MEMOIRES ET PHOTOS DE MOELAN

"Un plaisir collectif"

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Au fil des années

1920-1929
1910-1919
1900-1909
1890-1899
1880-1889
1870-1879
1860-1869
1850-1859
1840-1849
1820-1829

Moëlan au fil des jours

1916

2 janvier 1916 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Coups de couteau. - Le 2 janvier courant au soir, le nommé Brasquer Jean, 22 ans, marin de l'état à Lorient, en compagnie de son cousin Nézet, sont entrés dans le débit Pézennec, à Keranglien. Ils causaient avec la bonne de l'établissement lorsque les nommés Calvez Alain, Bourhis Yves, 24 ans, forgeron au bourg et Kergoat Pierre, entrèrent à leur tour.

Pour un motif des plus futiles une discussion s'éleva entre Brasquer et Calvez. Ce dernier invita Brasquer à sortir. Celui-ci s'y étant refusé, Calvez lui porta un coup de poing au visage et Brasquer riposta par un autre.

Aussitôt Bourhis et Kergoat, sautèrent sur Brasquer, pour le frapper. Bourhis, s'armant de son couteau porta au matelot quatre coups de son arme à la tête, au cou, dans le dos et au bras gauche.

Une de ces blessures est assez grave, car l'arme a pénétré profondément entre les 7e et 8e côtes, perforant la plèvre et peut mettre la vie du blessé en danger.

Après avoir reçu les premiers soins du docteur Le Doze, Brasquer, a été transporté à l'hôpital de Quimperlé.

Bourhis, a été mis en état d'arrestation et écroué à la maison d'arrêt. Il reconnait les faits qu'il regrette, dit-il, et déclare avoir agi sous l'influence de la boisson.

 

9 janvier 1916 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Tombola. - M. le Maire de Moëlan a remis à M. le sous-préfet, la somme rondelette de 684 francs pour l'Oeuvre des Prisonniers de Guerre. Toutes nos félicitations aux habitants de cette généreuse commune qui ont contribué au succès éclatant de la tombola du 26 décembre et particulièrement aux Dames patronesses.

 

27 février 1916 (Ouest-Eclair)

Moëlan. - Coups de couteau. - Une scène, qui aurait pu avoir des conséquences graves, s'est déroulée au village de Kerhuiten. François Richard, rencontrant son voisin Le Porz, avec lequel il vit en mésintelligence, lui reprocha de ne pas être au front depuis longtemps, puis, soudain il se précipita sur lui ....

sur Gallica

 

12 mars 1916 (L'Union Agricole et Maritime)

Tribunal correctionnel de Quimperlé.

A l'audience du 23 février courant, le tribunal correctionnel a prononcé les condamnations suivantes :

Yves Bourhis, 24 ans, forgeron à Moëlan, pour coups et blessures à l'aide d'un couteau à un nommé Brasquer, marin de l'état, à trois mois et un jour.

 

4 mars 1916 (Le Progrès du Finistère)

Moëlan. - Sauvage. - Le nommé Richard François, du village de Kerhuiten, rencontrant son voisin Le Porz, s'est précipité sur celui-ci et l'a roué de coups ; des voisins qui intervenaient furent également frappés. Un domestique de ferme prit Le Porz dans ses bras, et le déposa sur son lit, en ayant soin de fermer la porte. Mais Richard rentra par la fenêtre, et se ruant à nouveau sur son voisin, le frappa à coups de couteau. Il s'en alla ensuite, en proférant des menaces de mort.

 

26 mars 1916 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Remise d'une Croix de Guerre à la porte de la mairie en présence du Drapeau et d'un nombreux public. - Dimanche dernier, 25 mars, une cérémonie des plus touchantes, a eu lieu à Moëlan devant le drapeau de la section des Vétérans Moëlannais. Il s'agissait de remettre la Croix de guerre, à Mme Monchicourt, qui a perdu son mari, tombé au champ d'honneur. Nous offrons les condolénances et les félicitations patriotiques de l'Union Agricole à Mme Monchicourt et à son jeune fils, heureux de saluer, au passage la dépouille d'un brave. Voici le discours prononcé par M. le Maire :

Madame,

Je suis chargé par le colonel du 9e régiment d'artillerie du 5e corps d'armée de vous remettre la Croix de guerre avec à l'appui la citation à l'ordre du régiment de votre mari, tombé au champ d'honneur. Cette citation est ainsi conçue :

"Le Colonel Commandant l'artillerie lourde du 5e corps d'armée, cite à l'ordre du régiment.

