MEMOIRES ET PHOTOS DE MOELAN

"Un plaisir collectif"

  • Accueil
  • Les Moëlanais
  • Territoire
  • Patrimoine
  • Histoire
  • Archives notariales
  • Justice
  • Vie artistique
  • Documentation
  • Lexique

Les Moëlanais

  • Les Moëlanais, par la presse
  • -------------------------------
  • Album de famille
  • Annuaire
  • Biographies
  • Cousinages
  • Décorations civiles
  • Ecoles
  • Histoire locale
  • Marins
  • Morphologie
  • Municipalité
  • Publicités
  • Recensements
  • Souvenirs de Moëlanais
  • Statistiques
  • Vie religieuse

Au fil des années

1920-1929
1910-1919
1900-1909
1890-1899
1880-1889
1870-1879
1860-1869
1850-1859
1840-1849
1820-1829

Moëlan au fil des jours

1917

Février 1917 (Revue de la marine marchande et des pêches maritimes)

Lorient. - Méthode pratique de détermination du point près des côtes.

- Un prix de mille francs vient d'être décerné par l'Académie des Sciences à M. Le Matelot, patron au bornage à Moëlan (Finistère), pour sa méthode pratique de détermination du point des côtes.

L'instrument employé à cet effet comprend essentiellement une équerre à trois branches, munie d'une planchette en bois, sur laquelle est appliquée une rose des vents. L'opérateur pose l'équerre sur le pivot placé au centre de la planchette, l'écrou qui mantient les trois branches de l'équerre étant déserré, et la branche inférieure appuyée le long d'un arrêt fixé à la planchette ; il élève alors celle-ci horizontalement, un peu au-dessous de l'oeil, puis il vise en même temps les points de gauche et du milieu avec la branche inférieure de l'équerre et celle du milieu. Lorsque la concordance est établie entre les branches et les points visés la branche du milieu est immobilisée. On a ainsi le premier angle. Pour obtenir le deuxième, l'opérateur fait mouvoir la branche supérieure jusqu'à ce que la concordance soit établie. La planchette est alors abaissée et l'écrou serré à nouveau pour fixer les branches de l'équerre : on a ainsi la position exacte du navire.

Cette méthode, aussi simple qu'ingénieuse, est appelée à rendre les plus grands services ; elle n'exige aucun calcul, ni aucune appréciation scientifique préalable. C'est un procédé qui doit être vulgarisé ; les écoles de pêche et de navigation, notamment, devraient être appelées à le faire connaître aux populations maritimes.

Son auteur est un modeste patron au bornage qui, après avoir fait son service militaire dans les Equipages de la Flotte, en qualité de fourrier, entra dans le corps des guetteurs sémaphoriques ; il a été retraité comme chef guetteur, il y a cinq ans. Il se livre actuellement à de nouvelles recherches dans le même ordre d'idées, et il espère pouvoir terminer bientôt un travail ayant pour objet la détermination du point à toute heure.

 

11 février 1917 (L'Union Agricole et Maritime)

Prisonniers de guerre.

N'ayant pas reçu de nouvelles des prisonniers ci-après cités nous suspendons les envois pour Février. Voici ces noms avec la dernière date d'accusé de réception :

[...] 289, Le Corre Joseph, Moëlan, Limburg. [... ]

 

11 mars 1917 (L'Union Agricole et Maritime)

Cession de fonds de commerce et d'industrie.

Suivant acte reçu par Me Parent, notaire au Mans, le 4 mars 1917, M. René Eugène Pellier, industriel, demeurant au Chalet de l'Angevinière, commune du Mans, a vendu à M. Louis Félix Honoré Hiret, industriel, et Mme Adélaïde Eugénie Léonie Gonnord, son épouse, demeurant ensemble à Paris, boulevard Pasteur, n° 59, le fonds de commerce et d'industrie pour la fabrication et la vente de toutes espèces de conserves alimentaires, pour la pêche, l'achat et la vente de tous poissons, coquillages, crustacés, pour l'achat et la vente de tous produits du pays ayant pour objet la fabrication des conserves, poissons et aliments.

