Les Moëlanais
Au fil des années
Moëlan au fil des jours
8 janvier 1891 (Le Finistère)
Vérification des poids et mesures et instruments de pesage.
Moëlan, le 2 juillet, de 7 h. à 11 h. et de 1 h. à 6h.
9 janvier 1891 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Pierre Orvoën, 29 ans, cultivateur au village de Kerabas, s'en retournait au logis à 5 heures du matin, le 25 décembre dernier, après avoir assisté à la messe de minuit au bourg de Moëlan. Il avait passé quelques heures dans le débit de boissons tenu par Le Goff. Là il s'était disputé avec un marin pêcheur appelé Guillou au sujet de son refus de solder 25 centimes qui restaient à devoir pour le prix d'une bouteille d'eau-de-vie.
Orvoën ne pensait plus à sa querelle, et marchait tranquillement sur la route de Bélon, lorsqu'arrivé au lieu dit : Dragon Vert, il fut terrassé par Guillou, qui lui envoya un formidable coup de pied dans le ventre et lui laboura les reins à coups de sabots. Orvoën exténué, ne put regagner sa maison qu'à 8 heures du matin. Il est encore au lit, et souffre beaucoup de ses blessures.
10 janvier 1891 (Le Finistère)
Les postes et télégraphes dans le Finistère.
Télégraphie. - Améliorations réalisées. - Un bureau télégraphique a été ouvert en 1889, au sémaphore de Beg-Morg, situé dans la commune de Moëlan.
14 janvier 1891 (L'Union Agricole et Maritime)
Quimperlé. - Tanguy Joachim, 23 ans, peintre, né à Quimperlé, Le Gall Pierre Marie, 29 ans, calfat, né à Lorient et Moisan René, 31 ans, terrassier, né à Moëlan, ont été arrêtés dans l'après-midi du 1er janvier, pour mendicité avec menaces, rébellion, etc.
[...] Enfin, Moisan a eu un rôle plus effacé et se montrait moins menaçant dans les maisons où il pénétrait. Il affirme qu'il n'a tendu la main que trois ou quatre fois dans la journée.
Le tribunal correctionnel de Pontivy faisant la part des responsabilités, les a condamnés : [...] et Moisan à 8 jours de la même peine.
15 janvier 1891 (Le Finistère)
Moëlan. - Le nommé Scao (Jean Marie), âgé de 79 ans, cutivateur à Riec, est mort subitement le 11 janvier sur la route départementale 116, en face du village de Kerlesquidic, en Moëlan.
Scao était parti le matin de ce jour, vers 10 heures et demie, pour Pont-Croix où il avait des affaires à régler.
MM. Grias et Ollivier, médecins à Pont-Aven, ont examiné le cadavre et déclaré que cette mort subite devait être attribuée à une affection pulmonaire.
17 janvier 1891 (Le Finistère)
Police correctionnelle. - Tribunal de Quimperlé.
Ont été condamnés :
Daniellou (François), cultivateur, demeurant à Kervétot, en Moëlan, pour chasse sans permis, à 50 fr. d'amende.
6 février 1891 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. Le 25 décembre dernier, le nommé S... Jean, marin-pêcheur, entrait, en compagnie de quatre camarades, dans le débit tenu par le sieur Cornou Louis. Il se fit servir cinq chopes de cidre, qu'ils burent aussitôt, puis sortirent de l'auberge sans payer.
S... ayant fait servir les consommations, la femme Cornou lui en demanda le paiement, mais il refusa de la solder.
Furieuse, la débitante prit, paraît-il, une trique, et lui administra quelques coups d'importance.
A son tour, S... voulut se venger et il se mit à briser à l'aide d'un maillet les carreaux de la porte du débit.
C'est pour ce fait que le sieur Cornou s'est décidé à porter plainte, dimanche seulement.
18 février 1891 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Vendredi dernier, vers 9 heures 1/2 du matin, le nommé Bourhis Pierre Marie, âgé de 61 ans, cultivateur au village de Kerdoualen, était occupé à charroyer, à l'aide d'une brouette, des pierres qu'il prenait au pignon d'une crèche. Tout-à-coup le pignon s'écroula, ensevelissant le malheureux bourhis.
