MEMOIRES ET PHOTOS DE MOELAN

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Au fil des années

1920-1929
1910-1919
1900-1909
1890-1899
1880-1889
1870-1879
1860-1869
1850-1859
1840-1849
1820-1829

Moëlan au fil des jours

1914

10 janvier 1915 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Vol de linge. - La jeune Joséphine Le Bloa qui demeure avec son père au village de Kerfeten-Landuc, a eu le chagrin de voir disparaitre un paquet de linge qu'elle avait déposé, sous les hangars paternels dans la journée du 2. L'auteur de ce vol est inconnu.

 

7 février 1915 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Vol de poulets. - Depuis le 25 octobre 1914, on a volé une douzaine de poules au préjudice de Mme Capitaine, commerçante au bourg. On soupçonne un nommé G... actuellement domestique à Mellac, dont la conduite, de l'aveu de son père est très mauvaise.

 

14 février 1915 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Dons. - Depuis le dernier envoi mentionné au journal précédent.

Déposé à M. Choquet par le Maire de Moëlan 25 caleçons ; 3 passe-montagnes ; 5 cache-nez.

Il a été déposé en outre à la mairie par divers donateurs 1000 kilogrammes de pommes de terre destinées pour le nord.

Remerciements à tous.

 

7 mars 1915 (L'Union Agricole et Maritime)

Réfugiés. - Jeudi soir, un train amenant 64 réfugiés des départements envahis et ayant déjà séjourné dans la Sarthe. Par les soins de M. le sous-préfet, qui a eu pour eux d'excellentes paroles de réconfort, ils ont été répartis pour la nuit, les hommes chez M. Moren et les femmes à l'hospice. Le lendemain, M. le commissaire de police est parti pour Scaër avec un groupement et M. le sous-préfet, lui-même a conduit une second groupement à Moëlan.

 

Moëlan. - Vol. - Le nommé Alexandre Mouvaux, 30 ans, porcelainier ambulant, sans domicile fixe, né à Petit-Quévilly, près Rouen est un repris de justice dangereux. Il a son casier juduciaire orné de 20 condamnations et il est passible de la relégation.

Il est poursuivi pour vol au préjudice de Mélaine Scoazec, cultivateur à Kermoal, en Moëlan. Ce dernier l'avait hébergé pendant deux jours et pour le remercier sans doute de son hospitalité, Mouvaux lui déroba une somme de onze francs, trois montres en argent d'une valeur de 120 frs et une chaîne en doublé qui se trouvaient dans l'armoire.

Le Ministère public requiert une peine très sévère contre Mouvaux qui demande l'indulgence du Tribunal, car dit-il, "pour une peccadille pareille, je ne crois pas mériter la sanction requise par M. le Procureur de la République".

Le Tribunal le condamne au maximum en lui infligeant 5 ans de prison et la relégation.

"Je vous enverrai un ouistiti pour votre peine, Monsieur le Président !" s'est écrié Mouvaux, à la fin de la lecture du jugement.

 

14 mars 1915 (L'Union Agricole et Maritime)

Pour la gare de Quimperlé. - Le 12 mars, il a été remis par M. le Maire de Moëlan à Mme Gicquel, une somme de 51 fr. destinée aux secours à donner aux blessés de passage en gare de Quimperlé. Cette somme provient d'une collecte faite au moment du paiement des allocations des 14 février et 11 mars.

 

21 mars 1915 (L'Union Agricole et Maritime)

L'Union Agricole estimée sur le front. - On nous écrit :

Ligne du feu 7 mars 1915

Monsieur Le Berre,

Depuis une heure, dans un cantonnement où nous sommes en repos, nous causons du Pays. Capitaine, de Moëlan, Colas ouvrier de M. Le Du, sellier et moi. Nous avons décidé de vous demander votre collection de journaux depuis le mois d'octobre.

S'il ne vous était pas possible de nous adresser tous vos N°, expédiez-nous en un colis postal les N° que vous auriez de disponibles de votre Union Agricole. A notre retour prochain, nous l'espérons, nous vous les règlerons.

Depuis 15 jours, nous n'avons pas eu d'attaque et attendons impatiemment la suite des opérations et le triomphe final de nos armées.

Les camarades se joignent à moi pour vous adresser ainsi qu'aux amis Quimperlois notre meilleur souvenir.

