Les Moëlanais
Au fil des années
Moëlan au fil des jours
9 avril 1884 (Le Finistère)
2e affaire. - Fouesnant, Noël, âgé de 17 ans, domestique de ferme, né et demeurant à Moëlan, est accusé de deux vols domestiques.
Fouesnant, Noël, âgé de 17 ans, entrait, au mois d'octobre 1882, comme aide-cultivateur, au service de Louis Le Maout, cultivateur, demeurant à Moëlan. Ce dernier tient avec son exploitation un moulin distant de 200 mètres environ de sa ferme.
Le 29 janvier 1884, profitant de l'absence de son maître et de Pennec, le garçon meunier, l'accusé pénètre dans le moulin et à l'aide d'une herminette fracture une armoire et un buffet, d'où il enlève, pour se l'approprier, une petite somme d'argent, divers objets d'habillements et menus objets appartenant tant à Pennec qu'à son maître.
L'accusé a fait des aveux complets. Bien que Fouesnant n'ait pas subi de condamnations, ses antécédents sont mauvais au point de vue de la probité. Au mois d'octobre 1882, il avait commis un vol de 20 francs au préjudice du nommé Le Corre, facteur rural à Moëlan, et ne les avait restitués que sur la menace de poursuites judiciaires.
Reconnu coupable avec admission de circonstances atténuantes, Noël Fouesnant a été condamné à la peine de deux années d'emprisonnement et par corps aux frais.
19 avril 1884 (L'Union Monarchique du Finistère)
Nous avons, à la date de mercredi dernier, fait partager à nos lecteur notre impression sur la cérémonie officielle de l'inauguration du chemin de fer de Pont-l'Abbé. Mais nous avons négligé de parler en détail des personnages qui ont tenu un rôle dans cette petite comédie électorale. Nous recevons, à ce sujet, une très piquante lettre de l'un de nos abonnés qui comble notre lacune avec un rare bonheur de bonhomie ironique.
[...] Voici une vieille connaissance, M. Guillaume le Déliou, Guillaumic, comme on l'appelait il y a 30 et des années, lorsqu'il était petit domestique chez mon vieil ami Barbe, notaire de Moëlan. Il a marché depuis, il ne reconnait plus les anciens. En 1870, il a hésité lui aussi sur le chemin politique à prendre. Pendant un moment il était pour le démocrate Paisant, puis il est venu au royaliste de Pascal, et enfin a fini par prendre voie à côté de M. Arnoult. En tournant avec lui il est aujourd'hui conseiller municipal et d'arrondissement, mais ce n'est pas fini, c'est un malin, il pince dans ce moment la taille de Marianne sans oublier de courtiser autre chose. C'est toujours la même figure, je retrouve sous la barbe grisonnante et les moustaches crochues le même tient pâle, bilieux, les mêmes yeux d'un vert insaisissable, c'est le même geste, lent, souple, caressant, allongé, qu'il avait lorsqu'il nous chippait nos billes, près de la vieille église de Moëlan. J'aperçois un ruban à sa boutonnière ! Qu'est-ce ? Je le demande à un voisin qui me répond aimablement que c'est la décoration des rosières ! Elle me laisse rêveur cette décoration... après tout, pourquoi pas ! [...]
25 juin 1884 (Le Finistère)
On nous fait connaître le résultat des examens du certificat d'études, dans la ville de Quimperlé.
Ecole communale des garçons : [...]
Coroller Jean Marie, de Moëlan.
Doze Pierre, de Moëlan.
30 juillet 1884 (L'Union Monarchique du Finistère)
Quimper. - Ainsi que nous l'avions annoncé, hier matin a eu lieu la distribution des prix aux élèves du pensionnat Sainte-Marie tenu par les Frères des Ecoles chrétiennes. [...] Nous mentionnons seulement les prix d'honneur du Cours d'agriculture professé par M. Olive et d'où sont sortis tant de bons cultivateurs. Ces prix, qui ont été donnés à la suite d'un concours public entre les élèves de 3e années sont les suivants :
6e Prix. - Une charrue n° 6 à Joseph Beuze, de Moëlan.
