Les Moëlanais
Au fil des années
Moëlan au fil des jours
3 février 1918 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Vol de lapins. - La série continue. Décidément, nos rôdeurs de nuit s'enhardissent impunément. Les fins limiers de la police auraient-ils donc, eux aussi, perdu le sens, du flair ?... On le dirait puisque tout dernièrement encore, dans la nuit de mardi à mercredi, un de nos honorables concitoyens, de Mentoul, M. Questel, entrepreneur, vient d'être, lui aussi, victime d'un vol de lapins. Il est vraiment temps d'y mettre le holà, car autrement maître Renard et ses compagnons, qui ne sont, pour parler net, qu'une bande de noctambules à deux pattes pourraient s'enhardir au point de venir cambrioler nos demeures ; et dame ! alors cela serait plus grave. Car, vous le savez, pour devenir un grand voleur digne de la pendaison, il suffit de commencer par voler une épingle. Allons ! sombres et vilains noctambules, vous voilà bien et dûment avertis : Soyez sur vos gardes ! et vous, fins limiers, reprenez vous sens et soyez enfin plus vigilants !
3 mars 1918 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Une leçon pour Quentel. - Dimanche 24 février à 13 h. 15 au lieu de Kervignac, François passait en revue la terre qui tourne. Les prés, les bois défilaient rapidement. Un gendarme suivait et compléta sa leçon de cosmographie.
Moëlan. - Toujours les vols de lapins. - Dans la nuit de mercredi dernier à jeudi, quatre lapins ont été trouvé tués dans le clapier de M. C. négociant au bourg. Ds bruits ayant été entendus, l'alerte fut donnée vers 3 heures du matin par des habitants de la maison, mais trop tard.
Il parait que la bande est ordinairement accompagnée d'un chien spécialement dressé pour ce genre d'exploits.
Moëlan. - Accident du travail . - Madic François, 37 ans, journalier au Moulin-Marion, se trouvait, le 22 février en compagnie de son frère et de quelques autres bûcherons, au village de Damany, en train d'abattre un chêne. L'arbre était complètement scié et allait tomber lorsque tout à coup, Madic, perdant l'équilibre, glissa et eut la jambre droite coincée entre le chêne et le talus, Madic a été admis d'urgence à l'hôpital de Quimperlé.
Moëlan. - Arrestation de M. Tremblez. - Nos lecteurs connaissent depuis samedi dernier, par l'Union Agricole et depuis de matin, par les confrères, enfin délivrés de la censure, l'affaire d'espionnage où se trouve compromis, M. Maurice Tremblez, propriétaire du Guilly. On sait que M. Tremblez avait acquis en 1911, ce château, bâti sur l'emplacement d'un ancien rendez-vous de chasse de nos ducs, et qui appartint avant eux à la maison du Juch, d'un M. Brozec. En 1915 le manoir était encore loué à un M. Chauchat et le fernier se trouvait être M. Budulier [difficile à déchiffrer], mort cette année-là, au champ d'honneur. M. Tremblez prit alors l'explotation, congédia les Chauchat et se livra à de grands travaux de draînage, à des plantations qui eussent fait en peu de temps de ce coin sauvage un endroit aussi utile qu'il est pittoresque. On sait que le châtelain se livrait également à l'élevage et fut lauréat de concours. M. Tremblez s'était marié à un demoiselle Dupont, de la banque Dupont-Furland. Un enfant de 3 ans, le petit Michel était issu de cette union et résidait chez ses grands-parents. Tremblez était fondé de pouvoir de la banque Rosemberg. Son attitude générale était bonne. Cet homme, peu liant, ne dégageait ni antipathie, ni sympathie... On s'étonnait seulement de ses fréquentes courses d'auto, le plus souvent nocturnes.
L'inculpation qui pèse sur Tremblez, Gay, antiquaire à Dijon ; Brodier, Guillier, Mme Guillier dite Suzy D'Ensy, amante de Tremblez, est celle d'intelligence avec l'ennemi, complicité et d'espionnage.
