Les Moëlanais
Au fil des années
Moëlan au fil des jours
17 janvier 1902 (L'Union Agricole et Maritime)
Tribunal correctionnel de Quimperlé. Audience du 14 janvier 1902.
Moëlan. - Délit de chasse. - Dans la journée du 5 courant, deux gendarmes de la brigade de Pont-aven, surprenaient les nommés Fauglas Joseph et Fauglas Julien, chassant près de leurs demeures.
Ils sont condamnés l'un et l'autre à 30 fr. d'amende et à la confiscation de leurs fusils. Le premier des délinquants n'ayant que 19 ans, son père a été déclaré civilement responsable.
19 janvier 1902 (L'Union Agricole et Maritime)
Vente par licitation le mercredi 22 janvier 1902 à midi et demi d'une maison et diverses parcelles de terre située à Kerempellan, en la commune de Moëlan.
Il est fait savoir à tous intéressés que c'est par erreur que la parcelle de terre labourable dite Parc-Quelvez, n° 250 de la section G du plan cadastral, d'une contenance de quatre ares quatre-vingts centiares, donnant du couchant sur François Le Bloa, co-partageant, du levant sur Pézennec, du nord sur Grévellec et du sud sur les héritiers Pascal Kermagoret, a été comprise parmi les immeubles dont la vente aura lieu à l'audience du 22 janvier 1902.
En conséquence, cette pièce de terre ne sera pas mise en vente et le 3e lot des immeubles à liciter sera exclusivement composé des articles suivants :
Art. 1er. - Trois ares, quatre-vingt-dix centiares à prendre dans le bout levant d'une parcelle de terre labourable, dite aussi Parc-Quelvez, n° 518, section G, cette parcelle de terre labourable de trois ares quatre-vingt-dix centiares, donnant du couchant sur Le Bloa, co-partageant, du levant sur Isidore Pézennec, du nord sur Jean Marie Flohic, du sud sur Pézennec.
Art. 2e. - La parcelle entière de terre labourable, dite Léonnie, n° 1038, section G, d'une contenance de quatre ares quatre-vingts centiares, donnant du couchant sur Joseph Scaviner, du sud sur Péron, du levant sur Jean Marie Garrec et du nord sur Noël Sellin.
Art. 3e. - Deux ares quatre-vingt-cinq centiares à prendre dans le bout levant d'une parcelle de lande dite Lannec-Parc-an-hen, n° 439 ou 1139 de la section H, cette parcelle de deux ares quatre-vingt-cinq centiares donnant du couchant sur ledit François Le Bloa, du nord sur Julien Cohen, du midi sur Mestric, de l'est sur chemin.
Art. 4e. - Deux ares soixante-six centiares à prendre dans le bout nord d'une parcelle de terre labourable, dite Rigadou, n° 1592, de la section H, cette parcelle de terre de deux ares soixante-dix centiares, donnant du sud sur François Le Bloa sus-nommé, du nord sur Cohen, du couchant sur Tanguy et du levant sur chemin.
24 janvier 1902 (L'Union Agricole et Maritime)
Tribunal correctionnel du 21 janvier 1902, audience du 21 janvier 1902.
Quimperlé. - Rebellion et ivresse. - Un jeune couvreur de Moëlan, Pustoch Yves, déjà deux fois condamné pour coups, bris de cloture et ivresse, se trouvait lundi soir, vers 9 heures, rue du Couédic, lorsque voyant passer deux gendarmes, il se mit à leur lancer des épithètes les plus malsonnantes. Ces derniers se mirent en devoir d'appréhender leur insulteur, mais celui-ci qui était en état d'ivresse leur opposa une vive résistance et leur arracha leurs aiguillettes.
Pustoch est condamné pour rebellion à un mois de prison et à 5 fr. d'amende pour ivresse.
26 janvier 1902 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Vol d'argent. - Un voleur qui a du flair, c'est celui qui a soustrait, ces jours derniers, 30 francs à un cultivateur de Kervardel, Campion Louis Marie.
Ce dernier qui avait remisé cette somme dans la paillasse de son lit, s'est vu néanmoins, malgré tant de précautions, dépouiller de ce modeste pécule.
Une enquête est ouverte par la gendarmerie, mais on doute que le coupable puisse être retrouvé, Campion n'ayant pu donner aucune indication sérieuse permettant de le découvrir. Le voleur devait être mieux renseigné que le volé !
Pont-Aven. - Tirage au sort. - Jeudi, à 2 heures, M. Tavéra, sous-préfet de Quimperlé, a présidé les opérations de tirage au sort du canton de Pont-Aven, assisté par les maires des communes.
L'année dernière les conscrits étaient au nombre de 161 et cette année on ne comptait que 155.
Voici les numéros dévolus aux jeunes gens :
Moëlan. (56 conscrits). - 44 Audren, 90 Balan, 47 Le Bloa Louis, 154 Le Bloa Xavier, 16 Le Bourhis François, 123 Le Bourhis Joseph, 25 Le Bourhis Louis, 68 Le Bourhis Joseph, 115 Bozec, 5 Charles Jean, 87 Charles Pierre, 40 Cohen, 45 Conan, 95 Couzic, 141 Dosda , 19 Le Doze Arthur, 105 Le Doze François Louis, 121 Le Doze François Marie, 56 Drégoire
, 60 Drénou, 49 Favennec, 22 Fouesnant, 143 Fournier, 110 Le Goff Joseph, 92 Le Goff Mathurin, 155 Goulven, 128 Gouyec, 12 Guillou François, 135 Guillou Mathurin, 149 Guyomar, 100 Haslé François Marie, 1 Haslé François Joseph, 118 Le Joa, 83 Kerforn, 77 Kermagoret Pierre, 98 Kermagoret Joseph, 62 Lopin Eugène, 58 Lopin Joseph Marie, 82 Lopin Joseph Marie, 152 Lozachmeur, 137 Mestric, 73 Morvan, 28 Noël, 54 Orvoën Joseph, 102 Orvoën Mathurin, 85 Le Pennec, 29 Pézennec, 61 Philippon, 130 Quentel Benjamin, 37 Quentel Louis, 53 Richard, 65 Scéo, 89 Souffez, 42 Le Tallec, 94 Tanguy François, 116 Tanguy Joseph.