Monchicourt (Baptiste-Joseph) de la 8e batterie territoriale du 9e régiment à pied matricule n° 889.

Canonnier courageux et dévoué, ayant toujours fait preuve de zèle et d'entrain. Tué à son poste de combat le 24 février 1916.

Madame,

En vous remettant cette Croix de guerre et cette belle citation, je vous engage, Madame, à les conserver bien précieusement pour les remettre plus-tard à votre jeune fils en souvenir de la mort glorieuse de son père, tombé pour la France le 24 février 1916."

D'autre part, Madame, je tiens aussi à vous donner connaissance et lecture d'une lettre que j'ai reçue du Capitaine de votre mai, le capitaine Humbert, commandant la 8e batterie - Lettre ainsi libellée :

Monsieur le Maire,

"En réponse à votre demande de renseignements concernant le soldat Monchicourt, j'ai le profond regret de vous annoncer qu'il a été tué le 24 février 1916.

L'avis de son décès a été envoyé aussitôt au bureau des Archives, au Ministère de la guerre, conformément aux ordres en vigueur.

Comme tous ses camarades, que j'ai l'honneur de commander, Monchicourt était un brave, il a été tué par un obus en servant sa pièce et il est mort sans souffrance.

J'ai pu sauver son corps et le faire inhumer dans le cimetière de la commune voisine.

Pour reconnaître le courage de Monchicourt, le Colonel, sur ma demande, a bien voulu le citer à l'ordre et me remettre pour sa famille, la Croix de guerre qu'il a si bien gagnée.

Il m'est agréable de vous en adresser le titre et l'insigne, ainsi qu'une somme de 127 fr. produit d'une collecte faite par ses chefs et ses camarades, après l'achat d'une couronne qui est déposée sur sa tombe.

Puissent ces témoignages atténuer la douleur de Madame Monchicourt à laquelle vous voudrez bien offrir mes condoléances personnelles.

Signé : Humbet.

Madame,

Cette somme d'argent, je l'ai reçue hier et je me suis empressé d'en accuser réception, en remerciant en votre nom le capitaine Humbert et ses soldats de ce beau geste à votre égard.

En bien, Messieurs, après de tels faits, après de tels gestes de la part des camarades de Monchicourt, pouvons-nous rester indifférents ? Non n'est-ce pas ; nous pouvons être fiers de nos soldats et avoir bonne confiance. Aussi, Messieurs, je vous engage avec moi, face à ce drapeau, à crier de tout coeur :

Vive la France ! Vive l'Armée !

 

Affaire Le Porz - Richard. - Le mardi 15 février, un nommé Richard a cherché querelle à Pierre Le Porz, marin-pêcheur à Kerhuiten. La discussion a d'abord roulé sur les obligations militaires de Le Porz, puis a dégénèré. Coups de pied, coups de poings, danses de sauvage sur le corps de Le Porz, à terre, bris de carreaux, rossage de femme etc. etc., Richard ne s'est privé de rien. On se demande comment il a écopé d'un coup de couteau à la cuisse.

 

14 mai 1916 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Il ne faut pas désespérer. - Le marin-fusilier Louis Cordonner de Moëlan disparu depuis le 10 décembre 1914 vient de prévenir sa famille qu'il est en bonne santé prisonnier en Allemagne.

 

11 juin 1916 (L'Union Agricole et Maritime)

Prisonniers de guerre.

[...] Beaucoup de nos protégés n'accusant aucune réception, nous nous voyons dans l'obligation de suspendre nos envois, jusqu'à ce qu'eux mêmes ou leur famille veuillent bien nous renseigner. Nous indiquons ci-dessous leur numéro d'ordre dans nos listes, leur commune, le dernier camp d'internement connu et la date de la dernière carte par eux adressée.

117, Yves Barzic, Moëlan, Wittemberg, 23 février.

 

Moëlan. Coups. - Les familles R... et le P... de K..., vivent en mauvaise intelligence depuis plusieurs années. Un jour que R... et le P... étaient pris de boisson, ils se querellèrent, puis en vinrent aux coups. Lorsque le P... fut rentré chez lui, R... alla de nouveau lui chercher chicane, le tira hors de son lit et le frappa à coups de couteau. Poursuivi pour avoir porté des coups et pour violation de domicile, R... se voit condamner à 3 mois de prison. Mais comme de bons renseignements sont donnés sur lui, le Tribunal le fait bénéficier de la loi des sursis.

 

2 juillet 1916 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Obsèques. - Madame Caëric, la mère de Mme Hervé de l'Hôtel de L'Europe à Quimperlé décédée le 28 juin, à l'âge de 84 ans, a été enterrée à Moëlan le 30.

