MEMOIRES ET PHOTOS DE MOELAN

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Archéologie

  • Bachelot de la Pylaie J.-M.

Moëlan - Archéologie

Peulvan de la lande Kerdoret

Cette pierre isolée est encore plus petite que celle qui précède, n'ayant que 1 mètre de hauteur ; elle est à peu près verticale, en pointe à son sommet, et présente ses faces principales au S.-S.-E. et au N.-N.-O. : celle au midi, qui est la principale, est un peu concave inférieurement, tandis que celle au nord est convexe. Cette dernière se trouve en outre rétrécie par l'obliquité des deux latérales, exposées l'une au levant et l'autre au couchant.

Il est situé à l'extrémité orientale de la lande de Kerdoret, où il se trouve à 40 ou 50 pas environ au midi de la grande route de Quimperlé. Je n'ai pas observé de pierres dans son voisinage.

Le nom de Kerdoret, d'après lequel on désigne cet endroit, se compose des mots dor, porte et course. Alors le nom de Porte ou Entrée et la Course nous indiqueraient qu'il y avait jadis des courses dans la vaste lande qui est à l'arrivée de Moëlan, du côté du Levant. On trouve encore le mot doress en irlandais, qui signifie aussi porte, l'entrée d'une maison, etc. Ce nom convient ici parfaitement, puisque ce peulvan est précisément à l'entrée de la grande lande de Porz-Moëlan ou de Saint-Philibert.

 

Menhir de Saint-Guinal, ou de Park-ar-Leur

Cette pierre granitique diffère des autres menhirs par son état qui n'est plus brut, ainsi que ses analogues, mais adouci à la superficie par un travail au marteau ; en outre, ses angles sont abattus de manière que le bloc devient fort régulièrement arrondi : sa longueur n'est plus maintenant que de 2.65 m, ayant eu son sommet tronqué, sans doute par l'effet d'une pieuse mutilation. Comme il va en s'amincissant graduellement depuis sa partie inférieure, celle-ci a 0.70 m de diamètre, tandis que le sommet ne présente plus que 0.24 m environ. L'on dirait ainsi d'une colonne ayant une forme un peu conique.

Au lieu d'être vertical, ce menhir est tellement incliné qu'il fait à peine un angle de plus de 15 degrés avec l'horizon : sa direction est d'occident en orient. J'ai vainement cherché quelques caractères, chiffres ou glyphes quelconques à sa superficie ; il n'en présente nulle part, quoiqu'il ait été travaillé. Le nom de Park-ar-Leur, sous lequel il est encore connu, signifie en français pierre du champ de l'aire à battre la moisson.

J'ai découvert cette pierre singulière le 1er novembre, en allant de Moëlan à Rosbras, sur la rivière de Pont-d'Aven ; elle se trouve sur le versant à l'est de la colline de Bouriman, qu'on a travestit en Bourimon pour le franciser. Ce champ de Park-ar-Leur, où elle est placée, ne présente plus aucun autre intérêt. Il est situé au levant de la petite chapelle de Saint-Guinal, dont nous découvrons le petit clocher par-dessus les arbres destinés à l'abriter.

Il est à remarquer que le vallon qui se trouve au bas du coteau sur lequel nous voyons la pierre de Saint-Guinal porte le nom de Pont-ar-Kermen, c'est-à-dire Pont du Village ou Château de la Pierre. La colline opposée est couverte par les arbres qui forment le petit bois de Kéorzal, et du sommet de ces hauteurs on aperçoit du côté de la mer l'entrée de la rivière de Bélon. Celle-ci est bordée d'une côte aride, rocailleuse, qui forme du côté de l'occident un promontoire fort élevé.

J'ai eu le regret de ne pouvoir trouver ce saint-Guinal sur le catalogue des saints de Bretagne. Il peut néanmoins avoir été saint, quoique son mérite n'ait pas débordé le petit vallon où nous voyons sa chapelle. En cherchant l'étymologie de son nom pour nous éclairer sur ce qu'il pouvait être, nous n'y trouvons que guin, qui signifie vin, ou gwina, dégainer. Alors c'eût été un chevalier toujours en armes, et prêt à rompre une lance ou croiser le fer en faveur du christianisme.

