Les Moëlanais
Au fil des années
Moëlan au fil des jours
23 avril 1881 (Le Finistère)
Séance du 5 avril
Tanguy, Louis Marie, âgé de 35 ans, cultivateur à Moëlan, est accusé d'avoir commis le crime de faux en écriture authentique et publique :
1° en comparaissant ou se faisant représenter le 4 septembre 1878, devant le syndic des gens de mer de Doëlan, sous le nom de Pogam, et en prenant ce faux nom dans l'acte dressé par ledit syndic des gens de mer, pour constater son inscription sur la matricule de gens de mer ;
2 ° en comparaissant le 12 septembre 1878 devant le maire de la commune de Moëlan, sous le nom de Pogam Louis, et en prenant ce faux nom dans l'acte reçu par ledit maire pour constater sa volonté de se livrer à la navigation ;
3° en comparaissant ou en se faisant représenter le 19 juin 1879, devant le syndic des gens de mer de Doëlan, sous le nom de Tanguy Mathurin François, et en prenant ce faux nom dans l'acte dressé par ledit syndic pour constater son inscription sur la matricule des gens de mer.
Il est accusé, en outre, d'avoir, en 1878 et 1879, frauduleusement fait usage desdittes pièces fausses, sachant qu'elles étaient fausses.
Le verdict du jury étant négatif, Tanguy est acquitté.
15 juin 1881 (Le Finistère)
Vente par suite de licitation judiciaire entre majeurs et mineurs et en deux lots d'une propriété située au lieu de Brorimon, en la commune de MOELAN, canton de Pont-Aven, arrondissement de Quimperlé, département du Finistère.
L'adjudication aura lieu à la mairie de Moëlan, le dimanche 3 juillet 1881, à l'heure de midi.
On fait savoir à tous qu'il appartiendra qu'en exécution d'un jugement rendu par le Tribunal civil de première instance de Quimperlé, le 16 mars 1881, enregistré, et signifié à avoué qu'à parties ;
Il sera, aux requête, poursuite et diligence de Jean Le Goff, cultivateur, demeurant audit lieu de Brorimon, commune de Moëlan, agissant tant en nom privé que comme administrateur légal des biens de Marie-Louise Le Goff, fille mineure issue de son mariage avec Marie Catherine Bellégou, demandeur en licitation, ayant pour avoué Me Félix Lorans, avec élection de domicile en son étude, sise cours du Quai, à Quimperlé ;
En présence de : 1° Melaine Le Goff, marin-pêcheur, demeurant audit lieu de Brorimon ; 2° Marie Claire Le Goff, ménagère, et François Lopin, son mari, en privé nom et en autorité, marin-pêcheur, demeurant ensemble audit lieu de Brorimon ; 3° Marie Anne Le Goff, ménagère, et Corentin Le Goc, son mari en privé nom et en autorité, ferblantier, demeurant ensemble à Kerglien-Pontaquès, en ladite commune de Moëlan ; 4° Marie Françoise Le Goff et François Jaffrézic, son mari en privé nom et autorité, cultivateurs demeurant ensemble audit lieu de Brorimon, défendeurs en licitation, ayant pour avoué M. Pierre, avec élection de domicile en son étude, sise rue du Château, à Quimperlé ;
Procédé à la mairie de Moëlan, auxdits jour et heure, à l'adjudication, en deux lots, au plus offrant et dernier enchérisseur, d'une propriété dont la désignation suit :
Désignation :
Premier lot. (1 ha 72 a 27 c)
Une maison neuve, couverte en ardoises, construite sur les n° 67, 68, 69 et 71 du plan cadastral de la commune de Moëlan, section O ; une grange couverte en chaume, construite sur la même parcelle ; portion de terrain de la même parcelle ; les trois articles contenant 3 ares 60 centiares ; une maison et une crèche couvertes en chaume, contenant 40 centiares, et les parcelles de terre suivantes :
O-39, O-41, O-46, O-80, O-87, O-117, O-140, O-192, O-217, O-272, O-301, O-320, O-389, O-399, O-400, O-475, O-476, O-524.