Riec-sur-Bélon. - Bac de la Porte-Neuve. - Un décret du Président de la République, en date du 7 janvier 1902, a approuvé le tarif des droits de péage à percevoir au bac de la Porte-Neuve, sur la rivière de Bélon, en la commune de Riec-sur-Bélon.
De son côté, M. le Ministre des Travaux publics a autorisé le rétablissement du bac, réduit à un passage d'eau pour piétons, et a approuvé le cahier des charges préparé en vue de l'adjudication.
7 février 1902 (L'Union Agricole et Maritime)
Quimperlé. - Sans gène. - Mardi, vers 9 h. 1/2 du soir, M. le Commissaire de police passait rue de l'Hôpital-Frémeur, lorsque tout à coup il vit, en chemise, un homme sur le pas de sa porte urinant dans la rue ; l'intérieur du logement était éclairé.
M. Chassaing l'ayant prévenu qu'il lui dressait procès-verbal, Nozach François, c'est le nom du personnage, s'est alors empressé de rentré chez lui.
9 février 1902 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Foires. - Par arrêté préfectoral du 24 avril 1901, il a été créé quatre foires annuelles à Moëlan, qui s'y tiennent : le 2e jeudi de mars, le 2e jeudi de mai, le 2e jeudi de juin et le 1er jeudi de septembre.
La 1re foire de l'année courante au bourg de cette commune, aura donc lieu le jeudi 13 mars prochain.
Vente par licitation en un seul lot, le mercredi 5 mars 1902 à midi et demi,
D'une propriété en fonds et édifices, située au lieu de Lanbeurnou, en la commune de Moëlan et par extension, en la commune de Quimperlé.
Mise à prix ; 8000 fr.
Désignation des immeubles à vendre :
Art. 1er. - Un bâtiment construit en pierres et couvert en chaume, servant d'habitation. Il ouvre au midi sur cour par une porte et une fenêtre au rez-de-chaussée et une lucarne au grenier, et donne du midi sur la cour, du nord sur appentis ci-après, du levant sur chemin ou cour et l'article 4e ci-après et du couchant sur bâtiment à Alain Pensec duquel il est séparé par une cloison en planches. Ce bâtiment a sa cheminée au pignon levant.
Art. 2e. - Au nord et d'attache au bâtiment ci-dessus, un appentis de même construction, donnant du couchant sur bâtiment à Alain Pensec, du nord sur terre au même et du levant sur le bâtiment ci-après par lequel il est désservi.
Art. 3e. - Un bâtiment construit en pierres et couvert en chaume, servant d'écurie, situé au levant, bout nord de l'art. 1er ouvrant au midi sur cour ou chemin par une porte et donnant du levant sur chemin, du nord sur terre à Alain Pensec et du couchant sur l'art. 2e avec lequel il communique par une porte au couchant.
Art. 4e. - Un bâtiment construit en pierres et couvert en chaume, servant de crêche et ouvrant au midi sur cour par une porte et une fenêtre au rez-de-chaussée et une fenêtre au grenier avec cheminées aux pignons levant et couchant. Il donne au midi sur cour dépendant du village de Lanbeurnou, du nord aur l'article ci-après, du levant sur bâtiment à Pensec Alain et du couchant sur passage au même.
Art. 5e. - Derrière et au nord de ce bâtiment, un appentis en ruines, donnant du nord sur terre à Pensec Alain, du levant sur bâtiment au même et du couchant sur terre au dit Pensec Alain.
Art. 6e. - Un bâtiment construit en pierres et couvert en chaume, servant d'écurie et ouvrant au nord sur cour par une porte au rez-de-chaussée et une fenêtre au grenier. Il donne du nord sur cour, du levant sur issue à paille, du midi sur l'article ci-après et du couchant sur ancienne aire à battre actuellement sous courtil et cour.
Art. 7e. - Un bâtiment construit en pierres et couvert en chaume, servant de grange et pressoir et ouvrant au couchant sur cour par un grand portail en bois. Il donne du midi sur bâtiment à Kerlan et Pensec, du nord sur l'article ci-dessus et du levant sur issue à paille.
Art. 8e. - Un bâtiment servant de grange, élevé sur poteaux et entouré de murs, ouvrant au levant et donnant du midi sur passage, du nord sur cour à Pensec et Kerlan et du couchant sur bâtiment à Kerlan.
Cette propriété comprend en outre diverses parcelles de terre sous cour, courtils, terres chaudes et terres froides, prés, bois et lande, qui d'après un extrait délivré par M. le directeur des contributions directes de Quimper, figurent à la matrice cadastrale de la commune de Moëlan sous les numéros 688, 695, 726, 780, 821, 822, 833, 834, 844, 845, 851, 874, 659 p, 689 p, 691 p, 698, 723 p, 724 p, 727, 734 p, 740, 803 p, 810 p, 811 p, 839 p, 848 p, 869 p, 870 p, 871 p, 697, 711 p, 714 p, 722 p, 732, 735, 737, 768, 769, 801 p, 815 p, 816 p, 881 p, 398, 692 p, 708 p, 718 p, 784 p, 785, 823 p, 824 p, 873 p, 687, 692 p, 686, 713, 716, 720, 725, 728, 770, 771, 812, 813, 814, 835, 836, 872, 875, 710 p, 748 p, 756 p, 762 p, 764 p, 745 p, 765 p, 709 p, 755 p, de la section D, pour une contenance de douze hectares soixante-six ares cinquante-un centiares.
Elle comprend également une parcelle de terre sous lande et plantée de quelques sapins, située en la commune de Quimperlé et bornée au midi par terre dépendant du village de Faudélias, au nord par terre à Alain Pensec et Kerlan, et au couchant par un ruisseau coulant du midi au nord et la séparant de la commune de Moëlan. Cette pièce de terre a une contenance d'environ soixante ares.