Jeudi soir, 2 policiers, Riotte et Roure, munis d'un mandat du parquet de Dijon, arrivèrent à l'hôtel du Commerce où ils se firent passer pour voyageurs, puis allèrent se mettre en règle avec le Juge d'Instruction. Dès le lendemain matin, ils partaient au Guilly d'où ils ramenaient au train de 3 h le châtelain et sa femme qui avait tenu à l'accompagner, après avoir dit aux domestiques, que leurs maîtres s'absentaient pour affaire de famille, avec les cousins qui venaient les chercher. Suivirent un interrogatoire d'identité, devant M. le Juge d'Instruction, un repas pris en compagnie des gardiens à l'hôtel du Commerce, et l'accusé était conduit au train de 6 h 55. Il semblait si peu prévoir son arrestation que la veille parlant à un tiers, il disait à propos de Guilly : Dans 10 ans, j'aurais refais tout cela ! Il avait également demandé un permis d'automobiliste au commandant de la XIe région. Enfin il avait fixé, en ville, de Quimperlé un rendez-vous d'affaire avec une personnalité de Bannalec.
Le Matin ajoute que le ménage Tremblez, possédait à Paris 1, rue Octave Feuillet, un appartement de 10 000 fr. Mme Tremblez mariée une première fois et abandonnée au bout de six semaines, fut loin de trouver auprès de son nouvel époux, une compensation à ses déboires, car Tremblez entretenait deux ou trois amies dont Susy Depsy. L'une d'elles aurait essayé de faire chanter le banquier Dupont. Afin d'avoir la liberté de ses amours, Tremblez avait installé sa femme en Bretagne.
Nous ajouterons que la discrétion gardée jusqu'ici par la justice, à laquelle nous devons faire crédit, devrait bien être observée par certains de nos concitoyens et concitoyennes, à qui la langue démange... Notamment les relations d'affaires commerciales que des tiers ont pu avoir avec l'accusé du Parquet de Dijon, ne doivent pas leur attirer l'accrimonie de gens trop pressés à faire valoir la propre responsabilité de leurs fréquentations. S'il fallait jeter la pierre à tous ceux qui ont eu des rapports avec Caillaux, Malvy et consorts, les pierres extirpées des landes de Guilly, n'y suffiraient pas ... ! A qui n'est-il arrivé de cotoyer un malhonnête homme ? Et pour juger, attendons de savoir ce que vaut au juste l'inculpation... C'est l'affaire aux magistrats civils et militaires... non la nôtre !
10 mars 1918 (L'Union Agricole et Maritime)
Moêlan. - Retour de Mme Tremblez. - La châtelaine du Guilly est rentrée hier matin vendredi, au manoir qu'il lui avait fallu quitter, si précipitamment quinze jours. L'absence du maître était particulièrement sensible car, laissé sans argent ni provisions, le chef de la domesticité, M. Pichon, ne savait comment faire face aux besoins de l'exploitation qu'il continuera désormais, probablement. Nous croyons savoir que les divers commerçants moëlannais, créanciers du ménage Tremblez, ont été convoqués au Guilly, cet après-midi, pour être fixés sur leur sort. Ajoutons que le plocier Labouërie se renseigne dans la région. [...]
Viol. - Joseph Fournier , de lan ar choat, accompagnant sa belle-soeur Louise Le Roux, domestique de Mme Pensec, de Kermignet, passait dans une chemin creux près de Kervardel, à Coat-Savé, après être sorti du débit Colin, lorsqu'il se précipita sur cette pauvre fille de 41 ans et lui fit subir les derniers outrages, vers les 15h. Il est veuf et père de 5 enfants en bas-âge.