Q-351, Q-785, Q-1058, Q-1079.
R-195, R-202, R-227, R-248, R-260, R-265, R279, R-280, R-286, R-382, R-387, R-424, R-448.
Deuxième lot. (1 ha 56 a 99c)
Une maison couverte en chaume, n° 87, section O, contenant 30 c ; une crèche, couverte en chaume, construite sur les n° 67, 68, 69, 71, section O, contenant avec une parcelle de terre des mêmes n° 9, 80 c :
O-41, O-71, O-117, O-131, O-142, O-247, O-301, O-402, O-403, O-408, O-474, O-499, O-587.
Q-156, Q-385, Q-718, Q-719.
R-227, R-248, R-260, R-279, R-280, R-348, R-357, R-362, R-482, R-501, R-502, R-528.
L'adjudication aura lieu sur les mises à prix suivantes :
Pour le premier lot à la somme de cinq mille francs, ci : 5000 fr.
Le deuxième lot à la somme de trois mille francs, ci : 3000 fr.
23 septembre 1881 (Le Phare de Bretagne)
Procession aller et retour
Il résulte de renseignements qui nous sont communiqués, que jeudi, 8 septembre, à Moëlan, 35 marins dont trois quartiers-maîtres revêtus de leurs effets militaires auraient assisté à la procession du bourg de Moëlan à la chapelle de Lanriot (aller et retour). Deux de ces marins étaient nous dit-on, armés du sabre dégainé ; les deux armes appartenant à la commune de Moëlan. On ajoute que lesdits marins, en congé définitif à Moëlan, appartiennent à la division de Lorient.
M. le Maire de Moëlan aurait déclaré que M. le curé de la dite commune avait obtenu de M. le vice-amiral, préfet maritime à Lorient, l'autorisation pour ces marins de se mettre en tenue militaire pour assiter à la procession de Notre-Dame de Lanriot.
Pareille chose a eu lieu les années précédentes nous dit-on en terminant. C'est l'usage dans la localité.
Devons nous dire singulière localité, ou singulier usage ?
30 septembre 1881 (Le Phare de Bretagne)
On s'est ému, paraît-il, à la Préfecture maritime de Lorient, d'un article paru dans Le Phare du 23 septembre, sous ce titre : Procession aller et retour. La scène, - nos lecteurs se la rappellent sans doute - était à Moëlan, où 35 marins, dont 3 quartiers-maîtres, revêtus de leurs effets militaires auraient, d'après un rapport qui nous a été communiqué et dont nous ne pouvions mettre en doute l'authenticité, assisté à une procession à la chapelle de Lanriot. Deux d'entre aux auraient assisté à la procession, sabre de la commune au poing.M. le maire de Moëlan aurait déclaré que M. le curé de cette commune avait obtenu de M. le vice-amiral préfet maritime de Lorient l'autorisation, pour les marins en question, d'assister en tenue à la procession de Notre-Dame de Lanriot.
Voilà les faits tels que nous les avons donnés d'après la communication qui avait été faite.
Or, il nous revient que M. le vice-amiral se défend d'avoir jamais donné autorisation semblable. Nous ne demanderions pas mieux que de nous laisser convaincre. Mais comment expliquer que des marins placés sous l'autorité du vice-amiral, aient pu agir en cette circonstance de leur propre mouvement ? Il aurait fallu pour cela ou qu'ils fussent bien assurés de l'impunité, ou qu'ils se crûssent à l'abri de tout désaveu. Mais si M. le vice-amiral n'a pas donné d'autorisation, que devient l'allégation du curé de Moëlan ? Quelqu'un aurait donc menti ? Le curé : est-ce bien admissible ? En tout cas on se trouverait entre deux allégations contraires. Qui a tord, qui a raison ? Jusqu'à plus ample informé, nous persistons à penser que le rapport a dit vrai. En ce qui nous confirme dans cette opinion, c'est que les marins de la procession n'ont nullement été inquiétés, que nous sachions.
