MEMOIRES ET PHOTOS DE MOELAN

"Un plaisir collectif"

  • Accueil
  • Les Moëlanais
  • Territoire
  • Patrimoine
  • Histoire
  • Archives notariales
  • Justice
  • Vie artistique
  • Documentation
  • Lexique

Les Moëlanais

  • Les Moëlanais, par la presse
  • -------------------------------
  • Album de famille
  • Annuaire
  • Biographies
  • Cousinages
  • Décorations civiles
  • Ecoles
  • Histoire locale
  • Marins
  • Morphologie
  • Municipalité
  • Publicités
  • Recensements
  • Souvenirs de Moëlanais
  • Statistiques
  • Vie religieuse

Au fil des années

1920-1929
1910-1919
1900-1909
1890-1899
1880-1889
1870-1879
1860-1869
1850-1859
1840-1849
1820-1829

Moëlan au fil des jours

1906

13 janvier 1906 (Le Courrier du Finistère)

Moëlan. - Trouvé mort. - Jean Marie Flohic, de Kersolf, en Moëlan, a été trouvé mort dans un champ près de Kergroës.

Près du cadavre se trouvait une bouteille d'eau-de-vie encore presque pleine.

Le docteur Ravalec, qui a été commis à l'examen du cadavre, a déclaré que la mort était due à une congestion occasionnée par le froid.

 

13 janvier 1906 (L'Action libérale de Quimper)

Riec-sur-Bélon. - Tristes exploits. - Plusieurs jeunes gens, le 1er janvier, voulurent commencer l'année en s'amusant à bon compte. [...] Enfin au bourg de Moëlan, ils enfoncèrent la porte du sieur Folgoas, facteurs des postes. Ce dernier, qui était couché, fut maintenu au lit par deux d'entre eux, pendant que les autres allumaient la lampe. Ils mirent en perce une barrique de vin rouge, dont ils remplirent un certain nombre de bouteilles, puis firent provision de cidre, de cognac, de pain, de lard pour se régaler ailleurs une partie de la nuit.

La gendarmerie, informée, a fait une enquête.

 

24 janvier 1906 (Le Finistère)

La monte en 1906. - Les étalons de l'arrondissement de Quimperlé.

Voici la liste complète des étalons de l'arrondissement de Quimperlé reconnus exempts de cornage et de fluxion périodique par la commission d'examen pour la monte de 1906 :

Calais, Chérubin, trait, Auguste Drénou, Moëlan.

 

27 janvier 1906 (Le Finistère)

Société d'agriculture de Quimperlé. - Concours d'étalons de trait.

1er prix, 200 fr., Calais, à M. Drénou, de Porz-Moëlan, en Moëlan.

 

2 février 1906 (Ouest-Eclair)

Moëlan. - Vol. - Le 7 décembre dernier, Alexandre Nabec, âgé de 15 ans, pénétrait dans le débit de M. Mahé, à Kerampellan, en Moëlan et faisait main basse sur une bouteille de liqueurs.

Le tribunal, malgré les dénégations de Nabec, qui a été formellement reconnu par le débitant, l'a condamné comme ayant agi sans discernement à huit jours de prison avec sursis.

 

3 février 1906 (Le Finistère)

Par arrêté du 29 janvier 1906, M. l'inspecteur d'académie a délégué dans les fonctions :

2° d'institutrices stagiaires à :

Moëlan, Mlle Houssait, pourvue du brevet supérieur.

 

24 février 1906 (L'Action libérale de Quimper)

Moëlan. - Ces jours derniers, en revenant de Quimperlé, Mme Colin, commissionnaire, s'arrêta à Kergroës pour remettre à Mme veuve Le Page une commission, laissant sa voiture au bord de la route. En sortant de la maison, elle vit un homme se sauver au plus vite dans la direction du Bélon. Le départ précipité de cet individu lui ayant donné l'idée qu'il venait de commettre un méfait quelconque, elle visita ses marchandises et constata la disparition d'un morceau de lard, d'une serviette et de sardines. Malgré toutes ses recherches, elle n'a pu découvrir le voleur.

 

28 février 1906 (Le Finistère)

La séparation en Bretagne. - Les inventaires des biens de l'église.

Comtesse de BeaumontLes inventaires des biens de l'église se poursuivent dans tout le département. Un certain nombre ont eu lieu vendredi dernier. Les plus graves incidents se sont produits à Moëlan. La gendarmerie à pied et à cheval avait cerné l'église, de façon à empêcher les manifestants d'approcher. Néanmoins, une vingtaine de personnes avaient pu y pénétrer et s'y étaient barricadées.

