MEMOIRES ET PHOTOS DE MOELAN

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Au fil des années

1920-1929
1910-1919
1900-1909
1890-1899
1880-1889
1870-1879
1860-1869
1850-1859
1840-1849
1820-1829

Moëlan au fil des jours

1909

2 janvier 1909 (Le Progrès du Finistère)

MOELAN. - Morte sur la route. - Une vieille femme de 75 ans, Marie-Hélène Bourhis, est morte vendredi matin, sur la route, en revenant du bourg, où elle avait assisté à la grand'messe.

 

23 janvier 1909 (Le Progrès du Finistère)

Le Candidat "trop pressé". M. de Brémond d'Ars voyage. A qui les faveurs préfectorales ? A la recherche d'un candidat officiel.

Long article où l'on parle de M. de Beaumont, le bienfaiteur de ce pays.

 

5 mars 1919 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Accident mortel. Un douloureux accident, provoquant mort d'homme, s'est produit samedi dernier à Kerandrège, en Moëlan, dans une carrière que M. Orvoën fait exploiter.

Quatre hommes, le père et le fils Colin, de Kermeurzach et les nommés Guiguéno et Andréo, y étaient occupés à extraire de la pierre. A un moment donné, l'un des carriers constata qu'un bloc commençait de s'écrouler. Il en prévint le fils Colin et l'invita à se retirer. Ce dernier ne répondit pas et continua à travailler. Quelques instants après, l'éboulement se produisitl et Colin ne put se garer à temps. Atteint par un bloc, il fut rejeté à quelques pas par la violence du choc. Il put se relever, mais chancela aussitôt. Ses compagnons de travail et son père s'empressèrent de le secourir, mais malheureusement une dizaine de minutes après, il rendait le dernier soupir.

Colin François, qui n'était âgé que de 24 ans, exerçait, comme son père, concurremment avec le métier de carrier celui de marin-pêcheur. Il n'était marié que depuis six semaines environ.

 

13 mars 1909 (Le Progrès du Finistère)

MOELAN. - Violent incendie. - Un violent incendie à détruit de fond en comble, dans la nuit de mercredi à jeudi, le château de Chef-du-bois, ayant appartenu autrefois à M. de Fresne et habité aujourd'hui par M. Roset et Mme Roset, née du Laurent de la Barre.

Le feu, qui devait couver depuis plusieurs jours dans le plancher des mansardes ou les poutres du grenier, éclata tout d'un coup vers 2 heures du matin ; un cultivateur qui, par hasard, rentrait chez lui à cette heure tardive, aperçut des flammes s'élevant de la toiture. Il se mit aussitôt à crier : " Au feu ! ". Réveillés en sursaut, M. et Mme Roset n'eurent que le temps de prendre quelques légers vêtements et de s'enfuir à la hâte avec leurs deux fillettes de 5 et 3 ans, l'incendie s'étant en quelques instants propagé d'un bout à l'autre du château.

Les cultivateurs des environs arrivèrent bientôt en grand nombre, le tocsin sonna à Moëlan. Mais l'eau et les pompes manquant, il fallut se contenter de faire la part du feu.

M. Roset fit immédiatement abattre une partie de la toiture des bâtiments de service contigus au château, après en avoir fait sortir les chevaux et voitures.

Deux heures après, dans l'impossibilité où l'on se trouvait de combattre le fléau, il ne restait du château que les quatre murs ; rien ne put être sauvé. Meubles, vêtements, argent, etc ... tout a brulé.

Les pertes qu'éprouvent M. et Mme Roset peuvent être évaluées de 60 à 70.000 fr. tant pour l'immeuble que pour le mobilier.

Elles sont couvertes par des assurances aux "Mutuelles du Mans" et à "l'Union".

 

15 mai 1909 (Le Progrès du Finistère)

MOELAN. - Incendie. - Le feu s'est déclaré, la semaine dernière, dans un tas d'ajoncs appartenant à M. Toupin, cultivateur à Plaçamen.

On accourut de toutes parts et grâce aux combinés, on a pu se rendre maître du feu et préserver une meule voisine.

Les pertes, non assurées, sont évaluées à 200 fr. environ.

 

5 juin 1909 (Le Progrès du Finistère)

MOELAN. - Vol et violences. - Dimanche dernier, la femme Fauglas, âgée de 38 ans, ménagère à Kerhérou, en Moëlan, rentrait chez elle, à la tombée de la nuit, quand, auprès de Placamen, elle fit la rencontre de trois individus qui l'arrêtèrent.

Pendant que deux d'entre eux la tenaient chacun par un bras, l'autre, sans plus de façon, la fouillait et s'emparait de son porte-monnaie, qui contenait 25 francs environ, ainsi que de son mouchoir. Les trois compères la traînèrent ensuite sur un certain parcours jusqu'à un tas de feuilles sèches, sur lequel il l'étendirent de force et tentèrent de lui faire subir des violences.

L'arrivée de quelques femmes mit en fuite les trois agresseurs.

Plainte a été déposée à la gendarmerie.

 

11 juin 1909 (Ouest-Eclair)

MOELAN. On demande très bonne cuisinière pour pension de famille. S'adresser Lepage, plage de Kerfany, en Moëlan (Finistère).

 

12 juin 1909 (Le Progrès du Finistère)

RIEC-SUR-BELON. - Mort de M. Joseph de Brémond d'Ars. - M. le Comte Joseph de Brémond d'Ars, âgé de 41 ans, habitant le château de Guilly, près Moëlan, est mort subitement la semaine dernière, dans le rapide de Quimper.

Le décès, survenu à la suite d'une crise cardiaque, s'est produit à Paris, entre les stations d'Austerlitz et d'Orsay.

Le défunt, qui se rendait à Paris pour raison de santé, était accompagné de sa femme, née Jeanne de Saisy de Kerampui, de son beau-frère et de son médecin, M. le docteur Le Louët.

On se rappelle que M. de Brémond d'Ars fut candidat, dans l'arrondissement de Quimperlé, au siège de député laissé vacant par la mort de M. de Kerjégu.

Les obsèques ont eu lieu mardi matin à Riec-sur-Bélon au milieu d'une affluence considérable.

Plusieurs délégations de vétérans, la musique des sapeurs-pompiers de Quimperlé, et diverses notabilités politiques ou officielles de la régions y assistaient.

Des discours ont été prononcés sur sa tombe par M. le lieutenant-colonel Roudière, de Quimper, et M. Satre, maire de Pont-Aven, au nom des vétérans, par M. Jacquet, président de la section de Moëlan, de la Colonisation Française et par M. Le Louëdec, député.

