Les Moëlanais
Au fil des années
Moëlan au fil des jours
2 janvier 1898 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Révocation du maire. - Le Président de la République Française, sur la proposition du secrétaire d'Etat au ministère de l'intérieur,
Vu l'article 86 de la loi du 5 avril 1884,
Décrète :
Article 1er. - M. de Beaumont, maire de Moëlan (Finistère) est révoqué de ses fonctions.
Article 2. - M. le ministre de l'intérieur est chargé de l'exécution du présent décret.
Fait à Paris, le 27 décembre 1897.
Félix Faure.
15 janvier 1898 (Le Courrier du Finistère)
Quimperlé. - Acte de probité. - Mme veuve Colin, cultivatrice à Plouennou, en Guiscriff, perdait, samedi, à Quimperlé, un porte-monnaie contenant la somme de 30 francs.
M. Scaviner, commerçant à Kerroch, en Moëlan, qui a trouvé ce porte-monnaie, s'est empressé de le rendre à son propriétaire.
15 janvier 1898 (Le Finistère)
Moëlan. - Une élection d'un conseiller municipal aura lieu le dimanche 6 février à Moëlan, en remplacement de M. Garrec Jean Marie, décédé.
Cette élection a pour but de compléter le conseil municipal avant de procéder à la nomination d'un nouveau maire en remplacement de M. de Beaumont, révoqué par décret du 27 décembre 1897.
22 janvier 1898 (Le Courrier du Finistère)
Belon. - Un fratricide. - Pierre Sigogne, âgé de 42 ans, cultivateur au village de Kersel, en Bélon, rentrait chez lui jeudi vers 7 heures du soir, après avoir été au marché de Quimperlé. Il était légèrement pris de boisson. L'un de ses enfants lui dit que, dans le courant de la journée, une femme du voisinage était venue apporter du pain à leur tante, la fille Sigogne, âgé de 47 ans, infirme et qui, les jambes contrefaites et faibles, pouvait à peine marcher.
Cette nouvelle mit le père en fureur, et après avoir injurier sa soeur, il la frappa brutalement à coups de pieds et à coups de poings. L'infirme qui tenait à peine sur ses jambes, fut bien vite renversée ce qui n'empêcha pas son frère de redoubler ses coups. La pauvre fille couverte de sang, put regagner la cave où elle dormait sur une misérable couchette couverte de vermines.
Le lendemain matin Sigogne, ne voyant pas se lever sa soeur qui avait des habitudes matinales, descendit dans la cave ; il trouva un corps froid : les brutalités de la veille avaient occasionné la mort de sa soeur.
Effrayé, il prit la fuite, après avoir dit à ses enfants qu'il allait faire un petit voyage ; il courut dans la campagne, se cacha dans les taillis, dans les bois, et osait à peine paraître, pour aller manger dans la ferme la plus voisine de sa retraite.
Après avoir mangé, samedi matin, dans la maison de M. Herlédan, demeurant à Saint-Ouarneau, il partit vers 11 heures du matin, disant à son hôte qu'il reviendrait dormir le soir. il n'osa tenir sa promesse, et il fut demander l'hospitalité à M. Noblet, de Penquer. C'est là qu'il fut saisi, dimanche soir, pour être mis à la disposition du parquet de Châteaulin.
Dans la journée du dimanche, 16 courant, le parquet de Châteaulin se transporta au village de Kersel, en Bélon, pour procéder à une enquête ; l'autopsie, faite par M. le docteur Le Stunf, a donné les résultats suivants : plaies contuses de la face, et violentes contusions du crâne ayant déterminé une fracture du crâne et, dans le cerveau, un épanchement sanguin considérable.
Sigogne passe pour un homme violent et brutal ; il a été condamné, il y a trois ans, à deux mois de prison pour avoir exercé des mauvais traitements sur ses enfants, et menacé d'incendier le village.
Il vivait seul avec sa soeur infirme, et ses trois enfants âgés de 18, 12 et 9 ans.