A une heure, M. Carnet, receveur de l'enregistrement de Pont-Aven, accompagné de M. Chassaing, commissaire de police à Quimperlé, procède, sans incident, à l'inventaire de la mense curiale.

A deux heures, le fonctionnaire se rend à l'église. Elle est fermée. M. de Beaumont, maire, dit que le curé n'est rien et que l'église appartient aux paroissiens. Sommé d'ouvrir les portes, le curé répond qu'il n'a pas les clés et que tout a été fermé sans son avis.

Après les sommations légales, une porte latérale est enfoncée, et le receveur peut procéder à l'inventaire.

Il est cependant insulté par Mme la comtesse de Beaumont, sa fille et son fils, qui sont arrêtés, ainsi qu'un nommé Joseph Le Bloa.

Ces délinquants ont comparu lundi devant le tribunal correctionnel de Quimperlé qui a condamné Mme de Beaumont, sa fille et son fils, chacun à 15 jours de prison sans sursis, et Le Bloa à 4 jours de prison, également sans sursis.

 

28 février 1906 (L'Action libérale de Quimper)

Moëlan. - Inventaire de Moëlan. - Récit d'un témoin oculaire. - " Elle comptera dans les annales du bourg de Moëlan, cette journée où nous avons été cernés par 82 gendarmes ! Auriez-vous imaginé pareil déplacement de forces ! Ici l'on s'y attendait si peu qu'ils n'ont trouvé aucun manifestant à leur arrivée. Le matin, d'ailleurs, ils débarquèrent du train au pas de course, les cavaliers au galop, laissant tout juste le temps de fermer à clef la porte de l'église sur une dizaine de femmes et MM. les vicaires, qui y finissaient leurs dévotions. Aussitôt, le tocsin sonne. Accourue au premier appel, je trouve toutes les issues barrées. A chaque coin de rue, à chaque porte des maisons particulières, des gendarmes à cheval sont postés, et ils chargent impitoyablement, à la moindre velléité de résistance. Pour ma part, je reçois plusieurs menaces, par avoir avancé un pied en dehors du seuil de la porte où j'étais placée, et la sommation d'avoir à fermer mon parapluie sous le prétexte que je pouvais épouvanter les chevaux ! Les quelques personnes qui traversent la rue sont escortées, et, veulent-elles échanger quelques mots avec leurs amis postés un peu partout, aussitôt on leur intime l'ordre de circuler, de sorte qu'il est à peu près impossible de communiquer avec qui que ce soit. Cet état de siège dure toute la journée ; le tocsin sonne toujours ; la pluie tombe et la foule grossit à mesure que s'avance l'heure fixée pour l'inventaire.

Voici le commissaire de police Chassaing, M. Carnet, receveur d'enregistrement à Pont-Aven, et leurs acolytes. Ils parlementent avec M. Le Maire, qui, ceint de son écharpe, n'a pas quitté son poste depuis le matin. Ces messieurs se rendent au presbytère, où les attendent M. le Recteur et les membres du Conseil de la fabrique. Jusqu'à présent, pas un cri, pas un chant, tout le monde attend, haletant, ce qui va se passer. Après un détour, je parviens à gagner la porte de l'école libre des garçons. Ici, on chante : " Nous vouons Dieu ! (Oll da Zoue ! ) D'hor vamm Santes Anna " ! , etc. Plusieurs femmes de la Ligue, massées chez les demoiselles Guillet, récitent à haute voix le chapelet. Mais voici encore le commissaire, et derrière lui M. le Recteur en surplis, entouré du Conseil de fabrique. Il se rendent à la porte principale de l'église, où M. le Recteur veut lire une protestation, ainsi que M. le Comte de Beaumont, maire ; mais ils en sont empêchés, et on les somme d'ouvrir auparavant les portes. Une immense clameur retentit : " Vive la Liberté ! Vive le Christ " ! De toutes les portes, des fenêtres, partout les mêmes cris retentissent. Le commissaire revient à la petite porte et là, il somme par trois fois les personnes enfermées dans l'église de lui ouvrir. " Vive la Liberté " ! répond-on de partout. Il fait un signe, et, protégés par les gendarmes, deux crocheteurs s'avancent. Ce sont les nommés Guersader et Joliff, qui ont déjà crocheté Saint-Michel, à Quimperlé. Ils sont accueillis par des huées, ce qui ne les empêche pas d'accomplir leur triste besogne. Il leur faut une demi-heure pour arriver à enfoncer les portes, à l'aide de barres de fer. Les cris redoublent : " A nous nos églises ! Vive la Liberté, toujours ! " alternés avec le chant du Parce Domine !