E. Le Moal

 

Moëlan. - Nécrologie. - La commune vient de perdre l'un de ses plus dévoués conseillers M. Guillou Yves, propriétaire à Kergoustance, doyen du conseil municipal de Moëlan, décédé le 7 mars, à l'âge de 66 ans.

Les quelques membres du conseil présents, une bonne partie se trouvant mobilisée, ont tenu à conduire à sa dernière demeure ce bon et loyal serviteur.

M. Guillou, faisait partie de la section des Vétérans, comme ancien militaire de la guerre 1870-1871, où il fut prisonnier et interné à Mayence. Dans le cortège figuraient des Vétérans avec le drapeau de la section.

Au cimetière le maire de Moëlan, a bien voulu dire un dernier adieu à cet excellent homme qui fut l'un de ses plus dévoués collaborateurs.

Mesdames, Messieurs

C'est un bien douloureux devoir qui m'incombe aujourd'hui de venir adresser un suprême adieu à l'excellent collègue, au doyen du conseil municipal de Moëlan dont la dépouille mortelle repose dans cette fosse.

Nommé par 2 fois consécutives, Conseiller Municipal, cet ami sincère, cet administrateur dévoué, malgré des 66 ans, était appelé à rendre encore plus d'un service à son pays.

Il fut souvent désigné par ses collègues pour faire partie de différentes commissions au sein desquelles il ne cessa de faire preuve d'un dévouement absolu, et les conseils qu'il donnait avec sa franchive habituelle lui valurent l'approbation unanime de ses collègues, qui reconnaissaient en lui un précieux auxilliaire.

Nommé membre de l'assistance, fonction très délicate, il surveillait très attentivement la liste des assistés, n'hésitant pas à signaler les inégalités qui pouvaient se produire par inadvertance dans la répartition des secours à accorder ; faisant aussi partie de la commission des Finances, aux réunions du conseil municipal, il veillait avec un soin jaloux sur les deniers de la commune, il ne faisait pas de longs discours, mais il savait, au moment voulu, dire quelques mots bien sentis, lorsqu'il s'agissait surtout de défendre ce principe sacré pour lui : l'intérêt du pays.

Les opinions nettement républicaines de Guillou, n'ont jamais varié, aussi la majorité du conseil lui accorda t-elle plusieus fois sa confiance en le nommant délégué Sénatorial au moment des élections. Cette tenacité dans l'accomplissement du devoir civique est d'un bel exemple et malgré la douleur qui m'étreint, je suis heureux de pouvoir rendre publiquement l'hommage à Guillou en le remerciant des nombreux services qi'il a rendus à sa commune pendant son passage au conseil municipal.

Et puisque en ma qualité de Maire, j'ai le pénible devoir de présider les obsèques de l'un de mes plus dévoués collaborateurs, je tiens aussi à adresser à ses enfants si douleureusemnt éprouvés, l'hommage de notre sincère sympathie ; puisse la part que nous prenons au malheurs qui les frappe, être un adoucissement à leur douleur.

Au nom de cette assistance, au nom de la commune de Moëlan, où vous n'aviez que des amis dévoués, au nom de tous vos collègues du conseil, au nom de notre vieille et solide amitié, au nom aussi des Vétérans de 1870-71, je vous adresse, mon cher Guillou, le dernier adieu de tous et dans le coeur desquels vous continuerez à vivre par le souvenir.

Guillou, Au Revoir !

 

11 avril 1915 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Suicide. - Théophile Brigant, 43 ans, ouvrier soudeur à Brigneau, morphinomane convaincu, s'est donné la mort par chagrin de ne pouvoir se procurer la précieuse drogue. C'est au corps de garde où il s'était introduit, jeudi dernier, qi'il a perpétré son crime contre lui-même, à l'aide du fusil 74 d'un douanier.

 

Moëlan. - Vol d'un billet de cent francs. - Louis Garniel, 16 ans, est véhémentement soupçonné d'avoir dérobé à son oncle M. Scoazec, cultivateur à Kermoal, un billet de cent francs que celui-ci avait dissimulé entre des piles de linge. Depuis le 5 courant, on ne l'a pas revu. Détail particulier : il est ankylosé du bras droit.