On s'empressa de le dégager des décombres et on lui prodigua les soins les plus empressés, mais il mourut trois heures après. Il avait le crâne ouvert.
21 février 1891 (Le Finistère)
Par arrêté en date du 15 février 1891, ont été nommés :
Instituteurs adjoints à [...] Moëlan : M. Canévet René.
26 février 1891 (Le Finistère)
Par arrêté de M. le préfet du Finsitère, en date du 24 février 1891, sont nommés :
Facteur rural à Quimper, M. Livier François, facteur rural à Moëlan.
Facteur rural à Moëlan, M. Le Bras François, facteur rural à Landerneau.
8 mars 1891 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. Le nommé R... Louis, âgé de 16 ans, quittait le 23 janvier dernier, sans le prévenir, le sieur Le N... Jean, cultivateur à Kerascoët, lequel l'employait depuis deux mois environ comme domestique.
Il ne trouva rien de mieux que de lui prendre un pantalon et une chemise pour être plus convenablement vêtu en prenant possession d'une nouvelle place.
Le N. a porté plainte et procès-verbal a été dressé.
15 mars 1891 (L'Union Agricole et Maritime)
Etude de Me Morel, avoué-licencié à Quimper et de Me Guitton, notaire à Quimperlé
Vente de biens de mineurs en l'étude et par le ministère de Me Guitton, notaire à Quimperlé
Le jeudi 2 avril 1891, à 10 h. du marin
Département du Finistère. - Arronddissement de Quimperlé. - Canton de Pont-Aven. - Commune de Moëlan
Une propriété sise à Kersécol, sur la rivière de Merrien et portée au plan cadastral sous les numéros n° 211, 212, 213 et 214, section J ; celle propriété se compose de maison d'habitation, magasin, vastes édifices et dépendances, ayant ersvi à l'exploitation d'une usine pour la fabrication des sardines à l'huile. Cet immeuble, affecté jusqu'à ce jour à une exploitation industrille, peut à raison de sa situation et du site pittoresque qui l'entoure, être appropriée pour une résidence d'été.
Mise à prix : 10 000 francs
Entrée en jouissance immédiate.
Cette vente est poursuivie en exécution d'un jugement du tribunal civil de Quimper, du 17 février 1891, enregistré, rendu à la requête de dame Eugénie Boilard, veuve de M. Léon Balestrié, propriétaire demeurant à Concarneau, agissant en sa qualité de tutrice légale de : 1° Léonie Eugénie Marie ; 2° René Eugène ; 3° Léon Eugène Balestrié, ses trois enfants mineurs, issus de son dit mariage et héritiers sous bénéfice d'inventaire, de leur père, laquelle a pour avoué près le dit tribunal, Me P. Morel, avec élection de domicile en son étude, sise quai de l'Odet, 48, à Quimper.
L'adjudication des dits immeubles aura lieu le jeudi 2 avril 1891, à 10 heures du matin, en l'étude du dit Me Guitton, à ce commis, en un seul lot et sur la mise à prix de dix mille francs, et aux points, clauses et conditions du cahier des charges déposé en l'étude du dit notaire, où toute personne peut en prendre connaissance, et en présence de Me Henri Ponthier de Chamaillard, avocat, demeurant à Quimper, 54, quai de L'odet, comme subrogé-tuteur des mineurs sus-nommés, ou lui dûment appelé.
Quimper, le 4 mars 1891.
P. Morel, avoué-licencié
1.88 fr. - enregistré à Quimper, le 9 mars 1891, f° 5, c.12,
17 mars 1891 (Le Finistère)
Vente de biens de mineurs en l'étude et par le ministère de Me Guitton, notaire à Quimperlé. [Usine Balestrié]
Le jeudi 2 avril 1891, à 10 heures du matin.
Une propriété, sise au lieu de Kersécol, sur la rivière de Merrien et portée au plan cadastral sous les n° 211, 212, 213 et 214, section J ; cette propriété se compose de maison d'habitation, magasins, vastes édifices et dépendances, ayant servi à l'exploitation d'une usine pour la fabrication des sardines à l'huile. Cet immeuble, affecté jusqu'à ce jour à une exploitation industrielle, peut, à raison de sa situation et du site pittoresque qui l'entoure, être appropriée pour une résidence d'été.
Mise à prix : 10000 fr.
Entrée en jouissance immédiate.