 

23 juillet 1916 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Abus de confiance. - Louis Yves Garniel, 17 ans, domestique de ferme, à Braspart en Moëlan parti à Nantes en décembre fut curieux de revoir son pays. Aussi le 11 juin dernier, alors qu'il était employé chez une dame Clément, commissionnaire, 17, rue Carré, Nantes, ayant été chargé d'aller chercher une caisse d'eau minérale, rue d'Allouville, il abandonna sa voiture à bras sur le quai de la gare d'Orléans, mais non pas les 20 francs qu'on lui avait remis pour payer l'eau...

 

Quimper. - La distribution des prix au lycée La Tour d'Auvergne. -[...] Nous remarquons comme ayant été cité en 1ère M. Aimé Jan de Moëlan [...]

 

30 juillet 1916 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Coups en époux. - Joseph Le Bris, 33 ans, débitant, rue de Clohars, ne croit pas à la fidélité de sa femme, ce en quoi il a absolument tort, aux dires de ses voisins. Plusieurs fois ces derniers ont été témoins de violences exercées par lui sur sa personne. Le lundi 24 juillet il lui a reproché des horreurs et l'a rouée de coups. La pauvre femme s'est enfuie dès le matin chez ses parents à Plaçamen en Moëlan, car il avait menacé de reprendre la correction dès le petit jour. Le Bris est un sournois et un paresseux. Quant à sa femme, elle a une excellente réputation.

 

6 août 1916 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Absence illégale. - Le sieur Germain Pustoch, 24 ans, du 87e d, inf à Brest, a quitté son corps, en compagnie d'un camarade de Beauvais, le nommé Edouard Norable. Absents du 31 juillet, ils furent trouvés, le 2 août, par la gendarmerie, au lieu dit "Vert Galant" en Liffré, en tenue civile. Les deux soldats avaient pris le train à Landerneau, débarqué à Rennes et caché leurs effets militaires dans un champs; ils s'étaient dirigés sur Liffré pour y faire la moisson. La gendarmerie les a reconduits à leur corps.

 

Pont-Aven. - Abonnements Léna Botrel. - 1er MM. Vincent Orvoën, mécanicien aviateur militaire, parc n° 5, secteur n° 8, de Moëlan ; Jean Porodo, 33e colonial S. H. R. , secteur 167, de Moëlan ; Félix Gourlet, 86e territorial d'infanterie, 2e Cie, 1ère section, secteur 143, de Moëlan.

 

10 août 1916 (En Route)

Le vrai voyage pittoresque à bon marché.