Il parait beaucoup regretter son crime auquel il ne songe qu'en tremblant.
23 janvier 1898 (L'Union Agricole et Maritime)
Pont-Aven. - Voici par commune, les résultats du tirage au sort pour le canton de Pont-Aven, qui a eu lieu jeudi dernier :
Audren 117, Le Bloa 65, Bondé 32, Le Bourhis 143, Le Bozec 184, Brigant 76, Cantina 109, Cardiec 171, Cariou 173, Charles 13, Cornou 151, Costaouec Antoine 42, Costaouec Joseph 134, Le Delliou 133, Derrien 81, Le Doze Jean 48, Le Doze Charles 60, Le Dren 107, Février 106, Fouesnant Jean Louis 14, Fouesnant Joseph 57, Le Gall 163, Le Garrec 177, Le Goff 46, Gourlet 29, Gouyec 121, Guicher 169, Guilloré 95, Guyader 130, Haslé Pierre Marie 113, Haslé François 87, Henry 135, Jégou 97, Joliff 55, Jolivet 110, Kermagoret 172, Lescop 10, Lopin Joseph 100, Lopin François 28, Lozachmeur Pierre 61, Lozachmeur Charles 98, Lozachmeur François 128, Louarer 125, Madic 122, Malcoste 139, Masson 8, Le Noc 43, Orvoën Joseph 123, Orvoën François Marie 30, Orvoën François Joseph Marie 159, Orvoën Jean Joseph Marie 53, Orvoën Pierre Louis 16, Le Pennec Julien 34, Le Pennec Mathurin 145, Picol 3, Le Porze 146, Quihennec 74, Le Roy 38, Scaërou 99, Scaviner 84, Stéphant 183, Le Tallec 161, Le Torrec Eugène 137, Le Torrec Emile 94.
12 mars 1898 (Le Courrier du Finistère)
Moëlan. - Annulation de l'élection du maire. - Le conseil municipal de Moëlan avait tenu à donner une preuve de confiance et d'attachement en renommant comme maire M. de Beaumont, qui avait été révoqué pour refus d'affichage du discours de M. Brisson. Le conseil de préfecture, devant lequel un recours était porté contre cette élection, ne pouvait que l'annuler en vertu du texte formel de la loi municipale de 1884 qui interdit de réélire, dans un délai d'un an, les maires et adjoints révoqués.
6 avril 1898 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Journellement pour ainsi dire, les ostréiculteurs de Bélon ont a constater des vols d'huîtres dans leurs parcs. A différentes reprises les auteurs de ces rapines ont pu être connus, mais généralement les individus qui se livrent à ce pillage restent ignorés. Le produit du vol est vendu dans les environs et principalement à Quimperlé, à vil prix.
Dans la nuit du 27 au 28 mars, M. Le Bourhis, de Keréven, a été victime d'un vol d'un millier d'huîtres ramassées dans une manne au bord de son parc, et qui étaient recouvertes de 50 centimètres d'eau au moins. Le voleur qui devait connaître la situation n'a éprouvé aucune difficulté pour enlever le tout.
M. Le Bourhis estime sa perte à 55 fr. Sur sa plainte une enquête est ouverte pour découvrir l'auteur de ce vol.
30 avril 1898 (Le Courrier du Finistère)
Assises du Finistère
Moëlan. - L'autre jour, on jugeait un meurtre dû à l'alcoolisme. Aujourd'hui, l'on se trouve en présence d'un autre meurtre dont le mobile a été vraisemblablement la cupidité.
Le 14 janvier dernier, l'accusé Pierre Sigogne [...]
[...] Tout en reconnaissant avoir porté les coups qui ont déterminé la mort, l'accusé prétendit qu'il n'avait pas l'intention de tuer sa soeur, qu'au surplus il avait agi sous l'emprise de l'ivresse. Cette dernière assertion a été démentie par les témoins qui l'ont accompagné jusqu'à sa porte et qui ont été unanimes à déclarer qu'il n'était nullement pris de boisson.