 

26 juin 1909 (Le Progrès du Finistère)

MOELAN. - Enseignement agricole. - M. Soulière, professeur départemental d'agriculture, fera une conférence agricole à Moëlan, dimanche prochain 27 juin, à 1 heure, sur le sujet suivant : caisse de crédit agricole mutuel.

 

14 juillet 1909 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Vol d'une vache. - Dans la nuit du 8 au 9 juillet courant, un malfaiteur demeuré inconnu a volé une vache de l'étable du sieur Nélias François, cultivateur à Kergoustance en Moëlan.

Dès qu'il en eut connaissance, le 9 au matin, M. Nélias se mit à la recherche de sa vache et du voleur, mais ce fut peine perdue. Il fit notamment le tour du marché de Quimperlé où le voleur aurait pu mettre la vache en vente. M. Nélias n'a pu relever sur la route aucune trace et i n'a pu se rendre compte de façon certaine de la direction qu'a prise le voleur. On croit toutefois qu'il a passé vers une heure du matin au bourg de Moëlan.

L'animal, qui est d'une valeur de 200 fr. environ, est âgé de 4 ans, de race pie-noire, cornes courtes, bonne laitière.

L'auteur du vol n'a eu aucune peine pour pénétrer dans l'écurie, la porte n'étant pas fermée à clef. Il est activement recherché par la gendarmerie.

 

17 juillet 1909 (Le Progrès du Finistère)

MOELAN. - Vol. - Lundi, M. Favennec, cultivateur à Kerouant, en Moëlan, avait tué un porc. Après l'avoir dépouillé, il déposa l'animal, découpé en deux, dans une grange dont il ferma la porte à clef.

Le lendemain matin, à 5 heures, grande fut sa surprise de trouver ouverte la porte de sa grange et de constater la disparition d'un quartier de porc, pesant pus de 50 kilos, et des harnais de son char à bancs, ce qui lui cause un préjudice de 145 fr.

Une enquête est ouverte.

 

18 juillet 1909 (L'Union Agricole et Maritime)

La crise sardinière.

A Brigneau. - Comme nous le disons plus haut la population de Brigneau a été surprise de voir arriver de la troupe hier matin, alors qu'elle ignorait que le port était, avec Doëlan, mis à l'index par les fabricants. Il n'y a en effet, dans ces deux localités, ni machines à sertir, ni agitation de soudeurs. Ceux-ci, au nombre de 16 à 18, sont occupés par l'usine Pellier, qui travaille seule, l'usine Pierre Béziers n'étant pas encore terminée. Les soudeurs, qui sont du reste presque tous inscrits maritimes ou cultivateurs, et ne prêtent leurs services aux usines que lorsque celles-ci les réclament, sont bien décidés à ne céder à aucune excitation. D'autre part les pêcheurs - il y a au port 83 bateaux inscrits, dont 60 font la sardine - devant la pêche qui ne donne pas, s'occupent plutôt de la moisson et restent indifférents à ce déploiement de force qui les surprend plus qu'il ne les inquiète.

Disons, d'ailleurs, qu'il n'y a aucune sertisseuse pas plus à Doëlan qu'à Brigneau. Mais, si ces deux ports ont été compris dans le lock-out c'est uniquement parce que les fabricants de conserves ont partagé la côte en régions et décidé d'englober dans le lock-out, toutes les usines faisant partie d'un secteur déterminé. Brigneau et Doëlan faisant partie du secteur où Concarneau est compris, partagent la mesure prise contre ce port, quoique n'ayant et ne voulant rien faire pour cela.

Dès hier, le boycottage a commencé, un thonier s'est présenté à Brigneau avec 1200 fr de thons, mais l'usine Pellier a refusé de lui prendre son poisson ; il en a été de même aux usines Benoist et Béziers et Cie à Doëlan où le même bateau s'est ensuite présenté.

 

23 juillet 1909 (L'Union Agricole et Maritime)

Tribunal correctionnel de Quimperlé.

Moëlan. - Pour avoir sur la rivière Bélon le 7 mai 1909 exercé une navigation maritime sans être munis d'un rôle d'équipage, Morvan François Yves, 17 ans, Lopin François Marie, 85 ans, son fils François Marie, 20 ans, Marzin Louis, 30 ans, et Guyader Joseph Marie, 29 ans, marins-pêcheurs domiciliés en la commune de Moëlan, ont été condamnés par défaut, chacun à 25 fr. d'amende avec sursis.

 

Moëlan. - Le L... Louis, 41 ans, maçon en Moëlan, a vendu pour la somme de 3 francs un madrier qu'il prétend avoir trouvé sur la grève. Pour vol d'épaves, le tribunal lui inflige une amende de 25 francs.

 

24 juillet 1909 (Ouest-Eclair)

MOELAN. - Incendie. - Le 21 juillet, vers 10 heures du soir, un incendie se déclarait au village de Kerampellan, situé sur la route de Moëlan à Douélan.

Dès la première alerte, les soldats et les gendarmes qui assurent les mesures d'ordre dans les usines, étaient sur pied et se rendaient, sous la conduite de leurs officiers sur le lieu de l'incendie. Grâce à eux la chaîne fut formée immédiatement. Malheureusement le matériel faisant défaut ; on ne trouva pas seulement trente seaux dans le village composé de cinquante maisons d'habitation et qui fut le théâtre d'un terrible incendie, il y a dix mois.

Néanmoins, le fléau a put être circonscrit car des hommes munis de cruches se tenaient sur les toitures en chaume des maisons voisines et éteignaient les flammèches, qui auraient pu communiquer le feu à plusieurs bâtiments. Seule, une maison avec ses dépendances, une crèche et une porcherie, ont été la proie des flammes.

La maison incendiée, appartenant au pêcheur Mahé, de Kerampellan, était habitée par la famille Sancéau composée du père, de la mère et de cinq enfants en bas âges, dont l'aîné n'a que sept ans ; le père, marchand de poissons, était absent ; la mère et les enfants étaient couchés. La femme Mahé a, la première, aperçu le feu, qui avait pris naissance dans la porcherie.

Il n'y a pas eu d'accident de personne.

Les bâtiments incendiés sont assurés.

 

MOELAN. - Tribunal correctionnel. - Lamer, pour vol d'épaves, se voit condamner à 25 francs d'amende.

 

30 juillet 1909 (L'Union Agricole et Maritime)

Tribunal correctionnel de Quimperlé.

Moëlan. - Le Goff Marie Louise, femme Naour, âgée de 36 ans, ménagère à Lande-Julienne en Riec, est inculpée d'un vol de deux chemises au préjudice des époux Durand et d'un vol d'une couverture au préjudice de la femme Naviner. Le vol des chemises n'étant pas suffisamment établi, la prévenue a été relaxée de ce chef de prévention et condamnée pour vol d'une couverture à quinze jours d'emprisonnement.