La porte cède, le Commissaire se retourne et traverse la rue sous les " hou ! hou " ! de la foule. A l'un des barrages se tiennent : Mme la Comtesse de Beaumont, Mlle Yvonne et M. Guy de Beaumont. Mlle Yvonne, énumérant les objets donnés à l'église par sa famille et les familles de Moëlan, crie : " A bas les voleurs " ! Le Commissaire lui demande de rétracter ses paroles, elle s'y refuse. Sa mère et son frère se joignent à elle, et répètent le cri : " A bas les voleurs " ! Tous trois sont arrêtés, et gardés à vue, ainsi qu'un nommé Le Bloa, journalier à Chef-du-Bois, qui, lui, s'est contenté de crier : " hou ! hou " !

N'est-il pas douloureux de voir tous ceux qui représentent l'honneur à Moëlan, gardés comme des malfaiteurs, tandis que ceux-ci usent d'une bienveillante protection ?

Deux instituteurs qui ont servi de témoins passent près de moi. De l'église paroissiale, les crocheteurs se sont rendus à Saint-Philibert. Là, pas de manifestation, d'ailleurs, la route est barrée. Puis, leur sinistre besogne terminée, ces messieurs montent en voiture.

M. le Maire, appelé en toute hâte, vient embrasser sa femme et ses enfants, qui sont emmenés en voiture à Quimperlé, sous escorte de deux gendarmes à cheval. Les autres évoluent sur place, et partent à leur tour, salué par les cris de " Vive la liberté " ! Tout le monde se précipite à l'église, où M. le Recteur lit sa protestation aux paroissiens. On lui répond par des acclamations ; puis la bénédictions du Saint-Sacrement est donnée à la nombreuse assistance."

Signé : une Ligueuse

P. S. - Malgré la demande réitérée du Maire de Moëlan, le commissaire Chassaing et le lieutenant de gendarmerie Sapin ont refusé d'exhiber leurs ordres. On se demande ce que ces ordres pouvaient bien être, et de qui ils émanaient, en face de ces messieurs de rigueur inusitées et de ce ridicule déploiement de forces. Seul, le Maire avait le droit de réquisitionner les forces de police et de gendarmerie qu'on lui a envoyées sans le consulter. On a fait du zèle pour Moëlan, et l'attitude de la gendarmerie n'a pas été, à beaucoup près, ce qu'on pouvait espérer d'un corps de militaires français. Nous sommes loin de la correction des gendarmes aux inventaires de Sainte-Croix et Saint-Michel, et nous le regrettons pour eux.

- On sait aussi qu'un brave cultivateur, Le Bloa a été arrêté et poursuivi pour avoir crié : " hou ! hou " !

- Lundi, Madame de Beaumont et ses enfants passaient en police correctionnelle à Quimperlé.

On nous a écrit à ce sujet :

" Aujourd'hui, lundi, vers midi, la foule commence à se rassembler aux abords du tribunal, dont la porte est sévèrement gardée par un cordon de gendarmes. La rue de la Mairie et le cloître sont pleins de monde ; les agents veulent faire circuler, mais la foule s'y refuse absolument. Des contre-manifestants organisent des poussées qui produisent par moments un fort remous. Me de Chamaillard, sénateur, et défenseur des accusés, a lui-même de la peine à se frayer un passage. Les gendarmes font du zèle, et brutalisent même des dames de la famille de Beaumont, qui attendent derrière eux le moment d'entrer à l'audience. Dans la rue du Château, de nombreux manifestants vont faire escorte aux prisonniers qui sortent, très calmes : la Comtesse de Beaumont, au bras de son mari ; ses enfants et Le Bloa la suivent. On leur serre la main au passage, et la foule se découvre avec respect. L'émotion est intense. Mais la salle d'audience se remplit hélas ! trop vite, et beaucoup d'apaches y trouvent place.

L'interrogatoire des prévenus est sensiblement le même qu'hier ; leurs réponses sont identiques. Les deux témoins à charge déposent : ce sont le commissaire Chassaing et le lieutenant Sapin. Il n'y a pas un témoin à décharge, puisque les prisonniers avouent ce dont on les accuse.

Le réquisitoire du Procureur Marinier n'est qu'un cours de droit sur le Concordat et les Articles organiques. Nous ne savions pas que les études préliminaires de MM. les Magistrats de la R. F. comportent la théologie.

La superbe plaidoirie de Me de Chamaillard vient heureusement nous dédommager de tout ce fatras. Il plaide sur le fait que la phrase : " A bas les voleurs " ! ne constituent pas une injure personnelle au commissaire de police. A un moment, il s'écrie : " Si, dans une manifestation, je m'écriais : Cette loi de spoliation et de vol ....