L'accusé a été poursuivi et condamné, en 1894, à 4 mois de prison pour sévices graves envers ses enfants et sa soeur.
A l'audience, Sigogne reconnait tous les faits, mais affirme qu'il n'a pas eu l'intention de tuer sa soeur.
Le verdict du jury écarte l'intention d'homicide et déclare Sigogne coupable du crime de coups mortels, sans circonstances atténuantes.
Sigogne est condamné à dix années de travaux forcés, sans interdiction de séjour.
14 mai 1898 (Le Courrier du Finistère)
Elections législatives du 8 mai 1898
Canton de Pont-Aven
Inscrits |
Votants |
de Kerjégu |
|
Moëlan | 1557 |
1013 |
995 |
Névez | 781 |
413 |
410 |
Nizon | 420 |
57 |
50 |
Pont-Aven | 452 |
294 |
283 |
Riec | 1039 |
894 |
699 |
4249 |
2581 |
2437 |
M. de Kerjégu est élu.
18 juin 1898 (Le Courrier du Finistère)
Moëlan. - Victime de l'alcool. - La nommée Rose Audren, âgée de 48 ans, tailleuse au bourg, a été trouvée morte mercredi 8 juin, sur la route de Clohars, par le courrier qui fait le service de Moëlan à Clohars-Carnoët.
Cette femme avait assisté à une noce, la veille, et était, d'après certains bruits, prise de boissons. Sa mort paraît donc devoir être attribuée à une congestion déterminée par l'ivresse.
Après les constatations légales, le corps de la défunte a été transporté à son domicile. L'inhumation a eu lieu jeudi matin.
2 juillet 1898 (Le Courrier du Finistère)
Moëlan. - Déclaration de décès. - Le nommé Vincent Le Beuze, né à Moëlan le 20 octobre 1932 du légitime mariage de Joseph et de Marie Jeanne Braban, marin de commerce, marié à Nantes, le 25 février 1861, quittait le port de Saint-Nazaire, le 30 novembre 1876 avec le goélette Léon-Alexis, à destination de Bremer-Haven.
L'administration de la marine présume que ce navire a dû se perdre corps et biens, car, depuis son départ, on n'en a reçu aucune nouvelle.
Aussi à sa requête, le tribunal civil de Bordeaux, à la date du 6 avril dernier, rendait un jugement aux termes duquel il déclarait constant la perte corps et biens de la goélette Léon-Alexis comme ayant eu lieu au cours de l'année 1876 et que ce jugement tiendrait lieu d'acte de décès au sus-nommé Vincent Le Beuze.
29 juillet 1898 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Souffez Ernest Marie, 30 ans, marin-pêcheur à Bélon en Moëlan, a été condamné à 25 fr. d'amende pour avoir pêché et mis en vente à la halle de Quimperlé, un homard qui n'avait pas les dimensions réglementaires.
30 juillet 1898 (Le Courrier du Finistère)
Moëlan. - Bénédiction des cloches. - Quatre nouvelles cloches ont été bénites dimanche 24 juillet, à Moëlan.
M. l'abbé Fléiter, vicaire général, était délégué par Monseigneur l'évêque pour cette belle cérémonie. Les cloches ont été fondues par M. A. Havard.
La grande cloche pèse 800 kilog. ; elle a reçu les noms de : Yvonne-Marie-Julienne.
La deuxième de 600 kilog., a été nommée Alice-Pauline-Françoise.
La troisième de 450 kilog., s'appelle Anne-Mélanie.
La quatrième pèse 250 kilog. et porte le nom Jeanne-Louise.
Dès 6 h 1/2 du soir les carillons les plus harmonieux et les plus variés remplissaient gaiement les airs, à la grande joie de tout le monde.
6 août 1898 (Le Courrier du Finistère)
Moëlan. - Accident mortel. - Dimanche matin, le nommé Pierre Louis Drennou, cultivateur à Porz-Moëlan en Moëlan, étant venu à Quimperlé, envoyer une machine à battre à réparer, s'en retournait chez lui conduisant sa charrette.