 

Menhir de Saint-Philibert

Ce monolithe est érigé dans la lande de Kerdoret, qui confine pour ainsi dire au bourg de Moëlan, en arrivant de Quimperlé : il est à cinquante pas environ du bord de la route du côté du midi. Il est vertical, haut de 3.15 m sur 0.90 environ dans sa plus grande épaisseur ; mais à 1.30 m au-dessus du sol, il nous offre un resserrement du côté de N.-E., qui le rend moitié plus étroit que dans la partie supérieure.

Etant orienté du N. demi N.-O. au S. demi S.-E., ses deux grandes faces se présentent l'une à l'O. demi S.-O. et l'opposée au S.-E. ; et par l'amincissement de ses bords inférieurement, sa troncature nous présente la forme d'un losange allongé.

Sa face à l'O. demi S.-O. est la plus plane, et de ce côté la pierre ressemble assez bien à une hache à manche fort court : le tranchant de celle-ci, tourné au nord, se recourbe en un arc qui remonte obliquement vers le sommet du dos, lequel fait face au midi. Ce sommet, au lieu d'être en pointe, s'arrondit pour rejoindre ensuite, en descendant un peu, l'extrémité du dos, lequel se trouve à peu près taillé en ligne droite dans toute sa longueur et un peu incliné vers le sud.

Mis l'on croirait voir une autre pierre lorsque nous nous plaçons en face de ce dernier côté : elle n'y conserve sa position verticale que jusqu'un peu au-dessous de sa partie moyenne ; puis elle se resserre et forme un angle pour s'incliner vers l'orient, en s'épaississant en même temps dans sa partie supérieure. Sa face orientale, qui est la plus irrégulière, nous offre les principales inégalités : c'est de ce côté que se trouve une saillie en pointe obtuse qui détermine l'avancement de la partie supérieure du bloc. Le sommet de celui-ci s'élève au-dessus de cette saillie et se trouve au contraire coupé en un biseau dont la pente se dirige vers le midi.

La base du monolithe va en s'élargissant jusqu'au niveau du sol, de manière à nous y présenter plus de largeur qu'il n'a d'épaisseur dans sa partie supérieure. On aperçoit autour de lui plusieurs pierres enfoncées en terre comme pour le consolider : l'une de celles-ci, qui est un bloc de quartz, est placée à angle droit avec sa face à l'E.-N.-E. et s'élève à 0.7 ou 0.8 m.

On rencontre au N.-N.-E. de ce menhir, à 50 pas de distance, un petit peulvan haut de 0.85 m seulement et de forme conique, qui est très obtusément arrondi à son sommet : il a 1 mètre de largeur à sa base et se trouve assez plane du côté du nord. Cette pierre se trouve au bord du grand chemin, en même temps qu'à 87 pas du dolmen dont nous allons parler.

Il est à remarquer que la procession du bourg, le jour de la frande et de la petite Fête-Dieu, passe entre ce menhir et le dolmen qui suit pour se rendre à la chapelle de Saint-Roch et de Saint-Philibert qui s'en trouve à peu de distance au S.-O., au bas de la lande. On appelle indifféremment ce menhir la Pierre de Saint-Philibert ou de Saint-Roch.

C'est contre le bas de sa partie saillante que les hommes et les femmes vont se frotter le ventre pour se guérir de la colique, mais il n'est pas essentiel que l'opération soit faite à nu : quoi qu'il en soit, la pierre est fort polie et même usée dans cet endroit, par son fréquent usage comme médicament.

 

St-Philibert

 

La loge des Courikets de la lande de Kerdoret

Ce dolmen est en ruines, ou bien il n'auraut pas été achevé : il se trouve dans la partie de la lande de Kerdoret qui est nommée Gouaram Kerdoret, au côté nord de la route de Moëlan à Quimperlé, à 75 pas environ de celle-ci ; il est au sud et près du village de Portz-Moëlan, à l'E.-N.-E. du bourg et au N. demi N.-E. de la chapelle de Saint-Roch et Saint-Philibert.

Il est érigé sur un plateau qui s'incline au midi et sur lequel on ne rencontre pas d'autres pierres que celles dont ce monument se compose. Il n'attire point notre attention par les grandes dimensions de ses pierres, mais son isolement et ses blocs blanchis par les lichens crustacés l'empêchent de rester inaperçu à tous les voyageurs qui arrivent à Moëlan ou qui en sortent. Il mérite en outre la visite des archéologues par sa direction exceptionnelle du N.-N.-E. au S.-S.-O.

