Les Moëlanais
Au fil des années
Moëlan au fil des jours
13 janvier 1899 (Le Courrier du Finistère)
Moëlan. - Réélection du maire.- M. de Beaumont a été élu, dimanche dernier, maire de la commune de Moëlan.
M. le comte de Beaumont a été élu par 19 voix sur 20 votants.
29 janvier 1899 (L'Union Agricole et Maritime)
Pont-Aven. - Tirage au sort. - Jeudi a eu lieu à Pont-Aven le tirage au sort des jeunes gens de ce canton, qui étaient au nombre de 139 répartis comme suit : Moëlan 55, Névez 27, Nizon 13, Pont-Aven 15, Riec-sur-Bélon 29.
Moëlan. - Audren J.-M. 125, Bollou L.-J.-E 77, Bollou R.-G. 7, Le Bloa F.-M. 114, Le Bourhis 133, Boutet P.-M. 102, Briand J.-L. 21, Caëric J.-M 90, Charles J.-M. 37, Conan F.-M. 51, Corn F.-L. 2, Costaouëc B. 100, Coatsaliou J.-M 11, Le Doze J.-M. 79, Le Doze N.-M. 65, Fauglas J.-L.-A. 44, Favennec B. 12, Favennec J.-M. 8, Favennec R.-M. 124, Flatrès E.-M. 92, Le Gac P.-M. 49, Garrec F.-L. 86, Le Garrec L.-J.-M 83, Guégan J.-P.-L 107, Guillet X.-E.-L.-M. 18, Guilloré J.-M. 39, Guilloré J.-M. 85, Guillou J.-M. 96, Guyomar J.-M. 61, Guyomar R.-J-M. 55, Huellic M. 115, Jacob L.-P.-M. 126, Jaffrézou Y. 73, Le Joa J.-M.-S. 103, Kermalat L.-A. 84, Kerouriou A. 105, Loarer L.-P. 66, Lollichon J.-M. 113, Madic L.-M. 69, Le Maout J.-M. 88, Morvan F.-M. 41, Nanquetil L.-P.-M. 106, Noën J.-M. 89, Pendéliau J.-M. 19, Péron B.-P. 95, Philippon J.-F.-M.-b. 13, Pocher J.-M.-P 52, Raoul J. 112, Rioual L.-M;-V. 35, Robet J.-F.-M. 6, Le Roy J.-M. 117, Simon F.-M. 70, Tanguy J.-M. 31, Tanguy J.-M. 131, Le Torrec F.-M. 10.
15 février 1899 (L'Union Agricole et Maritime)
Vente par autorité de justice après faillite le mercredi 8 mars 1899 d'une propriété connue sous le nom de Kerfany ayant servi d'orphelinat. [...]
12 février 1899 (L'Union Agricole et Maritime)
Bélon. - Descente de justice. - Jeudi 9 courant, vers 4 h. 1/2 du soir, la nommée Marie Jeanne Lozachmeur, veuve Le Bourhis, âgée de 84 ans, habitant chez son fils, marin-pêcheur à Bélon en Moëlan, était trouvée mourante par la dame veuve Raoul qui, ne l'ayant pas vue dans la journée, avait le pressentiment de quelque malheur. Aidée par le sieur Le Bourhis Pierre, ostréiculteur à Bélon, elle transporta dans son lit la moribonde qui expirait quelques minutes après.
Comme quelques instants auparavant la veuve Le Bourhis s'éteint plaint d'avoir été frappée violemment à coups de pied, par sa bru, au sieur Le Bourhis Pierre, celui-ci écrivit au maire de Moëlan une lettre par laquelle il faisait connaître que le décès pouvait bien être la conséquence ds coups qu'elle avait reçus.
M. Orvoën, adjoint-maire, en rendit compte au juge de paix de Pont-Aven qui se transporta sur les lieux, se livra à une enquête qui révéla effectivement que la pauvre femme avait été frappée par sa belle-fille la veille.
Ce jour-là, le fils de la défunte et sa femme étaient partis à une noce au bourg de Moëlan, vers 8 heures de Moëlan, laissant la pauvre vieille sans nourriture. Quand ils rentrèrent vers 8 h. 1/4 du soir, ils trouvèrent celle-ci morte.
Dans la contrée on disait que la veuve Le Bourhis était fréquemment maltraitée par sa belle-fille.