Il descendait la rue de Clohars, agenouillé dans la voiture ; l'une des roues de la charrette passa sur une pierre et par suite du choc reçu, Drennou perdit l'équilibre et tomba sur la route. Il tomba si malheureusement que la roue gauche du véhicule lui passa sur la poitrine. Transporté chez M. Guyomarch, on appela en hâte un prêtre et un médecin. Une demi-heure après l'accident, Drennou, qui avait la poitrine enfoncée, rendait le dernier soupir. Le corps à été transporté à Moëlan, dans cette même charrette, cause du malheur. Drennou qui était âgé de 35 ans, était célibataire. On dit qu'il était ivre au moment de l'accident.
13 août 1898 (Le Courrier du Finistère)
Pont-Croix. - Distribution des prix. - La distribution des prix au petit séminaire de Pont-Croix a eu lieu le jeudi, 28 juillet, sous la présidence de M. Téphany, doyen du chapitre, qui avait choisi pour sujet de son discours "le travail". [...]
Nous relevons dans le palmarès les noms des élèves qui ont été proclamés le plus souvent.
Classe de troisième : Section A : Pierre Philippon, de Moëlan.
14 août 1898 (L'Union Agricole et Maritime)
Vente sur saisie immobilière, en un seul lot, d'un propriété située au lieu de Chef-du-bois, en la commune de Moëlan.
Mise à prix : 1000 francs.
A suivre, description des neufs lots [...] à comparer au cadastre 1832
28 août 1898 (L'Union Agricole et Maritime)
Nous lisons dans le Nouvelliste de Lorient :
Moëlan. - Un marin du commerce, Joseph Lopin, 28 ans, originaire de Moëlan, avait reçu, dans la nuit du 22, l'hospitalité d'une fille Mocrette, habitant la ruelle Fichoux à Lorient. Cette jeune personne qui ne doit être encore qu'à ses débuts, si l'on s'en rapporte à ses dix-huit printemps, déroba à son hôte de passage une somme de 42 francs. Lopin trouva que le procédé manquait de délicatesse, et alla déposer une plainte entre les mains de la police.
Le commissaire de police se rendit immédiatement à la maison indiquée et fit comparaître toutes les femmes qui l'habitaient. Devant les réclamations de ses camarades, la fille Mocrette avoua son vol mais déclara n'avoir pris que 6 fr. 50 qu'on trouva en effet, sur ses indications, dans sa paillasse.
Comme il manquait encore plus de trente francs le commissaire poursuivit son interrogatoire et en tarda pas à apprendre que la fille Mocrette n'avait pas été seule à commettre son vol. Dans la nuit voyant que son hôte de passage dormait profondément, elle alla chercher une voisine, la fille Minier ; toutes deux s'emparèrent du porte-monnaie où se trouvaient 42 fr. et allèrent faire bombance. La fille Minier avoua qu'il lui restait seulement 20 fr. qu'elle avait cachés dans la tapisserie, chez sa mère demeurant butte de l'Hôpital. Le marin pût ainsi rentrer en possession de 26 fr. 50 mais les 15 fr. 50 restant avaient été convertis en boissons par les deux filles. Toutes deux ont été arrêtées et comparaîtront prochainement devant le Tribunal correctionnel.
3 septembre 1898 (Le Courrier du Finistère)
Moëlan. - Pardon de Saint-Philibert. - Dimanche, c'était à Moëlan le grand pardon de Saint-Philibert.
Le lundi du pardon a eu lieu, comme d'habitude, le concours organisé par M. le comte R. de Beaumont.
Voici les noms de ceux qui ont remporté des prix :
Courses de chevaux
1° Pour les Moëlanais. - Galop. - 1° prix, Jean Marie Garniel, bourg ; 2° prix, Pierre Marie Le Porz, Kerhuiten ; 3° prix, Jean Marie Garniel, précité.