29 août 1884 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Mort accidentelle causée par l'ivresse. - Samedi vingt-trois août, les époux Bourhis Guillaume, de Kersécol, en Moëlan, étaient allés au bourg vendre du poisson. Tout deux, paraît-il, avaient fait de nombreuses libations ; et c'est en titubant fortement qu'ils essayaient de regagner leur domicile, lorsque tout d'un coup, arrivés au lieu dit Pont-di-Guermeur, Bourhis, âgé de soixante-sept ans, tomba dans une douve profonde de un mètre cinquante centimètres, il en fut retiré un moment après, mais il avait cessé de vivre ; le Dieu des ivrognes fut favorable à la femme Bourhis seule. On attribut cette mort à un excès d'ivresse.
10 septembre 1884 (Le Finistère)
Par arrêté de M. le préfet, en date du 29 août et 2 septembre, ont été :
Instituteur : Chartanal, adjoint à Saint-Thamec, en Moëlan.
19 septembre 1884 (L'Union Agricole du Finistère)
Liste des prix du concours agricole de Scaër
Produits agricoles et horticoles
11e . Prime. - 5 fr. M. Guillet Louis, de Moëlan.
27 septembre 1884 (Le Finistère)
Concours de Scaër
Espèce porcine : 2e, 25 fr. M. Pensec Jean, de Moëlan.
11 octobre 1884 (Le Finistère)
Sur les 18 écoles auxquelles a été destiné, dans l'arrondissement de Quimperlé, une crédit de 500 000 fr. , 14 sont ouvertes, les quatres autres s'ouvriront d'ici au 1er novembre. Ce sont toutes des écoles mixtes.
Les 14 premières ont été créées :
A Saint-Pierre et à Saint-Thamec en Moëlan.
Les quatres autres écoles vont s'ouvrier :
A Brigneau, en Moëlan.
15 octobre 1884 (Le Finistère)
9e affaire. - La nommée Capitaine Marie Anne, âgée de 24 ans, couturière, demeurant à Moëlan.
Est accusée d'avoir, le 22 juillet 1884, à Moëlan, volontairement donné la mort à son enfant, nouveau-né.
Marie Anne Capitaine, âgée de 24 ans, habite avec sa mère au village de Kerhérou, en Moëlan.
Depuis plusieurs mois, ses voisins avaient remarqué qu'elle était enceinte, bien qu'elle eût toujours nié et dissimulé sa grossesse.
Le 22 juillet dernier, vers 1 h. 1/2, travaillant avec les époux Tallec dans un champ, à la pointe de Kersolf, en Moëlan, elle se plaignit d'une indisposition et leur déclara qu'elle allait rentrer.
La femme Tallec, pensant qu'elle allait accoucher, lui proposa de l'accompagner ; l'accusée repoussa ses offres, descendit dans l'anse de Kersolf, qu'elle ne fit que traverser, et se dirigea vers son village en suivant des chemins détournés.
Les jours suivants, on remarqua un changement sensible dans sa taille ; la rumeur publique l'accusa d'avoir fait disparaitre son enfant, et la justice, informée, se transporta, le 28 juillet, sur les lieux.
L'accusée prétendit d'abord qu'elle était accouchée dans l'anse de Kersolf, mais que son enfant était né avant terme, elle l'avait laissé sur le sable, d'où il avait dû être emporté par les flots et broyé contre les rochers.
Le 2 août, la femme Bondé découvrit par hasard, enfoui dans une prairie, à 500 mètres environ du village de Kerhérou, le cadavre d'un enfant nouveau-né, du sexe féminin. La fille Capitaine reconnut que c'était celui de l'enfant dont elle était accouchée.
L'examen du cadavre et l'autopsie permirent de constater que l'enfant était né vivant et viable, et avait respiré ; le cadavre présentait à la nuque et au front deux énormes ecchymoses, produites par un coup ou une pression violente et une luxation des vertèbres cervicales, lésions qui avaient dû déterminer une mort instantanée.
Devant ces constatations, l'accusée se décida à faire des aveux ; elle déclara que, le 22 juillet, elle était accouchée dans cette prairie, que son enfant avait crié, et qu'après l'avoir baptisé elle lui avait écrasé le crâne en le pressant à la nuque avec son sabot ; elle avait ensuite creusé la terre à l'aide de sa faucille et y avait enfoui e petit cadavre.
