Les Moëlanais
Les marins
Les naufrages et autres fortunes de mer
Date |
Circonstances des naufrages |
---|---|
25/09/1872 | |
Le patron François Marie Le Goff, demeurant à Moëlan, avait quitté Belle-Isle, le 25 septembre dernier, au lever du jour, avec sa chaloupe de pêche, montée par quatre autres marins. Il était arrivé vis-à-vis du lieu de Poyac, dans la commune de Clohars-Carnoët, à 6 kilomètres au large, quand un tourbillon de vent prenant l'embarcation au flanc, la fit chavirer. Tout le monde disparut. Revenus à la surface, on se compta. Le patron et trois de ses marins nageaient côte à côte, et purent, en s'aidant des avirons gagner le rivage. Mais un des hommes ne reparut pas, et n'a pas été retrouvé depuis. C'est le nommé Noël Tallec, âgé de 51 ans, marié et père de quatre enfants dont l'aîné a 15 ans. Quant au bateau, on l'a retrouvé le 27, flottant près de l'Ile de Groix. [Source : Le Finistère] |
|
22/10/1873 | Les deux Marguerites |
Le brick les "Deux Marguerites", navire construit en 1860, armé à Brest le 31/07/1873 prend le départ de Dunkerque le 19 octobre pour Nantes. Il essuie une tempête et fait naufrage dans la nuit du 22 au 23 octobre 1873 à l'embouchure de l'Escaut et de la Meuse. |
|
24/09/1875 | Mélanie |
6 octobre 1875 (Le Finistère) Moëlan. - Vendredi, nombre de chaloupes se trouvaient réunies, dès le matin, sur la côte du Pouldu et se livraient à la pêche de la sardine. La mer, bien qu'un peu agitée, ne paraissait pas dangereuse. Cependant, vers huit heures, sans que le temps eût changé ou que la mer fût devenue plus mauvaise, la chaloupe Mélanie, patron Le Goff, montée par quatre hommes d'équipage, échappant tout-à-coup à la direction des matelots, fut entrainée vers la côte où elle alla heurter contre les récifs, à 100 mètres environ en avant du rivage. Le choc fut tel que l'embarcation chavira ; deux hommes tombèrent à la mer et furent immédiatement engloutis. Les deux survivants du naufrage ne pouvaient songer à les secourir, et ils s'occupèrent à recueillir les agrès et autres objets du bord. Dans la journée seulement, on relevait sur la grève les cadavres des deux victimes ; leur inhumation a eu lieu le lendemain au cimetière de Moëlan. |
|
30/09/1876 | ? |
11 octobre 1876 (L'Echo rochelais) Un bateau de pêche, appartenant à la maison Marquet frères, s'est perdu corps et biens samedi, 30 septembre dernier, à l'entrée du pont de Brigneau,en Moëlan. Les quatre malheureux marins, victime de cet ouragan, étaient tous de cette même commune de Moëlan. Le cadavre de l'un d'eux a été retrouvé le surlendemain dans le voisinage du lieu de naufrage. |
|
22/12/1886 | L'Elisa |
26 décembre 1886 (L'Union Agricole et Maritime) Moëlan. - Le patron Guinguéno, son équipage composé de 5 marins et de son fils, ont péri mercredi dernier 22 décembre, au moment où ils cherchaient à rentrer dans le port de Brigneau, munis de filets à trois mailles qu'ils étaient allé poser en mer la veille. Il soufflait grand vent de la partie O.-S.-O. et les pêcheurs n'avaient réussi qu'avec peine à recueillir leurs engins ; ils s'empressaient de revenir au port, lorsqu'un coup de vent plus violent cassa un mât. Presque aussitôt la barque fut remplie par les lames brisantes et coula, entraînant avec elle les malheureux pêcheurs qui la montaient. Tous se sont noyés. La chaloupe, dont l'arrière a reçu de fortes avaries, a été recueillie le lendemain. Voici les noms des victimes qui, toutes, laissent de nombreuses familles sans ressources : Guinguéno François, patron de la barque, une veuve, 5 enfants ; Guinguéno fils, célibataire, âgé de 19 ans ; Simonnau François, une veuve, 5 enfants ; Talgarn Pierre, une veuve, 4 enfants ; Scoazec François, une veuve, 3 enfants ; Carriou Corentin, une veuve, 3 enfants ; Le Torrec Pierre, une veuve, 7 enfants (4 filles et 3 garçons ; l'aîné est soldat et la moins âgée des filles a 10 mois). |
|
01/08/1888 | Le Gaulois |
1 août 1888 (L'Union Agricole et Maritime) Moëlan. - Le 27 juillet, à deux heures du soir, le canot de pêche le Gaulois 446, de Bélon, a fait naufrage sur la barre à l'entrée de la rivière l'Aven. Le vent était très fort, la mer démontée ; c'est en voulant de Port-Manech gagner la rivière de Bélon qu'il a chaviré au milieu de la barre. Le patron Favennec seul a pu se sauver sur un aviron ; les nommés Le Delliou Noël ; Bourhis Emile ; Le Touze Joseph et le mousse Favennec François se sont noyés ; ils sont tous originaires de la commune de Moëlan. Les cadavres de Le Delliou et Le Touze ont été recueillis et remis à leur famille. Le bateau avait son mât de misaine cassé. Sa perte est attribué à cet accident. |
|
06/10/1891 | Le Saint-Pierre |
13 octobre 1891 (Le Finistère) La tempête. - Le 6, le Saint-Pierre (à quelques centaines de mètres de l'anse de Merrien), monté par trois marins, le patron Richard et les deux Lozachmeur père et fils, a été assailli par une lame furieuse ; il a coulé. Le fils Lozachmeur seul a été sauvé par deux riverains qui se sont portés à son secours dans un canot. Richard et Lozachmeur père ont été engloutis. Ce dernier laisse un veuve et cinq enfants. Richard était également marié et père de deux petits enfants.
