MEMOIRES ET PHOTOS DE MOELAN

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Moëlan - Archéologie

Menhir de Kezéler

Ce menhir m'ayant été indiqué par M. Mauduyt comme le plus remarquable de la commune, je m'empressai de lui faire ma visite le 3 novembre. Il est auprès du village dont il porte le nom et qui est situé à une demi-lieue du bourg, du côté du N.-E. ; on s'y rend par le chemin qui conduit sur la Lande-au-Duc ; mais comme cette pierre est environnée d'arbres qui la dérobent à nos regards, malgré sa hauteur de 4.50 m, on ne la découvre qu'en arrivant dans le champ vers le bord duquel elle est placée, quoique celui-ci se trouve près de la partie supérieure de la colline.

 

Kerseller

Au lieu d'être vertical, ce menhir est un peur incliné vers l'O. Il est brut, d'une forme manifestement carrée, avec ses faces princiales au nord et au midi ; celles-ci ont 1.90 m de largeur, et les deux latérales 1 mètre seulement. Ce bloc se resserre graduellement dans sa partie supérieure où il se termine par une pointe obtusément arrondie ; quand on le voit par son angle S.-O., son sommet semblerait ajusté sur une tranche en biseau, ce qui résulte d'un brusque resserrement de la partie supérieure du menhir.

Je profitai de l'arrivée auprès de moi des gens du village de Kerzéler pour m'informer si l'on ne connaissait aucune tradition concernant cette pierre et sur le motif de son érection en cet endroit. Une négative constante fut la réponse à toutes les questions que je leur fis adresser par M. Alexandre Keraudy, mon interprète, qui les leur traduisait en breton. Le nom Kerséler, qu'on donne au village, nous offrirait par le nom de Séder, qui signifie joyeux, enjoué et gaillard, dont il dérive peut-être, l'image du caractère de ses anciens habitants. Le champ où ce bloc est placé ne porte que le nom de Park-ar-Menhir, le champ de la pierre longue, ainsi qu'en d'autres localités semblables. Il n'y a aucune autre pierre plantée debout dans le voisinage, et si l'on rencontre encore quelques autres blocs qui gisent naturellement sur le sol, c'est principalement sur la partie supérieure de la colline.

On remarque auprès du monolithe qui nous occupe, du côté de l'occident, une sternate formée par un bloc couché dans une direction du N.-E. au S.-O.

J'ai vu avec regret que le propriétaire du champ accumulait au pied du menhir toutes les pierrailles qu'il extrait du champ : celles-ci forment un amas déjà haut de 4.50 m, et du côté opposé s'élèvent de jeunes chênes, parmi une touffe de buissons qui ne tarderont pas de masquer toute la partie inférieure de cette pierre monumentale.

Surpris par la tombée de la nuit, je me trouvai réduit à prendre en hâte mes notes, ainsi que le croquis de cette pierre remarquable, et faire mes adieux aux habitants de Kerséler : mais au lieu de traverser les landes, comme je l'avais fait en venant, je fus obligé de revenir à Moëlan, en suivant le chemin des voitures qui s'élève par une pente oblique sur le flanc de la colline : on appelle cette route Hent-Pont-Dour-Dû, c'est-à-dire le chemin du pont de l'eau noire.

Quoique le ruisseau qui coule au fond du vallon soit fort limpide, ses eaux, une fois réunies dans l'étang voisin, dont le fond est une terre noirâtre, nous semblèrent en effet d'une couleur qui justifiait cette qualification. Les dernières lueurs du crépuscule ayant disparu aux approches de ce pont, il nous fallut achever le reste de la route au milieu d'une profonde obscurité.

 

Menhir de Park-Lan-Floïc

Ce menhir, fort brut, ne nous présente plus un monolithe remarquable comme celui qui le précède : il n'a que 1.72 m de hauteur, et au lieu de s'incliner vers l'occident, c'est du côté nord. Ses deux faces principales sont exposées l'une au nord et l'autre au midi : elles sont larges de 0.70 m dans la partie supérieure de la pierre, tandis que les deux latérales, c'est-à-dire celles à l'E. et à l'O., n'ont que 0.50 m environ. Son sommet se resserre en pointe lorsqu'on le voit par sa face occidentale, mais du côté du midi il paraît comme coupé en biseau d'occident en orient. Il n'y a pas de sternates aux environs.

Le nom de Park-Floïc dérive peut-être de Ploïc, qui signifie le petit peuple ; et ce nom nous rappellerait encore les courikets que la tradition place toujours autour des monuments druidiques. Ce Park-Floïc serait alors le champ du petit peuple.

 

Monument en ruine, ou inachevé

A vingt-quatre pas de cette pierre, on rencontre du côté du N.-O., au delà d'une petite carrière, deux pierres qui sont placées parallèlement, alignées de l'O. demi N.-O. à l'E., distantes de 1.50 m environ et enfoncées en terre comme si elles eussent été destinées à servir de table à un dolmen. La principale, c'est-à-dire celle du côté du N.-E., est longue de 1.80 m et haute de 0.80 m ; son épaisseur est de 0.50 m dans sa partie moyenne, mais elle s'amincit beaucoup vers son extrémité S.-E.

L'autre pierre reste à fleur de terre, est plate au-dessus, et n'a que 1.15 m sur une longueur de 0.45 m. Cette dernière s'aligne directement sur le menhir, tandis que l'autre se dirige en dehors de celui-ci, du côté du S.-E.

Ces pierres se trouvent auprès du bourg de Moëlan, dans le champ qu'on appelle Park-Lan-Floïc, situé environ à six cents pas de l'église, du côté du N.-O. : en conséquence de ce rapprochement le menhir est aussi connu sous le nom de Menchir-Ar-Vorc'h, le menhir du bourg.


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