17 mars 1918 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Gibelotte. - Les renards à deux pattes, dont nous avons causé à plusieurs reprises, ont encore fait des leurs, dans la nuit du 11 courant, au bourg de Moëlan, chez Mme Philippon. Une lapine et ses sept petits ont été enlevés d'un clapier en maçonnerie, fermé par un loquet en bois.
24 mars 1918 (Ouest-Eclair)
L'affaire Suzy Despy. - Paris, 23 mars. - Le gouverneur militaire de Paris vient d'inculper Guillier, Henri Jay, Suzy Depsy, de commerce avec l'ennemi.
La même inculpation a été notifiée au capitaine Ladoux et à M. Louis Brodier qui avaint été convoqués à cet effet.
On dit que cette seconde inculpation sera finalement retenue contre les inculpés, celle d'intelligences avec l'ennemi ne paraissant pas devoir être confirmée par les résultats déjà acquis par l'enquête.
Maurice Tremblez, actuellement souffrant, sera informé ultérieurement de cette nouvelle inculpation.
On perquisitionne en Bretagne
Paris, 23 mars. - Le lieutenant Gazier a chargé M. Labouérie, commissaire à la brigade mobile de Rennes, d'enquêter sur les agissements de Tremblez, l'ami de Suzy.
Les perquisitions ont eu lieu au château de Guilly, à Moëlan, à Riec-sur-Belon, à Pont-Aven et Plouedern. Des papiers ont été saisis.
7 avril 1918 (L'Union Agricole et Maritime)
Quimperlé. - Dimanche et lundi, nous sont arrivés les cortèges lamentables de nos rapatriés. [...] Ils ont été répartis entre Arzano, Moëlan, Riec, [...]
14 avril 1918 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Encore Jeannot lapin ! Durant la nuit du 8 au 9 des noctambules escaladèrent le mur de clotûre de la propriété de M. Le Maoût, 1er maître en retraite, au bourg et démolirent la toiture d'un clapier. Mais Jeannot qui n'avait nulle envie d'aller danser le tango de la casserolle, se sauva par un trou et échappa à ses ... débaucheurs.
Moëlan. - Ivresse. - Marie Jeanne Cutullic, 41 ans, journalière à Kervignès, prononçait mercredi vers 07 h. 45, près du célèbre château du Guilly, des paroles d'incantation ... Cette sibylle a été couchée sur les registres de Messieurs de la Maréchaussée. Il en est de même de ses compagnes, Catherine Noël, 71 ans et de la belle-soeur de cette dernière Jeanne Noël, 63 ans. Ces deux amantes du sabbat bachique sont encore, par leur vieillesse, plus répréhensiblesqque Marie Jeanne.
5 mai 1918 (L'Union Agricole et Maritime)
Prisonniers de Guerre.
Ont été nouvellement inscrits : Colin Louis , de Moëlan, camp de Stalkowo.
19 mai 1918 (L'Union Agricole et Maritime)
Quimperlé. - Un train de trente wagons, sans compter, cette fois, ceux destinés, aux infirmières et aux dispensaires a passé dans notre gare, de 3 h. à 3 h. 20 la nuit du dimanche à lundi, nous laissant un contingent de 50 réfugiés. Ils ont été répartis [...] 23 à Moëlan. Que toutes et tous soient les bienvenus parmis nous !
Moëlan. - Bois coupé. - Dans le bois de Plaçamen en face du village de Merrien, le 28 avril, vers 20 heures, J.-M. Le Doze, 64 ans, marin-pêcheur, coupait un chêne, de la grosseur d'une bouteille pour faire des "crapauds", dit-il. M. Tanguy, garde particulier, réformé n° 1, chez le comte de Beaumont le surprit. Le marin-pêcheur eut une façon un peu vive de recevoir les observations, et M. Tanguy fut quelque peu malmené.
Moëlan. - Coups et violences. - Le huis-clos est prononcé pour une affaire de coups et violences, commis par Joseph Fournier, 35 ans, sur sa belle-soeur Louise Le Roux. Défenseur Me Fournis, Fournier écope de 8 jours mais vu ses excellents antécédents, il bénéficie du sursis.