 

11 août 1909 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Incendie. - Un incendie occasionné, sans aucun doute, par l'orage, a éclaté dimanche après-midi dans la demeure de M. Soret, Cordonnier, au bourg de Moëlan. M. Soret, qui est chargé de la remise des télégrammes à domicile, a sa maison reliée par un fil au bureau de Poste.

La foudre tombant sur ce fil a gagné la maison de M. Soret et y a mis le feu. L'incendie activé par le vent soufflant en bourrasque, fit des progrès très rapides malgré la pluie. Au bout d'une heure, il ne restait plus, de la maison de M. Soret, que les quatre murs. On n'avait pu sauver que très peu de choses. Quelques pièces de drap du magasin tenu dans la même maison par la fille Soret, furent arrachées aux flammes et traînées dans la boue.

 

13 août 1909 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Nous avons relaté dans notre dernier numéro l'incendie qui fut occasionné par la foudre, dimanche dernier, à Moëlan, chez M. Soret, cordonnier et porteur des dépêches, ainsi que chez sa fille, marchande de draps. Les dégâts sont élevés. M. Soret évalue ses pertes à 13500 francs et sa fille estime qu'elle a perdu pour environ 14500 francs. L'un et l'autre sont assurés à la compagnie Le Finistère pour une somme à peu près équivalente.

 

20 août 1909 (L'Union Agricole et Maritime)

Nominations d'instituteurs et d'institutrices.

Forestier, de Moëlan, stagiaire provisoire à Moëlan.

 

5 septembre 1909 (Ouest-Eclair)

Moëlan. - Coups. - Xavier Caëric, 62 ans, cultivateur à Kerguévélic, en Moëlan, et Pierre Le Gac, 68 ans, demeurant au même village, ne vivent pas en bonne intelligence. Le 22 août dernier, après une discussion, Le Gac porta à Caëric des coups de pied dont deux à la tête occasionnant des blessures assez graves. Les torts étant du côté de Le Gac, ce dernier sera l'objet de poursuites.

 

10 septembre 1909 (L'Union Agricole et Maritime)

Tribunal correctionnel de Quimperlé.

Moëlan. - Le 10 août dernier, Le Gall René, 45 ans, propriétaire à Belle-vue en Moëlan, après avoir informé les gendarmes Brabant et Gauffénic, de la brigade de Pont-Aven, qu'un vol de fougère avait été commis à son préjudice, les reçut deux heures plus tard à son domicile, en leur disant : "Ah ! c'est maintenant que vous venez... vous vous faites bien attendre. Je vous somme de faire une enquête... Je vais vous faire marcher... J'en rendrai compte à M. le Procureur de la République."

Pour sa défense, le prévenu se contente de dire que s'il a réellement fait ces menaces, il a eu tort.

Le Tribunal, après plaidoirie de Me Bouchard, estimant que le délit d'outrages n'est pas suffisamment caractérisé, acquitte Le Gall, et le renvoie des fins de la poursuite sans dépens.

 

Moëlan. - Pour avoir navigué sans être muni de son rôle d'équipage, le 19 août 1909, à l'entrée du port de Doëlan, le sieur Favennec Mélaine, marin-pêcheur, domicilié en la commune de Moëlan a été condanné à cent francs d'amende avec sursis.

 

Moëlan. - Le Gac Pierre Marie, 68 ans, journalier, à Kerguévillic, en Moëlan, a, le 22 août dernier, porté au sieur Caëric plusieurs coups de poing, parce que ce dernier, à qui il demandait où se trouvait sa femme, lui avait répondu : " Je ne suis pas chargé de la garder " : 1 mois de prison.

 

6 octobre 1909 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan.- Mort subite. - Samedi dernier, vers 5 heures de l'après-midi, le sieur Tanguy, âgé de 69 ans, demeurant à Saint-Thamec, en Moëlan, se rendait à la maison Lozachmeur, du même village, où il demandait pour 2 sous de pain et du beurre. La femme Lozachmeur le servit, et Tanguy s'assit à une table.

Dès qu'il commença à manger, il se trouva mal et il ne put avaler une bouchée de pain qu'il venait de mastiquer. M. Sellin, entrepreneur à Nizon, qui se trouvait à la maison en ce moment, lui fit rendre cette bouchée de pain, tandis que la femme Lozachmeur lui présentait un cordial. Rien n'y fit, par même les tractions de la langue tentées par le sieur Lozachmeur. Au bout de quelques minutes, le vieillard rendait le dernier soupir.

 

8 octobre 1909 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Suicide. - le 21 mai dernier, un des cinq enfants des époux Orvoën, de Kervéligen, en Moëlan, âgé de 3 ans, eut le pousse gauche coupé. Cet accident produisit sur le cerveau de sa mère, qui a cette époque était prête à mettre au monde un sixième enfant, un effet tel qu'elle resta toute drôle et qu'après la naissance de son enfant il lui fut impossible de l'allaiter. Cette nouvelle situation n'était pas faite pour améliorer l'état d'esprit de la femme Orvoën qui, il y a trois semaines environ, déclara à une voisine qu'elle était lasse de la vie et qu'elle mettrait fin à ses jours ; en même temps, elle la conjurait de ne pas en faire part à son mari.

Le sieur Orvoën, qui ne connaissait rien du sinistre projet de sa femme, fut tout étonné dimanche dernier, en rentrant de la messe, de ne pas la retrouver à la maison. Il se mit à sa recherche avec ses enfants. Vers deux heures de l'après-midi, la malheureuse mère fut trouvée pendue dans la grange. Sa fille, âgée de 15 ans, qui avait fait la lugubre découverte, s'empressa d'en aviser une voisine qui coupa la corde, mais il était trop tard : le corps était déjà froid et rigide et la mort avait fait son oeuvre.

 

9 octobre 1909 (Le Progrès du Finistère)

MOELAN. - Mort subitement. - Un vieillard de 69 ans, Joseph Tanguy, demeurant à Saint-Thamec, se rendait, samedi après-midi, vers 5 heures, chez une de ses voisines, Mme Lozac'hmeur, demandant pour deux sous de pain et de beurre.

On le servit et il mangea, mais dès les premières bouchées, il se trouvait mal, et malgré tous les soins prodigués, il ne tardait pas à rendre le dernier soupir.

 

13 octobre 1909 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Nombreux vols. - Dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre, les villages de Kervigodès et de Kersaux ont été mis en coupe réglée par des malfaiteurs demeurés inconnus.