3 janvier 1892 (L'Union Agricole et Maritime) Récompenses : le ministre de la marine a décoré des récompenses pour faits de sauvetage, savoir : Moallic Julien, matelot, médaille d'argent de 2è classe ; Andrieu Jean Marie, quartier-maître, médaille d'argent de 2è classe : sauvetage de l'équipage du canot Saint-Pierre, chaviré sur la barre de Merrien, 6 octobre 1891. |
|
03/12/1892 | Le Saint-Pierre |
9 décembre 1892 (L'Union Agricole et Maritime) Moëlan. Le Les hommes le montant ont pris la mer samedi matin, 2 courant, vers 9 heures, pour aller lever leurs casiers, et n'ont pas reparu depuis. On suppose que le canot a sombré par suite d'une voie d'eau. Les recherches faites pour retrouver les cadavres sont restées infructueuses. Les victimes de ce naufrage sont : Capitaine, patron, âgé de 26 ans, de Kermeurzach, laisse une veuve et trois enfants en bas âge et sans ressources ; Guillou Louis, 34 ans, de Kermeurzach, sans enfants ; Monfort, 19 ans, célibataire. |
|
17/01/1895 | Bicyclette |
26 janvier 1895 (Le Courrier du Finistère) Moëlan. - Le mercredi 16 janvier, vers midi 1/4, le bateau de pêche Bicyclette, n° 3401, du quartier de Lorient, monté par les sieurs Souffez (Ernest), patron, et Lozachmeur (Louis Marie Alain), marin pêcheur à Moëlan, rentrait en rivière par une mer furieuse ; la barre était démontée. Arrivé sur la barre de Beslon et croyant que tout danger avait disparu, le patron Souffez dit à son matelot qu'ils n'avaient plus rien à craindre. Mais à peine avait-il prononcé cette parole qu'une lame de fond fit sombrer l'embarcation. Le patron a pu se dégager de dessous le gréement, et, nageant pendant environ 10 minutes, il réussit à gagner le rivage qui était éloigné de 500 mètres du lieu de l'accident ; mais il n'a pu porter secours à son malheureux matelot, qui s'est noyé. Son cadavre n'a pas encore été retrouvé. Le pauvre Lozachmeur était âgé de 21 ans, il était marié, sans enfant. Le bateau a pu être renfloué. 23 juin 1900 (Le Courrier du Finsitère) A la requête de l'administration de la marine, le tribunal civil de Quimperlé vient de rendre un jugement déclarant constant, pour avoir eu lieu à la date du 17 janvier 1895, le décès du sieur Louis Marie Alain Lozachmeur, marin-pêcheur, né à Moëlan, le 31 octobre 1873, et marié dans cette commune en 1894. Ce marin revenait, le 17 janvier 1895, à onze heures du matin, de la pêche aux homards, lorsqu'une forte lame fit couler son embarcation, le canot Bicyclette, sur la barre du Bélon. Son camarade Souffez put regagner la côte à la nage. Quant à Lozachmeur, il disparut immédiatement. |
|
30/06/1895 | Saint-Guillaume |
5 juillet 1895 (L'Union Agricole et Maritime) Pont-Aven. - Le 30 juin à 6 h., le canot Saint-Guillaume, du port de Bélon, a sombré par suite d'une lame de fond sur la barre. Ce bateau comptait sept personnes à bord, n'appartenant pas à l'équipage. Deux passagers se sont noyés : Sellin J.-M., 63 ans et sa fille, âgée de 21 ans. Cette dernière qui est mariée, laisse un enfant en bas âge. Les cinq autres personnes ont pu se sauver. Elles ont été recueillies par M. Morvezen, du village de Kerlagadu, qui leur a prodigué les meilleurs soins. Les personnes qui ont pu regagner la côte, sont : Lollichon, Fauglas, de Moëlan, Quintel, de Moëlan, Sellin et sa femme de Névez. Ces personnes venaient du pardon de Saint-Pierre, en Moëlan. Le bateau a été retrouvé à la côte et a été reconduit en très mauvais état, à son port d'attache de Bélon.