26 mai 1918 (L'Union Agricole et Maritime)
Prisonniers de Guerre.
Souscrition de Mme Guillou, de Moëlan, 50 fr.
2 juin 1918 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Médaille militaire. - Le Comte René de Beaumont, engagé pour la durée de la guerre, maréchal des logis au ... dragons, porte fanion du général commandant la ... division de cavalerie vient de recevoir la médaille militaire. Toutes nos félicitations !
23 juin 1918 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Cheval effrayé. - Lundi à midi M. Joseph Pennec, de Kercanet, en Moëlan passait avec sa charette attelée sur la place de l'église du bourg. La sous-ventrière s'étant brusquement détachée, la voiture bascula et le cheval effrayé s'emballa renversant M. Pennec qui fut piétiné. Relevé aussitôt par M. Drangé, du 5e cuirassiers à pied, décoré de la Croix de guerre, et en congé de convalescence, M. Pennec fut transporté au débit Guilcher où il reçut les soins du médecin aide-major Porc'her en résidence à Moëlan. Après pansement, M. Pennec, légèrement blessé à la tête et à la jambe droite, mais qui souffrait de contusions internes, au thorax et à l'abdomen, put être reconduit en voiture jusqu'à son domicile.
Moëlan. - Nouveau médecin. - Nous apprenons avec plaisir que le docteur Porc'her, médecin aide-major, décoré de la Médaille Militaire et de la Croix de Guerre, en congé de convalescence de 6 mois, vient de s'installer, hôtel Quentel. Nous lui souhaitons une cordiale bienvenue !
7 Juillet 1918 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Incendie d'une sapinière. - Yves Madic, Vieix bûcheron de 77 ans, travaillait, vendredi 5, dans les bois de Kerloret, à Mlle Solminihac, à 2 km du bourg. A 11 h., voulant réchauffer sa maigre soupe, il fit un petit feu. Mal lui en prit, car la flamme se communiqua plus loin que le bonhomme ne le désirait. Pour l'éteindre, il la piétina d'abord, puis se roula dessus. Il ne tarda pas à être entouré de flammes. A ses cris, du village voisin de Bellevue, accoururent Mmes Le Bloa, Le Corre, Kermagoret, Vve Pogam, ainsi que Mlles Pélagie Questel et Cardiec. Elles réussirent à la tirer du feu. Après avoir reçu les premiers soins de ces personnes dévouées, il arriva vers 2 h. 1/2 à Quimperlé, dans un état pitoyable ; brûlure à la jambe gauche, à la cuisse droite, aux deux mains. Sa nuit fut assez tranquille.
Cependant, le feu gagnait toujours. MM. Garo et Joliff, pompiers de Moëlan, accoururent les premiers, avec Auguste Lozachmeur, permissionnaire, du 2e d'artillerie de montagne. Malheureusement, en abattant un sapin pour faire la part du feu, ce dernier se blessa de sa hâche à la jambe gauche. Il est également à l'hôpital ; sa blessure n'est pas très grave.
A Quimperlé, on avait été prévenu. Aussitôt, dans un camion automobile de la maison Savary, partaient nos pompiers : le capitaine Galand ; le fourrier Duroure ; les caporaux Adolphe Shérer, Piriou et Tanguy ; les sapeurs J.-L. Cadic et François Le Bris. Ils se rencontrèrent sur les lieux du sinistre avec le caporal des pompiers de Clohars, M. Prévost. Ils firent tant et si bien qu'à 18 heures le feu était dompté, non sans avoir grillé trois hectares. Le bois ne serait pas assuré.
M. le Maire de Moëlan a présenté ses félicitations à MM. le Sous-Préfet et ? de Maire pour l'activité avec laquelle les secours ont été apportés par la pompe de M. Galand. Remerciements également au train des équipages.