Il est vrai que nos campagnards, qui sont généralement méfiants hors de chez eux, le sont moins dans leurs villages ; on sait qu'ils ont, notamment, malgré la fréquence des vols, la mauvaise habitude de laisser aux abords de leurs lavoirs ou dans des hangars ouverts à tout venant le linge mis au blanchissage. Les voleurs ont, de ce fait, beau jeu pour prendre et emporter ce qui est à leur convenance.

C'est ce qui est arrivé aux deux villages de Kervignès et de Kersaux.

Au préjudice du sieur Le Doze, de Kervignès, il a été soustrait divers effets d'habillement d'une valeur de 14 francs qui étaient déposés dans un courtil, et divers objets valant 25 fr. environ, placés dans son hangar.

Le sieur Drennou Pierre, marin-pêcheur au même village, en perd pour une centaine de sous.

La femme Tallec évalue à 6 francs le montant de sa perte.

La femme Kermagoret, née Drénou Marie Anne, a constaté la disparition d'une chaîne lui servant à attacher sa vache, et valant 2 fr.

Une autre femme Kermagoret, née Drénou Marie Corentine, compte qu'il lui a été volé pour une vingtaine de francs.

Au village de Kersaux, rafle semblable. Du hangar des époux Gueroué, il fut enlevé une jupe, des fléaux et une capote cirée, le tout valant 26 francs environ.

La femme Le Bloa compte pour une dizaine de francs et le sieur Henry, marin-pêcheur, pour une douzaine de francs.

Terminons cette longue liste par la femme Dagorn a qui l'on a volé pour 6 fr. et par la femme Robet qui estime à 7 fr. 50 le montant des objets qu'on lui a volés.

Quels sont les auteurs de tous ces vols qui consistent presque tous en effets d'habilement ? Il sera sans doute difficile de les retrouver.

L'opération s'est faite sans bruit, car toutes les victimes de cette série de vols déclarent n'avoir rien entendu dans la nuit. Seul M. Drénou Julien dit s'être levé vers 11 heures et avoir entendu quelques bruits dans le village. Loin de se douter de la présence des voleurs, il rentra chez lui, ferma sa porte et se rendormit tranquillement.

 

Moëlan. - Découverte inattendue. - Le sieur Quentel Vincent, marin-pêcheur, demeurant à Kerroch, en Moëlan, serait, parait-il, un locataire connaissant peu le calendrier, et qui, en tout cas, affecte de ne pas connaître l'échéance de la Saint-Michel. Son propriétaire, M. Cornou, de Kervéligen, attendant vainement, pour la troisième année, que son locataire vienne lui apporter le montant de son loyer, se rendit ces jours derniers chez Quentel pour réclamer ce qui lui était dû. Le locataire était absent. En présence de témoins, M. Cornou pénétra dans la maison et ouvrit l'armoire. Un étalage ou mieux une fouillis indescriptible d'objets les plus divers et pas des plus propres existait dans ce meuble ; dans le grenier régnait le même désordre.

Les personnes présentes, ainsi que d'autres du village et des environs, reconnurent divers objets comme leur ayant appartenu. La maison fut envahie ; beaucoup s'emparèrent séance tenante de leur bien, d'autres laissèrent sur place jusqu'après enquête les objets qu'ils venaient de retrouver.

Les gendarmes de Pont-Aven prévenus se rendirent sur les lieux pour faire une enquête. Nous épargnons à nos lecteurs l'énumération, peu intéressante d'ailleurs, des objets qui furent trouvés pêle-mêle dans la maison et qui furent réclamés par les voisins.

Le sieur Quentel qui revenait de la pêche, fut accosté par les gendarmes au port de Brigneau. Il commença par déclarer n'avoir rien volé, mais avoir trouvé près de chez lui les objets qu'on l'accusait d'avoir volés. Il ajouta qu'au moment de son départ pour la pêche, il avait laissé sur sa table une somme de 70 francs, composé de pièces de 10 francs et protesta contre la violation de son domicile.

 

16 octobre 1909 (Le Progrès du Finistère)

MOELAN. - Fête du Drapeau et inauguration. - La 1944è section des Vétérans des Armées de Terre et de Mer 1870-71, de Moëlan, célèbrera, dimanche 17 octobre, la fête du Drapeau et procédera à l'inauguration du monument qu'elle a élevé, dans le cimetière, aux Morts pour la Patrie.

Le monument, de très belle allure, est dû au ciseau de M. Joncourt, sculpteur à Quimperlé.

Voici le programme de la cérémonie :

A 9 heures : Réunion des Vétérans et Sociétaires. Salut au drapeau.

A 9 h. 1/2 : Départ pour la gare. Réception des délégations des sections voisines. Souhaits de bienvenue.

A 11 heures : Service funèbre à la mémoire des morts pour la patrie.

Après l'office, au cimetière, bénédiction et inauguration du monument.

A midi et demi : Banquet par souscription.

 

20 octobre 1909 (L'Union Agricole et Maritime)

La Crise sardinière.

L'expression consacrée de crise sardinière, par laquelle les journaux ont entretenu leurs lecteurs des conflits qui ont surgi ces temps [...]

Samedi également, le détachement du 62è, qui se trouvait à Brigneau, a pris le train en gare de Moëlan et est rentré à Lorient.

Dans ce port, où il n'y a eu à relater aucun incident fâcheux, mais où, comme l'on sait, fonctionnent des sertisseuses à l'usine Béziers, l'Administration a cru prudent de maintenir les gendarmes. Le nombre de ceux-ci a même été renforcé des gendarmes qui se trouvaient précédemment à Doëlan. Dans ce dernier port, il n'y a plus ni soldats, ni gendarmes.

 

MAM 23 octobre 1909 (Le Progrès du Finistère)

MOELAN. - La fête du drapeau et inauguration d'un monument. - Malgré la pluie diluvienne de la nuit, on était venu nombreux, dimanche, à Moëlan, pour assister à la fête du drapeau de la 1944è section des Vétérans et à l'inauguration du monument des morts pour la Patrie.

A la gare, à l'arrivée du train de Quimperlé, la section de Moëlan et celle de Pont-Aven sont rangées pour recevoir les invités. M. le lieutenant-colonel Roudière, délégué par le conseil général des Vétérans est reçu par M. Barbe, maire de Moëlan, M. Scoazec, président de la 1944è section, et M. de Beaumont, président d'honneur. Avec lui descendent du train les délégués de Quimperlé, Quimper, Rosporden et Landerneau, dont les drapeaux se rangent aux côtés de ceux de Moëlan et Pont-Aven et celui de Concarneau.