27 septembre 1895 (L'Union Agricole et Maritime) |
|
03/03/1896 | Le Formidable |
7 mars 1896 (Le Courrier du Finistère) Doëlan. - Marins soyons toujours prêts. - Déjà la pêche aux maquereaux a fait des victimes cette année. Un canot de Doëlan, le Formidable, a été perdu dans la nuit du lundi 2 au mardi 3 mars. Quatre hommes étaient à bord : Jacques Bourhis, Joseph Marie Seller, Tanguy, de Moëlan et Quentel, de Clohars-Carnoët. Tous les quatre probablement auront été noyés. Dès mardi matin, certaines épaves faisaient pressentir le naufrage. Mercredi matin des lambeaux de l'embarcation venus échouer sur la grève du Pouldu ne laissaient plus de doute. Dans l'après-midi de ce même jour, les cadavres de Seller et de Quentel ont été trouvés sur les flots non loin du rivage de Doëlan, à très peu de distance l'un de l'autre. Espérons que les deux autres cadavres seront aussi retrouvés. Bourhis, patron, était marié et père de deux enfants en bas âge. Seller, aussi marié, ne laisse pas d'enfants. Tanguy et Quentel étaient jeunes gens de 17 à 18 ans. |
|
22/09/1896 | Le père Mathurin |
3 octobre 1896 (Le Courrier du Finistère) Moëlan. - Naufrage. - Une nouvelle catastrophe vient de plonger dans le deuil et la douleur la population de Moëlan. Le bateau Père Mathurin, monté par 7 marins, sortait, le mardi 22 septembre, vers 10 ou 11 heures du matin, du port de Concarneau, à la suite de quelques autres bateaux, vraisemblablement pour faire la pêche, car la mer, au moment de leur sortie, paraissait assez calme. Ces barques se trouvaient déjà entre les Glénans et Névez, lorsqu'une tempête effroyable s'éleva subitement. Un habitant de Kerdoualen, en Moëlan, qui se trouvait alors sur la côte, put voir un grand nombre d'embarcations rebrousser chemin et rentrer dans la baie de Concarneau. Quatre bateaux seulement, ballotés par les vagues en furie, semblaient se diriger sur Bélon, pour y chercher un refuge. Pendant quelques instants, un épais brouillard les enveloppa et les cacha complètement aux yeux du spectateur. Quand le brouillard se dissipa, il n'en vit plus que trois. Il pensa aussitôt qu'une des embarcations avait dû sombrer. Ce n'était, hélàs ! que trop vrai. Le Père Mathurin était englouti, et son équipage livré à la fureur des flots. Trois heures plus tard, un drame des plus émouvants se déroulait en face du sémaphore de Beg-Morg. Plusieurs personnes, qui se trouvaient sur le rivage, purent voir un pauvre marin cramponné à une épave et entendre ses cris de détresse. Cependant les vagues le poussaient vers la côte. Bientôt il n'était plus qu'à quelques brasses de la terre ferme. On lui jeta des cordes et on lui tendit une perche. Il allait la saisir, lorsqu'une vague d'une hauteur prodigieuse, le fit disparaître sous les eaux. Quelques instants après, la mer le rejetait sur le rivage, mais ce n'était plus qu'un cadavre. Sa tête avait été brisée contre un rocher, et il était à peine reconnaissable. Ce malheureux s'appelait Mélaine Orvoën. Il laisse une jeune veuve et deux enfants, dont le plus jeune n'a encore que trois semaines. Voici les noms des six autres victimes : Le Bloa Louis, 47 ans, patron du bateau, quatre enfants ; Le Bloa Pierre, fils du précédent ; Robin François Louis, 25 ans, deux enfants ; Favennec François Louis, 23 ans, marié, sans enfant ; Guillou Jean Pierre, 23 ans, marié, sans enfant ; Fauglas Jean Marie, 13 ans, mousse. Le bateau naufragé appartenait à M. Salin, de Bélon. |
|
24/10/1896 | Le Carnot |
27 octobre 1896 (L'Union Agricole et Maritime)
27 octobre 1896 (L'Union Agricole et Maritime) Bélon en Moëlan. - Pour être complet, nous devons ajouter au récit que nous avons fait du malheureux naufrage du Carnot quelques autres renseignements parvenus depuis à notre connaissance. Ainsi que nous l'avons dit le Carnot entrait au port de Bélon par une mer mauvaise, suivi de près par un autre canot de pêche, Le Saint-Barban. L'équipage de ce dernier aperçut l'autre sombrer, mais en raison du mauvais état de la mer, il ne put lui apporter une assistance effective et dut se borner, à sa grande douleur, à lancer aux malheureux naufragés divers cordages qi'ils ne purent du reste saisir. A un moment donné, le matelot Scaviner réussit à saisir la main du patron Hervé, mais il ne put le maintenir et l'infortuné lui échappant était aussitôt emporté plus loin par une immense lame, pour ne plus reparaître ! Un naufragé, Garrec Louis, qui a été assez heureux pour gagner le rivage a dû son salut à sa présence d'esprit. Voyant venir sur lui une vague énorme, il plongea immédiatement et la masse d'eau passée, il reparut à la surface et put enfin gagner le rivage. |
|
08/07/1901 | Petit-Albert |