14 Juillet 1918 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Acte de probité. - Dans l'après-midi du 5 juillet, sur les lieux de l'incendie du bois de sapins de Kerlaurette, la petite Louise Michel, fille du sympathique cordonnier mobilisé, ayant trouvé un porte-feuille contenant une certaine somme, une permission militaire et autres papiers, s'est empressée de le remettre au secrétaire de la mairie qui le remit à son propriétaire. Félicitations !
Quimperlé. - Rapatriés. - Trente-et-un rapatriés sont arrivés ici, jeudi, à 16 h. et ont été envoyés à Moëlan.
21 Juillet 1918 (L'Union Agricole et Maritime)
Prisonniers de Guerre.
Ont souscrit à l'oeuvre : Comtesse de Beaumont, château de Plaçamen, 200 fr.
28 Juillet 1918 (L'Union Agricole et Maritime)
Quartier de Lorient. - Ont obtenu la médaille d'honneur, les marins du Commerce dont les noms suivent : Boutet Joseph Marie, patron pêcheur, Moëlan ; Dagorn Pierre, patron pêcheur, Moëlan ; Haslé Pierre Marie, patron pêcheur, Moëlan ; Kerforn François, Moëlan ; Landurain Corentin, Moëlan ; Raoul Julien Marie, patron pêcheur, Moëlan ; Sigogne François, Moëlan ; Tanguy Yves, patron pêcheur, Moëlan.
4 août 1918 (L'Union Agricole et Maritime)
Prisonniers de Guerre.
Ont été nouvellement inscrits : Philippon Joseph, de Moëlan, camp de Darmstadt.
18 août 1918 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Coups et blessures. - En l'an 1008, Geoffroi 1er duc de Bretagne, lâcha son faucon sur la poule d'une paysanne. La paysanne tua le prince d'un coup de pierre et dans toute la contrée, ce fut une miteuse Jacquerie.
"War maro eur iar hag eur falc'hon
Breiz e goad, e tan, hag kaon !"
Cette fois ce n'est même pas pour une poule, mais pour un méchant petit poussin de rien du tout, que la guerre a éclaté à Kerouer, entre le clan Tanguy et le clan Guillou. Le chef de ce dernier clan, Yves, patron pêcheur, parle de trois poussins. Sans doute voyait-il triple, ce jour là, pour une raison facile à deviner, car le témoin le plus favorable pour lui, la femme Dagorn, précise bien que le mercredi 7, vers 15 heures, Françoise Tanguy aurait estourbi un seul poussin d'un coup de fléau. François, nie avoir tué bête ayant vie, poule ou poussin... C'est tout naturel.
Mais Yves Guillou est enclin à accueillir toutes les raisons bonnes ou mauvaises, et à 19 h., faisant irruption dans le logement des Tanguy, il saisissait la fille à la gorge et la terrassait... Mme Tanguy réussit à le mettre en fuite, après lui avoir donné de la trique sur l'épaule. Il se retira grommelant et prétendit avoir été blessé au visage, ce qui n'est pas établi. Le surlendemain, vendredi, désireux de se faire justice lui-même, il vint dans l'aire à battre, à 16 h. 30, une fourche à la main. Cette fois c'est au ventre qu'il visait Mlle Tanguy. Elle put heureusement détourner la fourche avec les mains, mais fut atteinte à la tête et perdit connaissance. Ce beau coup fait, Tanguy Prit la fuite.
Moëlan. - Mutilé de guerre. - Nous apprenons avec plaisir que notre collaborateur Joseph Gourlet, décoré de la Croix de Guerre et de la Médaille Militaire, élève de l'Ecole des Mutilés, de Nantes, entrera comme comptable, au 1er septembre, à Cognac, chez M. le Comte du Parc, négociant en eaux-de-vie. Toutes nos félicitations !