Telle que ladite propriété se poursuit et se comporte avec toutes ses circonstances, appartenances et dépendances sans aucune exception ni réserve et telle qu'elle est exploitée par le sieur François Capitaine, fermier.
Mise à prix, fixée par le Tribunal civil de Quimperlé, dans on jugement du 15 janvier 1902, huit mille francs.
L'entrée en jouissance par la perception des revenus est fixée au jour même de l'adjudication.
Cette vente est poursuivie en exécution d'un jugement rendu contradictoire par le Tribunal civil de première instance de Quimperlé, le quinze janvier mil neuf cent deux, enregistré et signifié,
Aux requête, poursuites et diligences de :
1° Mademoiselle Marie Julienne Flécher, cultivatrice, demeurant à Lanbeurnou en la commune de Moëlan, mineure émancipée, agissant avec l'assistance et l'autorisation de M. Michel Flécher, cultivateur, demeurant à Saint-Germain en la commune de Clohars-Carnoët, son curateur ; 2° dudit M. Michel Flécher, agissant en sa qualité de curateur de la mineure émancipée Marie Julienne Flécher, sus-nommée, et pour l'assister et l'autoriser.
Demandeurs, ayant pour avoué constitué près le Tribunal civil de Quimperlé Me Ruban, avec élection de domicile en son étude, sise audit Quimperlé, Grand'rue, n° 20.
Agissant contre :
1° M. Joseph Capitaine, veuf de Marie Julienne Rioual, cultivateur, demeurant à Lanbeurnou en la commune de Moëlan ;
2° M. Jean Louis Capitaine, majeur, cultivateur, demeurant à Lanbeurnou en la commune de Moëlan ;
3° M. François Capitaine, cultivateur, demeurant audit lieu de Lanbeurnou en la commune de Moëlan, défendeurs, ayant pour avoué constitué près le Tribunal civil de Quimperlé Me Piedoye, avec élection de domicile en son étude, sise Grand'rue, n° 23, audit Quimperlé.
16 février 1902 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Une voleuse. - La dame Marie Simon, veuve Rouaud, âgée de 73 ans, commerçante à Saint-Etienne-de-Montluc (Loire Inférieure), avait depuis déjà longtemps - ce qui est révélé à l'audience - le malheur d'être volée par toutes les domestiques qu'elle prenait.
Au commencement de novembre dernier, sur la recommandation d'une honorable personne elle en prenait une nouvelle nommée Marie Louise Le Naviner, âgée de 20 ans, originaire de Moëlan (Finistère), qui ne fit pas longtemps exception à la règle et en vint rapidement, à faire pis et mieux.
Elle s'entendit avec une dame Dineau, née Marie Françoise Thoméré, la fit entrer un certain soir dans la maison et la fit même coucher dans son propre lit.
Mme veuve Rouaud ayant entendu du bruit et des pas dans la chambre de sa bonne, alla appeler des voisins qui prévinrent les gendarmes et ceux-ci découvrirent la personne cachée, et, en leur présence, Mme veuve Rouaud constata la disparition de six billets de banque de cent francs et de quelques pièces d'argent.
On pratiqua une perquisition au domaine des époux Dineau et on y trouva un vrai dépôt de marchandises de toute sorte provenant en grande partie de la maison de Madame veuve Rouaud.
Le tribunal de Saint-Nazaire vient de condamner la fille Le Naviner et la femme Dineau chacune à 3 ans de prison.
Quant à Dineau, il s'en est tiré avec 6 mois de la même peine, mais avec sursis, eu égard à ses 9 enfants.
21 février 1902 (L'Union Agricole et Maritime)
Quimperlé. - Nous avons déjà raconté que M. Chassaing, commissaire de police, passant rue de L'Hôpital, le 3 courant, vers 10 heures du soir, avait verbalisé contre un journalier de Moëlan, Nozach François, pour outrage public à la pudeur.
Le tribunal après les explications du prévenu et considérant le peu de gravité du cas, condamne Nozach à 5 francs d'amende seulement.
5 mars 1902 (L'Union Agricole et Maritime)
Vente par licitation et sur baisse de mise à prix le mercredi 26 mars 1902 à midi et demi en trois lots.
D'une maison & diverses parcelles de terre situées à Kerempellan, en la commune de Moëlan.
Mises à prix :
Premier lot : 100 fr.
Deuxième lot : 50 fr.
Troisième lot : 50 fr.
Désignation des immeubles à vendre :
Premier lot
Article 1er. - Une maison, avec la petite crêche en appentis et le terrain joignant.
Article 2e. - Une parcelle de terre, dite Liorzou-Ber, n° 1476 du cadastre, contenant environ deux ares dix centiares.
Deuxième lot
Article unique. - Une parcelle de terre labourable, dite Ar-c'har-lann, n° 1384 du cadastre, contenant quinze ares soixante centiares.
Troisième lot
Article 1er. - Trois ares quatre-vingt-dix centiares à prendre dans le bout levant d'une parcelle de terre labourable, dite Parc-Quelvez, n° 518, section G.
Article 2e. - La parcelle entière de terre labourable, dite Léonnie, n° 1038, section G, d'une contenance de quatre ares quatre-vingts centiares.
Article 3e. - Deux ares quatre-vingt-cinq centiares à prendre dans le bout levant d'une parcelle de lande, dite Lannec-Parc-an-hen, n° 439 ou 1139, section H.
Article 4e. - Deux ares soixante-dix centiares à prendre dans le bout nord d'une parcelle de terre labourable, dite Rigadou, n° 1592, section H.
Cette vente est poursuivie en exécution d'un jugement rendu par le Tribunal civil de première instance de Quimperlé, en date du vingt-neuf janvier 1902, enregistré, signifié et rendu,
Entre :
1° Mme Anna Julienne Le Pennec, veuve de Jean Marie Le Bloa, cultivatrice, demeurant à Quillien en Clohars-Carnoët ; 2° M. Yves Jaffrézou, marin de l'état, demeurant à Kerempellan en Moëla.
Et :
1° M. Yves Péron, cultivateur, demeurant à Kerempellan en Moëlan, en sa qualité de tuteur légal de Marie Louise Le Bloa, sa petite-fille, issue du mariage de Marie Philomène Péron et de Jean Marie Le Bloa, tous deux décédés.