Lundi 8 juillet, un bateau à sardines, commandé par François Scaviner, de Kersel (Moëlan), se trouvait amarré au port de Lomener (Morbihan). L'équipage venait de prendre son dîner à terre, et ne faisait que de monter à bord - le patron lui-même n'était pas encore arrivé - quand vers 6 heures du soir, la foudre éclate sur le bateau et tombe au pied du mât. Le mousse Joseph Marie Costaouëc, de Kerduel en Moëlan, âgé de 17 ans, se tenait debout à cet endroit du bateau. C'est le plus jeune de l'équipage et c'est aussi la victime que le tonnerre a choisie. Il tombe raide mort. Ses vêtements sont en charpie, sa joue est contusionnée et sa poitrine écorchée. Les trois autres matelots qui sont à bord n'éprouvent aucun mal, et le bateau lui-même n'est pas endommagé. Seul le mât du bateau est fendu en deux sur une certaine longueur. [Source : Le Courrier du Finistère] |
|
01/09/1906 | Notre-Dame des Portes |
8 septembre 1906 (Le Courrier du Finistère) Moëlan. - Disparu en mer. - Samedi dernier, vers trois heures du soir, la chaloupe N.-D. des Portes, n° 3708, du port de Merrien, faisait route sur Doëlan, venant des Courreaux de Groix où elle s'était livrée à la pêche de la sardine, quand, à un moment donné, le patron aperçut un bouillonnement sur l'eau à l'arrière. Il jeta aussitôt les yeux sur son équipage, occupé à la manoeuvre et constata la disparition du matelot Labbé. Le patron vira immédiatement, amena ses voiles et fit border les avirons. Malgré les recherches qui furent faites sur le lieu de l'accident, le corps de Labbé ne put être retrouvé. Ce malheureux, qu'aucun homme de l'équipage n'avait vu disparaître, était de Penamprat, en Moëlan, et n'avait que 19 ans. |
|
02/10/1907 | Volonté de Dieu |
16 février 1910 (L'Union Agricole et Maritime) Bélon. - Constatation de décès. - Par application de l'article 90 du code civil, modifié par la loi du 8 juin 1893, le sous secrétaire d'Etat de la marine a, par décision du 29 janvier 1910, requis le procureur général près la cour d'appel de Rennes de poursuivre d'office la constatation judiciaire du décès des sieurs : Le Guennec François Louis Marie, novice, inscrit à Lorient, n° 5793 ; Le Bourhis Joseph Marie, mousse, inscrit à Lorient, n° 6065 (non porté au rôle) ; Lollichon Jean Pierre, inscrit à Lorient, n° 516 (non porté au rôle), disparus le naufrage du canot Volonté-de-Dieu, le 2 octobre 1907. Nous retrouvons dans la collection de l'Union Agricole, quelques renseignements au sujet de la perte du Volonté-de-Dieu. Ce canot était attaché au port de Bélon. Son équipage était composé des trois marins désignés plus haut et de M. Le Guennec Jacques, patron, demeurant à Kerroch. "Le mardi 1er octobre 1907, au matin, la barque Volonté-de-Dieu quittait le port de Brigneau pour aller se livrer, au large, à la pêche aux merlans. Survint une tempête. Le frêle esquif sombra, présume t-on, corps et biens à environ six milles de la côte, où, pour la dernière fois, il fut aperçu par l'équipage d'un bateau de Concarneau qui fuyait devant la tempête. Pendant plusieurs jours, on resta sans nouvelles du Volonté-de-Dieu. A Bélon et à Brigneau on n'avait aucun doute sur son sort, mais même dans le désespoir, les familles espéraient toujours revoir leurs chers disparus." La mer ne rendit qu'un seul cadavre, celui du patron Le Guennec Jacques, et seulement au bout de six semaines. Voici en quels termes, l'Union Agricole relatait, dans on numéro du 15 novembre 1907, la découverte de ce cadavre. Le 12 novembre, le sieur Le roy, marin pêcheur à Kervasselin, en Moëlan, se trouvait à environ 12 milles au sud du port de Brigneau, quand il aperçut un cadavre flottant à quelque distance de son bateau. Il le prit à la remorque et le déposa sur la cale du port de Bélon. Le Roy s'empressa d'aviser l'autorité municipale de sa lugubre découverte. il fit prévenir également la famille Le Guennec, qui depuis le 1er octobre dernier était sans nouvelles de Le Guennec Jacques, âgé de 48 ans, patron de la Volonté-de-Dieu, présumé perdu corps et biens dans la tempête qui avait sévi sur nos côtes à cette date. Le cadavre se trouvait dans un état de décomposition très avancée et paraissait avoir séjourné pendant plusieurs semaines dans l'eau ; le crâne était entièrement nu, le visage méconnaissable ; mais par les effets qu'il portait, composés d'une vareuse et d'un pantalon en ciré, d'un deuxième pantalon de coton, d'un gilet et d'un veston de drap bleu, etc., par sa montre, son porte-monnaie, son couteau, sa clef et sa blague, la veuve Le Guennec apprit la certitude de son affreux malheur. La montre s'était arrêtée à 9 heures 45 minutes. Cette découverte a produit une profonde impression sur la population maritime du petit port de Bélon. L'incertitude dans laquelle on se trouvait au sujet du sort de la Volonté-de-Dieu disparait, et cette perte plonge dans le deuil trois familles. Les cadavres des autres hommes d'équipage n'ont pas encore été retrouvés, et il est possible qu'ils ne le soient jamais." |
|
04/11/1908 | Frère Louis |
Brigneau. - Abordage en mer. - Le bateau de pêche numéro 1228, Abri du Marin, de Douarnenez, patron le Gonidec, a abordé le bateau de pêche Frère Louis, numéro 220, patron Scaviner, de Moëlan, à un ou deux milles au large de Merrien, vers 8 heures du matin. Ce bateau s'est trouvé entre deux eaux au bout de cinq à dix minutes ; l'équipage du bateau abordeur s'est porté au secours de l'équipage qui coulait avec d'autres équipages des bateaux de Brigneau. L'équipage du bateau coulé est rentré sain et sauf au port avec son bateau, remorqué par deux autres ; il n'y a que des dégâts matériels. |
