Les Moëlanais
Au fil des années
Moëlan au fil des jours
5 janvier 1912 (Echo de Bretagne)
Enquête. - Le jour de son arrestation au mois d'octobre dernier, Joseph Cariou, de Moëlan, avait déposé sa bicyclette chez M. Prat, commissionnaire à Quimperlé.
Le 30 décembre dernier, la femme Cariou alla la prendre. La bicyclette n'était plus dans le même état, la roue avant ayant été changée et remplacée par une autre en mauvais état.
Une enquête est ouverte par la gendarmerie à l'eefet de découvrir l'auteur de cet échange, qui s'est fait à l'insu de M. Prat.
11 janvier 1912 (L'Union Agricole et Maritime)
Nouvelles maritimes. - Voici, en ce qui concerne notre région, la liste des jeunes gens admissibles à l'école des mousses :
Joseph Guyader de Moëlan.
12 janvier 1912 (Echo de Bretagne)
Chien sans collier. - Procédant à une enquête au village de Keranguen, en Moëlan, les gendarmes de Pont-Aven ont dressé contravention à M. Mestric Jean, pour n'avoir pas mis de collier à son chien.
Vente par autorité de justice : une maison et dépendances, au bourg de Moëlan .... appartenant à M. Emile Mestric, époux de Mme Louise Berthe Yvonne Le Garrec, ancien commerçant, lequel a été déclaré en faillite.
20 janvier 1912 (Le Progrès du Finistère)
MOELAN. - Entre beaux-frères. - Une rixe a éclaté entre deux beaux-frères, Jean-Marie Mestric et Louis Pennec, qui vivaient depuis quelques temps en mésintelligence.
Mestric, qui avait un peu bu, était occupé à regarder un alambic, pour la distillation de l'eau-de-vie de cidre, lorsque tout à coup survint Pennec, également en état d'ivresse, qui, sans lui adresser la parole, lui porta un coup de fourche, l'atteignant au dessus du nez. Mestric, en voulant parer le coup, fut également blessé au coude gauche.
Mestric a déposé une plainte à la gendarmerie contre Pennec. Ce dernier, interrogé, nie les faits qui lui sont reprochés et prétend que son beau-frère, qui était ivre, a dû se faire ces blessures en tombant. Mais cette version a été contredite par un des témoins qui travaillait à l'alambic.
Une enquête a été ouverte sur ces faits.
21 janvier 1912 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - L'affaire d'espionnage. - Mercredi dernier la cour d'appel de Rennes a confirmé le jugement du tribunal correctionnel de Quimperlé condamnant Joseph Cariou, forgeron à Moëlan, à deux ans de prison pour tentative d'espionnage. Comme on se le rappelle Cariou avait tenté de vendre à des Allemands un manuel de timonerie revêtu du cachet "Confidentiel" à l'encre rouge.
27 janvier 1912 (Le Progrès du Finistère)
Nominations ecclésiastiques.
Recteur de Landévennec, sur sa demande et pour raison de santé, M. Salaün, recteur de Moëlan ;
Recteur de Moëlan, M. Rannou, recteur de Botsorhel.
28 janvier 1912 (L'Union Agricole et Maritime)
Purge d'hypothèques légales : M. Armand Le Maout, boulanger, demeurant à Brigneau, commune de Moëlan, a acquis moyennant le prix de 9350 francs, outre les charges, de Joseph Lozachmeur, veuf en premières noces de Marie Yvonne Guillou et Madeleine Berthou, veuve en premières noces de Jean Marie Berthou, épouse actuelle dudit Joseph Lozachmeur, commerçants demeurant à St-Thamec, commune de Moëlan, une propriété sise audit lieu de Saint-Thamec, comprenant : 1° une maison d'habitation couverte en ardoises, servant de débit de boissons [...]
4 février 1912 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Un tendre époux. - Marie Quentel, femme Calvez, 36 ans, mère de 5 enfants, s'est plainte à la gendarmerie que son mari, Calvez Alain, 38 ans, boulanger à Kervasselin en Moëlan, la roue fréquemment de coups et l'oblige à coucher dehors avec ses enfants, dormant dans les fossés où dans les écuries. Durant le mois de janvier, elle a dû passer près de quinze jours hors de son domicile dont elle n'osait approcher de peur d'être maltraitée par son mari qui est très brutal lorsqu'il est ivre, ce qui lui arrive fréquemment.