Ledit fonds de commerce et d'industrie connu sous le nom d'Etablissement "Pellier Frères" exploité notamment à Brigneau, commune de Moëlan (Finistère) consistant en :

- L'enseigne et le nom commercial, la clientèle et l'achalandage y attachés.

- Les marques de fabrique.

- Les brevets et licences pris tant en France qu'à l'étranger.

- Les matériels, ustensiles, outils, outillages, machines et objets mobiliers servant à son exploitation et à la fabrication de boîtes vides.

- L'entrée en jouissance a été fixée au 1er mars 1917.

Les oppositions, s'il y a lieu, devront être faites dans les dix jours de la seconde insertion et seront reçues à Quimperlé en l'étude de Me Peyron, notaire en cette ville.

 

18 mars 1917 (L'Etoile de la Vendée)

1ère insertion

Suivant acte reçu par Me Parent, notaire au Mans, le 4 mars 1917, M. René Eugène Pellier, industriel, demeurant au Mans, chalet de l'Angevinière a vendu à M. Louis Félix Honoré Biret, industriel et Mme Adélaïde Eugénie Léonie Gonard, son épouse, demeurant ensemble à Paris, boulevard Pasteur, n° 59, le fonds de commerce pour la fabrication et la vente de toutes espèces de conserves alimentaires connu sous le nom d'établissements Pellier Frères exploité notamment à l'usine de Brigneau, commune de Moëlan (Finistère) comprenant le nom commercial, la clientèle, l'achalandage, les marques de fabrique, les brevets, licences, le matériel servant à son exploitation et à la fabrication de boîtes vides.

L'entrée en jouissance a été fixée au 1er mars 1917.

Les oppositions s'il y a lieu devront être faites dans les dix jours de la seconde insertion et seront reçues à Quimperlé en l'étude de Me Peyron, notaire en cette ville.

 

16 avril 1917 (Le Nouvelliste du Morbihan)

On demande, pour environs Quimperlé, bonne cuisinière, bons gages, sérieuses références exigées. s'ad. Mme Tremblez, château du Guilly, Moëlan (finistère).

 

13 mai 1917 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Citation. - L'abbé Joseph Guéguen, de Moëlan, sergent au 64e d'infanterie : "A dirigé une reconnaissance avec beaucoup de sang-froid, dans la nuit du 30 au 31 mars 1917 ; a pu prendre pied dans une tranchée ennemie, et permettre ainsi à ses compagnons de progresser". - (Ordre du régiment)

Elève au Séminaire de Quimper. Déjà cité à l'ordre de la division.

 

20 mai 1917 (L'Union Agricole et Maritime)

Quimperlé. - Décoration. Mercredi 19 mai, sur la place Saint-Michel a eu lieu une prise d'armes à l'occasion de la remise de la médaille militaire au sergent Tragin Marcel (active) [...]

Le sergent Tragin est affecté à la garde des prisonniers de guerre à Moëlan.

 

9 juin 1917 (L'Union Agricole et Maritime)

Prisonniers de Guerre.

Réunion du bureau du 8 juin 1917.

M. Le G..., de Moëlan, du camp d'Hammelburg, écrit que les 3/4 de la contenance des colis disparaissent et prie de suspendre ses envois. Quelle accusation pour les Allemands !