L'avoué poursuivant, P. Morel.
24 mars 1891 (Le Finistère)
Etude de Me Guitton, notaire à Quimperlé.
Vente publique de meubles et d'un matériel de friture à Merrien, en Moëlan [Usine Balestrié]
Le jeudi 2 avril, à une heure du soir, le dimanche 5 avril 1891 et jours suivants s'il y a lieu, à midi, Me Guitton, notaire à Quimperlé, vendra aux enchères :
1° Un mobilier : un lit bois avec sommier, deux lits fer avec sommiers, cinq matelas, une couette plume, tables de nuit, commode, buffet, table ronde, douze chaises, une glace, bureaux, coffre-fort, presse à copier, etc...
2° Un matériel de friture : dix bassins cuivre, bassins zinc, plateaux, marmites, soudures, charbon de bois, appareils à gazoline, ventilateurs, cornues, bouillottes, diaphragmes, deux bascules et poids, cisailles, mouleuses, abattages, quatre découpoirs, estampes, troix pompes, caisses garnies, sciures de bois, presses et séchoirs à sardines, lanternes et quantité d'autres objets.
La vente aura lieu rigoureusement au comptant ; 5000 en sus.
Le notaire chargé de la vente, F. Guitton.
9 avril 1891 (Le Finistère)
Moëlan, - Le 30 mars dernier, la nommée Marie Josèphe Seller, veuve Joa, ménagère à Moëlan, quittait son domicile, vers onze heures du matin, pour se rendre à un festin. Elle ne rentra chez elle que le soir vers huit heures et demie.
Le lendemain en voulant mettre au soleil les effets de son fils, renfermés dans un banc-coffre qui ne ferme pas à clef, la veuve Joa, constata la disparition de deux gilets presque neufs et d'une vareuse de marin, le tout d'une valeur de 30 francs.
Un nommé A., sourd-muet, est fortement soupçonné d'être l'auteur de ce vol.
10 avril 1891 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Le nommé Philippot François, âgé de 23 ans, cultivateur à Lan ar c'hoat, a été victime d'un malheureux accident le 1er mars dernier.
Un vieux pistolet, depuis très longtemps chargé et qu'il avait déjà plusieurs fois essayé de faire partir, lui a éclaté dans la main, et fait sauter un doigt.
Philipot tenait son pistolet de la main gauche, le premier doigt en avant de la bouche du canon, lorsque le coup partit subitement au moment où il faisait jouer la détente avec la main droite ; l'index de la main gauche à été écharpé.
M. le docteur Le Moaligou, de Qumperlé, a jugé l'amputation nécessaire.
Moëlan. - Un vol de canard a été commis lundi, 6 courant, en plein jour, au préjudice de Mme veuve Doussal et d'une autre personne du bourg de Moëlan. Il y a quelques semaines deux canards à M. Caëric, boulanger, avaient aussi disparus de la même façon sans qu'on ait eu de leurs nouvelles. L'auteur de ces vols que l'on présume être le même reste encore inconnu mais on espère le découvrier bientôt.
17 avril 1891 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Le 9 courant, les femmes P... et M... de Kermenguy, se trouvant ensemble au lavoir ont eu une dispute au cours de laquelle, la femme P... lança à sa compagne quelques paroles qui la froissèrent.
La femme M... en ayant fait part à son mari, celui-ci rencontrant la femme P... sur la route, lui porta un coup de poing et la mordit à l'annulaire de la main droite.
Sur la plainte de la femme P., procès-verbal a été dressé contre le sieur M...
21 avril 1891 (Le Finistère)
Postes et télégraphes. - Améliorations diverses.
Depuis le mois d'août dernier, un service télégraphique a été installé aux recettes postales de Moëlan.
30 avril 1891 (Le Finistère)
Classement en 1891, des chevaux, juments, etc., susceptibles d'être requis pour le service de l'armée.
Moëlan (place de l'église), 1er juin, 7 heures et 1 heure.
3 mai 1891 (L'Union Agricole et Maritime)
Quimperlé. - Procès-verbal a été dressé hier, contre la femme Le G..., de Moëlan, pour ivresse manifeste.
24 mai 1891 (L'Union Agricole et Maritime)
Tribunal correctionnel de Quimperlé.