Après le salut au drapeau et quelques mots du colonel Roudière, le cortège se met en marche, précédé des clairons et tambours, pour se rendre à la mairie où le canon est tiré en son honneur, puis à l'église, où est célébré un service solennel en mémoire des morts pour la Patrie. Un des vicaires, M. l'abbé Maréchal, prononce une patriotique allocution, en rappelant qu'il a, lui aussi, servit la France comme timonier breveté, puis le cortège, précédé du clergé, d'une palme offerte par les Vétérans, d'une couronne offerte par le Souvenir Français, se rend au cimetière pour l'inauguration du monument aux morts pour la Patrie.

A cet endroit et après les prières, de très intéressants et émouvants discours ont été prononcés par M. Barbe, maire de Moëlan, M. Péron, vice-président de la Section de Moëlan, M. le colonel Roudière, M. Le Louëdec, député, M. Louarn, instituteur à Saint-Pierre, puis, enfin, par M. Daniélou, porte-drapeau de Moëlan.

Un banquet, auquel assistaient les notabilités, a réuni ensuite une centaine de convives, au restaurant Quentel.

 

Horaire des trains de Quimperlé à Concarneau

Aller
*
Retour
*
Quimperlé
09h20
12h00
18h25
16h00
Concarneau
09h21
12h50
18h40
 
La Forêt-Clohars (halte)
09h31
12h11
18h36
16h11
Lanriec
09h29
12h58
18h48
 
Moëlan
09h44
12h24
18h49
16h24
Trégunc
09h39
13h08
18h58
 
Le Guilly (arrêt facultatif)
09h49
12h29
18h54
16h29
Névez
09h51
13h21
19:11
 
Riec-sur-Bélon
10h03
12h43
19h08
16h43
Nizon
10h03
13h33
19h23
 
Pont-Aven - arrivée
10h15
12h55
19h20
16h44
Pont-Aven - arrivée
10h07
13h37
19h27
 
Pont-Aven - départ
07h35
10h23
17h05
Pont-Aven - départ
07h00
10h15
16h56
13h45
Nizon
07h39
10h27
17h09
 
Riec-sur-Bélon
07h15
10h30
17h11
 
14h00
Névez
07h51
10h31
17h20
 
Le Guilly (arrêt facultatif)
07h27
10h42
17h22
 
14h12
Trégunc
08h06
10h54
17h36
 
Moëlan
07h34
10h49
17h29
 
14h19
Lanriec
08h14
11h02
17h44
 
La Forêt-Clohars (halte)
07h44
10h59
17h38
 
14h29
Concarneau
08h22
11h10
17h52
 
Quimperlé
07h55
11h10
17h48
 
14h40

* : Foires, marchés à Quimperlé

 

30 octobre 1909 (Le Progrès du Finistère)

MOELAN. - Arrestation. - Mardi, les gendarmes Le Cunff et Braban, de Pont-Aven, ont procédé à l'arrestation, en vertu d'un mandat d'arrêt, d'un sieur Quentel Vincent, 55 ans, marin-pêcheur demeurant à Kerroch, condamné pour vol.

 

3 novembre 1909 (L'Union Agricole et Maritime)

Instruction publique. Sont nommés :

Directrice d'école à Châteaulin, Mme Texier, de Moëlan.

Instituteurs à Moëlan (Brigneau), M. et Mme Goubin de Pont-Croix.

Instituteurs adjoints : à Quimperlé, sur sa demande, M. Guéguen, instituteur titulaire à Moëlan (Brigneau) ; à Moëlan, M. Le Roux, de Pont-Croix.

Institutrice adjointe à Arzano, Mme Le Corre, de Moëlan (Brigneau).

 

Dation de Conseil Judiciaire : Un jugement du tribunal civil de Quimperlé, en date du vingt-sept octobre mil neuf cent neuf, enregistré et signifié, rendu par défaut contre Louis Salin, sans profession, domicilié à Kergroës, commune de Moëlan, a ordonné que le dit sieur Salin ne pourra désormais plaider, transiger, emprunter, recevoir un capital mobilier ni en donner décharge, aliéner ni grever ses biens d'hypothèques sans l'assistance d'un conseil judiciaire, et Me Barbe, notaire à Moëlan a été nommé à cette fonction par le jugement plus haut énoncé.

 

7 novembre 1909 (L'Union Agricole et Maritime)

Instruction publique. Sont nommés :

M. Kerimel, de Douarnenez, adjoint à Moëlan.

Mme Kerimel, de Douarnenez, directrice à Moëlan.

Mme Texier, de Moëlan, directrice à Châteaulin.

M. Guéguen, de Moëlan (Brigneau), adjoint à Quimperlé.

Mme Goubin, de Pont-croix, titulaire à Moëlan (Brigneau).

 

12 novembre 1909 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - On se rappelle qu'au cours d'une perquisition opérée le 2 novembre courant, par M. Cazier, juge d'instruction, au domicile de Jean Quentel, à Kerroch, en Moëlan, on trouva de nombreux objets, tels que sacs, fléau de balance, planches, leviers, serrures, dont il ne put indiquer la provenance, et que ses voisins reconnurent en partie pour leur appartenir. Quentel, qui ne s'explique pas la présence de ces objets dans son domicile, s'entend condamner à trois mois de prison.

 

21 novembre 1909 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Vol de pommes. - La veuve Cutullic, cultivatrice à Kersécol, en Moëlan, se plaint de ce que tous les ans, ou à peu près, ses pommiers reçoivent la visite de maraudeurs, et quelques uns de ses voisins disent avoir fait la même constatation.

Ayant appris qu'un habitant des environs avait été vu secouer ses pommiers, remplir de pommes des paniers qu'il allait ensuite vider dans des sacs qu'il laissait dans son propre champ situé à proximité, elle a porté plainte contre ce voisin peu délicat.

Celui-ci, interrogé par la gendarmerie, jure ses grands dieux qu'il n'a pas touché aux pommes de la veuve Cutullic.

 

21 novembre 1909 (L'Union Agricole et Maritime)

MOELAN. - Mort suspecte. - Descente de justice. - Lundi matin, le bruit se répandait, à la première heure, au bourg de Moëlan, qu'un crime avait été commis dans la nuit, à un endroit nommé Keranglien, à 1 kilomètre du bourg, sur la route qui mène à Brigneau. A 8 heures, la même nouvelle était connue à Quimperlé et, comme à Moëlan, on ne parlait que de crime. Un quartier-maître chauffeur, en retraite depuis peu, avait, disait-on, dans une crise d'alcoolisme, tué sa femme sur la route. Ces bruits avaient pour fondement la découverte du cadavre d'une femme, tout meurtri, sur la route.

Le docteur Ravallec, de Moëlan, appelé pour examiné ce cadavre, avait refuser l'autorisation de le transporter au domicile conjugal, avant l'arrivée du parquet. C'était assez pour faire croire à un crime, et l'on ne portait guère créance à la version du mari qui prétendait que la mort était due à une congestion provoquée par le froid.