Samedi, la justice se transportait sur les lieux, où M. le Juge d'instruction de Quimperlé procédait à une enquête sérieuse.
Mais l'autopsie à laquelle s'est livrée le docteur Le Stunf n'a pu établir que le décès pouvait être la conséquence de violences.
Dans ces conditions, la femme Le Bourhis a été laissée en liberté.
Nous ferons connaître le résultat de l'enquête qui se poursuit.
24 février 1899 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Les recherches sur les causes de la mort de la nommée Marie Jeanne Lozachmeur, veuve Bourhis, décédée à Bélon en Moëlan, le 9 février courant, chez son fils et sa belle-fille avec lesquels elle habitait, n'ayant révélé de présomptions suffisantes de crime, l'affaire a été classée à la suite d'une ordonnace de non-lieu.
Moëlan. - Névenic Marie Magdeleine, femme Le Roy, âgée de 48 ans, demeurant à Blorimond en Moëlan, est inculpée d'avoir volé des poules à sa voisine la femme Le Touze. Sa réputation est détestable. Elle vit séparée de son mari. Elle a déjà subi une condamnation pour vol. Ces vols lui ont valu 15 jours d'emprisonnement.
14 avril 1899 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Richard Jean Marie, âgé de 37 ans, cultivateur, demeurant à Kersécol en Moëlan, a volé de la paille à plusieurs reprises sur un tas appartenant au sieur Sellin Louis, son voisin. Richard commettait ces vols pendant la nuit. Le Tribunal l'a condamné à 15 d'emprisonnement et à 25 fr. d'amende et a fait application de la loi Bérenger, mais pour l'emprisonnement seulement.
29 avril 1899 (Le Finistère)
Etude de Me Le Diberder, avoué-licencié, cours des Quais, Quimperlé, successeur de Me Charuel.
Vente par suite de faillite et sur surenchère du sixième le mercredi 10 mai 1899 à 11 h. 1/2 du matin
A l'audience des criées du tribunal civil de première instance de Quimperlé, séant au palais de justice, sis place nationale, à Quimperlé.
D'une propriété ayant servi d'orphelinat, connue sous le nom de Kerfani, située à l'embouchure de la rivière Le Bélon, aux issues du village de Clerc'h-Burtul, commune de Moëlan, canton de Pont-Aven, arrondissement de Quimperlé (Finistère).
Dépendant de la faillite de M. Stanislas Jean Marie Rosenberg, fabricant de couronnes mortuaires et de produits comestibles, domicilié à Paris, rue Singer, n° 14, ayant bureau, même ville, avenue de l'Opéra, n° 32, et demeure à la Malmaison, commune de Rueil (Seine-et-Oise).
L'adjudication aura lieu à l'audience des criées du Tribunal civil de Quimperlé, au Palais de Justice, sis place Nationale, à Quimperlé, le mercredi 10 mai 1899, à onze heures et demie du matin, au plus offrant et dernier enchérisseur, aux points, clauses et conditions du cahier des charges, déposé au greffe du Tribunal civil de Quimperlé, où toute personne peut en prendre communication, en un seul lot, sur la mise à prix de dix-huit mille deux cents francs, sauf à parfaire, s'il y a lieu, frais et charges des premières adjudications de la surenchère et des suites outre.
Nota. - L'adjudicataire sera tenu de prendre à prix d'estimation par experts les meubles et objets mobiliers consistant principalement en linge, literie, vaisselle, meuble de salon, piano, etc. , qui se trouvent dans la propriété et servaient à son exploitation.
6 mai 1899 (Le Courrier du Finistère)
Classement des chevaux et voitures
Moëlan, 7 juin, 7 h. et 1 h., et 8 juin, 7 h., place de l'église.
17 mai 1899 (L'Union Agricole et Maritime)
Quimper. - M. Pierre Orvoën, cultivateur à Kerabas en la commune de Moëlan, a perdu, sur la route de Rosporden, un cheval de 3 ans, bai foncé, valant 400 francs. Il revenait de la foire de Saint-Gildas où il l'avait acheté.
24 mai 1899 (Le Finistère)
Nous donnons ci-après la liste des délégués cantonnaux de l'arrondissement de Quimperlé :
Canton de Pont-Aven
Barbe, notaire à Moëlan ; Fauglas, propriétaire à Moëlan ; Guilcher, menuisier à Moëlan.
17 juin 1899 (L'Avenir du Morbihan)
Tribunal correctionnel. Audience du 9 juin.