2° M. François Le Bloa, cultivateur, demeurant à Kerempellan en Moëlan, en sa qualité de subrogé-tuteur du mineur Jean Marie Le Bloa, issu du mariage de feu Jean Marie Le Bloa avec Anne Julienne Le Pennec et faisant fonctions de tuteur dudit mineur, à cause de l'opposition d'intérêts existant entre lui et sa mère. [...]
14 mars 1902 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Coups. - Deux cultivateurs, Le Doze François Marie et Le Doze Jean Marie, âgé de 44 ans, quoique jumeaux, ne s'entendent guère. Depuis déjà longtemps, ils vivent en mauvaise intelligence et cette division a pour cause des questions d'intérêts.
Le 21 février dernier, vers 6 heures du soir, François Marie, rentrant du marché de Quimperlé, rencontra son frère Jean Marie portant sur le dos un pied de sapin. Le premier, qui a une sapinière, s'imagine, à tort sans doute, que le bois provient de sa propriétéet accompagne les quelques remarques qu'il fait à son frère de réflexions que celui-ci trouve outrageantes.
Comme les deux hommes ne peuvent se voir sans se regarder dans le blanc des yeux, il s'ensuit une dispute puis des coups sont échangés, les dents sont même mises à l'épreuves.
Le Doze Jean Marie ayant porté plainte à la gendarmerie contre son frère, une enquête eut lieu et elle a eu pour résultat de traduite les deux adversaires devant le tribunal pour coups réciproques.
A l'audience, chacun des inculpés exhibe un certificat médical constatant ses blessures.
Après la plaidoirie de Me Ruban pour Le Doze François Marie et celle de Me Piédoye pour le Doze Jean Marie, le tribunal condamne les deux frères chacun à 16 francs d'amende.
16 mars 1902 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - La foire. - Notre première foire de cette année qui s'est tenue jeudi dernier 13 mars, a été favorisée par un temps superbe.
Un bon nombre de marchands y sont venus d'un peu partout des communes environnantes, et même de Guidel, Lorient, etc.
Vers midi, les différentes places étaient combles de monde et de bestiaux. La circulation était très animée.
Le marché aux vaches a été à peu près le même que l'année dernière : marchands et vendeurs ont dû être satisfaits. Les porcs ont été vendus un très haut prix.
Le beurre et les oeufs - et Moëlan en fournit une bonne quantité - ont été enlevés comme par enchantement, grâce aux concurrents venus de Bannalec et Rosporden. Au fur et à mesure que les vendeurs arrivaient, les acheteurs n'avaient qu'à vider les paniers et c'était vite fait.
Les pommes de terre ont été aussi bien vendues, grâce à la pénurie de cette année, surtout ici.
Quant aux chevaux et aux superbes poulains d'un an et au-dessus, le nombre en était considérable - environ 300 - Mais il est regrettable, que les maquignons aient fait défaut. Il y avait pourtant un très beau choix à faire. Avis aux maquignons.
Moëlan, pour son heureuse situation entre Pont-Aven, Bannalec, Rosporden, Quimperlé, Lorient, etc. est appelé à voir ses foires se maintenir et prospérer.
Déjà l'année dernière, pour les débuts elles avaient un meilleur succès.
En somme, excellente journée pour tous les commerçants et en particulier pour les débitants du bourg qui ont dû vendre passablement de chopines de notre bon cidre.
21 mars 1902 (L'Union Agricole et Maritime)
Quimperlé. - Loterie de Bienfaisance. - Mardi, à 2 heures, devant une nombreuse assistance, il a été procédé, sous la présidence de M. Tavéra, sous-préfet de Quimperlé, au tirage de la loterie de Bienfaisance.
En voici les résultats :
[...] 3177, Mme Jouan (Moëlan), six fromages.
27 avril 1902 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Une découverte archéologique. - On vient de faire en la commune de Moëlan, une intéressante découverte archéologique. Le nommé Cariou, se trouvant à défricher une lande en la propriété du sieur Le Doze, à Pont-ville, a fait apparaître au jour, d'un coup de pioche, un vase de terre de couleur brune, contenant parmi de la cendre ou de la poussière, une quantité d'objets d'une rare valeur artistique et historique : une épée brisée, plusieurs pointes d'épées ou de poignards, cinq fers de lances, 12 hachettes, des fragments d'anneaux et de bracelets, des agrafes, des ornements de casque ou de arnachement ; le tout en bronze ou en cuivre.
Ces objets, ainsi que les fragments du vase de terre que le coup de pioche a brisé, sont conservés chez le sieur Cariou et tenus à la dispositions des visiteurs.
30 avril 1902 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - L'orage. - Dimanche dernier 27 avril, un orage d'une violence inouïe s'est abattu sur notre localité et ses environs. Depuis 3 heures jusqu'à 6 heures du soir, une pluie torrentielle accompagnée de grêle, d'éclairs et de tonnerre n'a cessé de tomber, rendant toute circulation impossible. Dans les rues et les chemins, l'eau roulait en torrent, pénétrant par-dessus les seuils dans les maisons et dans les caves où, le lendemain, bouteilles, barriques et autres objets flottaient ou étaient submergés.
Dans la campagne, les ruisseaux ont débordé, les prairies er les champs sont inondés, impossible de passer par les chemins creux.
Aux environs du bourg, la foudre est tombée sur un arbre et a enlevé l'écorce. Les fils du télégraphe ont été rompus sur le parcours de quelques kilomètres et plusieurs poteaux ont été abattus.
Les quelques pommiers et poiriers en fleurs ont été dépouillés, ce qui peut être un désastre pour leurs propriétaires.
On craint qu'il y ait eu des accidents par ailleurs.
2 mai 1902 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Coups. - Pour avoir le 16 avril dernier porté des coups au nommé Cornou Jean Marie, de Lonjou, le nommé Le Gac François, est condamné à 15 francs d'amende.
