Les Moëlanais
Au fil des années
Moëlan au fil des jours
5 janvier 1900 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Les époux Guyomar, dont le mari est soudeur, occupent une maison, une chaumière, dans le village de Villeneuve. Ils ont cinq enfants, dont le plus jeune a 5 mois au plus. La femme, ayant eu besoin de se lever dans la nuit de samedi à dimanche, voulut allumer une petite lampe à main qui ne contenait presque plus d'huile. Après l'avoir allumée, elle voulut y verser quelques gouttes d'essence pour l'alimenter suffisamment. Dès qu'elle eût approché la bouteille de la lampe, une flamme énorme jaillit et l'entoura toute entière. Son mari, qui la regardait faire, sauta hors du lit pour aller au secours de sa femme. Il voulut, pour étiendre la bouteille qui était en feu, l'entourer de quelque vêtement, mais le verre se brisa dans ses mains et son contenu, formant une immense gerbe de feu, lui dévora les mains, le pied et le genou.
La femme a été blessé grièvement aux mains, aux bras et aux reins.
Tous les deux gardent le lit, soignés par M. Le Doze, médecin à Clohars. On est obligé de leur donner à manger et à boire, leurs mains étant entourées d'une épaisse couche de ouate. C'est la femme qui est la plus gravement atteinte et on a peu d'espoir de la sauver.
Pour comble de malheur, l'aîné des enfants, âgé de 11 ans, réveillé en sursaut par les cris de ses parents, sauta hors de la maison pour aller réveiller les voisins. En passant par la cour, pour contourner la maison, un faux pas malencontreux le fit tomber sur une fourche, dont une des pointes acérées lui laboura assez profondément un des bras.
Ce terrible accident, survenu peu de temps après la mort de la petite Marguerite Bothuon, la fille de l'instituteur de Brigneau, morte il y a huit jours à l'hospice de Quimperlé des suites des atroces brûlures qui avaient mis à nu les os d'un des bras et dévoré la moitié du visage, a occasionné dans la commune une forte émotion et fera redoubler, il faut l'espérer, les précausions que l'on doit prendre lorsqu'on manie, surtout la nuit, une matière aussi inflammable que l'essence.
10 janvier 1900 (Le Finistère)
Par arrêté du 5 janvier 1900, M. le préfet du Finistère, sur la proposition de M. l'Inspecteur d'académie, a nommé :
Instituteurs publics à :
Crozon (Saint-Laurent), M. Le Berre, de Moëlan (Saint-Pierre).
Moëlan (Saint-Pierre), M. Le Fur, de Scaër (Saint-Adrien).
10 janvier 1900 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Les époux Guyomar, de la Villeneuve, si cruellement éprouvés par l'effroyable malheur survenu ces jours derniers par suite de l'imprudence de la femme, sont loin d'être encore remis de leur blessures.
Les suites de ce terrible accident vont peut-être avoir un dénouement funeste pour son auteur ; en tout cas, ce seront de lourdes charges pécuniaires qui vont peser énormément sur cette malheureuse famille.
Sur l'avis du médecin, la femme Guyomar vient d'être transportée à l'hospice de Quimperlé. Le mari est toujours soigné chez lui et son état va en s'améliorant.
21 janvier 1900 (L'Union Agricole et Maritime)
Partage de communs.
Tous les prétendants-droits aux communs dépendant du village de Kerhermen en Moëlan, notamment à une parcelle de terre dite Boutin-an-Tiriennou, figurant à la matrice cadastrale de la commune de Moëlan sous le n° 1, section P, sont informés que le rapport dressé par MM. Piédoye, avoué, Robin, conducteur des Ponts et Chaussées, et Traonouez, notaire, tous trois demeurant à Quimperlé, commis pour procéder au partage dudit commun, a été déposé au greffe du Tribunal civil de Quimperlé.
En conséquence, tous les intéressés dans ledit commun sont sommés par le présent avis de prendre communication dudit rapport et de le contredire, si bon leur semble, dans le délai d'un mois à partir de ce jour.