Ont été condamnés pour :
Coups et blessures volontaires. - Quentel Jean Marie, âgé de 43 ans, marin pêcheur demeurant à Moëlan ; Le Touze Jean, 27 ans, domestique au même lieu, chacun à la peine de quinze jours d'emprisonnement.
12 juin 1891 (L'Union Agricole et Maritime)
Tribunal correctionnel de Quimperlé.
Ont été condamnés pour :
Chasse avec engins prohibé. - Le Naour François Etienne, âgé de 29 ans, domestique à Kervizien en Moëlan, est surpris dans un champ du village de Garzerin en Baye, le 6 mai dernier, surveillant cinq cages à trappes qu'il a lui-même placées pour prendre des oiseaux. A ce moment, le délinquant répond avec colère aux gendarmes qui lui déclarent procès-verbal : " Vous en voulez aux gars de Moëlan ". A l'audience du 26 ami, Le Naour comparaît devant le tribunal et feint d'être idiot. " Je n'ai pas chassé, je coupais du seigle j'oublie tout ; je ne me rapelle de rien ". Et l'inculpé ajoute à ces phrases sans suite une figure en rapport avec l'idiotisme dont il prétend être atteint.
L'affaire est renvoyée à une autre audience pour citer comme témoin le gendarme qui a verbalisé.
Le Naour revient donc aujourd'hui devant le tribunal où il est obligé d'entrer dans la voie des aveux quand il entend le gendarme affirmer qu'il chassait et qu'il n'est, lui Le Naour, nullement idiot.
" Je n'ai chassé que sur le conseil des autres pour en vendre ensuite le produit au pardon de Toulfoën. "
Le Naour essaie de nouveau de se rappeler de rien, mais il a tout dit, et le tribunal pour l'aider à guérir son idiotisme de circonstance lui inflige 6 jours de prison et 50 fr. d'amende.
16 juin 1891 (Le Finistère)
Les examens du certificat d'études ont eu lieu, à Pont-Aven, le 11 juin. 31 aspirants sur 52 et 15 aspirantes sur 18 ont été reçus. Ce sont :
Garçons.
Ecole de Moëlan. - Bourhis Guillaume ; Giles Jean ; Guégan Joseph ; Guyader François ; Lozachmeur Pierre ; Madic Louis ; Marzin Germain ; Le Tallec François.
Ecole de Saint-Pierre, en Moëlan. - Guillou Louis ; Haslé Pierre.
Ecole de Saint-Thamec, en Moëlan. - Delliou Julien ; Guilloré Joseph ; Madic Antoine.
Filles.
Ecole de Moëlan. - Capitaine Marie ; Le Doze Mélanie ; Quentel Thérèse ; Richard Joséphine ; Scaviner Joséphine ; Toilou Angélique.
1 juillet 1891 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Deux jeunes enfants, Quentel Arthur, âgé de 8 ans et Guillou Joseph, 11 ans, se baignaient jeudi dans l'anse de Merrien.
A un moment donné, Guillou prévint son camarade d'un danger en lui criant : " Attention ! il y a un trou ici. " A peine avait-il prononcé ces paroles que Quentel disparaissait.
Guillou alla aussitôt prévenir les gens du village voisin, mais malgré toutes les recherches immédiates, ce ne fut que vers 10 heures du soir qu'on découvrit le cadavre du malheureux Quentel.
4 août 1891 (Le Finistère)
Certificat d'étude pédagogique. - Examen 1890-1891.
La commission a dressé définitivement la liste des candidats jugés dignes du certificat d'aptitude pédagogique.
1° Instituteurs
[...] Boënnec Nicolas, à Moëlan.
11 août 1891 (Le Finistère)
Audierne, 9 août. La pêche de la sardine continue à donner de bons résultats, malgré le grand nombre d'équipages qui s'y adonnent. Vendredi et samedi, il y avait au moins 800 bateaux dans la baie, venus un peu de partout : de Belle-Ile, de Groix, de Moëlan, de Concarneau, du Guilvinec, de Douarnenez, etc . [...]
3 octobre 1891 (Le Finistère)
Concours de Pont-Aven
Le concours agricole de la Société d'agriculture de Quimperlé et des Comices de l'arrondissement a eu lieu, comme nous l'avons annoncé, le 28 septembre, à Pont-Aven.