Mendicité. - Le Gac Joseph, âgé de 38 ans, chanteur ambulant, né à Moëlan (Finistère), sans domicile fixe, est condamné pour mendicité avec menaces et introduction dans une maison, à la peine de six jours de prison.
Ce fait se passait à Ste-Anne d'Auray, à 11 h. 1/4 du matin, le 5 juin, chez M. Gahinet Joseph, facteur local de ce lieu.
24 juin 1899 (Le Courrier du Finistère)
Moëlan. - Argent perdu. - Un cultivateur de Moëlan a perdu, le 17 juin, vers 4 heures du soir, entre le champ de foire du Menez-Hom et le bourg de Plomodiern, une somme de 320 francs composée d'un billet de 100 francs, 9 pièces de 20 francs et 4 pièce de 10 francs en or, renfermées dans une petite bourse de coton bleu.
Une bonne récompense est promise à celui qui rapporterait cette somme à son propriétaire. Ecrire à nos bureaux ou à M. le maire de Moëlan, par Riec.
5 juillet 1899 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - M. le Maire de Moëlan nous prie d'insérer la lettre suivante qu'il a adressé à M. le Sous-Préfet :
Monsieur le Sous-Préfet,
J'ai l'honneur de vous accuser réception de votre lettre, du 27 courant, me priant de faire publier et d'afficher, dans ma commune, un arrêté de M. le Préfet du Finistère, daté du même jour, concernant l'affichage de tous placards dirigés contre les pouvoirs publics, ce qui sera fait.
Je viens vous annoncer à cette occasion que je suis décidé, en tant que particulier, a faire poursuivre les personnes qui ont à plusieurs reprises enlevé ou détruit un ou plusieurs poteaux m'appartenant, supportant des affiches mises légalement, sur un terrain particulier m'appartenant, affiches qui ne contenaient que l'expression de la vérité et relataient un fait officiel. Les dits actes se sont passés avant le 27 juin, date de l'arrêté de M. le Préfet, et je ne crois pas que la loi réglementant l'affichage ait encore subi des modifications. Je vous préviens que, fort de mon droit, je donnerai connaissance au public de la présente lettre.
Veuillez aggréer, Monsieur le Préfet, l'assurance de ma considération la plus distinguée.
Comte de Beaumont, Maire de Moëlan
16 juillet 1899 (L'Union Agricole et Maritime)
Quimperlé. - Par arrêté préfectoral en date du 13 courant, MM. [...] Orvoën, adjoint-maire de Moëlan, sont désignés pour représenter les personnes illettrées dans la passation des actes administratifs relatifs à l'acquisition des terrains nécessaires à l'établissement de la ligne de Quimperlé à Pont-Aven.
21 juillet 1899 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Le nommé Lozachmeur Yves, âgé de 37 ans, cultivateur, demeurant à Kervignac en la commune de Moëlan, est poursuivi pour des violences graves qu'il a exercé sur la personne d'un nommé Le Roux François, facteur rural à Moëlan, et dont la femme tient un débit dans cette commune.
Le 24 avril dernier, des consommateurs au nombre desquels se trouvait Lozachmeur discutaient ensemble dans le débit Le Roux. Ce dernier fit observer à Lozachmeur qui faisait force tapage qu'il le mettrait à la porte s'il continuait ; et il dut, en effet, le prendre par les effets et le pousser vers la porte. Mais Lozachmeur saisit le facteur, lui donna un croc-en-jambe qui le fit tomber à terre ; dans sa chute il eut la jambe gauche brisée. Des témoins ont même déclaré qu'alors que le malheureux facteur gisait à terre, Lozachmeur lui plaça les genoux sur la poitrine et le serra à la gorge ; il ignorait néanmoins à ce moment la gravité de la blessure qu'il venait d'occasionner.
Depuis cette époque le blessé est dans l'impossibilité absolue de se livrer à sa profession ; il sera, suivant le médecin qui l'a soigné, atteint d'une claudication permanente qui l'empêchera de reprendre ses fonctions de facteur.
A l'audience, Me Le Diberder, avoué, s'est porté partie civile au nom du sieur Le Roux et a demandé au Tribunal la condamnation de Lozachmeur en dix mille francs de dommages-intérêts indépendamment de la peine pénale encourue.