La présente publication est faite en exécution de l'article 15 de la loi des 6 et 15 décembre 1850.
24 janvier 1900 (L'Union Agricole et Maritime)
Vente sur saisie-immobilière le mercredi 21 février 1900 à midi et demi en un seul lot d'une maison et ses dépendances situées à Kerdoualen en la commune de Moëlan.
Mise à prix : 100 francs.
Article 1er. - Une maison construite en pierres et couverte en chaume, ayant rez-de-chaussée et grenier et une cheminée au pignon nord. Elle ouvre au couchant par une porte et une fenêtre et au levant par une autre fenêtre.
Article 2. - Au pignon nord de ladite maison et y attenant, un petit bâtiment construit en pierres et couvert en chaume, servan d'écurie, ouvrant au couchant par une porte. Ces deux articles, bâtis sur le numéro 117, section P de la matrice cadastrale, donnent du couchant sur la cour y dépendant, du levant sur terre Garrec François et des nord et sud sur chemin d'exploitation.
Article 3. - Une petite pièce de terre ou courtil sous culture nommée jardin, contenant environ 90 centiares, portée au plan cadastral sous le numéro 1120 p, limitée au nord par terre à François Garrec, au sud chemin, à l'est crèche à Le Doze et à l'ouest bâtiment en ruines.
Article 4. - Une petite pièce de terre, sous trèfle, dite Liors Leur, contenant environ un are quinze centiares, numéro 1151, section P du plan, bornée au levant par terre à Braban, au nord Garrec et aux couchant et midi crêche et aire à battre à Le Doze.
Lesdits immeubles imposés au rôle des contributions foncières de la commune de Moëlan pour l'année 1899 pour un revenu de vingt-trois francs quatre-vingt centimes, ainsi qu'il résulte des extraits ci-après transcrits. Bien que la maison et l'écurie soient portés par erreur en démilition et les deux pièces de terre inscrites au nom des tiers, elles appartiennent réellement à la partie saisie, qui les habite et exploite pour les avoir acquises des époux Guilloré Roch, par acte au rapport de Me Corellau, notaire à Pont-Aven, en date du vingt-neuf novembre 1898.
Extrait de la matrice des propriétés bâties de la commune de Moëlan pour l'année 1899.
Monsieur Delliou Noël, à Kerdoualen.
P, 1117, Kerdoualen, Maison, 22 fr.50 , cette maison a été portée en démolition 1897 pour 1898.
Extrait partiel de la matrice des propriétés foncières de la commune de Moëlan.
M. Philippon Joseph, à Kerjégu, et M. Garrec Jean Marie, à Porcou, propriétaire foncier.
P, 1151, Kerdoualen, Lieurs-Leur, Courtil.
Extrait partiel de la matrice des propriétés foncières de la commune de Moëlan.
M. Lollichon Joseph Marie, demeurant à Kerhermen, propriétaire foncier.
P, 1120 p, Kerdoualen, Jardin, Courtil.
Ces immeubles ont été saisis à la requête de Monsieur Yves Marie Salin, ostréiculteur, demeurant aux viviers de Bélon en la commune de Moëlan, agissant au nom et comme tuteur datif de Marie Salin, mineure, issiue du mariage de feu Mathurin Salin et de Eugénie Diffon, pour lequel domicile est élu en l'étude sise quai Brizeux à Quimperlé de Me Le Diberder avoué près ledit tribunal.
Sur :
Mme Françoise Lollichon, veuve de Corentin Cluyou, débitante de boissons, demeurant à Kerdoualen en la commune de Moëlan, par procès-verbal de Me Le Quéré, huissier à Quimperlé, en date du seize novembre 1899, visé le même jour, enregistré et transcrit avec exploit de dénonciation de la saisie au bureau des hypothèques de Quimperlé, le vingt-sept décembre 1899, volume 29, n° 5. [...]
28 janvier 1900 (L'Union Agricole et Maritime)
Pont-Aven. - Tirage au sort. - Voici les résultats du tirage au sort, qui a eu lieu, pour le canton de Pont-Aven, jeudi. Il y avait 151 conscrits.