3 mai 1902 (Le Courrier du Finistère)
Elections législatives du 27 avril 1902
Circonscription de Quimperlé
Canton de Pont-Aven
Inscrits |
Votants |
de Kerjégu |
|
Moëlan | 1642 |
1048 |
1024 |
Névez | 830 |
520 |
520 |
Nizon | 433 |
335 |
335 |
Pont-Aven | 483 |
347 |
328 |
Riec | 1053 |
828 |
765 |
4441 |
3668 |
2972 |
M. James de Kerjégu, républicain libéral, est élu.
M. de Kerjégu avait été réélu sans opposition, en 1898, par 10414 suffrages sur 10934 votants.
18 mai 1902 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Notre 2e foire. - Notre foire de jeudi dernier, qui, cette année, a coïncidé avec la foire de Rosporden et celle de Bannalec qui avait eu lieu la veille, gâtée par une pluie fine qui est tombée toute la journée, a cependant été bonne.
Moins de monde, moins de chevaux que la dernière fois ; mais en revanche, beaucoup de bêtes à cornes et de porcs qui ont été bien vendus.
Les veaux étaient rares, mais ont été vendus à un prix raisonnable.
Les oeufs et le beurre, comme d'habitude, ont été enlevés presto.
Nous sommes désormais, fondés à croire que les foires ont pris racine à Moëlan ; et il n'y a plus de doute, quant à leur prospérité.
23 mai 1902 (L'Union Agricole et Maritime)
Quimperlé. - Le Pardon des Oiseaux.
[...] Dimanche, après le concert du matin, où notre excellente musique des sapeurs-pompiers s'est fait une fois de plus apprécier, la foule s'est rendue à la forêt pour assister aux diverses courses qui se sont passées fort bien. En voici les résultats :
Trot : 2e, 20 fr., M. Porodo, de Moëlan.
30 mai 1902 (L'Union Agricole et Maritime)
Souscription nationale au profit des sinistrés de la Martinique.
Souscription faite au bourg de Moëlan par MM. Barbe et Haslé.
Total général de la 3e liste : 134 fr. 75
Total général : 329 fr 50
31 mai 1902 (Le Finistère)
Les mouvements suivants viennent dêtre effectués dans le personnel de l'enseignement primaire du Finistère :
2° Promotions d'après l'ancienneté dans la classe. - A la 4è classe : Le Roux, à Moëlan (Brigneau).
1 juin 1902 (L'Union Agricole et Maritime)
A vendre, tout ou partie, une forte bibiothèque bien composée.
S'adresser à M. Rozec, Hôtel du commerce, à Moëlan.
4 juin 1902 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Brigneau. - Tempête. - Dans la nuit de samedi à dimanche, un cyclone est venu tout-à-coup s'abattre sur le petit port de pêche de Brigneau. il a rompu les amarres, et plusieurs embarcations ont été jetées par un furieux ressac sur les rochers de la côte.
Les dégâts sont assez considérables et viennent jeter un fardeau de plus sur les épaules de nos braves pêcheurs, déjà si cruellement éprouvés dans ces derniers temps.
Moëlan. - Pour les sinistrés de la Martinique. - Un service religieux a été célébré dimache dernier à Moëlan, pour les malheureuses victimes du désastre de la Martinique. Il y avait une nombreuse assistance.
M. le Maire, ceint de son écharpe, ainsi que tout le conseil municipal y assistait.
A la Grand'messe, M. le Maire et son premier adjoint ont fait une quête au profit des sinistrés.
18 juin 1902 (L'Union Agricole et Maritime)
Pont-Aven. - Le 12 juin, le canot Saint-Guillaume inscrit à Doëlan, n° 3137, jaugeant 2 tonneaux, patron Le Goff Mélaine de Moëlan, ayant 3 hommes d'équipage, a sombré sur le banc de Bélon à 7 heures du soir en voulant entrer au port.
Le canot est complètement démoli et mis en sûreté à la côte. L'équipage a été sauvé par le canot Petit-Louis, patron Bourhis, de Lanriot, en Moëlan, qui rentrait quelques minutes après le naufrage.
14 juin 1902 (Le Finistère)
Moëlan - Brigneau. - Bateau coulé. Le bateau La Cène, appartenant à M. P. Canevet, de Pont-Aven, faisait route mardi soir vers Brigneau avec un chargement de charbon pour l'usine Chancerelle. Vers sept heures, un coup de vent la jeta sur un rocher à l'entrée du môle.
Les pertes, évaluées à 1200 fr., ne sont pas assurées.
18 juin 1902 (Le Courrier du Finistère)
Moëlan. - Naufrage. - Le 12 juin, le canot Saint-Guillaume, inscrit à Doëlan, n° 3137, jaugeant deux tonneaux, patron Mélaine Le Goff, de Moëlan, ayant trois hommes d'équipage, a sombré sur la banc de Bélon, à sept heures du soir, en voulant entrer au port.
Le canot est complètement démoli et mis en sécurité à la côte. L'équipage a été sauvé par le canot Petit-Louis, patron Bourhis, de Lanriot, en Moëlan, qui rentrait quelques minutes après le naufrage.
25 juin 1902 (Le Finistère)
Pont-Aven. - Certificat d'études. - Examen du 14 juin :
Garçons
Ecole publique de Moëlan. - Le Bourhis, Carriou, Quentel, Rouat.
Ecole privée de Moëlan. - Le Guennec, Le Malliaud, Scouaïc, Tanguy.
Ecole de Saint-Pierre - Moëlan. - Fauglas, Le Fur.
Ont obtenu la mention de dessin. - Kerlou, Lavolé.
Filles
Ecole de Moëlan. - Le Corre, Le Courant.
27 juin 1902 (Le Finistère)
Baye. - Voici les gagnants des courses et des divertissements donnés à l'occasion de la fête patronale, lundi dernier :
Trot. - 3e, Porodo, de Moëlan.
Courses d'hommes. - 1er, Mestric François Louis, de Moëlan ; 2e, Le Goff Joseph, de Moëlan.
Courses d'enfants. - 3e et 4e, Ricouard et Orvoën, de Moëlan.
Jet du boulet. - Capitaine, de Moëlan.