Les antécédents du prévenu ne parlent point en sa faveur, car il y a deux ans à peine, dans un débit de Moëlan, il poussait si malheureusement au cours d'une altercation un nommé Péron, que celui-ci, en tombant, avait eu plusieurs côtes brisées et que l'une d'elles avait perforé l'un des poumons et par suite déterminé la mort. Lozachmeur avait, de ce chef, été condamné à deux mois d'emprisonnement avec la loi se sursis pour homicide involontaire.
Après la défense présentée par Me Piton, avoué, le Tribunal a condamné Lozachmeur à deux mois d'emprisonnement et à mille francs de dommages-intérêts envers le facteur Le Roux.
Cette condamnation révoque de plein droit le sursis accordé pour la première qui devient de ce fait exécutoire.
Moëlan. - Le sieur L. S... est condamné à 16 francs d'amende, sans le bénéfice de la loi Béranger, pour avoir frappé et insulté une institutrice.
28 juillet 1899 (L'Union Agricole et Maritime)
Conseil d'arrondissement
Construction d'un môle-abri à Brigneau. - Le Conseil, sur la demande de M. Orvoën, émet le voeu que le môle abri demandé par les marins de Brigneau soit terminé le plus tôt possible, ce port étant le seul refuge entre Concarneau et Doëlan.
12 août 1899 (Le Courrier du Finistère)
Pont-Croix. - Distribution des prix. - La distribution des prix aux élèves du Petit-Séminaire de Pont-Croix, a eu lieu le 27 juillet, sous la présidence de M. le chamoine Fléiter, vicaire capitulaire.
Voici les noms des principaux lauréats dans les différentes classes :
Seconde : Section A : Pierre Philippon, de Moëlan.
9 septembre 1899 (Le Courrier du Finistère)
Quimperlé. - La liste du jury criminel.
Messieurs les juges de paix et conseillers généraux de l'arrondissement de Quimperlé se sont réunis le 1er septembre, en la chambre du conseil du tribunal civil de Quimperlé, pour la formation de la liste du jury criminel pour l'arrondissement.
Ont été désignés :
[...] Frédéric Barbe, notaire à Moëlan.
Comte René de Beaumont, propriétaire à Moëlan.
Louis Guillet, propriétaire à Moëlan.
François Haslé, patron des douanes en retraite à Moëlan.
Yves Salin, pisciculteur à Moëlan.
20 octobre 1899 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Le père, la mère, et la fille sont poursuivis pour avoir fait des blessures à deux de leurs voisins. Ce sont les nommés Naviner Marie Vincente, âgée de 37 ans, Le Scaviner Jean Louis, âgé de 46 ans, son mari, et Scaviner Marie Vincente, âgée de 20 ans, demeurant à Kervasselin en Moëlan.
Le 17 septembre dernier, dans l'après-midi, le nommé Tanguy Joseph, âgé de 53 ans, demeurant à Kervasselin rencontra Scaviner Jean Louis ; il lui fit l'observation que sa femme, à lui Scaviner, insultait journellement sa mère et sa fille de propos dégoûtants et de l'avertir de cesser ces insultes. La femme de Scaviner se trouvait derrière Tanguy à quelques mètres et, ayant entendu l'observation de ce dernier, brandit une fourche et s'avançant vers Tanguy la lui jeta dans la poitrine où une dent de cet outil fit une blessure asse profonde. Tanguy arracha la fourche des mains de la femme Scaviner et aussitôt alors les époux Scaviner et leur fille qui venait d'arriver terrassèrent le vieux Tanguy et lui firent mille misères et exercèrent de nombreuses violences sur sa personne ; la femme Scaviner tapait avec sa fourche, Scaviner lui tirait sur la barbe et la fille le frappait avec un bâton.
Le lendemain tous trois ont de même battu la fille Tanguy.
Me Le Diberder présente la défense. La fille Scaviner a été condamnée à une amende de 16 fr., son père à la peine de 6 jours d'emprisonnement. Le tribunal a aacordé la faveur du sursis à ces deux condamnés ; quant à la femme Scaviner dont la réputation est détestable, elle est querelleuse, batailleuse, ivrognesse, méchante, le tribunal lui a infligé 15 jours d'emprisonnement.