1 septembre 1918 (L'Union Agricole et Maritime)
Itinéraires de classement des chevaux.
[...] Moëlan le 16, à 14 heures.
6 octobre 1918 (L'Union Agricole et Maritime)
Prisonniers de Guerre.
Ont souscrit à l'oeuvre : Mme Philippon, de Kerseller, en Moëlan, pour son fils secouru, 5 fr.
Moëlan. - L'affaire Tremblez. - Cette affaire doit venir, le 7 octobre devant le 3e conseil de guerre. Le lieutenant Cazier, chargé de l'instruction, a rendu un non-lieu en faveur de tous les inculpés du chef d'intelligences avec l'ennemi.
Le comptable Brodier bénéficie d'un non-lieu complet.
Ce n'est donc que sous l'inculpation de commerce avec l'ennemi que comparaîtront devant les juges militaires, Mme Suzy Depsy, Guiller, son mari, Maurice Tremblez, l'homme de confiance de Resenberg, et Jay, l'antiquaire dijonnais.
Le gouverneur militaire de Paris a donné l'ordre d'ouvrir une information contre les banquiers austro-boches, Rosenberg et Bettelheim. Ils sont inculpés de coomplicité de commerce avec l'ennemi pour avoir servi d'intermédiaires entre les inculpés et des sujets de puissances ennemies. Au dédut des hostilités, Rosenberg et son associé Bettelheim s'étaient enfuis en Suisse, confiant les intérêts de leur banque de Paris en ce qui concernait leurs opérations financières à Maurice Tremblez, et à Pillet les affaires des grands magasins de Paris.
C'est ainsi que grâce aux sommes qui lui ont été fournies par leurs deux fondés de pouvoirs, les Austro-Boches Rosenberg et Bettelheim ont pu continuer, en Suisse, leurs coupables oéprations avec leurs compatriotes.
Lorient. - Fillette étranglée par sa mère. - Depuis un certain temps, Mme Garnier, 36 ans, originaire de Noirmoutiers, femme du guetteur sémaphorique de la Tour de la Découverte, était en proie à des crises de neurasthénie aiguë.
Mme Garnier s'était mariée à M. Garnier qui après avoir quitté la marine, avait obtenu un poste à Moëlan. De cette union naquirent trois enfants, dont la dernière fillettte, Amélie, à Moëlan même le 20 mai 1917.
Quelques temps après, M. Garnier fut nommé chef guetteur sémaphorique à la Tour de la Découverte.
Mme Garnier aimait ses enfants au plus heut point, lorsque dans une crise plus accentuée, elle a étranglé dans son berceau la petite Amélie.
Le parquet de Lorient a immédiatement ordonné une enquête.
13 octobre 1918 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Condamnation de Tremblez. - Après une délibération qui n'a pas duré moins de deux heures, le 2e conseil de guerre a rendu jeudi son jugement dans l'affaire Suzt Depsy pour commerce avec l'ennemi. Tremblez a été condamné à trois ans de prison et 5000 francs d'amende. [...]
20 octobre 1918 (L'Union Agricole et Maritime)
Prisonniers de Guerre.
Ont été nouvellement inscrits : Couliou Jean René, de Moëlan, camp de Doberits.
31 octobre 1918 (L'Union Agricole et Maritime)
Prisonniers de Guerre.
Ont souscrit à l'oeuvre : Guéguen, à Moëlan, 5 fr ; François Toupin, à Plaçamen, en Moëlan, 60 fr.
Moëlan. - Taxe du lait. - Marie Louise, du bourg, et Catherine, de Porz-Moëlan, préfèrent employer leur lait à faire du beurre, si elles sont obligées de le vendre à 0.35, alors qu'on vient le chercher chez elles pour 0.40. Il y a pourtant un réglement qui fait passer l'intérêt général avant l'intérêt particulier.
10 novembre 1918 (L'Union Agricole et Maritime)
Prisonniers de Guerre.