Voici la liste des primes distribuées à ce concours :
Améliorations foncières
1° Bonne tenue des fermes.
1ère prime, une médaille de vermeil, offerte par M. le ministre de l'agriculture, et 100 fr., M. Le Page Rémi, fermier à Moëlan.
3° Prairies naturelles. Création, assainissement, drainage et irrigation.
2è prime, une médaille d'argent (P. M.) et 50 fr., M. Pensec, à Moëlan.
Prime spéciale, bons entretiens et soins donnés aux fumiers et aux prairies.
Prime unique. - Rappel de prime, M. Le Page Rémi, fermier à Moëlan.
Améliorations des races
Espèce bovine. Vaches laitières, race cornouailles. De 7 ans et au-dessous.
4e (ex-aequo), 20 fr. M. Pensec, à Moëlan.
Concours de labourage
3°, 20 fr., M. Le Corre, à Moëlan ; 4°, 15 fr., M. Couliou Jean Louis, à Moëlan.
Produits agricoles et horticoles.
3e, M. Le Doze Martial, à Moëlan.
Serviteurs ruraux.
4e, 20 fr., M. Capitaine Jean Louis, à Moëlan, 25 ans.
Prix créés.
Conan Alain, à Moëlan ; Elias Vincent, à Moëlan.
Servantes.
2e, 25 f., Mme Jeannet Marie, à Moëlan, 38 ans ; 5e, 15 fr., Mme Le Pennec Vincent, à Moëlan, 14 ans.
8 octobre 1891 (Le Finistère)
Moëlan. - Port de Merrien. - Les marins-pêcheurs de la commune de Moëlan ont demandé, par une pétition en date du 23 novembre 1890, la réparation et l'agrandissement du débarcadère du port de Merrien. Un avant-projet, montant à 5000 francs et donnant satisfaction à la demande des marins de Moëlan, a été adressé à l'Administration supérieure en mars 1891.
Cet avant-projet a été pris en considération par une décision ministérielle du 20 mai suivant qui a prescrit de le soumettre aux mêmes formalités que le précédent, après que les intéressés, la commune et le département auront pris à leur charge la moitié de la dépense.
L'instruction de cette affaire suit la même marche que la précédente.
9 octobre 1891 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Deux marins de Moëlan ont été enlevés de leur canot en face de Merrien par une lame sourde. Ils ont disparu. Le mousse a été sauvé par le Moalic, de Clohars, patron du yacht de M. de Beaumont.
13 octobre 1891 (Le Finistère)
La tempête. - Le 6, le Saint-Pierre (à quelques centaines de mètres de l'anse de Merrien), monté par trois marins, le patron Richard et les deux Lozachmeur père et fils, a été assailli par une lame furieuse ; il a coulé. Le fils Lozachmeur seul a été sauvé par deux riverains qui se sont portés à son secours dans un canot. Richard et Lozachmeur père ont été engloutis. Ce dernier laisse un veuve et cinq enfants. Richard était également marié et père de deux petits enfants.
13 octobre 1891 (L'Avenir de la Bretagne)
Moëlan. - Naufrage. - Le 6 courant, vers cinq heures du soir, le canot Saint-Pierre, du port de Merrien, se trouvait à environ 200 m de l'anse du même nom, ayant à son bord le patron Richard et deux marins, Lozachmeur père et fils. Une lame de fond remplit tout à coup le bateau et enleva Richard et Lozachmeur père. On pense que ces deux marins se sont noyés ; leurs cadavres n'ont pu être retrouvés. Le jeune Lozachmeur s'étant cramponné au bateau, a été sauvé par les sieurs Moalic et Andrieu, qui se sont jetés dans un canot pour porter secours au bateau naufragé.
Richard laisse une veuve et deux enfants en bas-âge, sans ressources. Lozachmeur laisse une veuve et cinq enfants de 11 à 19 ans ; ceux-ci sont fermiers et ont un peu d'aisance.
31 octobre 1891 (Le Finistère)
Police correctionelle. - Tribunal de Châteaulin. Audiance du 29 octobre 1891.