Elle reconnait, en outre, qu'elle n'avait fait aucun préparatif pour recevoir son enfant.
Reconnue coupable avec admission de circonstances atténuantes, Marie Anne Capitaine a été condamnée à la peine de cinq années de travaux forcés, sans surveillance, et par corps aux fais de procédure.
29 octobre 1884 (L'Union Monarchique du Finistère)
Mutations dans le clergé du diocèse :
M. l'abbé Simon, vicaire de Moëlan, est nommé recteur de Gourlizon.
5 novembre 1884 (L'Union Monarchique du Finistère)
Mutations dans le clergé du diocèse :
M. l'abbé Riouallan, vicaire à Goulien, est nommé vicaire à Moëlan.
12 novembre 1884 (Le Finistère)
Vente sur conversion de saisie immobilière au lieu de Pen-ar-c'hoat, en Moëlan par le ministère de Me Barbe, notaire le mardi 9 décembre 1884 à l'heure de midi.
Premier lot.
Une petite propriété rurale, fonds et droits réunis, située au lieu de Pen-ar-c'hoat, en la commune de Moëlan, et désignée comme suit au procès verbal de saisie :
Article 1er. - Une maison couverte en chaume, bâtie en moëlons, ouvrant du couchant sur la cour commune, et donnant du levant sur un courtil appartenant à la saisie, ledit article porté au plan cadastral, sous le numéro 1086, section K.
Art 2. - Dépendances de ladite maison, au couchant et longeant cet article sur une largeur de trois mètres environ et pouvant avoir une superficie de trente centiares environ, inscrit au plan sous le n° 1103 p, section K.
Art 3. - Un courtil dit Liors-an-ty, d'une contenance de deux ares vingt centiares environ, donnant du levant sur courtil à Marie Quentel, et du couchant sur courtil à Jean Scaviner ; une portion de cet article est encore sous taillis, inscrit au plan sous le n° 1091, section K.
Art 4. - Une pièce de terre labourable, dite Tal-an-dachen-vras, ou Grouïnizec, d'une contenance de quinze ares environ, donnant du levant sur terre à François Guillou, de Stanquidan, et du nord sur terre labourable à Vincent Quentel, et portant le n° 1009, section K.
Art 7. - Une pièce de lande dite Lande-tal-ar-groas, d'une contenance environ six ares, donnant du couchant à terre de Sylvestre Le Doze et du midi à Charles Péron, n° 592, section K.
Entrée en jouissance immédiate.
Mise à prix fixée par le Tribunal : Quatre cents francs.
Deuxième lot.
Trois parcelles de terre à domaine congéable, situées au lieu de Pen-ar-c'hoat, en la commune de Moëlan, et désignées comme suit au procès-verbal de saisie.
Art 5. - Ar-goz-forn ou Bescour-ar-guer-d'alaé, terre sous rente à Mademoiselle Loyant, de Quimperlé, d'une contenance de trois ares cinquante centiares environ, levant du midi à terre à Jean Scaviner de Guiryvras, et du nord à Yves Le Mestric, de Pen-ar-c'hoat, n° 1051, section K.
Art 6. - Ar-breuz (treuz ?) dit Liors-poussin, sous culture, sous rente à M. de la Villemarqué, d'une contenance environ 6 ares, donnant du levant sur terre de Charles Péron, de Saint-Cado, et du couchant sur celle de Pierre Richard, de Pen-ar-c'hoat, n° 676, section F.
Art 8. - Une parcelle de terre sous labour (Parc-ar-Guinis-Du ?) et sous rente au même que le précédent article, d'une contenance environ de trois ares, tenant du levant à terre à François Guillou, et du couchant à celle à Marie Matheline, de Kervéligen.
Entrée en jouissance immédiate.
Mise à prix fixée par le Tribunal : Cents francs.
Les immeubles ci-dessus désignés sont profités par la veuve Fouesnant, partie saisie, et sont imposés au rôle des contributions foncières de la commune de Moëlan, ainsi que le constate la copie de la matrice cadastrale dont la teneur suit : [...]