Voici comment les faits se seraient passés.

Guillou Jean Julien, âgé de 44 ans, quartier-maître chauffeur, demeurant à Kercadoret en Moëlan, près du passage à Niveau, sur la route de Moëlan à Quimperlé, vient de prendre sa retraite, il y a une quinzaine de jours.

A l'occasion de son retour définitif au pays, il s'était rendu, dimanche dernier, en compagnie de sa femme et de ses deux garçons, âgés de 7 et 10 ans, aux environs de Brigneau, pour voir des parents, notamment la soeur de Guillou. La fille aîné, âgée de 14 ans, était restée à la maison.

Chez toutes les personnes auxquelles ils firent visite, ils furent, suivant l'usage, invités à boire. La femme Guillou, née Bacon Marie Françoise, âgée de 47 ans, absorba ainsi de nombreux grogs : elle ne prenait guère que cette boisson, en raison du temps froid ; le mari, au contraire, buvait de préférence du cidre. Bien qu'ils n'eussent pas l'avantage de trouver chez elles toutes les personnes auxquelles les époux Guillou devaient rendre visite, ceux-ci avaient fait tant de libations qu'au moment de se remettre en route pour rentrer chez eux, ils se trouvaient tous les deux en état complet d'ivresse.

La femme Guillou notamment, aux dires de son mari, était saoule à tel point qu'elle ne pouvait tenir debout. Bien que, lui-même, il eut quelque mal à garder l'équilibre, il la prit par le bras et tous les deux quittèrent Brigneau en titubant et en tombant à chaque instant. Le mari, moins ivre et plus fort, faisait des efforts pour empêcher sa femme de tomber sans y réussir toujours, et, quand il tombait lui-même, c'était à chaque fois sur sa femme. Celle-ci, dans ses nombreuses chutes, roula sur les tas de cailloux placés sur le bord de la route, et alla se heurter aux murs et aux talus ; elle se fit ainsi de nombreuses contusions et ecchymoses sur tout le corps et notamment à la tête.

Voyant qu'ils n'avançaient pas assez vite, le père pria ses deux enfants de ne pas les attendre et de se rendre, avant eux, seuls à la maison.

Continuant péniblement leur chemin, les époux Guillou se trouvaient à la lande de Keranglien, vers 10 heures du soir. Là, raconte le mari, ils tombèrent l'un sur l'autre ; la femme heurta violemment une pierre formant talus et tomba à la renverse dans la douve ; en tombant, ses reins durent porter sur une pierre assez grosse qui se trouvait au milieu du fossé.

Tous les deux se seraient endormis.

Vers deux heures du matin, le mari se réveilla, transi de froid ; sa femme à côté de lui, ne bougeait pas, dit-il ; elle avait la figure et les mains glacées ; de sa bouche sortait de l'écume encore tiède. Il lui dégrafa son corsage et constata que la poitrine n'était pas encore froide, pour la ranimer, il se mit à la frictionner. Ne pouvant réussir à lui donner signe de vie, il la traîna, Dieu sait comment, jusqu'à la porte d'une maison voisine, située à une quarantaine de mètres de l'endroit où elle gisait, mais, quand il arriva jusqu'à cette porte, la femme Guillou n'était plus qu'un cadavre. Nous disons qu'il la traîna ; il dut s'y prendre de façon assez brutale, en la prenant sans doute par la tête et le cou, car des traces de mains furent relevées qui firent croire d'abord qu'il y avait eu strangulation.

Quoi qu'il en soit, il fallut attendre le jour avant de déplacer le cadavre. On prévint de bonne heure l'adjoint au maire qui fit appeler le docteur Ravallec pour constater le décès. Celui-ci examina le corps de la femme Guillou et, en raison des nombreuses traces de violences qu'il releva, il défendit de le transporter à Kercadoret, au domicile des époux Guillou avant l'arrivée du parquet, qui fut aussitôt avisé, ainsi que la brigade de gendarmerie de Pont-Aven.

Le cadavre fut étendu sur de la paille, dans un petit hangar, ouvert de tous côtés et situé au bord de la route.

Durant toute la journée, de nombreux curieux défilèrent devant le cadavre qui avait été entièrement recouvert avec les habits de la femme Guillou ; ces habits étaient souillés et indiquaient clairement qu'elle avait roulé à terre à maintes reprises. Aux pieds de sa mère, se tenait debout la fille aînée des époux Guillou âgée de 14 ans, dont la douleur faisait peine à voir. A côté se trouvait le malheureux mari, l'attitude très calme, paraissant regretter profondément la disparition de sa femme que, affirme-t-il, il aimait beaucoup, quoi qu'on puisse dire. Il attend avec impatience l'arrivée des gendarmes et du parquet afin que l'on puisse transporter chez lui le cadavre de sa femme. Plusieurs personnes se présentent pour lui demander à voir la malheureuse femme, mais il s'y oppose et on n'insiste pas.

Pendant ce temps, cette mort fait l'objet de toutes les conversations. Aux yeux de tous, elle est suspecte et, de l'avis presque général, il semblerait qu'il y ait eu crime.

Guillou dit-on, passe pour être très brutal, et on raconte que l'accord n'était pas toujours parfait dans le ménage. La femme, comme le mari, avait des habitudes d'intempérance et l'on comprend que, dans ces conditions, la brouille devait être assez fréquente entre les deux époux. Pourtant, nous a-t-on dit, elle n'était pas une ivrognesse, et elle s'occupait beaucoup de son intérieur où règne le plus grand ordre et la plus grande propreté. D'autre part, les relations de Guillou avec ses voisins ne semblent pas être des meilleures. Il y a une quinzaine de jours, comme nous l'avons déjà relaté dans notre numéro du 12 novembre dernier, les époux Ollivier, ses locataires, eurent à porter plainte contre lui pour avoir pénétré de force chez eux et leur avoir porté des coups.

De cette façon, la rumeur publique ne pouvait être favorable à Guillou et, nous le répétons, dans toutes les conversations, il n'était question que de crime.

Vers 3 heures de l'après-midi, M. Havars, juge au tribunal de Quimperlé, remplissant les fonctions de juge d'instruction en remplacement de M. Cazier, arrive à Keranglien, accompagné de MM. Combe, commis-greffier et Tamic, interprête. Le lieutenant de gendarmerie Bucquoy est avec eux. Le maire de Moëlan et deux gendarmes de Pont-Aven sont déjà sur les lieux.

Aussitôt, M. Havard fait réquisitionner une voiture sur laquelle on dépose le cadavre, enseveli dans un drap, pour être transporté au domicile des époux Guillou Au même instant, arrive le docteur Le Stunff, médecin-légiste.