Ont été condamnés :
Duigou Jean Pierre, maçon, âgé de 42 ans, sans domicile fixe, à trois jours de prison, pour avoir détourné au préjudice du sieur Le Rest une vareuse que ce dernier lui avait prêtée. Duigou au lieu de s'en vêtir a préféré vendre cette vareuse à un aubergiste de Beuzec-Conq pour un verre d'eau-de-vie.
6 novembre 1891 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Le 30 octobre, la femme Drouglazet se rendait en voiture à Doëlan en compagnie de la nommée Cariou sa voisine, pour y acheter des sardines.
Elle avait placée la somme de 23 fr. 50 qu'elle destinait à cet achat dans une petite bourse renfermée dans un sac en toile grise ; le tout était ensemble dans un panier au fond du char-à-bancs.
En passant au bourg de Moëlan, le nommé Q... lui demanda une place pour sa femme. La femme Cariou s'empressa de lui rendre ce service et les trois femmes prirent place sur le même banc. L'homme continua à marcher derrière la voiture, la suivant de très près ; il a dû profiter d'un moment d'inattention pour fouiller dans le panier et y soustraire ainsi la somme, car en descendant de sa voiture près de Saint-Thamec, Madame Drouglazet s'est aperçue de la disparition de son argent.
Q... questionné au sujet de ce vol nie énergiquement en être l'auteur.
4 décembre 1891 (L'Union Agricole et Maritime)
Baye. - Etre pris en flagrant délit de vol et contester le fait est chose sino rare mais absolument renversante. Le nommé G... Jacques, charron à Tachen-Vraz en Moëlan, n'est pas de cet avis.
Cet individu, d'après la rumeur publique, a la spécialité des vols nocturnes, mais jusqu'à présent aucun fait n'avait été relevé contre lui.
Son dernier exploit a complètement justifié sa réputation. C'est ainsi que lundi matin, vers cinq heures, M. Postec, cultivateur à Garzerein en Baye, l'a surpris, dans son hangar, occupé à remplir un sac de pommes. Grande fut la stupéfaction de G... lorsqu'il s'est vu ainsi pincé. Cela ne l'a point empêché de prétendre que sa présence dans l'immeuble était toute naturelle : "il changeait, a-t-il dit, le foin de ses sabots." Postec ne s'est pas laissé convaincre et a fait constater par des témoins le délit commis par G...
8 décembre 1891 (L'Avenir de la Bretagne)
Moëlan. - Un cadavre d'un homme paraissant âgé d'une cinquantaine d'années a été trouvé nu dans une grotte de Kerhermen, sur la rive gauche de l'embouchure de la rivière de Bélon.
Ce cadavre en complète décomposition était sans pieds ; sa taille est de 1, 65 m.
On a également trouvé dans une anse voisine de cette grotte, un doigt de pied, un caleçon en drap bleu et un pantalon raccomodé avec de la toile bleue.
Le corps a été inhumé à Moëlan.
27 décembre 1891 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Refuser à boire, semble à la nommée Seller, veuve Joa, une insulte. Elle n'a jamais refusé et ne refusera jamais ! et malheureusement pour elle, car dimanche 20 décembre, elle a tellement accepté de petits verres qu'elle s'est trouvée... piquée, au point de ne savoir ce qu'elle faisait ... d'après son dire, bien entendu.
Elle assistait, dans la soirée, à un repas chez M. Tallec, à Kergoulouët, en compagnie de la nommée Kerforn, de Kermoal ; elle y avait apporté une bouteille d'eau-de-vie.
La veuve Joa, qui était ivre ainsi qu'on a déjà pu le deviner, voulut à toute force faire goûter de son nectar à sa compagnie ; celle-ci refusant la proposition, elle fut saisie par son tablier, qui n'offrant pas assez de résistance se déchira. Contente de sa prouesse, la veuve Joa rentra alors chez elle.
La femme Kerforn s'aperçut après son départ que cette ivrognesse ne s'était pas seulement contentée de déchirer son tablier. Une partie de l'argent contenu dans les poches de ce vêtement avait disparu. Elle soupçonna la veuve Joa de le lui avoir soustrait. Elle se rendit aussitôt chez elle avec son gendre et le nommé Lopin, mais lorsqu'ils arrivèrent dans sa maison ils la trouvèrent en chemise, couchée sur un banc-coffre, complètement ivre et incapable de rien entendre.
Sur la plainte de la femme Kerforn, procès-verbal a été dressé.