Le président, interrompant : " Je ne puis vous laisser continuer sur ce ton ".

Me de Chamaillard. - " Je ne m'attaque pas à la Loi en ce moment. J'ai dit : si, dans une manifestation, je parlais d'une loi de spoliation et de vol ...

Je m'incline respectueusement devant cette famille qui a l'honneur d'y compter les premières victimes, dont je demande au tribunal l'acquittement.

Interrogés une dernière fois, les prévenus déclarent ne témoigner aucun regret. un murmure court parmi les apaches : quelle impudence ! " Ceux-là, on les laisse parler " !

Après délibération, le Tribunal condamne Le Bloa à 4 jours de prison, et Mme de Beaumont et ses enfants à quinze jours de prison sans sursis.

dehors, malgré la pluie, les rues restent pleines de monde. A l'église, une centaine de femmes de Moëlan ont récité le chapelet, avec le clergé, devant le Saint-Sacrement.

Les prisonniers sortent, et une grandiose manifestation s'organise ; ils sont suivis par deux mille personnes environ, criant : "Liberté ! Vivent les Beaumont ! A bas les Francs-Maçons " !

Dans la rue du Château, deux fillettes : Mlles Antoinette Dannery et Cécile de Mauduit offrent chacune un bouquet aux prisonniers. Le croira-t-on ? elles sont odieusement brutalisées par les gendarmes et renversées dans la boue. La foule, indignée, s'empare des bouquets et les renvoie par-dessus les têtes, jusqu'au moment où ils viennent tomber aux pieds de Mlle de Beaumont.

Puis la porte de la prison se referme.

La foule fait une ovation au comte de Beaumont et à M. de Chamaillard, qui répond d'une voix forte : " A bas les Francs-Maçons ! A bas les tyrans " !

Les prisonniers se sont pourvus en appel devant la Cour de Rennes.

 

28 février 1906 (Le Finistère)

Moëlan. - Un drame. - Le 21 février courant, après avoir assisté, au bourg de Moëlan, à la noce de Pierre Mahé et de Mathilde Tallec, garçons et filles reconduisirent à leur domicile les jeunes époux. Suivant la coutume du pays, une douzaine d'invités pénétrèrent dans la chambre nuptiale ; et quand les mariés furent couchés on se mit à boire avec tant d'entrain et on vida tellement de chopes que toutes les personnes présentes furent bientôt en été complet d'ivresse.

Vers minuit, comme l'un des invités, le nommé Ernest Mahé, cousin du marié, âgé de 23 ans, cultivateur à Keranglien, en Moëlan, cherchait chicane à tout le monde, les nommés Kermagoret, Capitaine, Tocquec et la jeune mariée, qui était sortie de son lit, le mirent à la porte de la maison. Dix minutes après environ, Kermagoret étant sorti seul, on l'entendit poussé un cri, et ceux qui s'élancèrent à son secours aperçurent Mahé qui s'enfuyait en courant.

Kermagoret vint tomber dans la pièce en disant s'aller chercher un médecin ; il avait reçu un coup de couteau dans le ventre.

Conduit à son domicile et ensuite admis d'urgence, le lendemain matin, à l'hospice de Quimperlé, les médecins tentèrent aussitôt une opération qu'ils ne purent mener jusqu'au bout tellement l'hémoragie était abondante, et la malheureuse victime succomba le soir même sans avoir pu indiquer au juge d'instruction, qui s'tait transporté à l'hospice, comment les faits s'étaient passés.

Le 23 février, à 7 heures du matin, MM. Marinier, procureur de la République, Cazier, juge d'instruction, Combe, commis greffier, et Tamic, interprète, se sont transportés sur les lieux du crime, au village de Keranglien, en Moëlan, où l'inculpé était gardé à vue. Après avoir procédé à l'audition de nombreux témoins et à leur confrontation avec le prévenu, les magistrats se sont rendus à deux kilomètres environ de l'habitation des époux Mahé, à l'endroit où l'inculpé prétendait avoir jeté le couteau qui lui avait servi à commettre son crime, mais toutes les recherches faites pour retrouver ce couteau sont demeurées sans résultat.

Les renseignements fournis sur Mahé ne lui sont pas défavorables ; il vivait en bonne intelligence avec ses voisins et en dehors de l'ivresse on ne s'explique guère pourquoi il a frappé Kermagoret.

Mandat de dépôt a été décerné contre le prévenu qui a été écroué par les soins de la gendarmerie de Pont-Aven à la maison d'arrêt de Quimperlé.