Tandis que M. Havard procède, dans une maison voisine, à l'interrogatoire de Guillou et de quelques témoins, le médecin-légiste pratique l'autopsie.

sur toutes les parties du corps, celui-ci relève de nombreuse plaies contuses et des ecchymoses qui ne peuvent provenir que de coups. Néanmoins, ces coups n'ont pas été mortels. La mort ne peut être attribuée, croyons-nous savoir, qu'à une congestion occasionnée par le froid et l'alccol. C'est dire que si la température avait été moins rigoureuse, il n'y aurait pas eu à déplorer cette mort.

De ces constatations, il résulte donc que Guillou contrairement à ce qu'il a prétendu, a exercé des violences sur sa femme.

D'autre part, il dit s'être endormi, sur le bord de la route, auprès de sa femme, de dix heures du soir, heure à laquelle, suivant sa version, ils seraient tombés tous deux à la renverse, à la lande de Keranglien, jusqu'à deux heures du matin, heure à laquelle il se serait réveillé.

Cette affirmation parait devoir être contestée. Nous croyons savoir, en effet, que, d'après un bruit qui a couru avec persistance au bourg de Moëlan et à Kercadoret, Guillou serait venu chez lui dans la nuit de dimanche à lundi et qu'il s'y serait même couché. N'ayant pu en avoir confirmation certaine, nous ne donnons toutefois cette nouvelle que sous les plus expresses réserves.

Ajoutons enfin que, d'après les bruits qui ont couru au sujet de cette affaire, on aurait entendu la femme Guillou pousser des cris.

Après l'audition de quelques témoins dans la maison habitée par Guillou, le juge instructeur a quitté Moëlan, laissant le mari en liberté. De son côté, le médecin-légiste ayant terminé l'autopsie et fait mettre en bière les dépouilles mortelles de la femme Guillou quitta Moëlan, vers 7 heures du soir.

Aujourd'hui, mardi, mandant d'arrêt a été décerné contre Guillou et transmis télégraphiquement à la brigade de gendarmerie de Pont-Aven, chargée d'opérer l'arrestation. Guillou est inculpé de coups.

Terminons en disant que cette affaire a provoqué une profonde émotion parmi toute la population de Moëlan.

 

23 novembre 1909 (Ouest-Eclair)

MOELAN. - Propriétaire pas commode. - Un soir du mois dernier, Jean Ollivier, de Kercadoret, étant couché, son propriétaire Guillou se présenta à sa porte en réclamant la clef de son logement. Mme Ollivier ayant répondu qu'elle ne l'avait pas, Guillou se fâcha, et d'un coup d'épaule enfonça la porte ; il voulut alors s'attaquer à la femme Ollivier, qu'il essaya de terrasser, mais celle-ci se saisit d'un gourdin et mit son agresseur en fuite.

Cela ne découragea pas Guillou, qui pénétra à nouveau chez les locataires, mais Ollivier sortit alors de son lit et administra une correction à son irascible propriétaire.

 

26 novembre 1909 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - L'affaire Guillou - Arrestation du mari. - Dans notre dernier numéro, nous avons relaté avec détails le décès de la femme Guillou survenu dans la nuit de dimanche à lundi, en nous efforçant de donner aussi exactement que possible les deux versions qui avaient pris corps au sujet de cette mort suspecte.

D'une part, le mari racontait que, parti de Brigneau à la tombée de la nuit, en compagnie de sa femme, et tous deux se trouvant en état d'ivresse, ils roulèrent à différentes reprises sur la chaussée et dans les fossés. Sa femme, plus ivre qui lui, dit-il, tombait toujours dessous et se fit ainsi les nombreuses blessures qui ont été relevées sur son cadavre. Entre 10 et 11 heures du soir, ajoute Guillou ils se trouvaient à Keranglien ; tombés tous deux dans le fossé, ils s'endormirent ; seul il se réveilla vers 2 heures du matin, au moment où sa femme congestionnée par le froid, allait rendre le dernier soupir.

Mais, d'autre part, il résulte de certains témoignages que cette version n'est pas entièrement exacte. L'état d'ébriété des deux époux au moment de leur départ de Brigneau ne fait aucun doute et il est vraisemblable qu'ils aient pu tituber et tomber. Mais, on affirme que le mari a été vu frapper sa femme à coups de poings et qu'on a entendu celle-ci se plaindre. De plus, des passants attardés disent qu'is ont vu la femme Guillou seule, étendue dans la douve. Et ces témoignages confirment ce que nous disions avec réserve, à savoir que Guillou s'était rendu chez lui dans la nuit, alors qu'il prétendait s'être endormi près de sa femme. Les locataires de la maison Guillou disent avoir entendu celui-ci entrer chez lui vers minuit et s'en aller vers deux heures. Il échangea quelques mots avec ses enfants et notamment avec sa fille aînée ; on entendit les enfants pleurer. Guillou alla d'ailleurs frapper à la porte de sa belle-mère et lui annonca la triste nouvelle, ainsi qu'à sa nièce. Comme sa belle-mère lui reprochait d'avoir frappé sa fille, Guillou affirma ne l'avoir pas fait.

Guillou aurait donc menti en ce qui concerne l'emploi de son temps. L'instruction établira la vérité.

Quant aux ecchymoses relevées par le médecin-légiste sur le cadavre de sa femme, Guillou persite à dire qu'elles ne proviennent pas de violences exercées par lui sur elle. Sur ce point, le rapport médical ne peut être que concluant.

Sur la foi de certrains témoignages, nous disions que la femme Guillou avait des habitudes d'intempérance, sans être pourtant une ivrognesse car elle s'occupait beaucoup de son intérieur où régnaient le plus grand ordre et la plus grande propreté. Il nous est revenu que cette information dépasserait un peu la vérité. Il arrivait bien quelquefois à la femme Guillou de se déranger, mais, très rarement ; ce n'était pas en tout cas une femme fréquentant le cabaret, au contraire elle était très économe. Ses relations avec son mari, sans être des meilleures, n'étaient peut-être pas aussi désagréables que certaines personnes se sont plu à le dire. Néanmoins, l'accord n'était pas parfait dans le ménage ; tout récemment, le 17 octobre, la femme Guillou ne put rentrer chez elle et dut passer la nuit dehors.

Le mandat d'arrêt décerné mardi dernier contre Guillou sous l'inculpation de coups, et transmis télégraphiquement à la brigade de Pont-Aven, a été exécuté vers 4 heures de l'après-midi aussitôt que la malheureuse victime eut été conduite à sa dernière demeure.