 

1 juillet 1917 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Insultes. - Le dimanche 10 juin, vers 20 h., Joseph, Hans, Louis et Marcel Le Doze, des bambins de 8 à 10 ans, jouaient sur le trottoir devant la maison paternelle quand vinrent à passer les marins de l'Etat M... et Le G... Le petit Marcel fit le salut militaire et s'écria : "Salut Marins !" Pourquoi cette exclamation d'un patriotisme naïf mit-elle M... en fureur ? On ne se l'explique pas. M... s'avança vers les gosses : "Pourquoi m'insultez-vous, restant de Boches car tous autant que vous êtes dans cette maison vous n'êtes que des vendus et vous méritez d'être pendus". Mlle G..., belle-soeur de M. Le Doze vint au secours de ses neveux et fut aussi interpellée par M... : "Vous êtes tous des Boches !". Au geste qu'elle fit pour saisir son balai, M... se retira en maugréant.

A plusieurs fois M. Le Doze a été victime de commérages d'infâmes individus répandant les plus grossières diffamations : espionnage, envoi d'argent en Allemagne etc... en un mot tous les racontars dont se nourrit la crédulité populaire excitée par l'envie et la méchanceté. Déjà en septembre 1914, une femme de Moëlan, ayant lancé de semblables accusations fut contrainte de verser 50 francs pour les victimes de la guerre. Cet exemple n'ayant pas suffi, M. Le Doze a déposé une plainte et il a bien fait.

 

Moëlan. - Vente de meubles. - Le dimanche 8 juillet à 1 heure de l'après-midi, il sera procédé au lieu de Kerembellec en Moëlan après le décès de Flohic Jean et de Le Noc Louise à la vente de meubles dépendant des successions des dits Flohic. Cette vente a été autorisée par M. le Président du Tribunal civil de Quimperlé le 19 juin 1917.

La vente se fera au comptant, 10% en sus.

Le notaire chargé de la vente BARBE.

 

7 juillet 1917 (Le Progrès du Finistère)

Moëlan. - Pour le mot "boche". - Le nommé Mélin Pierre Marie, 22 ans, marin de l'état, répondit au salut des enfants Le doze, qui disaient : "Salut, Marins !" en les traitant de "restants de Boches, vous méritez d'être tous pendus !". Plainte a été portée.

 

8 juillet 1917 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Jument blessée. - Guillaume René Jégou, 41 ans, cultivateur à St-Cado, confia à son fils Jean Marie le 25 juin 1917, une jument qu'il devait mener chez le maréchal-ferrant du bourg, M. Audren. Quelque temps après, on vint l'avertir que sa jument avait l'oeil droit perforé. Quand il arriva dans la cour, s'y trouvait Pierre Le Porz, de Kergoualen. Le Porz et Jégou vivent en mauvaise intelligence. Or, à un moement donné, d'après les témoins Audren et Jean Marie Jégou, Le Porz serait resté seul dans la cour. Personne ne l'a vu crever l'oeil de la jument, mais les accusations lancées contre lui à ce sujet sont étayées par les propos qu'il a tenus, comme de jouer un mauvais tout à Jégou, menace répétée plusieurs fois. Lui soutient que l'animal a pu se blesser lui-même par un clou. Malheureusement pour Le Porz, les renseignements recueillis sur son compte ne sont guère favorables.

 

Moëlan. - Obsèques du matelot Quéhennec. - Le corps du matelot Quéhennec, qui a trouvé la mort, lors de la catastrophe du Kléber, a été conguit au cimetière de Moëlan, le lundi 2 huin. Des couronnes offertes par la Marine et la Commune ornaient le drap mortuaire. M. le Recteur de Moëlan a donné l'absoute et M. Barbe, maire de Moëlan et conseiller d'arrondissement, a prononcé un discours que nous reproduirons plus tard.

 

15 juillet 1917 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Obsèques du matelot Quéhennec. - Voici le texte du discours prononcé le lundi 2 juillet, au cimetière de Moëlan par M. Barbe, Maire et Conseiller d'Arrondissement, à l'occasion des funérailles du matelot Le Quéhennec, qui a trouvé la mort dans la catastrophe du Kléber.