Moëlan. - Allain 139 ; Le Bloa Corentin 129 ; Le Bloa Pierre 107 ; Bourhis Jean François 103 ; Bourhis Julien 70 ; Bourhis René 46 ; Charles 151 ; Coeur 76 ; Colin 91 ; Corne 19 ; Cornou 147 ; Le Corre 87 ; Daniel 109 ; Derrien 42 ; Le Deuff 22 ; Le Doze 113 ; Drénou 150 ; Fauglas François 83 ; Fauglas Joseph 137 ; Garnier 140 ; Garrec 138 ; Le Goff 40 ; Gourlet 123 ; Grévellec 147 ; Guillou Alain 116 ; Guillou Joseph 4 ; Guinguéno 24 ; Guyader 69 ; Henry 115 ; Kerforn 85 ; Kerlau 96 ; Lollichon 29 ; Lopin François 51 ; Lopin Julien 61 ; Lozachmeur Corentin 106 ; Lozachmeur Jules 53 ; Lozachmeur Pierre 93 ; Mahé François 148 ; Mahé Pierre 89 ; Malcoste 80 ; Marzin 86 ; Mestric 10 ; Naour 83 ; Nerpon 100 ; Péron joseph 6 ; Péron Jules 73 ; Philippon 121 ; Pustoch Yves 110 ; Robic 14 ; Sélin François 20 ; Sellin 11 ; Simon 52 ; Le Tallec 50 ; Tanguy 136 ; Tressard 124.
7 avril 1900 (Le Courrier du Finistère)
Moëlan. - Accident de voitures. - Le 29 mars, Julien Audren, cultivateur à Kervilin, s'en retournait à son village, avec une charretée de planches. A 200 mètres du bourg, sa bête, par un déplacement des planches, fit un brusque écart, et renversa violemment Audren dans le fossé, où il se fit une blessure profonde à la base du crâne, et eut la lèvre supérieure fendue par les pieds de la bête. Néanmoins, son état ne présente pas de gravité
9 mai 1900 (Le Finistère)
Elections du 6 mai. - Les résultats.
Moëlan (23 conseillers). - Conseil réactionnaire réélu.
17 mai 1900 (Le Finistère)
Moëlan. - Un nouveau marié qui couche en prison, cela n'a rien de réjouissant et cependant c'est ce qui vient d'arriver à un malheureux garçon de Moëlan.
Avant-hier, trois noces avaient lieu au bourg et les nouveaux mariés, accompagnés de leurs invités, se rendaient en même temps à l'église.
Au moment où le cortège allait en franchir le seuil, deux personnages revêtus du légendaire baudrier et qui, certes, n'avaient pas été invités à la fête, se mêlèrent aux gens de la noce et après s'être informés du nom des nouveaux mariés exhibèrent un mandat d'arrêt délivré contre l'un d'eux par le procureur de la République de Quimperlé.
L'infortuné était accusé d'avoir dévalisé et battu un photographe de passage dans la localité. Il eut beau supplier les gendarmes de lui accorder au moins une demi-heure pour terminer la cérémonie, ceux-ci, dont il est difficile d'attendrir le coeur, ne voulurent rien entendre et le menacèrent même du cabriolet s'il ne voulait pas les suivre immédiatement.
Nos gendarmes sont braves, mais ils sont surtout sévères, et cependant, en la circonstance, on ne voit pas bien en quoi un peu d'haminité eût pu nuire à la loi ou à leur autorité.
Toujours est-il que le nouveau marié fut obligé de laisser là son épouse et ses invités pour se rendre en bien triste compagnie à Pont-Aven, et de là transféré à la prison de Quimperlé.
La nouvelle mariée était, on le conçoit, navrée de l'aventure ; cependant le fricot fut mangé en l'absence du marié ; on dansa, mais pas de bon coeur et dans les conservations on ne fut pas tendre pour les gendarmes trouble-fête.
C'est parce que le nouveau marié ne s'était pas rendu à une convocation du juge d'instruction qui avait lieu le jour même de son mariage civil, que le malheureux a été arrêté d'une façon si désagréable.