Après avoir passé la nuit dans la chambre de sûreté de la caserne de gendarmerie de Pont-Aven, Guillou a été conduit hier mercredi à Quimperlé où il est arrivé par le train de 11 heures.

Il subit un interrogatoire d'identité puis fut écroué à la maison d'arrêt.

 

27 novembre 1909 (Le Progrès du Finistère)

MOELAN. - Une mort suspecte. - Lundi matin, le bruit se répandait, à la première heure, au bourg de Moëlan, qu'un crime avait été commis dans la nuit, à un endroit nommé Keranglien, à 1 kilomètre du bourg, sur la route qui mène à Brigneau. A 8 heures, la même nouvelle était connue à Quimperlé et, comme à Moëlan, on ne parlait que de crime. Un quartier-maître chauffeur, en retraite depuis peu, avait, disait-on, dans une crise d'alcoolisme, tué sa femme sur la route. Ces bruits avaient pour fondement la découverte du cadavre d'une femme, tout meurtri, sur la route.

Après l'autopsie du cadavre par M. Le Stunff, médécin légiste, et l'interrogatoire de Guillou mari de la victime par M. Havard, juge d'instruction, le parquet n'a pas cru devoir porter créance à la version du mari, qui prétendait que la mort était due à une congestion provoquée par le froid. Mardi, en effet, mandat d'arrêt a été décerné contre Guillou et transmis à la brigade de gendarmerie de Pont-Aven, chargée d'opérer l'arrestation. Guillou est inculpé de coups.

 

4 décembre 1909 (Le Progrès du Finistère)

MOELAN. - L'affaire Guillou - On se rappelle la mort suspecte de la femme Guillou, que nous avons relatée dans notre dernier numéro et qui avait singulièrement ému l'opinion publique. Le mandat d'arrêt décerné contre le mari, quartier-maître chauffeur en retraite à été exécuté par la gendarmerie de Pont-Aven, après les obsèques de sa femme.

Plusieurs contradictions ont été relevées dans ses déclarations ; il a été établi que, alors qu'il prétendait être resté auprès du corps de sa femme dans la douve de Keranglien, jusqu'à 2 heures du matin, il est au contraire venu un instant jusque chez lui, à Kercadoret. Des témoins, l'auraient vu battre sa femme. Néanmoins, il résulte de l'autopsie que la victime n'a pas succombé aux coups, mais bien à une congestion provoqué par l'alccol et le froid.

Guillou a été écroué à la maison d'arrêt de Quimperlé.

10 décembre 1909 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Commencement d'incendie. - D'après les renseignements qui nous étaient pervenus au sujet du commencement d'incendie qui s'est déclaré dimanche soir chez Mme Vve Robin, à Kergroës en Moëlan, et dont nous avons dit un mot dans notre dernier numéro, les dégates ne devaient pas être relevés. Il en est tout autrement. Bien Qu'ils n'aient pas encore été évalués, on estime qu'ils atteignent dix ou douze mille francs, et consistent en tabliers de soie, chales, pélerines, draperie, lingerie, mercerie.

Le feu s'est déclaré au commencement de la nuit, dans le magasin de mercerie. Un pensionnaire de l'hôtel, M. Lucas, dont la chambre se trouvait au-dessus du magasin, ayant entendu des crépitements et trouvant ce bruit anormal, alla en prévenir Mme Robin. Celle-ci descendit aussitôt, mais elle ne put pénétrer dans le magasin en raison de la fumée. Elle sortit et appela au secours. Des voisins accoururent et, au moyen de seaux d'eau, combattirent le feu. Vers 11 heures, tout danger avait disparu.

On ignore les causes de cet incendie. Il est toutefois probable qu'il a dû être occasionné par le chat qui a été trouvé mort sous le comptoir. Il ya lieu d'ajouter, qu'avant de monter, la bonne avait balayé les cendres dans le foyer.

Mme Robin est assuré à la compagnie Le Soleil.

Quant au propriétaire, M. Louis Salin, il évalue à 300 francs les dégâts commis à l'immeuble et est assuré à la compagnie Le Phénix.

 

11 décembre 1909 (Le Progrès du Finistère)

MOELAN. - L'affaire Guillou - Le parquet de Quimperlé composé de M. Marinier, procureur de la République, de M. Havard, juge d'instruction, de M. Combe, commis-greffier et de M. Tamic, interprète, s'est transporté samedi à Kercadoret, en Moëlan, avec l'inculpé Guillou pour l'instruction de cette ténébreuse affaire.

Sur la demande de son avocat, Guillou a été mis en liberté provisoire.

 

17 décembre 1909 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Le 10 octobre dernier, Le Doze François, cultivateur, à Kerroch, en Moëlan a, au sujet d'une corde, renversé Le Bellec Corentin dans un fossé et lui a porté des coups de poing et des coups de sabots. Le frère de ce dernier, Le Bellec Michel, cultivateur à Kergoulaouen, en Quimperlé, les sépara en assenant sur la tête de Le Doze un violent coup de bâton.

Le Bellec Michel et Le Doze sont poursuivis pour coups et blessures volontaires et récoltent ; le premier 10 jours de prison ; le second 15 jours de la même peine. Tous les deux ont bénéficié de la loi de sursis. Défenseur de Le Doze : Me Bouchard.

 

19 décembre 1909 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Nécrologie. - Mardi dernier, une nombreuse assistance conduisait à sa dernière demeure, M. Jézéquel Hervé, emporté subitement à l'âge de 45 ans.

M. Jézéquel occupait depuis plus de 20 ans ce poste auquel il s'était attaché et où il ne comptait que des amis. Malgré de séduisantes propositions, il préféra toujours demeurer au milieu de cette sympathique population de marins qu'il affectionnait.

M. Barbe, maire de Moëlan, M. Le Goff, délégué cantonal, tous les collègues des environs étaient venus lui rendre les derniers devoirs.

Au cimetière, au nom de M. l'Inspecteur primaire, retenu par un autre deuil, M. Driart, directeur d'école de Quimperlé, prononça l'éloge funèbre de cet homme de bien.

Nous adressons à la famille, nos plus sincères condoléances.

 

25 décembre 1909 (Le Progrès du Finistère)

MOELAN. - Incendie. - La semaine dernière, un incendie s'est déclaré au village de Kerjoseph, en Moëlan, et a dévoré une meule de paille appartenant au sieur Le Porz. Les secours organisés aussitôt par le personnel du village et par des voisins réussirent à préserver les bâtiments.

La meule de paille incendiée contenait environ 5.000 kilos, valant 280 fr.

Il y a une assurance partielle à la compagnie Le Phénix.

On suppose que cet incendie est dû à l'imprudence des deux jeunes enfants qui jouaient à un moment donné dans l'aire à battre.

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