Mesdames, Messieurs,

Nous en sommes aujourd'hui à honorer devant ce monument la mémoire de la 118e victime du devoir, tombée dans cette terrible guerre. Nous n'oublierons jamais tous ces hommes dévoués qui ont su montrer comment il fallait accomplir son devoir en faisant le sacrifice de sa vie. Tous ont justifié leur renom d'intrépidité et provoqué l'admiration de la France par leur admirable esprit de discipline et leur calme énergique en face du danger ; nous les saluons tous ave une respectueuse émotion.

Notre souvenir doit aller constamment vers ceux qui sont tombés là-bas glorieusement et qui ne reviendront plus prendre place parmi nous. Ils se sont sacrifiés à la plus noble des causes et à la plus sacrée ; ils n'auront pas, hélàs ! la magnifique ivresse de la victoire. Aussi, nous leur devons une mémoire constante ; et, à l'heure du retour triomphal, qu'ils ne verront point, nous saurons les évoquer pieusement d'un coeur fidèle et reconnaissant.

Aujourd'hui encore et avec un renouvellement de tristesse, j'ai le douloureux honneur de porter la parole devant la dépouille héroïque d'un de nos compatriotes et amis Le Quéhennec René Yves, de Kermeurouzac'h, mort lui aussi comme plusieurs de ses frères d'armes pour son drapeau et sa patrie dans la catastrophe du Kléber survenue en vue de Brest.

Puis se tournant vers le père du matelot disparu, l'orateur ajouta :

Monsieur Le Quéhennec,

Vous avez donné votre enfant à la Patrie, aujourd'hui vous confiez à ce monument sa dépouille glorieuse. Nous saurons garder ce corps mutilé en lui donnant une sépulture digne de la mort du brave que fut votre fils unique, que vous chérissiez tant et qui ne vivait qu'avec la seule pensée du sacrifice à la tâche que lui avait confiée son pays. C'est ici, dans notre calme et vénéré cimetière, parmi nos anciens et tous ceux qui nous étaient chers, au pied de ce monument dédié aux braves, que votre fils dormira pour toujours.

Nous veillerons, soyez-en certain, sur sa tombe. Nous y viendrons déposer des fleurs et en passant près d'elle, petits et grands, nous y puiserons des sentiments de nobles pensées pour les grandes causes.

Vous avez bien servi la France, Le Quéhennec ainsi que tous vos braves compagnons du Kléber.

Dormez paisiblement et au revoir !

 

5 août 1917 (L'Union Agricole et Maritime)

Prisonniers de Guerre.

Réunon du bureau du 3 août 1917.

Sont adoptés : Le Tallec Jean de Moëlan, au camp de Mincheberg Mark.

 

Moëlan. - Tendon d'Achille. - Le jeune Lozachmeur, de Brigneau, classe 19, s'est coupé, avec une faulx, le tendon d'Achille. Transporté à l'hôpital de Quimperlé, on a dû le chloroformer pour la suture opérée par le Dr Peneaud. On espère le sauver bien que l'état soit grave.

 

11 août 1917 (Le Progrès du Finistère)

Moëlan. - Mauvais jeu d'enfant. - Le jeune Quentel Eugène, 12 ans, est accusé d'avoir détérioré une moissonneuse appartenant à M. Fauglas Julien, 58 ans, propriétaire à Kerduel, en Moëlan.

 

18 août 1917 (Le Progrès du Finistère)

Moëlan. - Incendie. - Deux étables ont été incendiées, au préjudice de Perret Isidore, cultivateur à Kergoulouët, en Moëlan, et de sa locataire, la femme Rouzic, journalière au même lieu.

On ne sait à qui attribuer la cause. Perret, seul, est assuré à l' "Aigle".