J'aimerais à voir graver en lettres d'or, au fronton de toutes les gares, cet axiome dont je veux ici soutenir l'indiscutable vérité :  Il n'y a pas de petits trous pas chers.
Surtout, gardez-vous bien de lire :  Il n'y a plus de petits trous pas chers. Il n'y en a jamais eu.
L'invention du soi-disant petit trou pas cher est due au crédit accordé, aveuglément, à la nécessité du déplacement bien plus qu'à l'amour vrai des voyages. S'il faut parler tout net, je dirai que les fondateurs responsables du petit trou pas cher sont des citadins n'ayant pas un goût particulièrement vif pour les beautés agrestes, quelques-uns de ceux-là qui, plus d'un siècle après le sensible Jean-Jacques, peuvent lire sans bondir, sans sourire, cette indication scénique de Molière : « Le théâtre représente un lieu agréable, bien que champêtre. » Mais ces citadins étaient des dévots du bon ton ; il ne leur manquait, pour être des snobs accomplis, que de bonnes, copieuses et solides rentes. N'en ayant point, Ils inventèrent le petit trou pas cher qui n'est encore que le trou un peu moins cher.
Ce qu'on ne peut contester, c'est qu’en règle générale il est vraiment un trou, et un très petit trou ; mais ne perdons pas de vue que le petit trou est toujours plein, de sorte qu'on s'y trouve très mal et qu'on y savoure un morne ennui... si par hasard, s'étant imprudemment aventuré là, on aime à la fois les spectacles et les harmonies de la nature et les pierres vétustes dont la dentelle trace en signes parfaits les belles histoires et les plus belles légendes de la France d'autrefois.
A ceux qui sont ainsi faits et rêvent du beau, du vrai voyage pittoresque à bon marché, je répondrai qu'il leur convient de rechercher tels de ces lieux dont les noms se trouvent moins souvent dans les guides fameux que dans les catalogues des expositions de paysages.
C’est une recette bien simple, mais infaillible. Qui mieux que les artistes saurait découvrir des beautés nouvelles encore cachées ? En quel cicérone pourriez-vous avoir mieux confiance qu’en ce peintre dont les ouvrages troublèrent un moment votre sensibilité ? En les suivant vous vous préparerez d'aimables surprises. Les maîtres de l'âge de Corot découvrirent pour leur contemporain la forêt de Fontainebleau et Marlotte ;  les impressionnistes révélèrent les coins perdus d'Ile-de-France et la Seine entre Mantes et Vernon ; enfin, se fixant sur la Côte d'Azur, le grand Renoir ne s'installe ni à Nice, ni à Menton, mais à Cagnes dont on ne sait rien, où l'on ne voit pas cent touristes en un an, qui est une vieille cité féodale italienne en plein Midi français, et où le maître a peint quelques-unes de ses œuvres les plus riches de ton.
Souvenons-nous encore que, le plus souvent, les artistes ne sont pas riches, qu'ils ne sont pas non plus tout à fait des Spartiates et que, par conséquent, on peut, en suivant leur itinéraire, se contenter d'un très modeste budget, tout en jouissant d'un confort suffisant.
Faut-il ajouter que les peintres sont rarement les bruyants rapins qu'on imagine ? Ils fuient à ce point la société des profanes que leurs admirateurs ont de la peine à les joindre sur le terrain même de leurs beaux exploits.
La Bretagne est riche de ces sites illustrés par l’art et où l’on trouve à vivre à bon compte.
Il est un coin dans le Finistère, d’une particulière beauté et qui est simplement ignoré. C’est la région qui s’étend de Quimperlé à Concarneau et que dessert le petit train de la Compagnie des chemins de fer du Finistère : un vrai joujou, un authentique tortillard, mais dont l’allure et suffisante et dont l’horaire est bien établi.
Le mois d’août est le plus favorable à ce voyage. C’est à ce moment que la Bretagne, qu’une absurde tradition romantique veut désolée, apparaît dans toute la luxuriance de sa nature et c’est aussi l’époque des grands pardons, des foires au cidre doux, permettant à un peuple ardent de prouver que, s’il est mystique, il est aussi joyeux.
Kerfany possède un hôtel respectable. Je conseillerais aussi d’aller chercher un gîte au port le plus voisin, à Brigneau en Moëlan ou, plus bas, à la distance d’une centaine de coups d’aviron, à Belon, petit port sur le Belon, jolie rivière qui se jette dans la mer en vue de Kerfany et qui, recevant la marée jusqu’à Riec, village situé juste en face de Belon, permet aux touristes qui se sont fixés là de jouir du beau spectacle de la rivière coulant entre deux belles forêts de pins maritimes peuplées de charmants écureuils, tout en s’adonnant aux plaisirs salutaires des bains de mer. On n’a pas à se déranger, c’est la mer qui vient à vous. On trouve des hôtels excellents non loin, à Belon, à Riec, à Ker Goez, notamment, mais il est facile de se loger chez les pêcheurs de la région. Si la propreté des paysans bretons est douteuse, par contre, celle des pêcheurs est rigoureuse.
Les parcs à huîtres satisfont sur place toutes les gourmandises ; on se procure aisément des canots à rames ou à voile, avec ou sans équipage.