21 mars 1912 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Le 25 février 1912, Scoazec Corentin, 17 ans, ouvrier peintre chez M. Le Goff au bourg de Moëlan, a coupé la queue d'un cheval appartenant à M. Guyader, marchand forain. Le tribunal après avoir décidé que le prévenu avait agi avec discernement, l'a condamné à 1 mois de prison avec sursis.
23 mars 1912 (Ouest-Eclair)
MOELAN. - Mutilation d'arbres. - Le sieur Cariou, cultivateur à Ménémarzin, a constaté ces jours derniers que cinq jeunes pommiers avaient été mutilés dans un de ses vergers. Ne sachant sur qui porter ses soupçons, Cariou a déposé une plainte à la gendarmerie, mais jusqu'ici l'auteur de cet acte de vandalisme est demeuré inconnu.
29 mars 1912 (Le Progrès du Finistère)
MOELAN. - Les deux images !. - Au commencement du mois, M. Michelet, entrepreneur payait à Mme Lozac'hmeur, à Kerhermen, en Moëlan, pour la pension de ses ouvriers, une somme de 200 francs en billets de banque de 100 francs.
Mme Lozachmeur, après avoir ramassé les billets dans le tiroir de la machine à coudre s'absenta, laissant seuls à la maison son fils, âgé de trois ans, et le fils d'un voisin, le jeune Francis Souffez, âgé de cinq ans.
A son retour une demi-heure après, elle constata la disparition des deux billets. Elle apprit par son fils que le jeune Souffez avait ouvert le tiroir et y avait trouvé les deux "images".
Vu le jeune âge des enfants, il a été impossible à la gendarmerie de tirer l'affaire au clair et de savoir ce qu'était devenu l'argent.
7 avril 1912 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Vol. - Nélias François, propriétaire à Kergoustance à Moëlan, s'apercevait le 1er avril à 8 heures du matin qu'une certaine quantité de pommes de terre lui avait été soustraite de son grenier dans la nuit du 31 mars au 1 er avril. Ses soupçons se portèrent sur les époux Garnier de Landuc en Moëlan qui nièrent énergiquement. Après une perquisition, opérée à leur domicile qui donna des résultats, les époux Garnier passèrent des aveux.
12 avril 1912 (Echo de Bretagne)
Moëlan. - Une fête à Brigneau. A la fin de la semaine dernière, un marin-pêcheur de Brigneau, M. Sellin François, eut l'excellente idée d'organiser, dans ce coquet petit port, des réjouissances publiques pour le lundi de Pâques. Il l'annonça de village en village et en même temps fit une collecte qui produisit de bons gros sous pour l'attribution de prix.
Le succès fut complet. Brigneau fut, lundi, le rendez-vous d'une foule telle que, d'après les habitants de la localité, on n'y avait jamais vue. Aussi, la journée fut elle bonne pour les commerçants ; de leur côté les personnes qui s'étaient donné rendez-vous à Brigneau n'eurent pas à le regretter.
Nous félicitons les organisateurs et exprimons le souhait de les voir profiter de la première occasion pour recommencer.
13 avril 1912 (Le Progrès du Finistère)
MOELAN. - Pour l'aviation. - Comme dans les communes environnantes, le Conseil municipal de Moëlan, dans sa séance extraordinaire, a voté une somme de 100 francs pour l'aviation militaire.
18 avril 1912 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Pour ensemencer leur champ, les époux Garnier, journaliers à Landuc en Moëlan, se sont emparés, le 31 mars dernier, de 250 livres de pommes de terre appartenant au sieur Nélias du village de Kergoustance en la dite commune. Ces peu scrupuleux époux ont récolté chacun 1 mois de prison avec sursis.
19 avril 1912 (Ouest-Eclair)
MOELAN. - Disparus en mer. - Deux marins-pêcheurs de Kersaux, en Moëlan, les nommés Alain Le Doeuff, 55 ans, et Pierre Le Bloa, 58 ans, quittèrent le port du Bélon lundi dernier dans un canot appartenant à M. Le Doeuff pour aller faire la pêche au large. Plusieurs autres pêcheurs qui se trouvaient dans les mêmes parages remarquèrent que l'embarcation étaient bien frêle et qu'un danger pouvait survenir, mais sans s'inquiéter davantage, étant occupés à leur travail. Quelques temps après ces derniers cherchèrent du regard l'embarcation et ne l'aperçurent plus ; le malheur qu'ils présentaient était arrivé. Le canot avait dû sombrer, car à la surface l'on n'apercevait aucune épave.