 

19 août 1917 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Vol. - Le 9 aoôt, vers 23 heures, Marie Françoise Guillou, 27 ans, journalière au Garzon, en Moëlan, étant passagèrement au service des époux Kerforn, à Blorimond, qui son lit voisin de celui de Mme Kerforn, prit les clefs dans le tablier de la dormeuse, et s'en alla dans une pièce voisine, dont elle ouvrit les armoires, ainsi que les tiroirs et déroba une somme de 1385 fr. C'est ce dont se plaint M. Kerforn qui ne s'aperçut du vol que dimanche, comme il allait partir pour la messe au bourg. Marie Françoise avoue seulement 1085 fr. Fouillée au moment de son arrestation, dimanche, on n'a pu retrouver la différence. A la boite, Mme Tallec, débitante s'est chargée de l'enfant de 2 ans, fruit des amours champêtres de la voleuse.

 

26 août 1917 (L'Union Agricole et Maritime)

Quimperlé. - Procession de St-Roch. - Une foule plus nombreuse que jamais a suivi la procession de St-Roch, dimanche dernier. La température était faite pour cette longue marche de 10 kilomètres. Partie, exactement à 6 h., du n° 3 de la rue de Clohars, où M. le Recteur de N.-D. de l'Assomption, agenouillé sur le banc traditionnel récita les premières prières, la procession est arrivée au bourg de Moëlan à 8 heures. Le long du parcours des cantiques ont été chantés... Il est regrettable qu'on n'en ait entendu aucun en breton. Nous devons mentionner les décorations apportées aux Croix du chemin, tout ornées de feuillages et de roses... A l(arrivée, les Croix et bannières des deux paroisses se sont embrassées selon le très ancien usage. Puis celles de Moëlan prenant la tête du cortège, conduisirent les pélerins à la gracieuse chapelle de St-Philibert, où la messe fut célébrée par M. l'abbé Guillet, et l'allocution prononcée par M. le Recteur de N.-D.. A 9 h. 1/2, la compagnie des chemins de fer départementaux, qu'il convient de louer de son obligence, ramenait les Quimperlois au logis.

 

2 septembre 1917 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Vol. - Marie Françoise Guillou est cette jeune fille qui avait volé 1285 francs, au préjudice des époux Kerforn de Blorimond, en Moëlan, coût : 2 mois de prison. Mais à raison des bons renseignements donnés sur elle, elle obtient le sursis ; défenseur Me Fournis.

 

Moëlan. - Jument blessée. - Pierre Le Porz de Kergoualen, en Moëlan ne connait pas le précepte : "Soyez bons pour les animaux." Vivant en mauvaise intelligence avec un de ses voisins Guillaume René Jégou, cultivateur à Saint-Cado, il ne trouva rien de mieux à faire pour se venger de son voisin que de perforer l'oeil droit de la jument de celui-ci.

"Si vous en vouliez à Jégou, pourquoi ne vous en preniez-vous pas à lui, au lieu de vous attaquer à une bête innocente, lui dit M. le Procureur de la République dans son réquisitoire. C'est là un acte lâche, brutal et odieux qui demande à être réprimé avec la plus grande sévérité." De nombreux témoins sont entendus. Le Porz est condamné à mille francs d'amende et à un mois de prison, défenseur : Me Fournis.

 

16 septembre 1917 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Citations. - Notre concitoyen M. Pierre Le Gall, caporal de zouaves a mérité, jusqu'à ce jour, les citations qui suivent :

29 août 1916. - En campagne depuis le début. Zouave remarquable de crânerie et de sang-froid. S'est déjà distingué au cours des opérations de juin, juillet et apût et en particulier, le 5 août où à la suite d'un violent bombardement de plusieurs heures, il n'a pas hésité à monter sur le parapet pour mieux voir et ajuster.

13 novembre 1916. - A participé au coup de main qui a suivi l'attaque du 24 octobre 1916 et aidé de quelques camarades a ramené des prisonniers.

31 décembre 1916. - Zouave très courageux, a conservé, le 18 décembre 1916, sous un feu de barrage d'une violence inouïe qui a retourné la tranchée où il se trouvait, au calme et un sang-froid dignes de tout éloge.