2° Pour les Moëlanais. - Trot. - 1° prix, Louis Pensec, Kermignet ; 2° prix Guillaume Péron, Lanic ; 3° prix, Jean Marie Garniel, précité.
Charrues
1° prix, Jean Marie Mestric, Kerguen ; 2° prix, Nicolas Morvan, Kernijeanne-Néo ; 3° prix, Pierre Scaërou (fils), Kerdoret ; 4° prix, Louis Pensec, Kermignet ; 5° prix, Martial Pocher, Kerdoret ; 6° prix, Philibert Gall, Kergoustance.
Plantes fourragères
1° prix, Joseph Le Beuze, Kerglien ; 2° prix, François Louis Jouan, Kernijeane-Néo ; 3° prix, Martial Mestric, Kerhuel ; 4° prix, François Pendéliou, bourg ; 5 ° prix, Corentin Quentel, Parc-ar-c'hoat.
Beurre
1° prix, Mme Martial Caëric, Clech à moën ; 2° prix, Mme Louis Pennec, , Kerantorrec ; 3° prix, Mme Louis Coroller, Kerguillaouët.
Cidre
1° prix, Martial Le Doze, Kerantorrec ; 2° prix, Joseph Lopin, Moulin en mer ; 3° prix, François Guéguen, Kerouart.
Vaches laitières
1° prix, Alain Madec, Kergoustance ; Joseph Tanguy, Kerdoret ; 3° prix, Jean Marie Garniel, bourg.
Jet du boulet
1° prix, Nicolas Morvan, Kernijeanne-Néo ; 2° prix, Louis Thoër, Kerbrizillic.
30 septembre 1898 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Vente de biens d'interdit en quinze lots de divers immeubles situés aux dépendances des villages de Kerdoualen, Blorimond, Clech-Burtul, Kerduel et Kervasselin. [...] à comparer au cadastre 1832
5 octobre 1898 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Suicide par l'arsenic. - Hier, 3 octobre courant, MM. Gourdier des Hameaux, procureur de la République, Plessis, juge d'instruction, accompagné de M. Le Tallec, greffier du tribunal de paix, se transportaient au bourg de Moëlan, pour y faire une enquête relativement au décès d'un nommé Le Saouter qu'on suspectait dans l'opinion publique être dû à un acte criminel.
Les magistrats pénétrèrent dans la demeure du défunt. C'est une petite maisonnette composée de deux pièces au rez-de-chaussée et de deux chambres au-dessus. Dans l'une des pièces du rez-de-chaussée gît sur un lit le cadavre de Le Saouter.
Dans l'une des pièces du dessus, précisément là où Le Saouter a été trouvé sans vie, une odeur âcre et nauséabonde, due aux déjections du mort, envahit la pièce qui est d'une propreté repoussante.
Après l'examen des appartements, M. le juge d'instruction s'est livré à une enquête qui a établi les causes du décès.
Le Saouter et sa femme s'adonnaient à l'ivrognerie. Maintes fois Le Saouter avait manifesté des intentions de se suicider.
Le 1er octobre, vers 5 heures du soir, il dit à sa femme qu'il allait s'empoisonner. Celle-ci, soit qu'elle prit cette menace pour une plaisanterie, soit qu'elle ne se souciait que fort peu de l'existence de son mari, ne s'en inquiéta pas beaucoup et le laissa faire.
Effectivement, Le Saouter versa dans un verre d'eau une certaine dose d'arsenic, l'avala toute entière et attendit.
Quelques instants plus tard, voyant que le poison ne produisait pas asse vite son effet, il se rendit chez la dame Garo, débitante, et fit celle-ci lui verser 20 centimes d'eau-de-vie dans le verre qui contenait encore une partie du toxique mortel, puis, remuant avec son couteau, il l'avala en disant à la débitante "si dans une heure, je ne suis pas crevé, je ne m'appelle pas Saouter".