|
15/04/1912 | La Marie-Louise |
Deux marins-pêcheurs de Kersaux, en Moëlan, les nommés Alain Le Doeuff, 55 ans, et Pierre Le Bloa, 58 ans, quittèrent le port du Bélon lundi dernier dans un canot appartenant à M. Le Doeuff pour aller faire la pêche au large. Plusieurs autres pêcheurs qui se trouvaient dans les mêmes parages remarquèrent que l'embarcation étaient bien frêle et qu'un danger pouvait survenir, mais sans s'inquiéter davantage, étant occupés à leur travail. Quelques temps après ces derniers cherchèrent du regard l'embarcation et ne l'aperçurent plus ; le malheur qu'ils présentaient était arrivé. Le canot avait dû sombrer, car à la surface l'on n'apercevait aucune épave. |
|
31/07/1912 | Le Cayenne |
Groix : un naufrage fait trois victimes. Les disparus appartenaient à l'équipage de la chaloupe "Cayenne". La chaloupe de pêche Vercingétorix, immatriculée à Concarneau, commandée par le patron René Cariou, est arrivée à Groix mercredi matin vers 11 heures, ramenant à son bord le patron le Cléach, le novice Tanguy et le cadavre du matelot Jean Tressart, appartenant à l'équipage de la chaloupe de pêche Cayenne, immatriculée à Lorient, tombée à la mer quelques heures plus tôt. La Chaloupe Cayenne, montée par le patron Louis le Cléach et quatre hommes d'équipage, avait quitté le port de Doëlan mercredi matin, vers 2 heures, pour faire la pêche dans les parages de Groix. La brise, bonne au départ, avait tellement fraîchi en arrivant sur les lieux de pêche que le patron jugea prudent de virer de bord pour rentrer à Doëlan. Vers 8 heures et demie, comme la chaloupe se trouvait à 3 milles environ du phare de Pen-Men, filant vent arrière, une gigantesque lame de fond s'éleva soudain et vint se briser sur le bateau qui s'emplit d'eau. Entraîné par le poids de sa quille en fonte, le Cayenne s'engouffra aussitôt dans la mer. Le patron Louis le Cléach, le matelot Vincent le Cléach, frère du patron, le novice Pierre Tanguy et le matelot Jean Tressart purent former une petite drome avec les avirons et un mât qui surnageait et s'y cramponnèrent. Le matelot Louis le Gall ne put rejoindre ses camarades et coula après s'être débattu quelques instants. Les quatre survivants ballottés par une mer furieuse, firent des efforts surhumains pour se maintenir sur l'eau. Au bout d'une heure et demie de lutte, le matelot Vincent le Cléach, trahi par ses forces, coula à pic sous les yeux de son frère. Quelques minutes après, la chaloupe Vercingétorix, allant de Concarneau à Groix, aperçut les naufragés et se dirigea vers eux. Après des péripéties sans nombre, au cours desquelles la barre de son gouvernail fut cassée par un coup de mer, le patron René Cariou réussit à embarquer à son bord le patron le Cléach et le novice Tanguy, à demi morts, et le matelot Tressart, qui ne donnait plus signe de vie. A leur arrivée à Port-Tudy, les deux rescapés furent conduits chez M. Jean Marie Kersaho, débitant, où les secours les plus empressés leur furent prodigués. Quant au matelot Jean Tressart, les soins les plus éclairés ne purent le ramener à la vie. Le noyé et les deux disparus étaient mariés et pères de famille. Tous habitaient la commune de Doëlan. |
|
02/08/1921 | Prosper ![]() |
Un remorqueur perdu corps et bien. Lorient 9 août. - Le 2 août dernier, le fort remorqueur Prosper, longueur 21 mètres, de l'entreprise des Travaux publics de l'Ouest, 17 rue Laperrière, dont le siège social est à Nantes, place Sanitat, quittait notre port pour Saint-Malo. Depuis on est sans nouvelles du navire et de l'équipage. On suppose que le bateau ,'a pas dépassé le Raz-de-Sein et s'est perdu corps et biens le jour même de son départ. D'après les dernières nouvelles parvenues à la société, des cadavres ont été trouvés dans la baie d'Audierne. On présume qu'il s'agit des infortunés marins du Prosper.
La perte du Prosper. Le rôle d'équipage. L'inscription martime nous communique le rôle de l'équipage du Prosper, dont nous avions donné hier, les nomes succinctement : Capitaine au cabotage : Henri Quesnel, 56 ans, Saint-Malo. Patron : Joseph Pessel né à Clohars-Carnoët, 49 ans, demeurant 3 rue Carnot, 3 enfants : 16, 13 et 8 ans. Mécanicien : Pasco Paul, 42 ans, villa Benguli, La Perrière, 3 enfants : 13, 10 ans et 6 mois. Chauffeurs : Fouesnant François, 35 ans, de Moëlan, rue Brizeux, 25, 1 enfant de 6 mois. Le Gal Louis, de Ploerdut, 22 ans, village du Cosquer à Lanester, marié sans enfant. Le Gall Jean, 33 ans, 39 rue Brizeux, sans enfants. Yven Louis, ?5ans, rue Jules Simon, 39. |
|
01/04/1922 | St-Joseph |
