Les Moëlanais
Au fil des années
Moëlan au fil des jours
8 octobre 1858 (Annick Le Douget - La société rurale finistérienne face à la justice (1815-1914)- 2014)
Dans une procédure de violences entre un colon (domanier) congédié, le laboureur Jean François Flohic, et un propriétaire foncier, Joseph Tanguy, notable de Moëlan, voici comment le président des assises présente l'affaire lors du procès qui se tient en 1859 :
"Dans le pays où cette affaire s'est passée, beaucoup d'anciens propriétaires n'ayant pas usé de la faculté qu'ils avaient de congédier les colons ou domaniers, ceux-ci étaient portés à se considérer comme propriétaires eux-mêmes du fonds qu'ils exploitaient, les édifices et les superfices appartenant depuis longtemps à leur famille. D'ailleurs, la redevance qu'ils payaient pour la jouissance n'était plus en rapport avec la valeur de la terre. C'est pourquoi Tanguy n'était pas aimé, selon les témoins, car il avait congédié plusieurs personnes. Son gendre venait aussi d'exercer un congément, et cette fois, c'était l'accusé qui était le domanier congédié. Le dimanche 8 octobre 1858, Tanguy, 55 ans, revenait du conseil municipal de la commune, dont il est membre, lorsque l'accusé le rencontra et lui fit des reproches au sujet de congément que son gendre avait exercé contre lui. Un homme bienveillant intervint et finit par faire entendre raison à l'accusé. Ils paraissaient tous bons amis à ce moment. Mais dans la même journée et sans aucun motif nouveau, l'accusé revint vers Tanguy, le saisit, le renversa et lui cassa la jambe d'un coup de pied.
L'accusé a prétendu qu'ils avaient lutté ensemble, Que Tanguy s'était cassé la jambe en tombant et que c'était ... Tanguy qui était l'agresseur. A l'appui de ce système de défense, il a fait citer devant la cour d'assise deux témoins à décharge, qui ont dit qu'au moment où Tanguy entrait dans le ..., il leur avait engager à l'aider à battre non seulement l'accusé, mais aussi cet homme qui venait de faire oofice de pacificateur. Tanguy était très content et qu'il le suivait pour ... le ... où il l'avait invité.
A l'audience, il était impossible ... étaient faux ; l'attitude et le ton des deux témoins ..."
Arch. nat. BB 20/218/2, comptes rendus des 1er et 2e trim. 1859, aff. Flohic Jean François.