23 juillet 1902 (Le Finistère)
Récompenses aux instituteurs.
Diplômes d'honneur. - Jan, directeur d'école à Moëlan.
9 août 1902 (Le Finistère)
La Commision départementale accorde des subventions aux communes ci-après désignées, savoir :
Moëlan, 200 fr. (aménagement d'une 2e classe à l'école de hameau Saint-Pierre).
17 août 1902 (L'Union Agricole et Maritime)
Clohars-Carnoët. - Les fêtes publiques de Clohars-Carnoët.
Course en sacs. - 3e, Richard, de Moëlan.
Luttes bretonnes. - Principaux luttteurs : [...] Tréguier, de Moëlan; Les deux frère Garo, de Moëlan.
Moëlan. - Bélon. - Incendie. - Vers 1 h. 1/2 du matin, samedi dernier, la population de Bélon et des villages environnants était subitement réveillée par les cris : Au feu ! Au feu !
C'était la douane qui, apercevant une flamme intense monter vers le ciel, donnait l'alarme.
Le feu consumait une maison couverte en chaume et une crèche y attenant.
En moins d'un quart d'heure plus de 300 personnes étaient sur pied, se dévouant, mais leurs efforts furent inutiles car en peu d'instants la toiture s'effondrait.
Une maison voisine distante seulement de 30 mètres, ne fut préservée, que grâce à l'application sur la toiture de voiles mouillées.
Le propriétaire de l'immeuble consumé, M. Bourhis Vincent se trouvait à l'heure du sinistre, couché dans son bateau, mouillé au milieu de la rivière de Bélon. Quand il arriva chez lui, il ne restait plus de sa chaumière que quatre pans de murailles moircies et des décombres fumants.
Rien n'a pu être sauvé. Bourhis estime ses pertes à 5450 fr. heureusement couverts par la compagnie d'assurances le Finistère-Morbihan.
On ignore jusqu'à présent, les causes de ce sinistre.
6 septembre 1902 (Le Finistère)
Laïcisations d'écoles.
Les écoles publiques de filles suivantes, dirigées par des religieuses du Saint-Esprit, ont été laïcisées par arrêté préfectoral du 2 septembre suivant :
[...] Moëlan [...]
13 septembre 1902 (Le Finistère)
La fermeture des établissements congréganistes.
Maire suspendu.
Par arrêté de M. le Préfet du Finistère en date du 8 septembre courant, M. de Beaumont, maire de Moëlan, a été suspendu de ses fonctions pour avoir gravement manqué à ses devoirs en participant à la manifestation tumultueuse organisée à Quimper le 18 août.
17 septembre 1902 (Le Finistère)
Enseignement primaire. - Nomination dans le corps enseignant.
Par arrêtés préfectoraux rendus sur la proposition de M. l'inspecteur d'Académie, sont nommés :
1° Instituteurs publics à :
St-Thégonnec, M. Le Fur, de Moëlan (St-Pierre) ; Moëlan (St-Pierre), M. Gloaguen, adjoint à Lanvéoc.
3° Institutrices adjointes à :
Moëlan (St-Pierre, école garçons), Mme Gloaguen, institutrice à Lanvéoc.
27 septembre 1902 (Le Finistère)
La fermeture des établissements congréganistes.
Les poursuites.
M. le comte de Beaumont, maire de Moëlan, est poursuivi devant le tribunal correctionnel pour avoir, dans une lettre de protestation adressée au préfet et concernant la laïcisation de l'école des filles de Moëlan, employé les mots "sale besogne".
4 octobre 1902 (Le Finistère)
La fermeture des établissements congréganistes.
Révocations.
Par décret de M. le Président de la République, en date du 20 septembre 1902, MM. [...] de Beaumont, maire de Moëlan, [...] ont été révoqués de leurs fonctions.
11 octobre 1902 (Le Courrier du Finistère)
Par décision de M. l'inspecteur d'académie ont été nommés :
1° Instituteurs stagiaires à :
Moëlan, M. Bourvéau, normalien.
25 octobre 1902 (Le Finistère)
Faits et Bruits.
Prêtes et moines d'affaires. - L'autre jour, à la Chambre, un chef de la réaction, M. Denys Cochin, s'élevant avec véhémence contre "les attaques injustes" dirigées contre son parti, s'est écrié : "Moines d'affaires ! Je ne sais pas ce que vous voulez dire ; je n'en connais."
Son assertion est malheureusement démentie par les scandales actuels dont les auteurs principaux sont des "ministres de Dieu" inculpés de se livrer aux trafics les plus bas, aux pratiques les plus coupables.
Après les tripotages financiers du trop fameux Mgr Guérin, ce sont les escroqueries considérables commises par Rosenberg, chamoine de Tours, en compagnie d'autres abbés et de quelques laïcs.
Ce Rosenberg, qui a été un des meilleurs élèves du séminaires de Tours, n'a jamais songé à suivre un instant la vie régulière et modeste des prêtres conscencieux. Il préféra débuter comme précepteur, puis entra dans le monde des affaires.
Grâce aux libéralités de deux grandes dames, la marquise de Bonneval et la comtesse d'Abufera, l'abbé Rosenberg, résolu à faire fortune, se lança hardiment dans la voie des entreprises mi-industrielles, mi-charitables, terrain selon lui spécialement favorable à la pêche en eau trouble.
Il débuta par la fondation à Reuil de l'orphelinat de la "Lumière éternelle". Cet établissement recevait une centaine d'enfants, auxquels on enseignait la fabrication des couronnes mortuaires en perles, des conserves alimentaires et du carrelage en mosaïque. Les produits manufacturés ainsi à Reuil se vendaient soit à Paris, soit à Bordeaux.
L'établissement de Reuil ne suffisant pas au besoin d'activité de l'abbé Rosenberg, il y joignit bientôt une fabrique de charcuterie, rue de Passy, fabrique ayant spécialement pour but de fournir les établissements religieux de chair de porc.
En 1895, la mort de Mme d'Albufera causa une profonde pertubation dans les entreprises commerciales de l'abbé.