Le 1er avril, vers 8 heures du matin, M. Favennec Joseph, marin-pêcheur, à Kersolf, en Moëlan, quittait le Bélon sur son embarcation, pour se rendre à Doëlan y prendre le rôle de son bateau. Il emmenait avec lui ses deux neveux Lucas Pierre et Fauglas Pierre. Le vent était très fort et soufflait avec une étrange brutalité, au point qu'il dut renoncer à poursuivre sa route. Il rebroussa chemin dans la direction de Bélon. A un kilomètre environ de ce point, la barque fut prise par une lame de fond qui la fit chavirer, et les trois hommes qui la montaient furent précipités dans l'eau. Le patron Favennec et son neveu Lucas, réussirent avec une peine inouïe à gagner le rivage, à se sauver, tandis que le jeune Fauglas qui ne savait pas nager disparaissait dans les flots pour ne plus reparaître. Depuis cette date on avait cherché vainement à retrouver son corps, et tout espoir semblait vain, quand le 8 courant deux marins-pêcheurs de Moëlan, Balan et Sigogne qui se rendaient à la plage de Kerfany pour y ramasser du goëmon, trouvèrent vers 6 heures du matin, le malheureux enfant échoué sur le sable. Il était demeuré en parfait état, ce qui leur permit de le reconnaître sans peine. Ils prévinrent aussitôt la famille qui après autorisation municipale le fit transporter à son domicile. M. le docteur Ravallec de Moëlan a délivré un certificat médical. |
|
25/10/1926 | Christiane |
29 octobre 1926 (L'Union Agricole et Maritime)
27 octobre 1926 (Le Nouvelliste du Morbihan) |
|
09/09/1931 | Sainte-Anne |
Le contre-torpilleur "Vautour" fait chavirer une barque - Un marin est noyé. Marcredi, vers 16 heures, la flotille de pêche rentrait au port de Brigneau et se trouvait à 2 miles environ quand surgit le contre-torpilleur Vautour, qui faisait ses essais. Par son pare-hélice, le contre-torpilleur heurta l'annexe du bateau Sainte-Anne, commandé par M. Le Doze et monté par le matelot Haslé. Le canot chavira entraûnant dans les flots le malheureux matelot. Ses compagnons se portèrent à son secours et réussirent à le ramener à bord du sardinier. Mais il était trop tard, la mort avait accompli son oeuvre. Le matelot Haslé était âgé de 25 ans. Il laisse une veuve avec deux jumeaux de 11 mois. Un officier de la place Lorient est venu à Kervigodès, en Moëlan-sur-Mer, présenter les condoléances à la famille. |
|
1933 | Aniella |
La chaloupe Aniella, de Brigneau, syndicat de Doëlan, a abordé par temps de brume la carcasse du transport de l'Etat la Bièvre, coulé il y a quelques années près des rochers du Grasu et a sombré immédiatement. L'équipage a été heureusement sauvé par des canots de Lomener qui ont pu également remorquer l'embarcation jusqu'à ce port après l'avoir renflouée. Le Nouvelliste de Vannes |
|
24/09/1935 | Quésaco |
Le bateau ligneur Quesaco, de Merrien, appartenant à M. Audren, Kerenmoulin, en Moëlan-sur-Mer, s'apprêtait à quitter les lieux de pêche, lorsque tout-à-coup, par suite d'un gros temps auquel on était loin de s'attendre, l'embarcation, qui se trouvait à ce moment en travers de l'anse de Port-Sarch, en Clohars-Carnoët, piqua du nez et se trouva complètement désemparée. Malgré tous les efforts fournis par les quatre hommes qui formaient l'équipage, tout semblait perdu, lorsqu'à l'horizon parut un langoustier, appartenant à M. Jaffrézou, du port de Brigneau. Ce dernier, voyant le danger couru par le bateau en perdition, dévia de sa route et se porta au secours des naufragés. Malheureusement, malgré tout l'empressement et le dévouement de son équipage, qui en cette occasion mérite les plus vifs éloges, le Quésaco sombrait dans les flots. Le patron, un homme d'équipage et un mousse purent être ramenés sains et saufs à bord de l'Ange-Gardien, mais celui-ci ne put sauver à temps, par suite de difficultés de manoeuvre, M. Fouesnant. Le marin, exténué par les efforts fournis, coula à pic, devant ses sauveteurs consternés. Malgré toutes les recherches effectuées jusqu'ici, on n'a pu retrouver le corps du naufragé, qui, à peine âgé de la quarantaine, est père de cinq enfants et laisse une jeune veuve demeurant au village de Quernez, en Moëlan-sur-Mer. M. Fouesnant que tous ses compagnons estimaient, jouissait de la plus profonde estime de toute la population. |
|
22/04/1940 | Le Mutilé de Guerre |
Le bateau de pêche, patron Corentin Marie Le Doze de Kerandoze en MOËLAN, est le seul sorti de DOËLAN malgré la brume. Un chalutier armé par les Allemands pour la surveillance de la côte a coupé en deux le navire. Corentin réussit à sauver son mousse Le Delliou dit "Pradel" qui ne savait pas nager. |
|
28/08/1942 | Le Roche grise |
Lancé le 10 juillet 1919 sous le nom de HENRY COLBY pour la Royal Navy. En 1920, il devient le FREISTON puis le ROCHE GRISE pour la Société Nouvelle des pêcheries à vapeur. Il est coulé par une mine posée par le sous-marin RUBIS. 26 hommes d'équipage. |
|
14/05/1945 | Les Goélands |
Au large de Groix, le dragueur "Les Goélands" saute sur une mine. Il y a cinq morts. Lundi 14 mai, vers 16h30, le bateau-dragueur "Les Goélands", a sauté sur une mine, alors qu'il se trouvait dans les parages de l'île de Groix. La déflagration a complètement pulvérisé le bâtiment. Sur les six membres d'équipage, un seul est sorti indemne, Guyader André, 18 ans. Les autres, Capitaine Joseph, le patron, Autret Joseph, Orvoën Joseph, Lucas Pierre, Guillou François, ont trouvé la mort dans ce terrible accident qui a consterné tout le petit port de Brigneau. Les victimes laissent dix-neuf orphelins. |