Les personnes présentes crurent aussi à une plaisanterie, mais, inquiètes cependant, elles se rendirent vers les 7 heures chez Le Saouter qu'elles trouvèrent sur un lit, vomissant jusqu'au sang. Dans la soirée, Le Saouter s'était affaissé, on crut qu'il dormait et sa femme et les voisins se retirèrent.
Vers onze heures ou minuit, un nommé Fouesnant qui se trouvait en état d'ivresse vint demander à loger à la femme Le Saouter qui lui dit : "Mon mari est seul dans un lit en haut, allez coucher avec lui". Fouesnant monta dans la pièce et vit Le Saouter sur le lit ; il lui sembla dormir ; il lui adressa quelques paroles, mais ne recevant aucune réponse, il s'allongea à côté de lui.
Le lendemain, quelle ne fut pas sa stupeur à son réveil en constatant qu'il avait couché pendant plus de 5 heures près d'un cadavre noyé pour ainsi dire dans ses déjections. Il appela et on put se rendre compte enfin de ce qui s'était passé.
Le Saouter avait succombé par intoxication dans le courant de la soirée.
Devant ces déclarations, les magistrats n'ont pas cru devoir ordonner l'autopsie du cadavre et ont délivré le permis d'inhumer.
15 octobre 1898 (Le Courrier du Finistère)
Concours pomologique
Dimanche à deux heures de l'après-midi a eu lieu la distribution des récompenses aux exposants du concours pomologique. [...]
Première classe
1ère catégorie spéciale aux pommes à cidre du Finistère
Antoine Scoazec, de Kervidanou, Moëlan, 1 médaille d'or.
Martial Le Doze, à Moëlan, 1 médaille vermeil module 57.
Orvoën, à Moëlan, 1 médaille vermeil module 41.
François Toupin, à Plaçamen, à Moëlan, 1 médaille vermeil module 36.
François Louis Fauglas, à Moëlan, 1 médaille bronze module 40.
1° Section spéciale des collections de fruits de pressoir (art 8)
Pierre Orvoën, à Kerandrège, Moëlan, Finistère, médaille d'argent, Société des Agriculteurs de France.
François Toupin, à Plaçamen, Moëlan, Finistère, médaille d'argent module 50.
5è Catégorie
Pommes à cidre présentées par les instituteurs
2e prix, Frère Thénenan, à Moëlan (F.), médaille vermeil.
Eaux-de-vie ayant moins de 3 ans de fabrication
Pierre Orvoën, à Kerandrège, Moëlan, médaille de bronze doré module 36.
Eaux-de-vie ayant plus de 3 ans de fabrication
Salin, à Armorique, près Bélon, par Moëlan, F., médaille vermeil module 36.
Martial Le Doze, à Kerantorrec en Moëlan, F., médaille de bronze argenté module 41.
Cidres doux en bouteilles
Martial Le Doze, à Moëlan, Finist., médaille de bronze module 36.
Quimperlé. - Concours agricole.
Le concours de la Société d'agriculture de Quimperlé a eu lieu samedi dernier. En voici les résultats :
Génisses, races Cornouailles, au dessous de 2 ans : 3° prime de 20 fr., M. Mathurin Pustoch, à Lonjou en Moëlan.
28 octobre 1898 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Le nommé Sylvi Gracien Laurent, 37 ans, demeurant à Moëlan, a été condamné à une amende de 35 fr. 50 pour avoir coupé et enlevé un arbre dans la forêt de Carnoët.
30 octobre 1898 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan . - Un incendie a détruit dans la soirée du 27 courant, une maison d'habitation avec tout ce qu'elle contenait au village de Kergoulouët.
Les causes de l'incendie sont inconnues. Le sieur Le Bloa Jean Marie, propriétaire, estime ses pertes à 6000 fr.
13 novembre 1898 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Vente sur saisie-immobilière , en un seul lot, d'une propriété & ses dépendances, situées au lieu de la Villeneuve ou Kerné, en la commune de Moëlan.