 

Moëlan. - Un peu rétive ! - Une femme Nageote, 29 ans, pourvue du brevet élémentaire et de quatorze condamnations, (ce qui démontre que l'instruction n'est pas toujours exclusive du mal !) pensionnaire de la maison où s'abritent momentanément à Kergroës, quelques réfugiés des régions du Nord, a manqué gravement au gardien de l'établissement. Pour lui apprendre le respect, on l'a transférée rue du Château à Quimperlé.

 

11 mai 1915 (L'Ouest-Eclair)

A l'odre du jour

Le Tollec, adjudant à l'école libre de Moëlan : promu sous-lieutenant, proposé pour la croix de la Légion d'honneur, cité à l'ordre de l'armée : "L'Adjudant de réserve Le Tollec, du 118e régiment d'infanterie, a enlevé sa section avec entrain le 24 décembre à l'assaut du village de la Boisselle ; a pris le commandement de sa compagnie avec décision après la mort de son capitaine, a conduit ses hommes à l'assaut de la position, s'en est emparé et a su se maintenir malgré les difficultés de la situation." Il a entraîné sa section de Bretons à la charge à la baïonnette au chant du cantique d'Hor mar santez Anna.

 

Ravallec16 mai 1915 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Coups et blessures. - François Le Naour, 39 ans, domestique à Kerabons, en Riec, a frappé le sieur Louis Pennec, âgé de 60 ans, d'un violent coup de poing à la figure qui le fit tomber à terre. Dans cette position, il lui donna un coup de pied sur la poitrine lui fracturant deux côtes.

3 mois de prison avec sursis.

 

Moëlan. - Violation de domicile. - Joseph Le Doze, 25 ans, demeurant à Merrien, en compagnie de deux autres camarades, a pénétré de force dans la maison de la femme Le Goff, la nuit, après avoir enlevé un carreau de la fenêtre pour lui permettre de manoeuvrer l'espagnolette.

15 jours de prison avec sursis et 20 francs d'amende.

 

Moëlan. - Coups. - Joséphine Najeotte, dite "Louis", 26 ans, née à Paris, évacuée de guerre à Kergroës, en Moëlan, a exercé des violences et voies de fait sur le garde Bleuzen chargé de la surveillance des réfugiés de l'établissement de Kergroës. Joséphine Najeotte est cette breveté élémentaire dont nous avons déjà parlé. A l'audience elle se montre digne faubourienne, et il faut toute la patience et la longanimité du tribunal, pour ne pas dépasser les six mois de prison qui lui sont octroyés. L'insolence de Joséphine fait délibéremment la comparaison entre ces six mois et les quatre dont on gratifia en plusieurs circonstances, à d'autres barres, pour des cambriolages, avec effractions.

 

Moëlan. - Gardeur Louise, 28 ans, également évacuée de guerre à Kergroës, a porté deux coups de poings à une autre réfugiée du dit établissement lui fendant la lèvre supérieure. 4 mois de prison.

 

30 mai 1915 (L'Union Agricole et Maritime)

Riec-sur-Bélon. - Mort. - Nous apprenons la mort de M. Eugène Sceller, instituteur à Kergroës, en Moëlan, lieutenant au 137è d'infanterie. Cet officier n'avait pas donné de ses nouvelles depuis le mois d'août. Aujourd'hui, la nouvelle est parvenue qu'il est décédé antérieurement au 12 janvier, des suites de ses blessures ; inhumé à Noyers (Ardennes), par les soins des autorités allemandes.

Condoléances à sa famille.

 

3 juin 1915 (Ouest-Eclair)

Rennes - Cour d'appel. - Coups et blessures. - Joséphine Najeotte, âgée de 27 ans, sans profession, évacuée sur Moëlan, fut condamnée à six mois de prison pour coups et blessures par le tribunal de Quimperlé, le 11 mai 1915. La cour confirme le jugement.

 

27 juin 1915 (L'Union Agricole et Maritime)

Peden ar plac'hik
Prière de la jeune fille

Eur verc'hik dister on onjet wardro dek vloaz

Daoulinet o pedi e-harz troad ar Groaz

Juntet he daouarn, ouz ar C'hrist mad, a zelle

Hag ar C'hrist truezus oulhi zelle ive.