Souscription : M. Toupin, de Plaçamen, en Moëlan, 60 francs.
Moëlan. Pour documenter Barbusse. - La médaille d'argent des épidémies vient d'être décernée, à M. l'abbé Le Moigne, vicaire mobilisé, de Moëlan, sergent à l'ambulance 10/9. Le 16 août dernier, un de ses blessés, affaibli par cinq hémorragies consécutives, devait sublir une grave opération ; la désarticulation de la jambe droite. On le jugea trop faible. Le médecin en chef de l'ambulance demanda alors un volontaire pour une transfusion de 300 grammes de sang. Le sergent Le Moigne s'offrit et les médecins prélevèrent sur lui 500 grammes de sang qu'ils infusèrent dans les veines du blessé. L'opération réussit à merveille. Le malade est en très bonne voie de guérison et son sauveur n'a pas tardé à retrouver ses forces perdues. Félicitations au sergent Le Moigne pour son courage et son dévouement.
17 novembre 1918 (L'Union Agricole et Maritime)
Prisonniers de Guerre.
Souscription : Mme Corentin Guillou à Moëlan, 20 fr.
1 décembre 1918 (L'Union Agricole et Maritime)
Discours de M. Barbe, maire de Moëlan, prononcé au cimetière le jour des Morts :
"Mesdames, Messieurs,
Nous voici encore réunis pour la 5e fois depuis l'ouverture des hostilités, au pied de ce monument aux Morts pour la patrie pour y venir prier et pleurer pour ceux des nôtres tombés si bravement pour la France.
Nous venons de les appeler individuellement par leur nom, de façon à bien graver dans nos coeurs la mémoire de tous ceux qui là-bas ont fait si glorieusement don de leur vie pour leur pays, pour cette France qu'ils aimaient tant et dont ils ont teint de leur sang le sol sacré.
Inclinons-nous bien bas devant leur héroïsme, devant ceux qui ont su mener pour Elle, l'effroyable combat. Vénérons la mémoire de vos maris, fils, frères et amis qui sont tombés avec tant de courage et d'abnégation pour son triomphe ; et, particulièrement en ce jour de la grande fête des Morts, ayons pour eux, une prière toute spéciale et une pensée émue pour ces martyrs du devoir qui sont morts bravement pour une si sainte cause.
Tous ont droite à notre si grande reconnaissance et aussi à l'éternelle reconnaissance des générations futures.
Nous les avons perdus pour toujours, mais dites le vous bien, MM. qu'en tombant, et ne l'oubliez jamais tous ont contribué avec gloire et honneur à sauver le pays, la France et l'humanité.
Que de là haut ils soint fiers, ces chers disparus et qu'ils dorment en paix car nous ne les oublierons jamais et que du plus profond de nos coeur nous leur disions ensemble : Merci pour nous, merci pour la France, merci pour l'humanité entière et au revoir dans un monde meilleur !"
Jugement de divorce rendu par défaut par le Tribunal civil de Quimperlé, le 20 mars 1918, en M. Bouar Adrien, cordonnier, domicilié à Kergoulouët, en Moëlan, et Mme Ernestine Victorine Morvan, épouse du dit sieur, demeurant avec lui.
8 décembre 1918 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Vol d'huîtres. - Mlle Anne de Solminihac a des huîtres excellentes à Beg-Belon ! Aussi leur renommée n'est inconnue d'Anna Quentel, domestique à Kersegalen, non plus que de la veuve Le Bloa, de Kersaux. Elles en dégustaient même sur place et sans vin blanc, le 11 septembre dernier, quand elles furent aperçues du mousse Pierre Scaviner. Elles ont déjà comparu devant le Tribunal, pour le même motif, le 26 novembre 1912. En vain Anna prétend-elle s'être trouvée, à la même heure, chez le boulanger Lozachmeur du bourg. C'est un four ! 8 jours de prison à chacune.