5 mai 1917. - Zouave courageux et dévoué ; s'est particulièrement signalé au cours des combats du 25 avril 1917, contribuant à repousser l'ennemi d'une position importante momentanément conquise.

31 juillet 1917. - A donné le meilleur exemple à ses hommes, pendant le bombardement particulièrement intense du 7 juillet 1917 et l'attaque du même jour ; a puissamment contribué à repousser diverses contr'attaques à la grenade. Gradé très dévoué et très consciencieux ; plein de courage et de sang-froid.

Un frère de M. Louis le Gall, M. Jean Le Gall, faisait partie de la 4e batterie d'un régiment d'artillerie, qui fut cité à l'ordre du jour en ces termes : "Toujours sur la brêche, depuis le début de la campagne, a constamment rempli ses missions de la façon la plus complète, malgré les bombardements précis et violents auxquels elle a été soumise ; a montré en particulier dans la journée du 8 juin 1916, un mépris du danger, tout à fait admirable en continuant les tirs qui lui avaient été prescrits, bien que trois de ses pièces aient été successivement détruites par le feu ennemi.

 

23 septembre 1917 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Plakou vit ar c'hivi, er ches, heg ... pour les biclyclettes aussi, Ô jeunes cultivateurs, Moëlanais F. N... et F. G... cycliez, dimanche, loin de votre village.

 

4 novembre 1917 (L'Union Agricole et Maritime)

Quimperlé. - Mauvaises fréquentations. - A cette heure, trois jeunes ouvriers, que l'on n'est pas habitué à rencontrer dans de semblables histoires et dont, par conséquent, nous tairons les noms, regrettent amèrement de s'être laissés entraîner par Louis Garniel, 18 ans, manoeuvre aux usines Savary et originaire de Moëlan, et qui eut déjà maille à partir avec la police. Disons, de plus, que d'après les dépositions et les aveux, ce Garniel semble avoir joué un rôle principal.

Donc, lundi soir, vers 19 h. nos quatre compagnons se trouvaient dans un débit de la place St-Michel. Ils résolurent d'aller excursionner dans la basse ville. Un nombre considérable de débits fut par eux visité, tant dans la Grand'Rue, que rue du Château et au Gorréquer. Ils revinrent prendre la rue Ellé et la Terre de Vannes, non sans semer l'effroi sur leur chemin. Terre de Vannes, la bande s'attarda. Mais vers 22 h. : en route !

On passe devant la boucherie Le Lay, place Carnot et l'on s'empare d'un grand couteau. Près du débit de tabac de Mme Nicolas on casse un bec de gaz, à coups de pierres. Place St-Michel, on prend un banc près des Halles, et on en barre la rue de l'Hôpital. La cloche d'entrée de cet établissement s'agite frénétiquement, la porte de M. Hooré, photographe, gémit sous les coups de pied, et le carreau de Mme Keraudren est fracassé d'un coup de coude. C'est la bringue, la nouba, la vaste noce !!!

Le boulevard de la gare mène au Pont de Pont-Aven. L'un des trois se retire... La maison même habitée par M. le Commissaire de police reçoit un caillou dans la fenêtre d'un autre locataire. Puis le lavoir St-Yves voit se désimbriquer sa couverture de tuiles, le bassin est vidé et les ordures y sont jetées. A Kerbertrand, le couteau pris chez M. Le Lay sert à forcer le grillage du parc et des lapins blancs sont enlevés aux douceurs d'une liberté limitée. Deux autres lapins gris ceux-là et captifs au clapier de M. Jules Le Ny subissent le même sort.

La bande enchantée de sa chasse va restituer le couteau à la boucherie et dans la remise de M. Pierre Mahé tous s'endorment, après avoir caché les lapins sous la paille... Mais quel réveil... A deux heures, mardi, nos lapins à deux pattes se virent saisis à leur tour et Garniel est maintenant au clapier. On a eu égard à l'innocence relative des trois autres !