Le charme de la campagne intérieure est extrême. Pour la bien parcourir, il n'est besoin d'autre agilité que celle qui permet d'enfourcher une barrière ; petite peine compensée par le plaisir de choisir soi-même sa route à travers champs en un pays où les chemins sont si rares qu'ils constituent presque une curiosité ! Méfiez-vous aussi des cressonnières. Mais quoi, on aime ou on n’aime pas la nature, et à Paris nous avons bien le goudron de l'avenue des Champ- Elysées !
De petits bois séparent les champs et isolent les métairies. Je ne sais rien de plus joli, de plus frais, de plus reposant que ces sentiers étroits à travers bois ; on les suit sous un dais de feuilles filtrant la lumière ; on s'étonne que des troupeaux entiers arrivent à se frayer passage là où l'on avance difficilement à deux de front. Au terme du chemin, on découvre un ancien manoir, aux pierres sculptées naïvement, belle image du bon vieux temps. On entre :  le manoir est aujourd'hui une ferme où l'on vous réserve bon accueil. Ne vous étonnez pas trop si les taureaux sont à l’attache dans l'ancienne chapelle. Le Breton est mystique, cette entendu,  mais il ne manque pas de sens pratique.
Il ne faut pas négliger le Pardon de Moëlan, gros bourg et station où l'on descend pour gagner Brigneau, Ker Goez, Kerfany, Riec et Belon.
Le Pardon de Moëlan, qui coïncide avec la foire au cidre doux, dure deux jours. Procession, messe en musique avec sonneries militaires, jeux, rien n'y manque. Pour la course aux clochers, le mécanicien du tortillard arrête tout net sa machine et attend que la course soit terminée. Il est préférable de n'avoir pas à voyager ce jour-là. Les jeux se terminent par les fameuses luttes bretonnes ; elles attirent à Moëlan les plus fameux champions de toute la Bretagne.
En une demi-heure on ira de Moëlan à Pont-Aven. Si le vieux port a perdu de son activité, l’Aven coule toujours aussi clair, une belle transparence d'émeraude, et un assez grand nombre de petits voiliers à l'ancre se mirent dans ses eaux. C'est sur les quais de Pont-Aven qu’ouvrent leurs boutiques les habiles dentellières qui, souvent, sont aussi les jolies dentellières. D'autres, trop pauvres pour tenir un magasin, cheminent, sans importuner les passants, au long de la rivière en achevant de délicats colifichets. La dentelle de Pont-Aven, c'est proprement le point d’Irlande.
Clochers curieusement découpés à  jour, petits bâtiments aux voiles se mirant dans l'eau, aux poulies grinçantes, les dentellières et les vieux, les vieilles aussi, qui fume la pipe, tout cela n'est pas sans faire songer à Bruges, chanté par Rodenbach. Mais, en dépit des plus accréditées légendes, on sent partout sourdre cette joie de vivre qu'ignore la France et qui, ici, ne demande qu'à se manifester.
Pont-Aven est orgueilleux d'être la cité élue du bar de Théodore Botrel. Un vieux thonier, indigne désormais d'affronter les mers, se balance dans le port. C’est la Paimpolaise. Le chansonnier y loge ses amis de passage. Si le vieux bateau, radoubé tant bien que mal, fait bien dans ce paysage maritime, on n’en saurait dire autant des innombrable villas style nogentais qui encombre la rive gauche.
Mais ce qu'il faut bien voir, et bien savoir regarder, c'est, dans les bourgs et les villages, l'intérieur du paysan. Entrez hardiment, le Breton est hospitalier. Il y a toujours dans chaque famille un marin qui a tant raconté qu'on ne répugne pas à se familiariser avec l'étranger.
Vous verrez de beaux meubles, de fiers bois « imagés » qui ne sont pas à vendre. Il y a des pressoirs sculptés de saints locaux ou de Vierges et qui sont beaux autant que des autels. D’émouvants bienheureux, un peu moussus, honorent tous les seuils en les protégeant. Regardez de tous vos yeux, mais efforcez-vous à ne pas regarder en archéologues, en dresseurs d'inventaires.
Laissez-vous emporter sur l'aile du temps, en arrière !... et C'est alors que vous ferez votre plus beau voyage, en partageant le pain et le cidre de ces braves gens pareils à ce que furent leurs ancêtres, il y a trois siècles et plus. La figure d'un vieux tisserand centenaire, aux doigts recroquevillés, agiles encore, penché sur son antique métier, perdu dans sa trame comme une araignée dans sa toile, au milieu d'une vaste pièce nue comme une cave, mais embellie d'un éclairage à la Rembrandt, me hantera toujours.
Hélas !  L’œil ne trouve rien pour se satisfaire chez les pêcheurs. Le pêcheur ne possède rien. Il est pauvre et vit mal sur le crédit que lui accorde l’habile homme qui lui vend à la fois son bateau, ses agrès, ses habits et la goutte, la terrible goutte !
Toutefois l'ivresse du marin est moins bruyante que celle du paysan. Il est même un grand nombre d'hommes de la mer convertis à la sobriété. C'est chez ces bonnes gens-là que vous devrez demander à loger. Les lits qu'ils vous céderont seront moins pittoresques que les fameux lits clos, toutefois vous y dormirez mieux.
Et le peintre ?... le peintre votre guide, votre initiateur, le peintre dont les marines ou les paysages vous ont donné le goût de ce voyage ?... Nous ne l'avons pas encore rencontré. Il maudit le touriste, fût-il son admirateur, et vous fuit résolument. Je vous l’ai dit : il n'est pas gênant. 