Jusqu'à présent l'on a aucune nouvelle de ces deux malheureux. Ils étaient mariés et pères de famille.
23 avril 1912 (Echo de Bretagne)
Moëlan. - Contraventions. - En faisant une ronde de nuit dans la commune de Moëlan, avant-hier, les gendarmes de Pont-Aven ont dressé contravention à trois débitants pour fermeture tardive de leurs établissements. Contravention a été également dressée aux consommateurs attardés.
3 mai 1912 (Echo de Bretagne)
Moëlan. - La situation électorale est aujourd'hui bien établie. Deux listes vont se trouver en présence dimanche prochain. La liste des conseillers sortants se représente avec quelques noms nouveaux.
Une liste de concentration républicaine s'est formée pour combattre celle de M. Barbe. Leurs tendances politiques ne présentant que de légères divergences, la lutte sera très dure et il est plus que probable que, des éléments combinés de l'une et de l'autre liste, sortira une municipalité capable de satisfaire aux voeux de la population de Moëlan.
La liste de M. Barbe est à peu de chose près la liste sortante. Voici les noms qui composent la liste de concentration républicaine :
Liste de concentration républicaine. - Bour Joseph, cultivateur à Kervétot ; Calvar fils, propriétaire à Kerjégou ; Capitaine, négociant au Bourg ; Capitaine Joseph, pêcheur, Kerglouanou ; Drénou, boulanger à Kergroës ; Drénou Yves, pêcheur à Kersaux ; Doze Hippolyte, pêcheur à Bélon ; Flohic, commerçant au Bourg ; Garrec Joseph, cultivateur à Kerampellan ; Garrec Joseph, cultivateur à Kerliguet ; Guilloré, pêcheur, Chef-du-bois ; Guillou Corentin, commerçant au Bourg ; Guyomar fils, cultivateur à Saint-Thamec ; Lopin fils, Moulin en Mer ; Meur Henri, cultivateur, Kerquiminer ; Orvoën, propriétaire, Quilimar ; Philippon, cultivateur, Kermeurzach ; Porz Joseph, cultivateur, Kerduel ; Questel, entrepreneur, au Bourg ; Scaviner Yves, Kermeurbras ; Scaviner Jean, Kerdoualen ; Scoazec, ancien maire, Kerdianou ; Tanguy, ex-officier marinier, Kerioualen.
5 mai 1912 (L'Union Agricole et Maritime)
Elections municipales du 5 mai 1912.
Chers Concitoyens,
La liste républicaine sortante se présente à vos suffrages, dans les mêmes sentiments qu'il y a quatre ans, avec les mêmes idées d'ordre, de progrès et d'apaisement.
Fermement républicains, décidés à consacrer, comme par le passé, tous nos efforts et notre entier dévouement à la prospérité de la commune et à l'amélioration du sort de ses habitants, nous mettons en garde les électeurs de Moëlan contre une liste d'opposition que l'on a péniblement constituée en faisant appel aux sentiments les plus vifs de l'âme humaine, c'est à dire aux questions de rivalités mesquines et de rancunes personnelles.
Leur but n'est que de jeter la discorde dans la commune et d'y exercer leur méchanceté en basses représailles.
A vous électeurs, qui nous avez vus à l'oeuvre, de leur signifier que vous ne voulez pas de ces moeurs parmi nous en votant tous pour les membres de la liste sortante qui restent unis et toujours voués à vos intérêts.
Vive Moëlan !
Vive la République !
Audren Arthur, cultivateur-propriétaire, Keranmoulin, conseiller sortant ; Barbe Frédéric, notaire, Moëlan, c.s. ; Charles François Louis, marin pêcheur, Kerouer, c.s. ; Drénou Pierre, cultivateur-propriétaire, Blorimond, c.s. ; Fouesnant Joseph Marie, cultivateur-propriétaire, Kerbrizillic, c.s. ; Garrec Yves, cultivateur-propriétaire, Kerdonars, c.s. ; Guéguen François Marie, cultivateur-propriétaire, Lan-ar-Groës, c.s. ; Guéguen Yves, Quincailler-propriétaire, Moëlan, c.s. ; Guillou Yves, cultivateur-propriétaire, Kergoustance, c.s. ; Kerouriou Auguste, marin-pêcheur, Kerdoualen ; Le Bloa Julien, cultivateur, Kerascoët ; Le Doze Joseph, cultivateur-propriétaire, Kerdaniel ; Le Doze Pierre, marin-pêcheur, Pont-Vill, c.s. ; Le Goff Louis, entrepreneur, Moëlan, c.s. ; Le Maout Pierre Marie, cultivateur-propriétaire, Kerliviou, c.s. ; Le Porz François Louis, cultivateur-propriétaire, Kergolaër, c.s. ; Le Tallec Yves, cultivateur-propriétaire, Garzon, c.s. ; Loarer Pierre Marie Gabriel, cultivateur-propriétaire, Mescléo, c.s. ; Péron Joseph, Boulanger, Kerroc'h, c.s. ; Philippon Jean François, cultivateur-propriétaire, Kerhuiten ; Robet Benjamin, cultivateur-propriétaire, Chef-du-Bois, c.s. : Torrec Laurent, marin-pêcheur, Kerduel-Brigneau, c.s. ; Trividic Henri, mareyeur, Brigneau, c.s.