Ouz he daoulagad glaz, daoulagad Vretonez

Daëlou tomm a rede m'oarvad gant an enkrez...

Kuzet adreg eur bod outhi me a zelle

Heb beza gwelet, hag hi c'hleven skler ive.

Me hi c'hleve laret gant eur vouezik flour

Ken flour, ken dousevel krosmol eur wazik dour :

- "O Krist mad, vit an dud war ar Groaz marvet

Me az ped ! roskoazell d'hon laour kez soudarded

Zo du hout kreiz an tan, kreiz ar brezel diroll.

Mir ouz Bro-Frans, mir na iei biken da goll !

O mir dreist-holl, mir d'am zud karet da versel

Ha ro harp d'ezan e-kreiz tan-gwall ar brezel,

Gra ma teni endro da gaoust e verc'hik vad

Selaou ouzin eta, selaou Krist dous ha mad !"

Hag ar plac'hik, neuze, he feden achuet

Zistroaz war he c'hiz, davel he zi me grel,

Laouen nraz hec'h ene, ar spi en he c'halon.

Krist a frealz bepred neb hen ped ez gwirion.

Une faible fillette âgée d'environ 10 ans

Priait agenouillée au pied de la Croix

Les mains jointes, elle regardait le Christ compatissant

Et le Christ miséricordieux la regardait aussi

De ses yeux bleus, yeux de Bretonne

Larmes chaudes coulaient apparemment par l'angoisse

Caché derrière un bosquet, je la contemplais

Sans être vu et je l'entendais clairement aussi

Moi, je l'entendais dire avec une voix carressante

Aussi carressante, aussi douce, que le murmure d'un ruisselet !

O Christ bon pour les hommes morts sur la Croix

Je le prie ! donne aide à nos pauvres soldats

Qui sont là-bas au milieu du feu, au milieu d'une guerre dérèglée

Préserve le pays de France,

Préserve le, qu'il n'aille jamais à sa perte !

O préserve par dessus tout, préserve mon père chéri de la mort

Et donne lui secours, au milieu du feu mauvais de la guerre

Fais qu'il revienne trouver sa bonne fillette

Ecoute moi donc, écoute Christ doux et bon !

Et la fillette, alors sa prière achevée

Revint doucement à la maison, je pense

L'âme grandement heureuse, l'espoir au coeur

Le Christ console toujours, qui le prie en vérité !

Moëlan, 9 a viz Even 1915 - Loëiz Gourlet, "Bodspern"
Moëlan, 5 juin 1915 - Loëiz Gourlet, "Bodspern"

 

22 juillet 1915 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Don gracieux. - M. Barbe, Maire de Moëlan, a remis hier vendredi la somme de 35 fr. à Mme Le Floc'h, présidente des Dames de la Croix Rouge de la gare. Cette somme récoltée dans la commune de Moëlan, a été répartie par les soins de Mme Le Floc'h, entre les différentes équipes. Ces dames remercient vivement la population de Moëlan et son excellent maire de cette bonne surprise.

 

22 août 1915 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Service funèbre. - Le dimache 15 août, à 10 h. 1/2 du matin, il a été célébré à l'église paroissiale de Moëlan, un service solennel à la mémoire des Morts au Champ d'Honneur.

L'église se trouvait comble. Aussitôt la cérémonie terminée, on s'est rendu au Monument aux Morts pour la patrie, orné pour l'occasion de fleurs et de couronnes par les soins de dames dévouées.

Assistaient au cortège, de nombreux vétérans avec le drapeau de la Section, le Conseil Municipal et une foule nombreuse et recueillie.

Discours du Maire :

Mesdames, Messieurs,

Depuis un an passé, c'est si je ne me trompe, pour la 35e fois au moins que nous nous trouvons réunis en un pieux pélerinage au pied de ce monument pour honorer la mémoire de nos chers disparus.

Tous unis par une même et profonde angoisse, je viens en votre nom et au mien, avec un sentiment de poignante tristesse, apporter à nos compatriotes, le salut ému et l'hommage respectueux, bien dûs à eux tous, comme aussi à leurs camarades du front, tombés à leur rang, en servant leur pays.

Tous, marins comme soldats, d'un même élan généreux, en bons bretons, vous avez toujours justifié votre renom d'intrépidité et provoqué l'admiration de vos chefs par votre admirable esprit de discipline et votre calme énergique en face du danger.