26 mai 1900 (Le Finistère)
Elections du 20 mai. - Les municipalités.
Moëlan. - Maire, M. de Beaumont (René), réactionnaire, réélu ; adjoints, MM. Jaffrézic (Jean Marie), républicain, réélu et Tréguier (Joseph), républicain, remplaçant M. Kerlan.
2 juin 1900 (Le Finistère)
Assises du Finistère.
Voici les noms des jurés désignés par le sort pour siéger au cours de la 3e session, qui s'ouvrira à Quimper le lundi 2 juillet prochain [...]
Barbe, Frédéric, notaire à Moëlan.
16 juin 1900 (Le Courrier du Finistère)
Moëlan. - Incendie. - Dimanche matin un incendie s'est déclaré au village de Kersolf, chez François Marie Lopin, marin-pêcheur. Malgré les secours organisés promptement, la maison d'habitation a été brûlée avec une crêche attenante. mais les maisons voisines ont pu être sauvées.
François Marie Lopin était assurée.
20 juin 1900 (Le Finistère)
Examens du certificat d'études primaires.
Samedi ont eu lieu les examens pour l'obtention du certificat d'études primaires dans le canton de Pont-Aven.
Ont été admis :
Ecole publique de Moëlan :
Garçons :
François Andréo, Joseph Granjo, Pierre Noël, Julien Ridou.
Filles :
Marie Le Bourhis, Jeanne Le Coeur, Marie Flohic, Marie Anne Guéguen.
23 juin 1900 (Le Courrier du Finistère)
Moëlan. - Disparu en mer. - A la requête de l'administration de la marine, le tribunal civil de Quimperlé vient de rendre un jugement déclarant constant, pour avoir eu lieu à la date du 17 janvier 1895, le décès du sieur Louis Marie Alain Lozachmeur, marin-pêcheur, né à Moëlan, le 31 octobre 1873, et marié dans cette commune en 1894.
Ce marin revenait, le 17 janvier 1895, à onze heures du matin, de la pêche aux homards, lorsqu'une forte lame fit couler son embarcation, le canot Bicyclette, sur la barre du Bélon. Son camarade Souffez put regagner la côte à la nage. Quant à Lozachmeur, il disparut immédiatement.
14 juillet 1900 (Le Courrier du Finistère)
Moëlan. - Accident. - Le 5 juillet, dans l'après-midi, le nommé Jean Louis Garrec, tonnelier à Saint-Cado, se rendait à la "Grand'lande", vaste terrain persque inculte, entre Moëlan et Clohars, en compagnie de son jeune fils Théodore, garçon d'une douzaine d'années environ, pour couper de la lande.
A un certain moment, l'enfant grimpa sur un arbre pour visiter un nid qu'on y voyait. Le nid contenait des oiseaux ; il en prit un, mais n'ayant plus qu'une main libre pour descendre, il vint bientôt tomber aux pieds de son père.
Celui-ci courut aussitôt au village voisin de Kerchiminer pour y chercher une voiture, afin de conduire le blessé chez M. le docteur Le Doze, médecin à Clohars, lequel constata qu'il y avait deux membres brisés, un bras et une jambe.
18 juillet 1900 (Le Finistère)
Par arrêté en date du 4 juillet 1900, M. le ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts a attribué des récompenses aux instituteurs et aux institutrices ci-dessous désignés, pour l'enseignement aux adultes et la participation aux oeuvres complémentaires de l'école en 1900 :
Lettres de félicitations
Jan, Aîmé, directeur d'école à Moëlan.
3 août 1900 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Le Lamer Louis Marie, 32 ans, maçon, demeurant à Kercarn en Moëlan, est entré, le 5 juillet dernier, vers six heures du soir, dans la maison du sieur Jacob Joseph, et a dérobé la montre de ce dernier qui était suspendue à un clou. Le Tribunal l'a condamné à 8 jours de prison et aux frais.