Les dispositions de la défunte étaient pourtant tout en faveur du susdit, par testament parfaitement régulier.
Mais les héritiers de la défunte n'hésitèrent pas, malgré les oppositions de la marquise de Bonneval, à attaquer le testament.
Après une belle défense, le fondateurde la Lumière Eternelle dut mettre les pouces. Une transaction intervint. L'abbé Rosenberg dut renoncer à l'ensemble de la succession en se contentant de garder les valeurs mobiliaires. Mais dans cet arrangement même le dupeur fut dupé. Il avait accepté les charges qui, bientôt, dépassèrent de beaucoup son estimation. La gêne arriva. Mme la marquise de Bonneval, serrée de près par ses enfants, ne pouvait plus venir en aide à son ancien chapelain.
Les travaux de l'orphelinat inachevé durent être suspendus. Bientôt même il ne suffit plus de ne pas engager de dépenses, il fallut créer de nouvelles ressources pour faire face aux frais existants. Rosenberg eut d'abord recours à des moyens réguliers.
La Lumière Eternelle de Rueil, avait, depuis quelques temps, une succursale à Kerfany, près Moëlan. Rosenberg transforma l'orphelinat succursale en hôtel meublé. Il eut à Paris, pour recruter les touristes, une agence dont les bureaux étaient installés en plein centre mondain, avenue de l'Opéra, dans les locaux de l'ancien restaurant Bignon. Cet établissement de Kerfany a été le théätre de scandales dont on ne se souvient que trop dans le pays et sur lesquels nous n'isisterons pas.
Les recettes estivales de l'hôtel meublé armoricain ne suffisant plus à arroser les créanciers criards, Rosenbert élargit en 1898 le cercle de ses opérations. Il forma à cette date, avec Mgr Guérin et un Italien se faisant appeler tantôt Monsignor Romaglia, tantôt della Croce, un triumvirat, se proposant de se livrer à des opérations financières avec l'épargne catholique française.
Ils fondèrent d'abord, en cette année 1898, la Banque française d'émissions, à la tête de laquelle figurait Boulaine, le banquier de la place Vendôme, qui vient de s'échapper de la prison où il était détenu. L'affaire était lancée au capital de 2.500.000 francs, divisés en actions de 100 francs. Rosenberg, Romaglia et Mgr Guérin avaient souscrit chacun pour 3 ou 4000 de ces actions, fictivement, cela va sans dire.
En même temps, pour rehausser le prestige de l'orphelinat de Reuil, Rosenberg et ses acolytes le doublaient d'un ordre religieux nouveau, sous le même vocable que l'établissement charitable, celui de la "Lumière Eternelle". Les religieuses en étaient vêtues d'un costume des plus seyants, et la règle, à entendre les voisins du monastère, n'en devait pas être des plus sévères, les nommes jouissant d'une grande liberté de va-et-vient et de la faculté de recevoir un nombre presque illimité d'invités tant laïques que religieux.
L'ordre n'eut jamais d'ailleurs d'existence légale.
Toutes ces créations d'un génie industrieux aux abois ne purent que retarder de quelques mois un résultat fatal. Dans le courant même de l'année 1898, par un arrêt du tribunal de commerce, Rosenberg fut déclaré en faillite le 10 juin. Ses dupes étaient nombreuses à Moëlan et dans la région. A des fournisseurs il était dû 4.000 fr. à l'un, 5.000 à un autre ; 12.000 à un troisième ; 23.000 à un quatrième.
Un cordonnier de Moëlan était créancier de 1.400 fr. pour réparation de chaussures. A une autre personne, le chamoine avait emprunté 27.000 francs à 6% d'intérêts. Un boulanger, à qui l'on devait 3.000 fr., sut, lui, se faire rembourser ; il se rendit à Paris et s'installa dans l'appartement du chamoine où il resta trois jours et trois nuits sans bouger. On finit par le payer.
Les soeurs de la Lumières Eternelles, après la débâcle, ont dû abandonner l'asile de Reuil pour aller d'abord rue Singer, à Paris, dans un hôtel particulier loué par Rosenberg, puis dans l'île Saint-Louis.
Après la faillite, Rosenberg, désemparé, fut recueilli par une Mme D..., personne des plus estimables qui venait de fonder à Trilport (Seine-et-Marne) l'Oeuvre du Souvenir, parfaitement honorable et utile.
En avril 1899 il quitta l'asile que lui avait offert sa bienfaitrice pour rentrer en activité.
C'est alors qu'il loua à Chèvreville une maison de campagne. Il y noua connaissance avec Gadobert, publiciste et auteur dramatique, qui se faisait appeler là le baron Gadobert, sans doute pour faire figure au milieu des invités à noms généralement ronflants qui y venaient, tels que monseigneur M..., primat d'H..., le comte de M..., et l'éternel monsignor Romaglia.
D'accord avec Gadobert, Rosenberg lança en 1900 deux nouvelles affaires purement industrielles, l'un dite du "Bon Commissionnaire", l'autre de publicité, la Revue Catholique. En ce qui concerne cette dernière, nos lecteurs sont déjà édifiés. Quant à l'oeuvre du Bon Commissionnaire, c'était tout bonnement une maison de commission visant la clientèle ecclésiastique et dévote. L'entreprise fut mise en faillite quelques après sa fondation.
Rosenberg et ses accolytes créèrent alors l'entreprise des annulations de mariage.
Quelques-unes des dupes visées par cette entreprise se montrèrent cependant récalcitrantes. L'une d'elles, qui avait déjà remis une assez forte somme pour les démarches préliminaires de l'annulation de son mariage, manisfesta une vive répugnance à verser les 15.000 fr. qu'on lui demandait encore pour la mettre en possession du pseudo-décret d'annulation.
Bien conseillée, elle montra les dents, menaça d'une plainte au correctionnel et fut remboursée de ses avances par Gadobert, qui lui déclara avoir été dupe lui-même de son associé Rosenberg.
Celui-ci disparut et malgré les recherches n'a pu être encore retrouvé.
Elections municipales.