La présente vente est poursuivie en exécution de jugement rendu par le Tribunal civil de Quimperlé, le 20 août 1884, après saisie réelle des biens sus-désignés, suivant procès-verbal des 26 et 28 avril 1884, du ministère de Trouboul, huissier à Pont-aven, enregistré et transcrit avec l'exploit de dénonciation au bureau des hypothèques de Quimperlé, le 14 mai 1884, n° 10 et 11 ; ledit jugement enregistré et mentionné en marge de la transcription de la saisie ;
Entre : Le sieur Jean Marie Toual, époux de Marie Barillec, propriétaire à Kerdavid, en la commune de Névez, créancier saisissant et poursuivant, ayant pour avoué près le Tribunal civil de Quimperlé, Me Piédoye, demeurant Grand'rue, à Quimperlé ;
Et : Dame Marguerite Kerforn, veuve de Joseph Fouesnant, cultivatrice à Pen-ar-c'hoat, en Moëlan, débitrice et partie saisie, ayant pour avoué près le Tribunal civil de Quimperlé, Me Charuel, demeurant route de Quimper à Quimperlé.
L'adjudication desdits immeubles aura lieu au village de pen-ar-c'hoat, en la commune de Moëlan, par le ministère de Me Barbe, notaire, le mardi 9 décembre 1884, en deux lots et sur les mises à prix de quatre cents francs pour le premier lot et de cent francs pour le deuxième lot, et aux clauses et conditions du cahier des charges déposé en l'étude de Me Barbe, notaire à Moëlan, où toute personne peut en prendre connaissance.
17 décembre 1884 (Le Finistère)
Par arrêté des 5 et 8 décembre 1884, M. le Préfet, sur la proposition de M. l'inspecteur d'académie, a nommé ou agréé :
1° Instituteur public à :
Brigneau (en Moëlan), M. Le Garrec Guillaume.
Voici la liste des jurés titulaires et supplémentaires pour la session du 1er trimestre 1885 [...]
Le Porz Pierre Marie, propriétaire cultivateur à Moëlan.
20 décembre 1884 (Le Finistère)
Vente sur conversion de saisie immobilière au lieu de Pen-ar-c'hoat, en Moëlan par le ministère de Me Barbe, notaire le mardi 9 décembre 1884 à l'heure de midi. [...]
L'adjudication du premier lot de l'enchère a eu lieu le 9 décembre 1884, par le ministère de Me Barbe, notaire à Moëlan, sur la mise à prix de 400 francs. L'immeuble composant le premier lot a été adjugé au sieur Pascal Kermagoret, époux de Marie Josèphe Yhuel, cultivateur, à Kergleren-Chef-du-bois, en la commune de Moëlan, pour la somme de quatre cent dix francs, outre les charges et les frais de vente, portant pour les deux lots à 523 fr. 73.
Suivant acte passé au greffe du Tribunal civil de Quimperlé, le 16 décembre 1884, enregistré, Me Piton, avoué audit Tribunal, mandataire de M. Jules Perreau, notaire à la résidence de Pont-Aven, y demeurant et domicilié, a déclaré vouloir faire la surenchère du sixième autorisée par la loi, et se constituer pour son mandant, avec élection de domicile en son étude, sise à Qumperlé, rue du Château.
En conséquence, l'adjudication définitive par suite de surenchère, de l'immeuble ci-dessus désigné, composant le premier lot de l'enchère, aura lieu à l'audience des criées du Tribunal civil de Quimperlé, au Palais de justice, place Nationale, le mercredi 7 janvier 1885, à onze heures du matin, sur la nouvelle mise à prix de cinq cent soixante-dix francs, à la charge au nouvel adjudicataire de rembourser les frais et loyaux coûts de la première adjudication, de payer les frais de vente et de surenchère, et d"exécuter les conditions du cahier des charges déposé aux greffes du Tribunal pour servir de minute d'enchère.
Rédigé par l'avoué soussigné. Quimperlé, le 19 décembre 1884. P. Piton.
27 décembre 1884 (Le Finistère)
Les élections sénatoriales dans le Finistère.
Nous continuons à publier la liste des délégués et des suppléants élus dimanche dans les communes du département.
Moëlan (9 dél.) - MM. de Beaumont René ; Pendélliou ; Le Scoazec Louis Antoine ; Le Pors ; Le Courant ; Mestric ; Philippon ; Capitaine ; Guillet.
(2 supp.) - MM. Guéguen ; Garrec.