Aussi, Mesdames et Messieurs, vous tous qui pleurez aujourd'hui la disparition glorieuse d'un mari, d'un frère, d'un ou plusieurs de vos enfants, séchez vos larmes et consolez-vous du grand malheur qui vous frappe ; car tous sont morts en braves pour la grande cause, l'honneur et le triomphe de notre chère France.

Pauvres enfants, glorieuses victimes du devoir bien accompli, on vous a vus mourir - Vous l'avez tous fait en héros - Vous avez su non seulement, comme je l'ai déjà dit, être des braves dans le combat, mais aussi devant la mort ; car, avant de rendre le dernier soupir, vous aviez, face à l'ennemi, face à ces hordes barbares qui vous avaient si traitreusement et si mortellement frappés un sourire de dédain et de ... sur les lèvres, pendant qui vous retournant souriants vers la France, vous lui adressiez ainsi qu'à tous les vôtres, un dernier adieu. Glorieux martyrs, nous vous saluons bien bas - Honneur à vous tous - dormez et reposez en paix ; mais quand l'heure du triomphe aura sonné, quand de loin et du fond de la tombe où vous êtes tous aujourd'hui réunis - quand dis-je, vous entendrez l'écho des cloches en un carillon joyeux, venir vous annoncer la défaite générale de ces barbares qui vous ont tant fait souffrir - à ce moment alors, réveillez-vous, tressaillez, redressez-vous pour venir de l'au-delà, allègrement applaudir avec nous à la victoire de tous les fils de France Morts au Champ d'honneur.

Moëlanais, mes amis, en mon nom, au nom de tous les habitants de Moëlan - A vous tous - pour notre France, - pour votre chere pays - nous vous disons merci et au revoir !

 

Citation à l'ordre du jour de la division. - De Beaumont René, maréchal des logis, porte fanion du Général Commandant la 9e D.C.

Engagé volontaire à 61 ans pour la durée de la guerre, n'a cessé depuis son arrivée sur le front le 6 septembre 1914, d'être pour ses cadets, un exemple vivant de toutes les qualités du cavalier francais.

Les 1, 2 et 3 novembre, a assuré sur sa demande une liaison très périlleuse à petite distance de l'ennemi, malgré un bombardement d'une extrême violence.

La famille de Beaumont continue on le voit, à payer largement sa dette, à la Patrie.

 

Moëlan. - Accident de moisson. - François Le Gac, 31 ans, célibataire de Lonjou, a eu, mercredi dernier la main gauche prise dans l'engrenage d'une batteuse, et arrachée à la hauteur du poignet. Il confectionnait de la paille longue, opération qui consiste à séparer seulement, l'épi, sans briser la paille. A l'hôpital de Quimperlé, il a fallu faire l'amputation de la main. Le Gac est en bonne voie de guérison. Par une simple coïncidence, à l'âge de 11 ans, il eut le pouce sectionné dans les mêmes conditions.

 

29 août 1915 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Mort accidentelle. - Le 19 courant, le nommé André Costaouec, 52 ans, marin-pêcheur à Kerhermain, en Moëlan, s'était rendu à la grève de Kerfany ramasser du goëmon sec, lorsqu'en regagnant le rivage avec un faix de goëmon, il glissa sur les rochers et tomba à la renverse.

Des témoins de l'accident se rendirent immédiatement près de lui, mais presque aussitôt Costaouec rendait le dernier soupir.

De l'examen du médecin, il résulte que la victime portait une blessure au niveau de la tempe gauche qui a dû déterminer une forte commotion cérébrale avec syncope, dont elle n'a pu reprendre connaissance.

 

3 octobre 1915 (L'Union Agricole et Maritime)

Pour les prisonniers de guerre. - Une matinée récréative a été donnée dimanche à Moëlan au profit de l'oeuvre des prisonniers de guerre. Le Programme parfaitement composé a été très goûté du public et à la demande générale, il a été donnée une deuxième représentation le soir à 8 heures. Aux deux séances, la salle que Félix Guillou avait gracieusement mise à la disposition des organisateurs était comble.

D'abord entendu M. Fargis qui a récité avec beaucoup d'à propos un monologue "Pauvre bleu" qui a suscité l'hilarité.