4 août 1900 (Le Courrier du Finistère)
Commssion départementale
Des subventions sont accordées aux communes ci-après :
[...] 150 fr. à Moëlan, pour réparations à l'école du hameau de Saint-Thamec.
10 août 1900 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Le samedi 7 juillet 1900, vers 10 h. 1/2 du soir, revenant de conduire du cidre à Bazen-Guern, les frères Primas ont trouvé devant l'habitation des époux Cordonner, située à Toul-ar-Coat en Moëlan, la route encombrée par une charette de foin. Ayant invité ces derniers à retirer leur charrette, ceux-ci s'y refusèrent et une dispute s'engagea, au cours de laquelle les inculpés se portèrent réciproquement des coups.
Le Tribunal, malgré les éloquentes plaidoiries de Mes Le Diberder et Piédoye, a condamné solidairement Prima Pierre, Prima Julien et Cordonner François à la peine de 16 fr. d'amende chacun et aux frais. Les époux Cordonner, Cordonner Joseph et Cordonner Yves ont été acquittés.
Moëlan. - Acquisition de terrains par convention amiables. - Publication d'actes de vente.
Propriétaires, Parcelles :
Philippon Corentin, C 561, 549, 536p
Carriou Pierre, vve et consorts, C 1425p, 1427, 1428
Drouglazet Alain, F 897, 885, 890, 589
Even François, C 1423p, 746p
Le Gac Louis, F 945, 950, 946, 632, 629
15 août 1900 (Le Finistère)
Une catastrophe. - Perte du contre-torpilleur Framée.
On sait que l'escadre de la Méditerranée, après avoir quitté Brest, est actuellement en route pour rentrer à Toulon : le 7 août, elle partait de Royan.
La nuit de samedi à dimanche elle avait dépassé le cap Saint-Vincent et se dirigeait vers e détroit de Gibraltar, lorsque, avant d'arriver à la hauteur de Trafalgar, une collision se produisit entre le Brennus, portant pavillon du vice-amiral Fournier, commandant de l'escadre, et le contre-torpilleur d'escadre Framée.
Ce dernier a aussitôt coulé bas.
La collision serait due à une erreur de manoeuvre de la Framée, qui au commandement : "Vingt degrés à gauche" de son chef, aurait exécuté "Vingt degrés à droite".
[...] L'équipage comptait 4 officiers et 58 hommes. Beaucoup de ceux-ci appartenaient au 3e arrondissement maritime, celui de Lorient.
[...] Cet épouvantable sinistre met en deuil nombre de familles de la Bretagne.
Voici la liste des disparus :
[...]
Le Bloa, Jean, né à Moëlan, le 29 août 1875, matelot torpilleur de 1re classe. (rescapé)
Flattrès, Charles, né à Moëlan, le 22 septembre 1873, matelot chaufeur.
29 août 1900 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Infanticide. - On s'était aperçu depuis quelques temps déjà, dans la commune de Moëlan, que la nommée Marie Anne Capitaine, ouvrière à l'une des usines de Brigneau, âgée de 40 ans, domiciliée à Kervaziou-Larmor en Moëlan, était enceinte. Mercredi dernier, M. Orvoën, cultivateur, 1er adjoint au maire, ayant entendu dire que l'embonpoint de cette femme avait disparu, se rendit auprès d'elle et procéda à son interrogatoire.
Elle commença d'abord par nier, mais, pressé de questions, elle finit par reconnaître qu'elle était accouchée la veille, dans l'après-midi, dans une lande située entre l'usine où elle travaillait et le village de Ménémarzin ; qu'elle avait ensuite transporté dans un bois près de la propriété de M. Orvoën, le produit de son accouchement et qu'elle l'avait enterré dans ce bois, dans un talus, à peu de profondeur du sol. L'adjoint se fit alors conduire par Marie Anne Capitaine à l'endroit où le cadavre avait été enfoui, et après l'avoir découvert et déposé dans un panier, on le transporta à la mairie de Moëlan.