L'autopsie du cadavre de la victime a eu lieu le 24 février, à 9 heures du matin, à l'amphithéatre de l'hospice.

Mahé a déclaré que s'il a porté des coups de couteau, c'est parce qu'il a été lui-même battu. Kermagoret l'aurait fait tomber à plusieurs reprises en le frappant brutalement. Il porte du reste à la joue gauche une forte blessure qu'il prétend lui avoir été faite par Kermagoret.

Il a ajouté qu'il était, à ce moment, en complet état d'ivresse.

 

7 mars 1906 (Le Finistère)

Moëlan. - Le drame de Keranglien. - Nous avons relaté récemment le drame qui s'est déroulé le 21 février au cours d'une noce au village de Keranglien.

Deux des invités, Ernest Mahé et Kermagoret, qui étaient pris de boisson, en vinrent aux mains, et Mahé excité par l'ivresse frappa d'un coup de couteau au ventre son adversaire qui survécut un jour à peine à son horrible blessure.

L'assassin, une fois dégrisé, se rendit compte du crime qu'il avait commis dans un moment d'inconscience. Quand il apprit que sa victime était morte, ce malheureux garçon tomba dans un état de prostration complète. Ayant toujours présent à la pensée le meurtre dont il s'est rendu coupable, Mahé est arrivé à un état de surexcitation tel, qu'on a dû lui mettre la camisole de force et que l'on va être obligé de le diriger sur une maison de santé.

Le spectacle de ce que l'ivresse a fait d'un superbe garçon de 23 ans, bien découplé, bien équilibré et intelligent, devrait bien faire réfléchir tous ceux qui succombent à cette funeste passion.

 

17 mars 1906 (Le Finistère)

Morbihan. - L'inventaire de l'église de Sainte-Anne, qui devait avoir lieu au commencement de cette semaine, a été remis sine die, en raison des mesures de résistance qui avaient été prises. Plusieurs centaines de Bretons étaient venus en effet à Sainte-Anne ; à leur tête, on remarquait [...] de Beaumont, maire révoqué de Moëlan, etc.

 

4 avril 1906 (Le Finistère)

Élections municipales.

Enfin, dimanche également, a eu lieu, à Moëlan, l'élection d'un maire, en remplacement de M. de Beaumont, révoqué pour avoir pris part aux manifestations tumultueuses qui marquèrent l'inventaire de l'église de cette commune.

Trois tours de scrutins ont été nécessaires. M. Jean François Orvoën, ancien conseiller d'arrondissement, a finalement été élu maire par 11 voix sur 23 votants.

 

25 avril 1906 (L'Action libérale de Quimper)

Moëlan. - La L. P. D. F. - La place nous a manqué pour annoncé que le lundi de Pâques 200 Ligueuses se réunissaient à Moëlan afin d'entendre Mme la baronne Danneryn et M. Coadou, de Pluguffan, dans la grande remise neuve de Mme Quentel. La Conférence bretonne française, honorée de la présence de M. le Recteur et de MM. les Vicaires, se termina par un ordre du jour de dévouement et de fidélité au Saint-Père, et à Mgr l'Evêque de Quimper, voté à l'unanimité. Ce vote a été l'expression de l'enthousiasme général.

 

28 avril 1906 (Le Courrier du Finistère)

Quimperlé. - Fraude dans la vente du beurre. - Vendredi, M. Toupin, marchand de beurre, achetait à Quimperlé à la femme Marie Jeanne Quihennec, épouse Goulven, cultivatrice à Kersolf en Moëlan, une motte de beurre de 3 kilos. Il se disposait à payer cette marchandise et à la mettre dans son panier quand il remarqua qu'il en coulait un liquide. Il l'ouvrit, et au milieu il trouva environ un litre de lait caillé.

La femme Goulven voulut prendre la fuite, mais elle fut bien vite arrêtée, puis conduite devant le commissaire de police qui lui a dressé procès-verbal.

 

12 mai 1906 (Le Courrier du Finistère)

Quimperlé. - Coups mortels. - On se rappelle que le 21 février dernier, au cours d'une rixe, le nommé Mahé Ernest, cultivateur au village de Kerguip, en Moëlan, avait porté un coup de couteau mortel à M. Kermagoret, son voisin.

Sur la demande de M. le docteur Le Stunf, médecin légiste, qui avait conclu à l'irresponsabilité de Mahé, ce dernier fut d'abord mis en observation à l'hospice de Quimperlé, puis transféré à la maison d'arrêt de Quimper où il fut soumis à l'examen du docteur Meihon, médecin en chef, directeur de l'asile départemental des aliénés,dont voici les conclusions :

1° Mahé est atteint d'aliénation mentale ;

2° Il était aliéné quand il a commis le crime qui lui est reproché ;

3° Il n'est pas responsable de ses actes, il doit être considéré comme dangereux et signalé à l'autorité administrative, pour que soient prises à son égard toutes mesures de nature à sauvegarder la sûreté publique.