Par arrêté préfectoral en date du 22 courant, les électeurs de la commune de Moëlan sont convoqués pour le dimanche 9 novembre prochain, à l'effet d'élire deux conseillers municipaux, en remplacement de MM. Le Scoazec Louis Antoine, et Bourhis Joseph, décédés.
Il s'agit de compléter le conseil pour qu'il puisse être procédé à la nomination du maire en remplacement de M. de Beaumont, révoqué de ses fonctions.
Il y aura deux bureaux de vote, l'un à la mairie et l'autre à lécole des garçons.
26 octobre 1902 (Le Messin)
Rosenberg, Malleval et Cie.
On continue de se raconter une foule d'histoires plus extraordinaires les unes que les autres sur le chanoine Rosenberg, le rusé chanoine qui quitta clandestinement sa retraite d'Ableiges dès qu'il entendit résonner dans le lointain les pas de la maréchaussée. Nous croyons avoir campé le personnage de suffisante façon pour n'avoir point à revenir sur son passé semé d'escroqueries.
Cependant, le correspondant du Petit Parisien à Quimperlé nous raconte une anecdote qui ne manque pas de saveur.
Biribi et Kerfani
En 1895, l'abbé Rosenberg parut à Quimperlé pour la première fois. Tout en se promenant au bord de la mer, il trouva une vieille usine à sardines connue dans le pays sous le nom de "Biribi" et situé au bord d'une belle plage, dans la commune de Moëlan. Il l'acheta.
Mais ce nom de "Biribi" ne lui plaisait pas. Il débaptisa la propriété et l'appela "Kerfani".
Son intention était de faire élever sur cet emplacement toute une série de bâtiments. Il fit dresser par un entrepreneur de la localité, M. Alphonse Gourier, un devis s'élevant à deux millions.
Ce dernier n'exécuta que pour 85 000 francs de travaux, fort heureusement pour lui.
L'abbé Rosenberg doit à Quimperlé, à différents fournisseurs, plus de 50 000 francs, notamment 25 000 francs à son entrepreneur, La plupart des ouvriers ayant travaillé à ces constructions n'ont pas été payés.
A "Kerfani", c'taient des fêtes continuelles ; Rosenberg recevait de nombreux invités, le champagne coulait à flots et l'élément féminin n'était pas exclu de ces ripailles.
L'arrestation du chanoine rosenberg n'a surpris personne à Quimperlé.
Rosenberg en Italie
D'après les journaux italiens, Rosenberg était une personnalité assez connue dans la société romaine.
Il y a quelques années, il avait entrepris, chez les banquiers et les capitalistes en relations d'affaires avec le Vatican, une campagne financière.
Il cherchait des commanditaires pour certaines maisons religieuses qu'il se proposait de fonder sur les rives de l'amazone. Il se fit ainsi remettre, paraît-il, des sommes assez importantes, qui ont dû servir à de tout autres fins.
Il avait d'ailleurs, pour vaincre les résistances, un excellent moyen.
Il obtenait à la secrétairerie d'Etat ds faveurs qu'on lui eût refusées, sans doute, si on l'eût mieux connu.
Grâce à ce procédé, il se concilia les puissances financières romaines et repartit de Rome avec une caravane d'une vingtaine de personnes des deux sexes, destinées à coloniser les rives de l'Amazone et à faire fructifier les capitaux qui lui étaient confiés.
Moyennant de fortes offrandes au dnier de Saint-Pierre, offrandes sur lesquelles, d'ailleurs, il prélevait de fortes commissions, Rosenberg obtenait des titres de noblesse pour ses protégés.
1 novembre 1902 (Le Finistère)
Par arrêté en date du 27 novembre 1902, M. l'inspecteur d'Académie a délégué dans les fonctions :
1° d'instituteurs stagières à :
Moëlan, M. Château, de Nizon.
12 novembre 1902 (Le Finistère)
Il a été procédé dimanche, dans la commune de Moëlan, à l'élection de deux conseillers municipaux, afin de compléter le conseil.
Ont été élus : MM. Le Scoazec Louis, par 859 voix, et Guyomar Jean Marie, par 851 voix, sur 880 votants et 1631 inscrits.
15 novembre 1902 (Le Courrier du Finistère)
Quimperlé. - Au tribunal. - On se souvient que dans une lettre à M. Collignon, préfet du Finistère, M. le comte de Beaumont, maire de Moëlan, avait qualifié de "sale besogne" le fait de faire expulser des religieuses n'ayant rien fait qui pût justifier cette rigueur.
Poursuivi à raison de cette expression, l'honorable maire de Moëlan a comparu le 11 courant devant le tribunal correctionnel, assisté de Me Jenouvrier, du barreau de Rennes.
L'éminent avocat, en verve plus que jamais, a prononcé une plaidoirie humoristique, cinglante et fine, qui comptera parmi ses meilleures.
M. de Beaumont a ét condamné à 50 fr. d'amende sans sursis.
Il a aussitôt porté appel.
26 novembre 1902 (Le Finistère)
Le conseil municipal de Moëlan a choisi comme maire, par 20 voix sur 21 votants, M. Le Scoazec (Louis Antoine), en remplacement de M. de Beaumont, révoqué.
12 décembre 1902 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Coups. - Le dimanche 9 novembre dernier, Barzic Jean Marie, âgé de 27 ans, manoeuvre, demeurant à Saint-Cado en Moëlan, étant rentré à son domicile en état d'ivresse, sa femme lui reprocha son inconduite. Furieux, il lui porta un coup de couteau, qui la blessa au côté.
Coût : 1 mois de prison.
19 décembre 1902 (L'Union Agricole et Maritime)
Faillite du sieur Bacon
Les créanciers du sieur Bacon, demeurant à Brigneau, en la commune de Moëlan, failli, dont les titres de créance ont été vérifiés et affirmés, sont invités à se rendre en personne ou par fondé de pouvoirs, le trente décembre, à dix heures du matin, dans la salle du conseil du tribunal de commerce de Quimperlé, à l'effet de délibérer sur la formation du concordat, et, en cas d'union, pour y être procédé conformément aux dispositions des art. 529 et 530, code de commerce.