Les Moëlanais
Au fil des années
Moëlan au fil des jours
10 juillet 1855
Cour d'assise du Finistère. Tribunal de Quimperlé.
Depuis assez longtemps, Martial Mestric était en mauvaise intelligence avec les époux Garrec comme avec tous ses voisins.
Le 19 avril, une nouvelle querelle s'éleva entre lui et la femme Garrec, à l'accession du droit contesté à un pâturage. Il se rua brutalement sur elle, à divers reprises, et lui porta d'abord des coups de bâtons sur le bas ventre puis des coups de pieds.
Il en est résulté pour cette femme une inflammation des organes ... des urines, et un ... incapacité de travail de plus de vingt jours.
Le 28e jour, elle pouvait faire chez elle quelques ouvrages d'intérieur, mais il lui falait encore une dizaine de jours pour qu'elle put reprendre ses occupations ordinaires.
Mestric a soutenu qu'il s'était borné à pousser cette femme, mais sans lui porter aucun coups.
Il a reçu à l'audience un éclatant démenti.
Le débat n'a porté que sur l'incapacité de travail que le défenseur, assuré d'une doctrine qui a fait son temps, voulait absolue mais nous avons essayé de rétablir les vrais principes, et les jurés ont compris, en hommes de bons sens, que c'était le travail personnel de l'homme comme moyen d'existence surtout que la loi avait voulu protéger et à répondu affirmativement aux questions posées, tout en accordant cependant à l'accusé des circonstances atténuantes pour quelques bonnes qualités.
La cour a condamné Mestric à 4 ans d'emprisonnement.
L'affaire était ... suffisamment instruite.
Mesures graduées.
Nous pensons qu'une part assez large a été faite à la probité de Mestric et sa brutalité attestée déjà par une condamnation antérieure, a été poussée presque aux dernières limites vis à vis d'une femme seule, faible et qui était d'ailleurs sa fermière. Je ... pensons nous de laisser à la peine toute sa latitude.