Samedi dernier, 25 août courant, le Parquet de Quimperlé s'est rendu au bourg de Moëlan, vers une heure de l'après-midi. M. Plessis, Juge d'instruction après avoir reçu la déposition de M. Orvoën et interrogé l'inculpée fit conduire cette dernière sur les lieux du crime, où elle renouvela ses aveux. Il fut procédé par le Dr Le Stunf, médecin-légiste à l'autopsie du cadavre de l'enfant, qui fut reconnu pour être né vivant et viable.
Marie Anne Capitaine avait déjà été condamnée en 1884, à cinq ans de travaux forcés pour avoir volontairement donné la mort à son enfant nouveau-né.
1 septembre 1900 (Le Courrier du Finistère)
Moëlan. - Concours et fêtes. - Voici les résultats des concours et jeux divers qui ont eu lieu lundi à Moëlan, à l'occasion de la fête patronale :
Courses de chevaux pour les Moëlanais :
Au galop, 1er prix, Adolphe Le Garf, à Kergroës ; 2e prix, Alexandre Flohic, du bourg ; 3e prix, Corentin Guillou, du bourg.
Au trot, 1er prix, Jean Marie Pensec, à Kermiguet ; 2e prix, Yves Questel, du Mentoul ; 3e prix, Alexandre Flohic, du bourg.
Courses de chevaux pour tous :
Au galop, 1er prix, Adolphe Le Garf, de Moëlan ; 2e prix Joseph Noblet, de Mellac ; 3e prix, Jean Guyader, de Riec-sur-Bélon.
Au trot : 1er prix, Jean Pensec, de Moëlan ; 2e prix, Yves Questel, de Moëlan ; 3e prix, Jean Marie Garniel, de Moëlan.
Concours de charrue :
1er prix, Benjamin Quentel, de Moëlan ; 2e prix, François Mestric, de Moëlan ; 3e prix, François Derrien, de Moëlan ; 4e prix, Louis Pensec, de Moëlan ; 5e prix, François Naour, de Moëlan.
Cidre :
1er prix, Martial Le Doze, de Moëlan ; 2e prix, Louis Pennec, de Moëlan ; 3e prix, Jean Marie Pensec, de Moëlan.
Beurres :
1er prix, Mme Xavier Caëric, à Moëlan ; 2e prix, Mme veuve Beuze, à Moëlan ; 3e prix, Mme Louis Coroller, à Moëlan.
Plantes fourragères :
1er prix, Joseph Beuze, à Moëlan ; 2e prix, François Louis Jouan, à Moëlan ; 3e prix, Martial Mestric, à Moëlan.
Vaches laitières :
1er prix, Louis Quentel, à Moëlan ; 2e prix, Joseph Lozachmeur, à Moëlan ; 3e prix, Joseph Lozachmeur, à Moëlan.
Courses de vélocipèdes :
1er prix, Louis Boëdec, de Melgven ; 2e prix, Adolphe Le Garf, de Moëlan ; 3e prix, Louis Pensec, de Moëlan.
Courses d'hommes :
1er prix, Haslé, de Moëlan ; 2e prix, Kergoat, de Moëlan ; 3e prix, Capitaine, de Moëlan ; 4e prix, Favennec, de Moëlan.
Courses d'enfants en sac :
1er prix, Daniélou, de Moëlan ; 2e prix, Garo, de Moëlan ; 3e prix, Quentel, de Moëlan ; 4e prix, Guédou, de Moëlan ; 5e prix, André, de Moëlan.
Courses à pied, les coureurs attachés deux par deux :
1er prix, Capitaine et Colin, de Moëlan ; 2e prix, Garo et Bloa, de Moëlan ; 3e prix, André et Madic, de Moëlan ; 4e prix, Corre et Colin, de Moëlan ; 5e prix, Barzic et Capitaine, de Moëlan.
Jet du boulet :
3e prix, Joseph Pogam, de Moëlan.
Différents objets ont été mis au mât de cocagne, baquet russe, luttes et divers autres amusements.
1 septembre 1900 (Le Courrier du Finistère)
Moëlan. - Infanticide. - [...] Marie Anne Capitaine avait déjà été condamnée en 1884, à cinq ans de travaux forcés, pour avoir volontairement donné la mort à son enfant nouveau-né.