Puis M. H. Coatmeur a chanté "Hardi les gars" tout-à-fait d'actualité et qui ne pouvait être mieux dit que par ce jeune petit soldat élevé aux Andelys et déjà titulaire de deux décorations.

Ensuite des jeunes filles ont joué le "Coeur de Suzel" drame en un acte qui a fait verser bien des larmes. Tous nos compliments à ces jeunes Moëlanaises qui ont interprété leur rôle d'une façon remarquable : Mlle Le Doze dans le rôle de Suzel, Mlles A. Lavolé, Y. Favennec, A. Millaud, S. Lavolé et C. Pennec. Compliments à toutes, mais une mention spéciale à la jeune F. Le Doze âgée de 11 ans qui a tenu son rôle en véritable petite actrice.

Puis après des choeurs et un morceau de mandoline donné par M. Lavolé, des jeunes gens, tous aussi Moëlanais, ont joué " L'affaire de la rue de Lourcine ". MM. M. Coatmeur, H. Coatmeur, J. Le Gall, M. Lavolé et L. Chevreuil, ont tous été à la hauteur de leur tâche.

Mais le clou de la fête a été un tableau vivant composé de 12 personnages "La Défense du Drapeau" et le "Salut au Drapeau" éclairé par des feux de bengale d'un très bel effet. Mlle S. Lavolé représentant la France préservant de ses bras tendus le drapeau et sa garde a soulevé de frénétiques applaudissements par sa belle tenue et son magnifique costume. Enfin, le tout clos par le chant de la Marseillaise.

En un mot bonne journée pour nos pauvres prisonniers, car la recette a été de 368 fr.

 

17 octobre 1915 (L'Union Agricole et Maritime)

Comité du prisonnier de guerre. Souscriptions versées directement au trésorier.

MM. Lavolé et Péron, à Moëlan, 26 fr. 65 ; Mme Louis Le Doze, à Moëlan, 44 fr. 00

 

Moëlan. - Vol d'huîtres. - Jean Marie Garniel, 21 ans, domestique à Kergroês, en Moëlan, a été surpris volant des huîtres dans le parc de Mlle de Solminihac, à Bélon.

48 heures de prison avec sursis.

 

31 octobre 1915 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Mort du maître canonnier François Balan. - Les Moëlanais ont appris avec douleur, la mort après vingt-trois de service, du maître-canonnier à bord du Saint-Louis François Balan, médaillé militaire, né et domicilié à Moëlan, où il laisse une veuve et deux enfants âgés de 13 et 15 ans.

Saint-LouisFrançois Balan faisait partie de l'expédition d'Orient. "Le mois dernier (août)" écrit à Mme Balan, le lieutenant de vaisseau canonnier P. Masse, il avait pris part à un tir de bombardement sur les batteries de la Côte d'Asie qui avait eu un résultat magnifique. "Voulant, vers la mi-septembre, vérifier avec cet officier canonnier, si les pièces de sa tourelle ne pouvaient pas tirer à des distances plus grandes que celles inscrites sur les hausses, il s'était placé sur un des canons qu'il faisait pointer. Dans cette position, il ne devait pas courir de danger. Du reste, il connaissait bien sa tourelle, y étant depuis près de deux ans. Lorsque le canon recula, il fut probablement rentraîné par ses habits, et en tout cas serré entre le canon et la paroi de la tourelle. Un homme de faible corpulence n'eut pas été incommodé, mais Balan qui était très fort a eu le thorax comprimé et la respiration coupée. Le corps ne put être dégagé qu'au prix des plus grands efforts, mais quand on le retira, l'asphyxie avait fait son oeuvre.

Balan, serviteur irréprochable, était aimé de tous à bord. Le long cortège qui l'accompagnait au cimetière de Moudros, en a été le témoignage. Il repose maintenant, au milieu des braves qui ont si généreusement donné leur vie, pour la France.

Le capitaine de vaisseau Delahet commandant le Saint-Louis, le lieutenant Masse, le premier-maître canonnier L. Le Fèvre, au nom des canonniers de batiment, ont adressé à la famille si éprouvée du regretté défunt leurs condoléances les plus élogieuses et les plus émues.