|
02/04/1945 | Bernadette |
Le Bernadette, de Moëlan-sur-Mer, a sombré au large des Glénans. Les trois pêcheurs qui le montaient, les deux frères Guyomar et M. Orvoën, tous trois originaires de Moëlan, ont préri. |
|
27/12/1946 | Le Cap noir |
Emile Guillou, 28 ans, de Malachappe, a réussi avec onze de ses camarades a se tirer d'affaire après une attente de douze heures accroché à la coque de leur bateau qui secouée par la forte houle, commençait à se disloquer. Samedi soir Emile Guillou arrivait à Concarneau par le car, avec sa femme, sa soeur et son fils qui l'avaient attendu impatiemment. C'est dans un état de lassitude extrème que notre compatriote se retrouve auprès ses siens. Déjà, nous savions la mort de deux Moëlanais, son frère Joseph Guillou, de Brigneau, 39 ans, marié, père de trois enfants et Louis Le Lollichon, 45 ans, de Kerduel, marié, père de huit enfants et deux morts de Névez, Pierre Lesbeck, 39 ans et Louis Massé, 17 ans et un cinquième, nouvel embarqué de Larmor-Baden. Dimanche matin, après une nuit de repos bien gagnée, Emile Guillou a bien voulu nous recevoir et, tout simplement, nous a fait le triste récit que voici : "Parti depuis un moment de Lorient, je venais de prendre la barre de 17h40 à 21h et je passais alors les consignes à mon successeur en présence du patron qui veillait également. Il s'agissait pour trouver la bonne route de prendre le cap sur ouest-demi-nord et de veiller sur le feu de la Jument. Nous étions alors à deux milles environ de la bouée qui nous ouvrait par la suite la route parfaite. Malheureusement, le matelot de veille prit le feu de Pen-Fret pour celui de la Jument et, nous touchions le roc à 21h30. Notre bateau prit rapidemment de la bande et coula comme nous nous trouvions à cinquante mètres d'une île. Notre bateau sortait à demi de l'eau : l'éta de la mer très houleux rendait très difficile la mise à l'eau de l'embarcation de sauvetage à laquelle cinq hommes s'employaient. C'est alors que brusquement, une très forte lame jeta à la mer ces cinq hommes et les avirons. Malgré leurs ceintures de sauvetage et par suite de l'état toujours très houleux de la mer, les hommes éloignés du bateau, ne purent être sauvés. En effet, les avirons étaient perdus et rien ne pouvait être utilisé à cet effet. Malgré tout ce que nous lancions, au bout d'une demi-heure leurs cris avaient cessé à notre grande stupeur. Ils étaient congestionnés. Heureusement pour nous autres, le poste TSF était utilisable et nous avions de la lumière jusqu'à une heure du matin, ce qui nous aida énormément. De ce fait, Brest, Concarneau, Lorient, recurent des SOS. Le second et moi essayâmes de gagner la côte sur un radeau. Encore une fois la houle devenait plus forte au fur et à mesure que la mer baissait. Il fallut revenir à bord et ce ne fut pas sans mal. Quelques instants après, une nouvelle lame me jeta à l'eau, mais je pu m'accrocher, ce qui me sauva. Enfin après une nuit d'angoisse, le jour se leva et trois bateaux "Henri Sabaërt" et "Arthémise" de Concarneau et un canot du Guilvinec, arrivaient à notre secours. Là encore, l'état de la mer ne permit pas d'accoster l'épave et ce fut à l'aide d'un va-et-vient dans l'eau que nous dûmes gagner le bateau sauveteur. Les corps de nos malheureux camarades furent repêchés par la marine de l'état et nous rentrions à 11h30 à Concarneau, pressés de retrouver nos familles dans l'angoisse." Et voilà la bien triste odyssée d'un équipage qui, comme tant d'autres sur nos côtes bretonnes, a vu mourir cinq des siens impuissants contre cette mer qui arrache tant d'êtres chers à tant de familles. |
|
26/11/1954 | La Perle d'Avor et le Pierre-Nelly |
![]() |
Le drame le plus épouvantable a lieu fin novembre 1954. Une tempête d'une violence incroyable, qui s'étend du large de l'Irlande à la Suède, engloutit des dizaines de navires. Le bilan du coup de vent est terrible: 64 marins pêcheurs cornouaillais sont portés disparus. Ils laissent derrière eux 47 veuves et 85 orphelins. Sept bateaux de pêche du Finistère ont fait naufrage. Un palangrier de Douarnenez : le Tendre Berceuse. De Lesconil : le Lilas Blanc. Le jeudi 9 décembre 1954, le ministre de la marine marchande, Jacques Chaban-Delmas, annonce que tout espoir de retrouver des survivants est perdu. Le 16 décembre, il n'y a pas assez de place dans l'église de Concarneau pour accueillir les 7000 personnes venues rendre un dernier hommage aux péris en mer. |
11/01/1962 | Le Moros et le Matelot |