27 octobre 1899 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Tué d'un coup de feu. - On se demandera au récit de cette affaire comment il se fait qu'un évènement aussi grave n'ai été connu du public que par les débats de l'audience. Le motif se trouve tout entièrement dans ce fait que le jeune homme qui en est l'auteur involontaire a été seul témoin de l'affaire, et que, la considérant comme un crime, il avait cru prudent de se taire, surtout en constatant que le blessé lui-même n'en avait dit le moindre mot à personne. Mais la victime a cependant parlé avant de mourir des circonstances tragiques dont voici la genèse :
Le 11 octobre courant, vers 6 heures 45 du soir, le sieur Cornou Alain, de Kerascoët en Moëlan, entrait dans le débit de la veuve Garo, situé au bourg de cette commune, revenant de la chasse, et déposait son fusil chargé, le chien mis au cran de sûreté. Pendant qu'il se désaltérait, le jeune Garo Frédéric, âgé de 16 ans, fils de la débitante, prit l'arme et se mit à la manoeuvrer. Dans la pièce, très obscure en ce moment par la nuit qui s'avançait, se trouvaient plusieurs personnes. Tout à coup, une détonation retentit ; on s'empressa alors d'éclairer la pièce et l'on vit gisant à terre le malheureux Cornou. Sur le moment, il n'y eut aucune explication de donnée sur les causes de l'accident, et, dans leur affollement chacune des personnes présentes ne songea qu'aux soins à donner au blessé. On conduisit celui-ci à son domicile, où, le lendemain matin il mourrut après avoir déclaré à sa femme et à ses enfants que c'était le jeune Garo qui en manipulant l'arme avait laissé maladroitement le chien s'abattre sur la cheminée. La charge tout entière et à bout portant avait pénétré dans l'abdomen.
Le jeune Garo a donc dû reconnaître qu'il était l'auteur de ce triste accident, tout en prétendant que sa victime lui avait dit que le fusil n'était pas chargé ; allégation dont l'inexactitude a été relevée. Cornou avait tout simplement déclaré qu'il n'y avait rien à craindre parce que le chien du fusil était au cran de sureté.
Garo comparait sous la prévention d'homicide involontaire. Les renseignements fournis sur son compte sont très bons de même ceux donnés sur sa famille.
Me Ruban, avoué, présente la défense.
Le tribunal condamne Garo à la peine de 3 mois d'emprisonnement et 50 francs d'amende, avec la faveur du sursis pour la prison seulement.
25 novembre 1899 (Le Finistère)
Parmi les lauréats du concours du syndicat pomologique de France, qui s'est tenu le mois dernier à Vernins, nous relevons les noms suivants du Finistère :
Fruits de pressoir, section d'étude. - 6e prix, M. Antoine Scoazec, de Moëlan.
27 décembre 1899 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Le nommé Le Joa Joseph Marie Stanislas, âgé de 21 ans, incorporé au 103e régiment de ligne, en garnison à Mamers, faisait, le 12 novembre dernier, sa tournée d'adieux dans la commune de Moëlan, avant de se mettre en route. Le Joa avait un but : voler de l'argent chez les personnes qu'il visitait. Il entra chez le sieur Audren, cultivateur à Kervignac en Moëlan, et, pendant que celui-ci était occupé dans sa cave, il lui enleva une somme de 150 fr.
Quelques jours après, Audren s'aperçut du vol et porta plainte contre Le Joa qu'il soupçonna incontinent d'en être l'auteur.
Sur les entrefaites, on apprit que la femme Le Nerzic, de Kervignac, avait reçu de la mère de Le Joa un billet de banque de 50 fr. et une pièce de 20 fr. en dépôt qu'elle s'était empressée de remettre au maire de Moëlan, sa conviction étant que cet argent dont la femme Le Joa n'avait pu expliquer la provenance était une partie de celui volé à Audren.
Peu de jours après, sur la notification d'un mandat d'arrêt, décerné contre Le Joa, le colonel du 103e régiment remettait Le Joa à l'autorité civile, qui ordonnait sa translation à la maison d'arrêt de Quimperlé. Le Joa avait encore sur lui 14 fr. 70, provenant des 70 fr. qu'il avait conservés.
Le jeune prévenu comparait pour ce vol en police correctionelle, il est vêtu en prisonnier ; sa mère, prévenue de complicité par recel, est assise à ses côtés. Elle remplit la salle de ses lamentations, mais il est facile de se rendre compte que ses pleurs sont des larmes de crocodiles ; ses habitudes d'intempérence sont notoires, et ses gémissements ne font qu'indisposer la salle envers elle.
Le Joa a été condamné à 6 mois de prison et sa mère à 1 mois de la même peine.