 

18 novembre 1917 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Services funèbre. - Le jeudi 15 novembre, en l'église de Moëlan, M. l'abbé Philippon, prêtre-soldat, en congé, a chanté un service solennel à la mémoire des soldats et marins tombés au champ d'honneur depuis le début de la guerre. Une foule nombreuse assistait à la cérémonie, à l'issue de laquelle, le clergé s'est rendu processionnellement au monument des morts pour la patrie, érigé dans le cimetière. Après l'absoute, deux magnifiques discours, que le manque de place nous oblige à remettre à la semaine prochaine ont été prononcés par M. Barbe, maire de Moëlan et Louarn, instituteur à Kergroës. "Ra vezo pcoc'h an aotrou Doué gant ar re o deuz roet o bulez, en eur stourmwar zouar pe war vor, evit ar Vro !"

 

25 novembre 1917 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Rosemberg. - Le chanoine de trop joyeuse mémoire médite depuis la semaine dernière, sur la paille humide des cachots parisiens, des inconvénients qu'il y a à tripatouiller l'état-civil. Le chanoine devenu comte de sa propre autorité a trouvé des policiers peu respectueux des titres nobiliaires ... surtout quand ils sont d'occasion.

 

Moëlan. - Où qu'elle a ramassé ça ? - Impossible à Mme Yvonne Cutullic de se rappeler où elle pitancha, jeudi 22 novembre. Ce n'est pas chez elle à Kersaux, ce n'est point non plus à Kervignès où l'on l'a trouvé vers les 15 h. Mais où donc lui demande dame Justice ...

Suffit pas de creuser les verres, faut encore se creuser les méninges ...

 

Moëlan. - Service funèbre. - Voici le texte des discours prononcés par MM. Barbe, maire et Louarn, instituteur à Kergroës, à l'issue du service funèbre célébré, le jeudi 15 novembre, à la mémoire des soldats et marins tombés au champ d'honneur depuis le commencement de la guerre.

M. le Maire s'est d'abord exprimé en ces termes :

Mesdames, Messieurs,

En cette époque où nous inaugurions ce monument à la mémoires des morts pour la Patrie, ceux tombés au champ d'honneur dans ces dernières années étaient présents pour honorer lamémoire de leurs anciens tombés en 1870-1871. Ils ne se doutaient pas alors que cinq ans plus tard eux-mêmes partiraient pour défendre le sol sacré de la Patrie.

D'ailleurs, vous vous rappelez comment, en Août 1914, l'élite de la jeunesse française répondit au cri d'alarme.

Vous n'ignorez pas avec quel mépris de la mort, tous sont partis, heureux de s'offrir chair et âme à la France en danger, bénissant le destin qui, en une minute suprême illuminait leur jeunesse de l'auréole du sacrifice : et tous ils s'estimaient tellement heureux de mourir pour le devoir, qu'ils ne voulaient pas qu'on les pleurat.

Dernièrement, il me tombait sous la main une lettre d'un soldat écrivant à sa famille et voici ce qu'il lui disait :

"Si vous recevez cette lettre, c'est que je ne serai plus et que je serai mort de la plus belle mort - Ne pleurez pas trop, ma fin est enviable entre toutes. Depuis ma première enfance, j'ai toujours rêvé de mourir pour mon pays, face à l'ennemi. Laisse moi dormir à côté de ceux qui comme moi sont morts pour la France : J'y dormirai ? heureux ceux qui sont morts pour la France ! Qu'importe la vie des individus si la France est sauvée. Chers parents, ne pleurez pas et vive la France !"

Voilà M. Mme. de belles paroles partant d'un coeur vraiment brave - il n'est pas le seul car tous, marins comme soldats que nous regrettons tant ? sont morts dans les mêmes idées et dans les mêmes sentiments de patriotisme ? comme nous devons être fiers de compter de tels hommes qui ont su mourir pour leur pays avec une telle abnégation.