Le vendredi 17 juin 2011, Thalassa diffusait un reportage sur la disparition du "Ravenel" au large de St-Pierre et Miquelon le 28 janvier 1962. L'équipe dirigée par Bernard Decré, effectuant la recherche de l'avion "L'oiseau Blanc" disparu au large de cet archipel avec à son bord Nungesser et Coli, s'est intéressée à l'affaire et a décidé de retrouver l'épave du navire pour en connaître les raisons du naufrage. Le reportage laisse entendre qu'un étrange silence entoure l'affaire et que le mode de conception du bateau serait en cause. Un ancien employé de la société de construction navale de St-Malo la SICCNA, pour le compte de la SPEC (Société de Pêche et de Congélation), parle d'une série de navires construits cette époque et dont on avait quelques craintes en terme de sécurité. Il ne se souvenait pas si le Ravenel en faisait partie. Une autre personne citait quelques noms de navires dont le "Moros" et le "Matelot". Le "Moros" et le "Matelot" coulèrent le 11 janvier 1962 au large des côtes irlandaises et avait parmi leur équipage quatre Moëlanais. Un membre de notre association, me parlant de ces deux derniers, m'avait dit que l'on soupçonnait une collision entre les deux navires (argumentation justifiée par la date). Ce reportage donne un nouvel éclairage au naufrage. Et si les deux navires avaient coulé un jour de tempête à cause de leur conception dont le reportage souligne leur faiblesse dans leur tendance à embarquer de l'eau par l'arrière dès que le chargement devenait trop important ? Troublant non ! |
|
27/11/1963 | Le Saphir |
Le 27 novembre 1963, un drame de la mer endeuillait le port de Concarneau. Le « Saphir », un chalutier flambant neuf, se retournait dans le sud de l'Irlande. Pendant plusieurs jours, son épave pointera sa proue au grè de la houle avant que la Marine nationale ne décide de l'envoyer par le fond. Le naufrage s'est déroulé dans la nuit du lundi au mardi 26 novembre 1963. Le lendemain, les journaux annoncent la découverte de l'épave du « Saphir ». Le Télégramme titre « Vives inquiétudes sur le sort de l'équipage du chalutier concarnois « Saphir » découvert, l'étrave émergeant seule, par un navire soviétique dans les parages de la Grande Sole au sud de l'Irlande. » L'épave aperçue par un chalutier soviétique et signalée par radio par l' « Ar Yacht » est celle du « Saphir », autre navire de l'armement concarnois Charlot lancé le 11 mars de la même année par les chantiers franco-belges de Villeneuve-La-Garenne, près de Paris. Un seul manque à l'appel En l'espace de quelques heures, près de 40 navires de pêche sont sur zone pour partir à la recherche des survivants. Trois seront découverts à bord d'un canot pneumatique mardi soir par l'équipage du « Virginie-Hériot » : Joseph Prima, matelot de 27 ans, de Moëlan ; Guy Dagorn, 24 ans, matelot, lui-aussi de Moëlan, et Joseph Le Bail, 24 ans, le cuisinier, de Trégunc. Six autres rescapés seront secourus durant la nuit, après 20 heures à la dérive, par « La Tarentelle », autre chalutier de Concarneau. Il s'agit de Joseph Tanguy, le patron du « Saphir », âgé de 35 ans ; Joseph Ruppet, le second, 30 ans ; Rémy Guyomar, chef mécanicien, 33 ans ; Joseph Hallé, second mécanicien, 41 ans ; Gérard Moaligou, matelot, 22 ans ; Philibert Daoudal, le novice de 17 ans. A l'exception de Gérard Moaligou, de Riec, tous sont originaires de Moëlan. Un seul homme manque à l'appel. Il s'agit de Jérôme Douadal, le père du novice. Emprisonné dans la coque ? Les neuf rescapés du « Saphir » débarquent dans la nuit de mercredi à jeudi au port de Concarneau à bord de « La Tarentelle ». Dès le lendemain, les langues se délient et tous les membres de l'équipage affirment unanimement que le dixième homme du « Saphir » est toujours vivant et qu'il est resté emprisonné dans la coque du navire. « On l'a aperçu dans le gaillard d'avant à travers le hublot », déclarent les marins du « Saphir ». Le naufrage du chalutier défraya la chronique pendant plusieurs jours. Informée de l'éventuelle survie du marin dans le gaillard avant du chalutier, la Marine nationale dépêche d'importants moyens sur place. L'escorteur d'escadre « Casabianca » intervient sur zone et met en oeuvre ses plongeurs. Le quartier-maître Le Cap, originaire de Concarneau, connaît bien le « Saphir ». Grâce au croquis qu'il fait du navire, les plongeurs parviennent à découper la coque. L'étanchéité de la cale à poissons maintient le bateau dans cette position verticale. Envoyé par 120 m de fond L'ouverture pratiquée est de 30 cm sur 30 cm. Elle permet aux plongeurs de voir l'intérieur du gaillard. Ces derniers décriront l'intérieur du navire. « Un indescriptible chamboulement de matériel, filet, câbles, s'offre à la vue des plongeurs. » Mais pas de trace de vie humaine. Les dernières observations des plongeurs confirment leur version. « La partie inférieure du gaillard est totalement envahie par l'eau, et l'amoncellement du matériel est tel qu'il est impossible que l'on puisse survivre dans un amoncellement pareil. » Le samedi matin, décision est prise de pointer les canons du « Cassbianca » sur l'étrave du « Saphir ». A 1.000 mètres de distance, l'escorteur d'escadre tire 132 obus de 57 mm dans l'obscurité. Quatre coups au but, un sur l'étrave et trois sur la cale à poissons. A 18 h 10, le navire s'enfonce par 120 mètres de fond, emportant avec lui à jamais son mystère. Lionel Bonis Pendant plusieurs jours, la presse avait relaté l'événement. Finalement, le « Casabianca », escorteur d'escadre de la Marine nationale, expédia l'épave par le fond. |