En présence du rapport si concluant de M. le docteur Meilhon, une ordonnance de non-lieu a été rendue, dans cette affaire, et Mahé sera remis à l'autorité administrative qui le fera interner dans une maison d'arrêt.

 

16 mai 1906 (Le Finistère)

Sont promus à la 1ère classe, les instituteurs dont les noms suivent :

A la 2è classe :

A l'ancienneté :

Jan (Aîmé), à Moëlan.

Sont titularisés :

Le Nédellec (Jean), à Moëlan.

 

2 juin 1906 (Le Courrier du Finistère)

Moëlan. - Est-ce un attentat anarchiste ou une fumisterie ? - Vendredi matin, on a trouvé, au bas de la porte à double battant de la maison où habitent les Soeurs, en face de l'église, un engin muni d'une mèche éteinte, presqu'à moitié consumée.

L'affolement a été grand dans la paisible cité de Moëlan, où l'on se croyait déjà en présence d'un attentat anarchiste.

L'engin qui a été transporté à la mairie, se compose d'une boîte en bois, dite boîte à graisse. Il est très habilement et fortement ficelé avec du fil de fer barbelé ; il est très lourd. On doit le faire ouvrir, aujourd'hui, par M. Groihetelle, directeur du laboratoire départemental.

Tout le monde est convaincu qu'il s'agit d'une farce de mauvais goût.

 

9 juin 1906 (Le Finistère)

Tournées de vaccination.

M. le docteur Le Doze, de Clohars-Carnoët, vaccinera gratuitement :

Lundi 11 juin, à 9 heures du matin, à Clohars-Carnoët, et à Moëlan, à 3 heures de l'après-midi.

 

16 juin 1906 (Le Courrier du Finistère)

Mellac. - Chien enragé. - M. Perron, de Kerviguennou, a abattu d'un coup de fusil un chien griffon, aux allures suspectes, qui venait de rouler ses deux chiens.

Cet animal a été reconnu par M. Le Floch, vétérinaire, comme atteint de la rage.

Son propriétaire, M. François Le Corre, de Kerdoret, en Moëlan, avait signalé sa disparition au maire de cette dernière commune.

 

Moëlan. - Coups. - Plainte a été portée par Marie Joséphine Massé, domestique chez Jouan, cultivateur à Kernijeanne-Névez, contre Pierre Marrec, marin de commerce à Landuc, et la femme de celui-ci, qui lui auraient porté des coups de poing et de pied.

 

27 juin 1906 (Le Finistère)

Société d'agriculture de Quimperlé.

[...] Enfin, la Société a voté une subvention de 40 francs pour la Mutuelle-bétail de Clohars-Carnoët et autant pour celle de Moëlan.

 

Moëlan. - Incendie. - Samedi dernier, vers 4 heures 1/2 du soir, le feu s'est déclaré au village de Kerhérou, chez M. Louis Fauglas, marin-pêcheur.

Un hangar a été complètement détruit ainsi que des filets de pêche, instruments aratoires, les fourrages et le bois de chauffage.

Grâce à la promptitude des secours, le feu n'a pas atteint la maison d'habitation ni les autres bâtiments.

Les pertes sont évaluées à 1.200 fr. environ et sont heureusement couvertes par la Société d'assurances Le Finistère.

 

4 août 1906 (Le Finistère)

Actes officiels.

Par arrêté du 30 juillet a été approuvée l'attribution d'allocations de quatre ans aux ministres des cultes désignés ci-après :

Moullec, desservant à Moëlan.

 

29 août 1906 (L'Indépendant du Sud-Finistère)

Moëlan. - Enfant écrasé. - A la tombée de la nuit, mercredi dernier, le nommé Louis Gouven, de Kernonen-Larmor, en Moëlan, se rendait à sa demeure, conduisant une charrette attelée d'un cheval et contenant 1000 kilos de pommes de terre. Mais il devait passer par un chemin de servitude longeant le village de Kerliguit, même commune. Arrivé à ce dernier endroit, son cheval ne put entraîner sa charge et la charrette alla heurter le mur d'un hangar. Aussitôt des cris se firent entendre ; un enfant, le jeune François Sellin, 6 ans, demeurant chez ses parents à ce dernier village, venait d'être écrasé entre ce mur et la charrette. Quand on s'empressa pour dégager le pauvre petit, il perdait le sang par la bouche, le nez et les oreilles. Transporté à son domicile, il expirait dans la nuit, vers 11 heures. Le jeune Sellin, qui jouait avec ses frère et soeur au moment de l'accident, avait commis l'imprudence de se suspendre à la charrette meutrière, sans être vu du conducteur.