André Salmon, En route, revue hebdomadaire illustrée, 10 août 1916, pages 132-133

 

20 août 1916 (L'Union Agricole et Maritime)

Prisonniers de guerre

Des cartes ont été reçues de Yves Quentel de Moëlan. [...]

Les prisonniers dont les noms suivent n'ont pas répondu. :

Depuis le mois d'avril. 126 Coulliou Jean Louis de Moëlan.

 

Moëlan. Procession de St-Roch. - La procession de St-Roch s'est déroulée comme d'habitude, le dimache 20 août, au matin, après la messe de 5 h., du 4 au 5 de la rue Clohars à la chapelle de Saint-Philibert et Roch, en Moëlan. Comme les années précédentes, une foule de fidèles avait tenu à continuer l'antique tradition rétablie en 1807 sur l'initiative de M. Michel Henri, curé de Ste-Croix, par Mgr. Dombideau de Crouseilhes, évêque de Quimper. Le pélerinage a été favorisé par un très beau temps.

 

3 septembre 1916 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Citation à l'ordre de la division. - Notre compatriote Moëlannais Yves Laurent de l'infanterie, vient d'être cité à l'ordre du jour avec le motif suivant :

"Soldat énergique et très courageux. Le 3 mars 1916 à Reillon a fait preuve de beaucoup de sang-froid en n'hésitant pas à attaquer, à la grenade, une reconnaissance ennemie qui était arrivée dans le réseau de fil de fer, et en contribuant à la mettre en fuite."

Cette citation comporte la croix de guerre avec étoile argent. Félicitations !

 

17 septembre 1916 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Citations. - Notre compatriote, le soldat Orvoën Vincent, mécanicien-aviateur, de la section aérienne d'artillerie lourde, F. 216, peut, à juste titre, prendre sa part de la citation suivante : " Bien que nouvellement formé avec des appareils très inférieurs, dans un secteur très difficile à tout les points de vu, assure depuis près de cinq mois les reconnaissances, surveillances et réglages d'artillerie lourde dans des conditions atmosphériques souvent très défavorables, à des altitudes souvent très basses et malgré de nombreux combats livrés aux avions ennemis. A rendu au groupement D de très grands services, en particulier dans la période du 22 juin au 10 août 1916."

Toutes nos félicitations !

 

Moëlan. - Le dimanche 24 septembre 1916 à 1 heure de l'après-midi et jours suivants s'il y a lieu, vente mobilière par suite de cessation d'exploitation à la ferme de Clerc'h Moën en Moëlan, par le ministère dudit M. Barbe, notaire.

Aperçu des objets à vendre :

Meubles meublants - Matériel de ferme, 1 jument, 6 vaches, 2 porcs, voitures, pressoir, barriques vides, blés divers, pommes de terre, pomme à cidre.

Appartenant aux héritiers de M. et Mme Guillou Martial décédés.

La vente se fera au comptant.

 

24 septembre 1916 (L'Union Agricole et Maritime)

Prisonniers de guerre.

Sont suspendus provisoirement, les prisonniers dont les noms suivent et qui n'ont pas répondu depuis les dates que nous indiquons après leur nom. :

289, Le Corre Joseph, Moëlan.

 

Moëlan. - Qui crache en l'air et ça lui tombe sur le nez ! - Ces paroles de la sagesse des Nations pourraient, avec fruit, être méditées par Marie-Louise Le Naour, 43 ans, journalière et poissarde demeurant en une misérable Lochenig au Pont-Dourdu, en Moëlan. Aimant vivre au large, elle se flatte d'extraire, par voies de justice, cent francs du sieur Tressard, patron marin-pêcheur et débitant à Lan-ar-Groës en Moëlan. Elle prétend et sa fillette Jeanne Louise, 12 ans, prétend avec elle, que le 28 août dernier vers 21 h., cet aubergiste aurait porté à l'enfant un coup de pied à la fesse droite, ajoutant que le Dr Le Doze aurait refusé le certificat. Mais tous les témoins de la scène sont d'accord pour la contredire. Il y avait bien eu dispute entre le demanderesse et Mme Tressard à propos d'une bouteille de cidre incomplètement payée par Pierre Marie Fouesnant et que trois maquereaux prélevés sur les paniers de la femme Le Naour auraient achever de solder. Comme cette dernière (ce sont les témoins qui parlent) traitait l'hôtesse de p... et v..., survint le mari qui mit le "holà". Il commanda à la pêcheuse et à sa compagne Marie Kergoat d'aller se faire pendre ailleurs. C'est ce qu'elles firent sans que Tressard sortit de la maison et même voir les deux fillettes Le Naour, jouer au devant de la maison. Ce n'est, d'ailleurs, au témoignage de la fille Kergoat qu'un peu plus loin on entendit la jeune Jeanne Louise plaindre son postérieur. Mais la comédie fut complète. Marie Kergoat et le sieur Fouesnant durent porter l'enfant jusqu'à Kergoualen d'où la voiture du compatissant M. David la conduisit, sans mal aucun, au maternel taudis. Les renseignements sur les habitants de ce bouge infect sont déplorables.