Réquiscant in pace : vient de prononcer votre pasteur en bénissant la mémoire de vos enfants, maris et amis tombés au Champ d'honneur M. Mme; qu'ils reposent en paix ces chers disparus, qu'ils dorment en paix leur dernier sommeil, tous ceux qui remplissant là-bas le sol mortuaire, les yeux clos, les corps déchiquetés par la mitraille avec encore le spectacle rouge des combats ... Oui, dormez en paix, et ces mots qui sont inscrits par cette colonne, 'OUBLIER JAMAIS" sont aussi gravés au plus profond de notre coeur. - Vous oublier !... Oh non jamais, paece que vous avez voulu que nous restons français.

O morts pour la Patrie, que de gloire rayonne aujourd'hui autour de vos tombeaux - Vous pouvez être ? d'avoir lutté pour elle, car en luttant pour la France et en mourrant pour Elle, vous saviez que votre mort l'empêcherait cela même de mourir.

Honneur et gloire à vous tous ... Nous ne vous oublierons donc jamais ... Souvent et chaque année, surtout à cette époque de la fête des Morts, nous viendrons ici nombreux comme les années précédentes prier pour vous et vous apporter l'hommage respectueux de tous ceux qui vous étaient si chers.

Sous les plis du drapeau que vous aimez tant et qui s'incline pieusement vers vous ? au nom de ces trois couleurs, au nom de la France, au nom de votre pays, au nom des habitants de la commune de Moëlan,

Braves martyrs du devoir, nous vous saluons bien bas en vous disant merci et au revoir dans un monde meilleur !

 

M. l'instituteur, de Kergroës s'est exprimé ainsi :

AUX MORTS POUR LA PATRIE

Le 17 octobre 1909, nous nous trouvions ici réunis pour inaugurer ce mausolée, ce monument commémoratif élevé à la mémoire des soldats et marins Moëlanais morts au champ d'honneur.

Depuis ce temps, le plus grans cataclysme que l'histoire ait connu est venu ajouter d'autres noms à la liste de ces braves dont le nom est le plus beau entre les plus beaux noms.

A eux nous apportons le salut suprême et l'admiration de tous et nous disons avec le poëte :

Et comme ferait une mère,

La voix d'un peuple entier les berce en leur tombeau.

Leur souvenir reste à jamais sacré portant en lui la beauté de l'exemple et, pour ceux qui ont cette douce croyance, l'espérance du revoir dans une autre vie.

La reconnaissance nous fait un devoir d'honnorer leur mémoire.

Vouons donc un immortel souvenir à ces martyrs, qu'ils soient glorieux ou obscurs ; car ils n'ont pas fait moins que les autres, ceux qui sont tombés dans le nombre et dont les noms restent ignorés.

Ce modeste Panthéon, qui témoigne du noble sacrifice de ces braves, nous rappelle leurs ? vertus et nous incite à marcher sur leurs traces.

L'heure du dévouement a sonné, il y a 40 mois. Les Moëlannais sont stoïques ; gloire à ces vaillants ! ils n'ont pas failli.

A ceux qui restent et pleurent, pères et m^ères, veuves ou fiancées, frères et soeurs, enfants de tout âge, qui n'ont pas même l'honneur de pouvoir pleurer sur une tombe, et que rien ne consolera jamais, nous souhaitons de trouver un adoucissement dans la beauté des souvenirs.

Les larmes qui coulent chaque jour se mêlent aux gouttes de notre pur sang français pour féconder le sol de notre patrie et les générations qui en naîtont béniront à jamais celle dont les souffrances leur auront apporté ces biens suprêmes : la paix et la liberté !

© Copyright | Mémoires et Photos - 2010
  • 1916
  • Haut
  • Bas
  • 1918