Son aire intérieure, au lieu d'être d'une largeur uniforme, s'évase à son entrée : celle-ci à 2.60 m, mais il n'y a plus que 1.48 m contre la pierre de fond. Sa longueur égale celle des deux autres supports qui la bordent et qui est de 1.50 environ. Ces supports ainsi que la pierre de fond ne s'élève pas à 0.82 m au-dessus du sol. La table rejetée en arrière reste appuyée contre cette dernière et le support septentrional ; elle est longue de 2.62 m, large de 2.07 m sur 0.35 m d'épaisseur : sa forme est celle d'un parallélogramme peu régulier, plane à sa superficie. On y remarque une espèce de rigole peu profonde qui la traverse obliquement dans une direction du N.-O. au S.-E., où elle aboutit à une échancrure qui se creuse dans le bord de la pierre. Cette pierre repose sur le sol par son bord oriental, qui est à peu près rectiligne dans toute sa longueur.

La pierre de fond est verticale, longue de 2.95 m, haute de 0.65 et épaisse de 0.65 ; elle n'est pas tout à fait contiguë avec le support méridional, tandis qu'elle déborde de plus du quart de sa longueur le support opposé.

Nous ne devons pas omettre que le réduit intérieur, au lieu de rester ouvert extérieurement dans toute son étendue, se trouve resserré sur la moitié environ de sa largeur par une pierre plantée en terre, haute de 0.95 m, longue de 1 mètre et épaisse de 0.45 m. On remarque encore vis-à-vis cette entrée, un peu plus loin, une petite pierre longue de 0.20 m, dont la partie supérieure reste à fleur de terre.

Outre les cinq pierres qui composaient le dolmen, plus cette petite, on voit encore une grande table oblongue gisante sur le sol, en avant de son entrée ; elle est longue de 2.58 m, large de 1.63 m et épaisse de 0.24 m : son bord extérieur est coupé en ligne droite, ainsi qu'à la table dont nous avons parlé ci-dessus. Comme celle-ci suffisait pour recouvrir l'enceinte, je ne m'explique pas la présence de cette dernière pierre, à moins qu'on eût eu le projet d'agrandir le monument.

Il y a encore une autre pierre extérieure, placée contre celle qui resserre l'ouverture du dolmen et dans la même direction : sa longueur est également de 2.25 m sur 1.20 m de largeur à sa base, et 0.38 m seulement à son sommet, en raison de sa forme, qui est en triangle allongé ; elle se trouve la troisième principale de ce système monumental. Il est à remarquer que celle-ci et la précédente convergent par leur partie occidentale, et que la petite, à fleur de terre, se trouve au milieu de la distance qu'elles laissent entre elles.

On rencontre encore une huitième pierre que nous ne pouvons passer sous silence, en raison de sa longueur d'un mètre ; mais elle est plate en dessus, et sa partie supérieure reste à fleur de terre. Cette pierre, large de 0.55 m, est en dehors du monument et placée parallèlement à la pierre de fond, sous le bord de la table, laquelle repose sur le sol, comme pour empêcher celui-ci de céder à son poids ; mais elle déborde le côté nord de la table, sur un tiers environ de sa longueur totale.

Il ne nous reste plus à mentionner que les deux dernières pierres de ce dolmen, qui sont les onze et douzième, et sont les plus petites : elles se trouvent en dehors de son support septentrional. L'une d'elles, qui est à l'angle formé par la saillie du bout de la pierre de fond, n'a que 0.10 m de largeur et 0.10 m de hauteur, et la seconde 0.25 m de longueur sur 0.15 de largeur. Cette dernière, qui reste à fleur de terre, est à une petite distance du support, près de son extrémité occidentale ; elle est placée parallèlement à sa direction.

La petitesse que présente l'enceinte de ce monument et le peu d'élévation des supports de sa table lui ont fait donner le nom de Loge des Courikets, Longe-ar-Courikets en celto-breton : l'on m'a désigné la lande où il est érigé par les noms de Lan-Kerdor et Kerdoret. Comme les terres ne sont pas boulversées à l'entour, je présume que ce dolmen n'aura pas été achevé.

© Copyright | Mémoires et Photos - 2010
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