Généalogie :
Au fil des années
Moëlan au fil des jours
21 janvier 1874 (Le Finistère)
Audience du 8 janvier :
1ère affaire. - Sallic Pierre Marie, né à Clohars-Carnoët, journalier, demeurant à Kermenguy.
L'acte d'accusation expose ainsi les faits :
Sallic Pierre Marie, cultivateur au village de Kermenguy, commune de Moëlan, vivait depuis un certain temps en mauvaise intelligence avec François Capitaine, son voisin.
Ces deux individus avaient eu entre eux de fréquentes disputes. Sallic montrait à l'égard de Capitaine une grande irritation et vers la fin de septembre, il disait devant un nommé Drennou, que quand il tiendrait Capitaine il le tiendrait bien.
Le ton dont il avait prononcé ces paroles indiquait que l'accusé était décidé, s'il en trouvait l'occasion, à se porter vis-à-vis de son adversaire aux dernières extrémités.
Le 3 octobre 1873, Sallic prétextant l'intention de se livrer à l'exercice de la chasse, acheta moyennant dix francs le fusil du nommé Joseph Minit. Toujours sous le même prétexte, il demanda du plomb à Martial Frétis son voisin, qui lui en donna une quantité évaluée à la charge d'un ou deux coups à peine.
Le 13 octobre, vers 4 heures du soir, Capitaine portant sur le dos un faix de fougères, passait pour se rendre chez lui, devant la maison de l'accusé qui était debout sur le seuil de sa porte. Une dispute s'engagea entr'eux. L'accusé ayant dit à Capitaine qu'il avait volé la fougère dont il était porteur, celui-ci déposa son fardeau et s'avançant vers Sallic, lui répondit : Voleur toi même, je vais te régler ton compte. "Attends moi un instant, " répliqua Sallic qui rentra immédiatement chez lui.
Capitaine ne soupçonnant aucun danger, attendit le retour de l'accusé. Bientôt celui-ci reparut, porteur d'un fusil, et à la distance de 15 ou 20 pas il ajusta Capitaine et tira. Ce dernier tomba et Sallic après être rentré de nouveau chez lui pour déposé son arme revint un instant près de sa victime et s'éloigna.
Le coup fort heureusement n'avait pas été mortel. Il avait attient la partie antérieure droite du tronc, mais plus particulièrement la cuisse droite en dedans et au-dessus le l'aine ; les plombs les plus écartés avaient pénétré dans l'avant-bras gauche et dans la jambe droite. Le blessé pût à l'aide d'un bâton se relever et gagner sa maison. Et dès le 29 octobre, il avait commencé à quitter son lit.
L'accusé ne nie pas les faits qui lui sont imputés. Il prétend seulement que le 13 octobre, Capitaine s'étant avancé vers lui un couteau à la main, il a voulu l'effrayer en tirant un coup de fusil dans sa direction, mais sans avoir l'intention de l'atteindre.
Ces allégations sont démenties par les déclarations des témoins qui ont assisté à cette scène ; et le fait d'être rentré chez lui pour s'armer d'un fusil, démontre suffisamment les intentions criminelles de l'accusé.
M. Ayrault, substitut du procureur de la République, soutient l'accusation.
M. Verchin, avocat à Quimper, présente la défense de l'accusé.
Reconnu coupable avec circonstances atténuantes, Sallic Pierre Marie, a été condamné à deux ans de prison.
10 juin 1874 (Le Finistère)
Moëlan, 1er juin. - A 6 heures du matin, on trouvait pendue à un chêne du taillis dit de Parguite, la veuve Caëric, née Torrec, âgée de 67 ans, cultivatrice au village de Kerdoualen. On attribue son suicide à la misère où l'avait réduite sa mauvaise conduite.
26 août 1874 (Le Finistère)
Moëlan, 16 août. - Un incendie, qui s'est déclaré vers deux heures de l'après-midi a dévoré le Moulin-de-Marion, appartenant à Mlle Agie de Quimperlé et loué par elle aux époux Mahé. On ne connait pas la cause de cet incendie, mais on a de fortes raisons pour l'attribuer à l'imprudence des locataires, adonnés à l'ivrognerie. La perte est de 5000 fr. Rien n'est assuré.