 

28 septembre 1916 (Ouest-Eclair)

Les citations. - Finistère. - [...] A l'odre du corps d'armée : Orvoën Vincent, de Moëlan, mécanicien-aviateur de la section aérienne d'artillerie lourde [...].

 

7 octobre 1916 (Le Progrès du Finistère)

Moëlan. - Il a de la chance. - Ces jours derniers, M. Joseph Garo, patron-couvreur au bourg, était occupé à badigeonner le pignon d'une maison au village de Keryoualen-Izel. A un moment donné, il se hissa sur le faîte de la cheminée, mais celle-ci, s'écroulant sous son poids, l'entraîna dans sa chute. C'est alors que M. Garo eut de la chance, car au lieu de tomber au pied du pignon, où il eut été écrasé par les débris de la cheminée, il alla tout bonnement piquer une tête sur un tas de paille voisin. C'est ce qui s'appelle : la chance d'avoir de la veine.

 

14 octobre 1916 (Le Progrès du Finistère)

Moëlan. - Acte de courage. - Lundi 2 courant, à 6 heures du soir, une voiture dans laquelle se trouvait une fillette, stationnait devant la porte d'une maison, entre Clohars-Carnoët et Moëlan, quand soudain le cheval s'effraya on ne sait pour quelle cause et partit à une allure vertigineuse. La pauvre petite courait un grave danger, quand M. Bothorel, vicaire à Moëlan, mobilisé, et actuellement en permission, se jeta résolûment à la tête du cheval, qu'il réussit non sans peine à maîtriser.

Nos félicitations à M. l'abbé Bothorel.

 

16 octobre 1916 (L'Union Agricole et Maritime)

Pour nos ambulances. - M. le sous-préfet de Quimperlé a reçu de M. le maire de Moëlan une somme de 67 fr. 30, produit de diverses recettes faites lors du paiement des allocations. Ce montant a été réparti entre les deux ambulances de Quimperlé. Merci pour nos blessés aux allocataires de Moëlan !

 

Moëlan. - Don. - Nous apprenons que M. Barbe, conseiller d'arrondissement et maire de Moëlan, vient de faire don aux équipes de secours des Dames de la Croix-Rouge, en gare de Quimperlé, de ma somme de 20 francs. Au nom de ces Dames, nous assurons, M. Barbe de toute leur reconnaissance.

 

29 octobre 1916 (L'Union Agricole et Maritime)

Peden evit goulen dieubadur an holl
Prière pour donner la délivrance de tous

Pa zlc'halvas Doue Sion diouz an harlu

Frealzet e savjomp a ziwar hon ludu

Eus hon genou neuze leuniet a levenez

E savas d'an Aotrou eur zon a garantez.

Lavaret e vezo etouez an holl poblou :

Burzudou'n o c'henver en deus graet an Aotrou !

N'hon c'henver ni neus graet burzudou bras meurbed

A laouenedigez hon c'halon zo leuniet !

Hon frizonerien kêz addigasit endro

Daved o c'herent mad ouz o gortoz'n o bro !

An dud paour o hada 'barz an dristidigez

A vedo puiln eun deiz e-kreiz al levenez.

Mond a rejont goustad a gammejou gorrek

O teurel had en erv en eur ouela dourek

Dond a refont endro ganto iore an Trec'h

Hag o feskennou-ed ivez dindan o brec'h

Lorsque Dieu rappela Sion de l'exil

Congelés nous nous lavâmes de nos cendres

De nos bouches, à ce moment emplies de joies

S'éleva vers le Seigneur un chant d'amour.

Il sera parlé au milieu de tous les peuples

Des merveilles, à leur endroit, qu'à fait le Seigneur.

A notre endroit il a fait des miracles grands à l'extrême

De joie notre coeur est comblé

Nos chers prisonniers renvoyés à nouveau

A leurs bons parents les attendant dans leur pays.

Les pauvres gens semant dans la tristesse

Moissonneront abondamment, un jour, au milieu de la joie.

Aller doucement ils firent à pas majestueux

Jetant la semence, dans le sillon, pleurant à grande eau.

Venir à nouveau, ils feront, avec eux, le laurier de la Victoire

Et leurs gerbes de blé, aussi, sous le bras.

