Patrimoine
Patrimoine vernaculaire
Le bunker de Kersécol
|
![]() |
Le Télégramme. Publié le 20 janvier 2020
L'un des éléments du Mur de l'Atlantique est niché à Kersécol, tapis entre les ronces. Un bunker d'un genre unique en Bretagne, dont la mise en valeur gagnerait à donner plus d'éléments sur ce bout d'histoire qui s'est joué à Moëlan-sur-Mer.
A la pointe de Kersécol, à l'embouchure de la rivière de Merrien, sur la rive gauche, les promeneurs, qui empruntent le sentier côtier qui démarre au port ou au parking de la pointe, tombent forcément nez à nez avec un bunker assez particulier. D'après Roger Caudan, le président de l'association Mémoires et Photos de Moëlan, « c'est un modèle unique en Bretagne, en forme de fer à cheval, avec sa colonne et un puits qui permettait de descendre ».
Un édifice à entretenir
Contact pris avec Gil Van Meeuwen, historien, auteur, président de l'association Mémoire Patrimoine Clohars-Carnoët, fin connaisseur de la côte et véritable historien du Mur de l'Atlantique, l'histoire de ce bunker s'est dévoilée : « l'entrée de la rivière de Merrien, à la pointe de Kersecol, était sous la surveillance d'un canon de 50 mm, installé dans une cuve en béton placée sur un bunker, qui perçait les blindages de chars et péniches de débarquement. Le creux du toit servait à faire descendre des douilles. Deux mois de construction ont été nécessaires pour, derrière des murs de 2 m d'épaisseur, loger un sas d'entrée, une pièce équipée pour résister à une attaque au gaz avec six couchettes et une autre pour stocker 5 000 obus ». Seuls les gardes se trouvaient en permanence dans ce blockhaus, le reste des soldats occupant les maisons alentour.
Même si l'état actuel du bunker n'est pas optimal, il n'en reste pas moins un édifice unique en son genre à Moëlan, et en Bretagne, témoin d'un passé que l'on sait, et non loin d'un panorama moëlanais à couper le souffle que les promeneurs affectionnent tout particulièrement. Mémoires et photos espère que dans un jour proche l'édifice fasse l'objet « d'une remise en valeur. Il faudrait le dégager des détritus qui l'encombrent et faire en sorte qu'il soit accessible en partie basse ». L'an passé, le blockhaus du Pouldu avait bénéficié de travaux avant d'accueillir une signalétique donnant les éléments historique du lieu. Même s'il se dérobe facilement aux regards des passants, le témoin de la présence allemande à Moëlan gagnerait lui aussi à sortir de l'oubli.