A Riec, des soldats ont assisté en uniforme à une procession. Comme deux des marins de la procession de Moëlan, ils étaient porteurs d'armes autres que les leurs : les premiers avaient des sabres empruntés à la commune ; ceux de Riec étaient porteurs de fusils de chasse. Il y avait donc, sauf la différence d'armes, analogie complète dans les deux cas. Or, le général a infligé aux militaires de Riec, relevant de son autorité, 45 jours de prison pour avoir assisté en uniforme à la procession.
Peut-il, doit-il y avoir des exceptions de pénalité pour des cas identiques ? Si ceux-là ont été punis de leur incartade, pourquoi ceux-ci ne l'ont-ils pas été ? De semblables manifestations ne sont-elles pas également contraires à l'esprit du gouvernement ? Dès lors pourquoi la répression d'un côté, la tolérance de l'autre ? Telle est la question qui se pose, et dont nous attendons la solution de qui de droit.
8 octobre 1881 (Le Finistère)
Moëlan. - Encore les armes à feu. Un jeune homme de 17 ans, Le Naour Corentin, cultivateur à Kerascoët, en Moëlan, a été trouvé mort dans une lande, dimanche matin. Près de lui était un fusil dont il avait reçu la charge dans la poitrine.
On pense que le Naour avait caché son arme dans la lande, qu'il l'a saisi par le canon et qu'une branche, en touchant la détente, a déterminé l'accident.
7 novembre 1881 (Le Phare de Bretagne)
Moëlan. - Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, le feu a pris accidentellement et sans qu'on ait pu se rendre compte de que façon. Cet incendie s'est déclaré, dans une maison du village de Kermenguy, appartenant à M. Bourhis Joseph Marie, de Kerguiménec, et habitée par Pierre Marie Scavener, journalier, et la femme Marie Catherine Grévellec.
Tout a été brûlé sans qu'aucun secours ait pu être apporté ; le jeune enfant des époux Scavener, qui dormait dans son berceau près près du lit de ses parents, a pu être heureusement sauvé par son père.
Les pertes s'élèvent à environ 1680 fr., dont partie était assurée à la Compagnie la Providence.
12 novembre 1881 (Le Phare de Bretagne)
Moëlan. - Enfin, le jeune Tressard, âgé de 12 ans, comparaissait pour vol de 250 francs, commis par lui chez M. Pierre Orvoen, de Braspart, en Moëlan son patron. Il a été rendu à son père comme ayant agi sans discernement.
Nous relèverons dans cette affaire la verte mercuriale infligée au maire de Moëlan pour s'être substitué à la justice. M. le procureur de la République lui a rappelé, en termes très vifs, que s'il avait un chef hiérarchique en la personne du sous-préfet dans les affaires administratives, il ne devait pas oublier que dans les affaires de police municipale, il en avait également un en la personne du procureur de la République.
4 décembre 1881 (Le Phare de Bretagne)
Moëlan. - Ecole de Brigneau. Nos lecteurs apprendront avec plaisir que M. le sous-Préfet vient de contresigner un mandat de 11 mille et quelques cents francs, pour l'acquisition de bâtiments situés à Brigneau, et leur appropriation à une maison d'école. C'est la première exécution du décret accordant près de 300 mille francs pour la construction des écoles de hameau de l'arrondissement de Quimperlé.
Tout en nous félicitant de ce premier pas fait en vue de la profusion de l'instruction dans notre arrondissement, nous ne pouvons cependant passer sous silence les appréhensions que de nombreuses familles nous ont manisfestées au sujet de l'emplacement qui a été choisi pour cette école, l'une des trois de la commune de Moëlan. Les parents verront avec peine leurs enfants dans l'obligation de traverser si souvent la rivière et beaucoup préfèreront les faire aller à l'école de Kergroës, bien qu'lle soit plus éloignée. Nous aurions préféré, et beaucoup avec nous, voir l'école s'établir dans la lande de Kerjégu ou au village de Poulvès. La situation était beaucoup plus centrale et convenait en tous points, d'une manière plus complète, aux intérêts des villages appelés à jouir de ce nouvel établissement. Nous croyons qu'il y a eu un peu de précipitation et surtout d'engouement dans ce choix.