point visité. Le nom de Poul-Vez signifie en français : terrain bas, plaine inférieure au reste du pays, et vez ou veiz, orge. Alors ce serait une contrée où l'on aurait cultivé l'orge particulièrement. C'est une dénomination analogue à celle de Kerségalou.
Menhir de Lan-Vienn
C'est encore une roche monumentale dont je laisse la visite et la description à mes successeurs : puissent-ils être assez heureux pour la voir aller boire au ruisseau de Kerglien, à minuit, le jour de Noël, ainsi que dans le bon vieux temps ; mais elle n'a plus soif, dit-on, depuis la fin du XVIIIe siècle. M. Mauduyt fils, qui a eu la complaisance de me l'indiquer, lui suppose une hauteur de 5 mètres ; il se trouve sur la route de Clohars. Le nom de Lan-Vienn est formé de lan, terre, et bihan, bihen, qu'on a ensuite changé en vien, par euphonie, qui signifie petite. Il est à remarquer que lorsque le mot lan est en tête d'un nom, il indique toujours une localité vénérée ; quelquefois même il pourrait être considéré comme synonyme de chapelle.