 

1 septembre 1906 (Le Courrier du Finistère)

Moëlan. - Accident mortel. - Le 22 août, vers 7 h. 1/2 du soir, Louis Goulven, cultivateur à Kernonen Larmor, traversait le village de Kerliguit avec une charrette portant environ mille kilos de pommes de terre. Le cheval n'ayant pu entraîner sa charge dans le petit raidillon qui conduit à la route neuve, recula un peu et le derrière de la charrette vint heurter le mur d'un hangar qui borde le chemin.

A ce moment un cri terrible se fit entendre et Goulven, se précipitant, aperçut gisant sur le sol et rendant du sang par le nez, les oreilles et la bouche, le jeune François Sellin, âgé de 6 ans.

Ce pauvre petit, que le conducteur n'avait pas aperçu, avait dû se suspendre derrière la voiture. Au moment où celle-ci a reculé, il a été écrasé contre le mur du hangar.

Malgré les soins qui lui ont été donnés par le médecin appelé en toute hâte, le pauvre enfant a succombé dans la nuit.

 

8 septembre 1906 (Le Courrier du Finistère)

Moëlan. - Disparu en mer. - Samedi dernier, vers trois heures du soir, la chaloupe N.-D. des Portes, n° 3708, du port de Merrien, faisait route sur Doëlan, venant des Courreaux de Groix où elle s'étaient livrée à la pêche de la sardine, quand, à un moment donné, le patron aperçut un bouillonnement sur l'eau à l'arrière.

Il jeta aussitôt les yeux sur son équipage, occupé à la manoeuvre et constata la disparition du matelot Labbé.

Le patron vira immédiatement, amena ses voiles et fit border les avirons. Malgré les recherches qui furent faites sur le lieu de l'accident, le corps de Labbé ne put être retrouvé.

Ce malheureux, qu'aucun homme de l'équipage n'avait vu disparaître, était de Penamprat, en Moëlan, et n'avait que 19 ans.

 

15 septembre 1906 (Le Courrier du Finistère)

A Lourdes. - Nos lecteurs trouveront, au feuilleton, le commencement d'un compte rendu du pèlerinage, dont nous donnerons la suite la semaine prochaine.

En attendant, voici les quelques détails que nous avons reçus par télégrammes sur les journées de mercredi et de jeudi.

Il est entendu que les guérisons dont on parle ne sont données que sous réserve : pour être acceptées comme réelles elles ont besoin de la confirmation du temps.

Lourdes, 13 septembre 2 h. 50 soir.

[...] Au nombre des malades qui ont éprouvé des améliorations remarquables, on compte une jeune fille de Lannédern et un garçonnet de Moëlan, le petit Pierre Bloas.

 

6 octobre 1906 (L'Indépendant du Sud-Finistère)

Nomminations . - Par décision de Mgr Dubillard, ont été nommés :

[...] Philippon, jeune pêtre, de Moëlan. [...]

 

10 octobre 1906 (L'Indépendant du Sud-Finistère)

Instruction publique. - M. le Ministre de l'Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes vient de prononcer la création :

[...] d'un premier emploi d'adjoint à l'école mixte de Brigneau, en Moëlan (création d'office) [...]

 

10 novembre 1906 (L'Indépendant du Sud-Finistère)

Moëlan. - Vols de canards. - A la ferme du Guilly, deux malfaiteurs, un homme et une femme, se sont introduits de nuit dans une crèche où se trouvaient des canards. Le domestique du fermier, Guillaume Prima, ayant entendu du bruit, se leva aussitôt et aperçut les deux voleurs prenant la fuite. L'homme portait dans les mains plusieurs canards ; mais la femme, en se sauvant, est tombée près d'un paillier, et Prima put ainsi la rejoindre. Mais l'homme, lâchant son butin, revint sur ses pas et menaça de domestique qui, à demi-vêtu et non armé, n'osa l'arrêter. Ensuite les deux voleurs disparurent dans le bois, près de la ferme, emportant six canards.

La gendarmerie ayant été avisée du vol par le propriétaire, M. le Brozec, se mit aissitôt en campagne d'après les signalements donnés. Deux gendarmes se présentèrent chez les époux Marrec, à Landuc, en Moëlan, où ceux-ci leur dirent qu'en passant sur le pont de chemin de fer, près du Guilly, ils avaient trouvé, vers 2 heures du matin, un sac contenant des canards, qu'ils emportèrent chez eux ; plusieurs étaient déjà mangés et les autres se trouvaient découpés dans une terrine. Les époux Marrec nient le vol.