Au cimetière de Moudros où il repose, la capitaine de vaisseau Delahet a prononcé le discours suivant :

"Je ne veux pas laisser fermer cette tombe, sans adresser au maître-canonnier Balan, au nom du Saint-Louis et en mon nom personnel un dernier adieu et les hommages respectueux qu'il mérite.

Le maître-Canonnier Balan était un excellent serviteur, à tous les points de vue, un canonnier modèle, que je cite comme exemple, qui sacrifiait tout pour sa tourelle, pour ses matelots qu'il aimait comme ses enfants. C'est en voualnt perfectionner davantage le matériel, donner à ses pièces un angle de tir plus grand, pour tirer plus loin sur l'ennemi, et augmenter ainsi, la valeur militaire du Saint-Louis, que le maître-canonnier Balan a trouvé la mort.

Au nom de l'équipage du Saint-Louis et en mon nom, j'adresse à sa veuve et à ses enfants qui ne connaissent pas encore la pénible nouvelle l'expression de nos sympathies et nos condoléances.

Je ne doute pas que ses enfants soient fiers d'un tel père et que plus tard, il suivront ses traces.

Adieu Balan ! Repose en paix et que Dieu te récompense du bien que tu as fait durant ta vie".

L'Union Agricole offre à Mme Vve Balan et à ses enfants, l'expression de ses meilleures sympathies.

 

12 novembre 1915 (L'Union Agricole et Maritime)

Comité des prisonniers de guerre. - Souscription versée directement au trésorier.

M. Barbe, Maire de Moëlan. 266.10 produit d'une matinée donnée à Moëlan le 26 septembre en faveur du Comité des Prisonniers.

 

5 décembre 1915 (L'Union Agricole et Maritime)

Maronad

D'an aotrou Anatl Ar Braz qant doujans

Elégie

A Monsieur Anatole le Braz avec respect

Breiz-Izel da Vro-C'hall a ro he bugale

War an dachen a enor e kouezont bemde.

An deiz all c'hoaz, allaz ! Setu eur gwall c'helou

Eur c'helou drist deut d'omp war askel an Ankou :

Mad Anatol Ar Braz, ar skrivanier brudet,

War an dachen enoreus a zo bet falc'het.

Vit daspren Ene Frans, kinniget en Aberz !

Robert Ar Braz kouezet kreiz e vrud hag e nerz

Evel eun haroz eur boled en e galon

A zo eur c'haër a skouer da bep soudard breton.

E ziveza komzou a zo bet dastumet

Gant e genvroïdi, d'ezan holl vignoned,

Zo enorus kenan da Vreiz-Izel a-bez ;

Dellidus da veza war eur c'haër a men-bez

Garanet don da virout d'hon diskennidi

An envor divarvel en kalon pephini :

"O'houi laro, mignoned, o'houi a laro d'am Zad

Penaos ez oun marvet evel eur gwir Vreizad !"

La Basse-Bretagne à la Gaule donne ses enfants

Au champ d'honneur ils tombent chaque jour

L'autre jour, encore, hélàs ! Voici de mauvaises nouvelles

Une nouvelle triste, venue à nous, sur les ailes de la Mort !

Le Fils d'Anatole le Braz, l'écrivain illustre

Au champ honorable a été fauché

Pour le rachat de l'âme française offert en sacrifice

Robert le Braz tombé au milieu de son renom et de sa force

Comme un héros, une balle au coeur

Est un exemple superbe pour tout soldat breton

Ses dernières paroles ont été recueillies

Par ses compatriotes, à lui tous amis

Sont plus que glorieuses pour la Basse-Bretagne entière :

Dignes d'être sur une belle pierre tombale

Gravées profondément, pour parler à nos descendants

La mémoire immortelle au coeur de chacun :

"Vous direz amis, vous direz à mon père,

Que je suis mort en vrai Breton !"

Moëlan, ar 1 aviz Du 1915 - Loeïz Gourlet "Bospern"
 

 

12 décembre 1915 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Tombola. - Une tombola, organisée au profit de l'Oeuvre des Prisonniers de Guerre, par les dames de Moëlan, sera tirée le dimanche 26 courant, à 13 heurs, à la mairie. Le prix du billet est de 0 fr. 25. S'adresser à Mme Barbe. Nous souhaitons à la tombola le plus heureux succès.

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