10 octobre 1900 (Le Finistère)
Actes officiels
Aux termes d'un rapport approuvé le 6 octobre, les récompenses ci-après ont été décernées, pour acte de courage et de dévouement signalés au cours du mois d'août 1900 :
Mention honorable. - M. Pinteaux (Alphonse Eugène), maître musicien ; Kersolf, en Moëlan, 10 juin 1900 : sauvetage d'une femme en danger de périr dans un incendie.
31 octobre 1900 (Le Finistère)
Cour d'assises du Finistère - Audience du 26 octobre.
Infanticide.
6e affaire. - Depuis quelques temps, les habitants du village de Brigneau, commune de Moëlan, avaient remarqué de Marie Anne Capitaine, fille-mère, âgé de 40 ans, et déjà condamnée pour infanticide, paraissait enceinte.
Le 21 août dernier, dans l'après-midi, de jeunes pêcheurs, qui faisaient sécher leurs filets, l'aperçurent dans un champ voisin de l'usine où elle travaillait. Intrigués par ses allures suspectes, ils s'avancèrent, après son départ, jusqu'à l'endroit où elle avait séjourné et virent à terre une mare de sang recouverte d'herbes arrachées. Dans la soirée, ils firent part à une femme Le Gac de ce qu'ils avaient vu et celle-ci, soupçonnant Marie Anne Capitaine d'avoir accouché clandestinement, prévint le maire de Moëlan.
Le 24 août, après enquête, la gendarmerie se présenta à l'usine où l'accusée travaillait. Celle-ci, informée des soupçons qui pesaient sur elle, tenta d'abord de nier, mais elle ne tarda pas à entrer dans la voie des aveux. Elle reconnut avoir accouché à l'endroit où les pêcheurs l'avaient vue et conduisit les gendarmes et l'adjoint au maire dans un bois taillis où l'on trouva, sur ses indications, enterré au pied d'un chêne, le corps entièrement nu d'un enfant nouveau-né, du sexe féminin.
Elle a nié avoir volontairement donné la mort à son enfant. Mais il résulte des constatations qu'elle l'a étranglé ; puis, après avoir enveloppé le cadavre dans son tablier, elle l'a emportée à une certaine distance dans le bois où il a été retrouvé, l'a enterré avec son couteau, puis est retournée à l'usine reprendre son travail.
L'accusée a des antécédents et une réputation détestable au point de vue des moeurs. Depuis sa libération, elle a recommencé sa vie de débauche, se livrant au premier venu, et a eu trois enfants naturels dont un seul est vivant. Elle a toujours caché avec soin chacune de ses grossesses et n'a appelé personne pour l'assister lors de ces divers accouchements.
Reconnue coupable avec admission de circonstances atténuantes, Marie Anne Capitaine est condamnée à 6 années de travaux forcés sans interdiction de séjour.
Ministère public, M. le substitut Chebrou ; défenseur, Me Méheust.
28 novembre 1900 (Le Finistère)
Adjudications publiques
Il sera procédé à l'adjudication, pour six années consécutives, de la ferme des droits de bacs aux passages d'eau appartenant à l'Etat :
Bélon, à la mairie de Moëlan, le 22 à 1 h.
1 décembre 1900 (Le Courrier du Finistère)
Surveillance des étalons.
La commission de surveillance des étalons a opéré samedi à Quimperlé.
Ont été reconnus aptes à la monte en 1901 les étalons suivants :
[...] Solide, à M. Mathurin Pensec, de Moëlan.
26 décembre 1900 (Le Finistère)
Moëlan. - Incendie. - Le feu a pris pendant la nuit de lundi dans la boulangerie Le Bloa. Grâce à la promptitude des secours, les flammes qui avaient déjà envahi l'escalier et une partie du plancher, ont pu être éteintes avant d'avoir causé d'autres ravages. Une certaine quantité de farine a été endommagée.
Un garçon boulanger a été grièvement brûlé aux bras et aux jambes.