 

14 novembre 1906 (L'Indépendant du Sud-Finistère)

Riec. - Accident mortel. - Le nommé François Jamet, 19 ans, domestique de M. le Moal, négociant à Moëlan, partait en voiture, vers 9 heures du matin, le 9 courant, à destination de Riec, livrer des marchandises pour son patron. Dans la soirée, vers 6 heurs 1/2, ayant terminé ses livraisons, il s'apprêtait à rentrer chez lui, duant à la sortie du bourg de riec, en face de l'ancienne école des Frères, un homme sortant brusquement du fossé de la route, s'avança vers le cheval comme pour le saisir à la bride. Jamet cria alors à cet homme : " Qui vive ! " ; n'obtenant pas de réponse, il fouetta son cheval. A de moment le brancard de la voiture heurta l'homme qui tomba aussitôt. Pendant que d'autres individus accompagnaient ce dernier et craignant que l'on attentât à sa personne, Jamet ne s'arrêta pas ; car il avait entendu dire que des gens avaient été attaqués sur cette route. A son arrivée à Moëlan, Jamet avisa aussitôt son patron qu'il avait renversé un homme sur la route, avec sa voiture. M. le Maol informa aussitôt la gendarmerie, qui se rendit le même jour, vers 9 heures du soir, sur le lieu de l'accident. A 300 mètres du bourg, les gendarmes trouvèrent sur le bord de la route le corps déjà froid d'un homme ; l'une des roues de la voiture lui avait passé de la hanche droite à l'épaule gauche. Mais ce que l'on n'a pu expliquer, c'est que la victime au lieu de se trouver sur le milieu de la route où s'est produit l'accident, avait été traînée presque dans le fossé ; par qui, c'est ce que l'in ignore jusqu'à présent. Le cadavre a été reconnu pour être celui d'un nommé Victor Noël, 31 ans, célibataire, domicilié à Moëlan, atteint d'idiotisme et se livrant à la boisson. Le malheureux, qui s'absentait souvent de chez lui, et quelquefois pendant plusieurs jours, donnait de très graves inquiétudes à sa famille. Quant à Jamet, les meileurs renseignements existent en sa faveur.

 

17 novembre 1906 (L'Indépendant du Sud-Finistère)

Moëlan. - Condamnés. - Les époux Marrec, de Landuc, en Moëlan, qui, dans la nuit du 2 au 3 courant, se payèrent six canards au compte de M. Brozec, propriétaire au Guily, même commune, ainsi que nous l'avons déjà annoncé, ont été condamnés chacun à 15 jours de prison, à la dernière audience correctionnelle de Quimperlé.

 

8 décembre 1906 (Le Finistère)

La monte en 1907. - Les étalons autorisés.

Arrondissement de Quimperlé.

Calais, trait, et Chérubin, trait, à Auguste Drennou, de Moëlan.

 

12 décembre 1906 (L'Indépendant du Sud-Finistère)

Moëlan. - Arrestation. Le nommé François Guillou, 25 ans, domestique de ferme, domicilié chez sa mère au Moulin de Damany, a été mis en état d'arrestation, sous l'inculpation de vol qualifié, au moment où il ses trouvait au village de Kermorn, en Riec-sur-Bélon.

 

15 décembre 1906 (Le Courrier du Finistère)

Moëlan. - Agression. - Le 1er décembre, vers onze heures, Pierre Louis André, domestique chez M. Mahé, propriétaire à Kervaziou, travaillait dans un champ, quand les frères Lozachmeur, du village de Kervignac, avec qui il avait déjà eu des difficultés, se jetèrent sur lui, le terrassèrent et l'assommèrent à moitié à coups de bâton et à coups de pied.

Quand on releva André, deux heures après, on le trouva évanoui. Son état est assez grave.

 

Moëlan. - Arrestation. - François Guillou, 25 ans, domestique de ferme au moulin de Damany, avait commis, le 7 octobre, un vol qualifié sur la personne de Vincent Brangoulo, de Locouarn, en Clohars-Carnoët, à qui, après l'avoir terrassé, il enleva son porte-monnaie, contenant 50 francs.

Depuis, malgré toutes les recherches, on avait pu retrouver Le Guillou, qui vient d'être arrêté au village de Kermorn, en Riec-sur-Bélon, où il s'était placé comme domestique.

© Copyright | Mémoires et Photos - 2010
  • 1905
  • Haut
  • 1907