Mise à prix : 1000 fr. Suit une description des articles [...] à comparer au cadastre 1832
19 novembre 1898 (Le Courrier du Finistère)
Quimperlé. - Les voleurs d'huîtres au tribunal. - Depuis quelques temps, les propriétaires des parcs d'huîtres de Bélon, en Riec, et Moëlan se plaignaient que toutes les nuits ils étaient victimes de fréquents vols d'huîtres.
Ces vols étaient commis par une bande bien organisée, Commandée par un nommé Pierre Yves Marie Daniélou, âgé de 38 ans, surnommé "le brigadier". Les nommés : Joseph Marie Stanislas Le Joa, 20 ans, Jean Marie Barzic, 22 ans, Joseph Marie Le Doze, Pierre Marie Fouesnant, Gabriel Louarer, 51 ans, Julien capitaine, 40 ans, Louis Marie Eon, 68 ans, tous pêcheurs et voleurs d'huîtres, composaient cette bande.
Les huîtres volées étaient vendues à des prix bien inférieurs à leur valeur dans les hôtels de Quimperlé et du Pouldu, puis le prix en était distribué. Mais "le brigadier" se faisait la part du lion, au grand mécontentement de Joa qui, dans les premiers jours d'octobre, dévoila le pot aux roses. Et tous les gaillards furent arrêtés et écroués à la maison d'arrêt, où ils sont restés jusqu'à ce jour.
Le tribunal de Quimperlé les a condamnés, savoir : Daniélou à un an et un jour d'emprisonnement, Le Joa, 3 mois, Barzic et Le Doze à 2 mois et Fouesnant à quarante jours de la même peine. Eon a été acquitté. L'application de la loi Béranger a été faite en faveur de Fouesnant seulement. Quant à Capitaine, il a été l'objet d'une ordonnance de non-lieu rendue précédemment.
17 décembre 1898 (Le Courrier du Finistère)
Le chemin de fer de Quimperlé à Pont-Aven
Le Sénat dans sa séance de mardi a adopté, après urgence déclarée, le projet d'établissement, dans le Finistère, d'un chemin de fer d'intérêt local de Quimperlé à Pont-Aven.
Voici le texte complet du projet de loi voté par le Sénat : [...]
14 décembre 1898 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Voici l'arrêté par lequel le Conseil d'Etat vient de rejeter le pourvoi de M. de Beaumont contre l'arrêté du Conseil de préfecture du Finistère qui avait annulé son élection comme maire de la commune de Moëlan : [...]
Considérant, d'une part, que le sieur de Beaumont a été révoqué de ses fonctions de maire de la commune de Moëlan par décret du 27 décembre 1897, et que, par la décision ministérielle du 22 juillet 1898, le Conseil d'Etat a rejeté le recours pour excès de pouvoir dirigé contre ce décret ;
Considérant, d'autre part, que le sieur de Beaumont a été de nouveau élu maire de la commune de Moëlan le 17 février 1898, sans qu'il ait été procédé dans l'intervalle au renouvellement général des conseillers municipaux ; que, dans ces circonstances, le requérant n'est pas fondé à soutenir que c'est à tort que son élection a été annulée par l'arrêté attaqué :
Décide :
Article 1er. - La requête sus-visée du sieur de Beaumont est rejetée ; [...]
Par suite du rejet de ce pourvoi, le préfet du Finistère a pris un arrêté convoquant le conseil municipal de Moëlan pour le jeudi 15 décembre, à l'effet de procéder à l'élection du maire de cette commune.
24 décembre 1898 (Le Courrier du Finistère)
Moëlan. - Convocation d'électeurs. - Un arrêté préfectoral, en date du 16 décembre courant, convoque les électeurs de la commune de Moëlan pour le dimanche 15 janvier 1899, à l'effet d'élire deux conseillers municipaux en remplacement de MM. Guillou et Quéhennec, décédés.
Il s'agit de compléter le conseil avant de procéder à la nomination d'un nouveau maire, en remplacement de M. de Beaumont, dont l'élection a été annulée par arrêt du conseil d'Etat en date du 29 octobre 1898.