Loeiz Gourlet "Bodspern"

Moëlan 1916

Louis Gourlet "Bodspern"

Moëlan 1916

 

19 novembre 1916 (L'Union Agricole et Maritime)

Bélon. - Sauvetage. - Le jeune Albert Quentel, âgé de 10 ans, s'amusait dans un canot avec d'autres camarades. Monté sur le banc pour godillier, il tomba à l'eau. Ne sachant pas nager et le courant étant très rapide à cet endroit de la rivière, il se fut infailliblement noyé sans la prompte intervention du patron pêcheur Michel Le Floch. Toutes nos félicitations à ce brave.

 

26 novembre 1916 (L'Union Agricole et Maritime)

Quimperlé. - Ivresse manifeste. - Nicolas Scaviner, 31 ans, courtier chez M. Cariou, marchand de grains à Pors-Moëlan, faisait emplête, jeudi 23 novembre, dans les fermes de St-Thurien. Comme se chargea-il d'autres denrées que de ces grains qui donnent un mal inouï au Grand Transporteur, M. Claveille ? Une inexorable maréchaussée le trouva vers les 21 heures succombant sous le fardeau, rue du Couëdic, couché sur le pavé de la République et établissant des mercuriales fantaisistes.

Les gendarmes lui ont offert un traité sur l'équilibre.

 

3 décembre 1916 (L'Union Agricole et Maritime)

Vente publique et volontaire de meubles par suite de décès.

Le dimanche 10 décembre 1916 treize heures et jours suivants s'il y a lieu, Me Etchécopar, notaire à Quimperlé, procédera au domicile de Yves Brintin demeurant à Brigneau dans la commune de Moëlan à la vente aux enchères publiques des objets mobiliers dépendant de la communauté ayant existée entre les époux Brintin et de la succession dudit Yves Brintin.

Les objets consistent en : Batterie de cuisine, lits armoires, tables, machine à coudre, linge, bouteilles, barriques vides, un bateau avec ses agrès, 12 filets de sardines de rogue, 10 filets de dérive, ceintures de liège et quantité d'autres objets.

La vente aura lieu en exécution d'une ordonnance rendue par Me Hardouin, président du Tribunal civil de Quimperlé, le 30 novembre 1916.

A la requête de Mme Marie Yvonne Joa, ménagère, veuve de Yves Brintin, demeurant à Brigneau en Moëlan, en privée et tutrice de Robert, son fils mineur.

M. Emile Brintin, majeur, marin de l'état, domicilié à Brigneau en Moëlan.

M. Yves Alexandre Brintin, majeur, marin de l'état, demeurant au sémaphore du Pouldu, en Guidel, en son nom personnel et comme tuteur datif de Corentin Louis Marie Brintin, son frère mineur.

En présence dudit Yves Alexandre Brintin comme subrogé tuteur du Robert Brintin et de Yves Péron, cultivateur de Baye, en sa qualité de subrogé tuteur du mineur Corentin Louis Marie Brintin ou eux dûment appelés.

La vente aura lieu au comptant 5% en sus.

 

25 décembre 1916 (L'Union Agricole et Maritime)

Moëlan. - Prix de l'Académie Française. - Nous sommes heureux d'avoir à féliciter vivement M. Le Matelot, patron au bornage à Moëlan (Finistère) pour sa méthode pratique de détermination du point près des côtes. Un prix de 1000 francs lui a été attribué.

 

Moëlan. - Coups et blessures. - Le lundi au soir qui suivit la St-Philibert, un diner de fiançailles avait lieu au débit Carriou, lorsque s'y présenta la dame Kerven, commerçante qui venait apporter du sucre que les époux Carriou lui avait commander. Ceux-ci et quelques invités dont le nommé Scaviner se tenaient dans l'arrière boutique. Mme Kerven y entra. Les dépositions de la plaignante et des témoins, les dires de l'inculpés sont addez contradictoires. Toujours est-il qu'elle ressortit les habits déchirés et se plaignant d'avoir été battu par Scaviner, auquel elle aurait reproché devant sa femme, les assiduités qu'il se permettait près d'elle, dans le but avoue t-elle de l'offusquer. Scaviner reconnaît bien l'avoir frappée, mais selon lui, il ne répondait qu'à des provocations, notamment aux jets successifs de verres de cidre et de vin. Le fait est que Mme Kerven constate elle-même sa grave nervosité. Le Tribunal condamne Scaviner, assisté de Me Fournis, à 8 jours d'emprisonnement.

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