10 mai 1912 (Ouest-Eclair)
MOELAN. - Filles du Saint-Esprit de Saint-Brieuc. - Pour la même cause (Exercice illégal de la pharmacie) , Mmes Marie-Séraphine Bamdé et Marie-Anne Briand, sont condamnées : la première à 100 francs d'amende et la deuxième à 25 francs.
M. de Beaumont, propriétaire du local qu'il a mis à leur disposition, est condamné à 50 fr. d'amende.
12 mai 1912 (L'Union Agricole et Maritime)
Névez. - Découverte de cadavre. - Dans notre numéro du 21 avril dernier, nous relations le naufrage de la chaloupe Marie-Louise perdue corps et bien le 15 avril au large de Moëlan. Le cadavre de Le Bloa, 59 ans, a été retrouvée le 8 courant, par le patron pêcheur Drouglazet J.-M. de Port-Manech.
18 mai 1912 (Le Progrès du Finistère)
MOELAN. - Incendie. - Un incendie s'est déclaré au village de Kerdoualen, dans une grange appartenant à M. Pierre-Jean Mélin. Le feu s'est communiqué ensuite à la maison d'habitation et M. Jean-Marie Guillou et à une étable de M. François Guillou.
Tous les bâtiments et leur contenu ont été la proie des flammes. Les pertes sont évaluées : pour M. J-M Guillou, à 6.500 francs ; pour M. F Guillou, à environ 4000 francs, et pour M. Mélin, à 2.000 francs. Le tout est couvert par une assurance.
21 mai 1912 (Echo de Bretagne)
Moëlan. - Incendie. - Le 15 ami courant, vers 5 heures de l'après-midi, un incendie s'est déclaré au village du Lonjou en Moëlan. Le feu a pris naissance dans le cellier de Mme veuve Le Gac et s'est rapidement communiqué à la maison d'habitation couverte en chaume. Tout ce que contenaient ces deux bâtiments est devenu la proie des flammes. Mme Le Gac évalue ses pertes à 6 500 fr. et est couverte par une assurance à la compagnie l'Aigle.
Son voisin, M. Even Pierre, subit également un préjudice de 400 fr. et est assuré.
Les causes de cet incendie sont demeurées inconnues.
9 juin 1912 (L'Indépendance républicaine)
Le sermon de Marc Kerner par Louis Beaumont. [...]
16 juin 1912 (L'Indépendance républicaine)
Le sermon de Marc Kerner par Louis Beaumont. [...]
21 juin 1912 (Ouest-Eclair)
MOELAN. - Après la catastrophe - Imposante cérémonie. - Jeudi matin la petite commune de Moëlan était en deuil. En l'église paroissiale un service était célébré à la mémoire d'un de ses enfants, François Corne, second-maître torpilleur, décédé dans la terrible catastrophe du "Vendémiaire".
La mairie et presque toutes les maisons particulières ont arboré dès le matin le drapeau national cravaté de deuil. A 10 heures moins le quart le cortège officiel quitte la mairie pour se rendre à l'église toute tendue de draperies noires et de drapeaux tricolores. Le catafalque est recouvert de l'emblème de la patrie.
Dans la nef, nous remarquons M. Barbe, maire de Moëlan ; tous les membres du Conseil municipal, le vice-amiral Berryer et son aide-de-camp, le major général de la marine Tracon et son aide-de-camp, le lieutenant-colonel Le Bigot, des délégations d'officiers mariniers et marins commandées par M. Guyomar, premier-maître de manoeuvre ; M. Le Louédec, député ; le colonel Roudière, président de la société des armées de terre et de mer ; une délégation des Conseils municipaux de Quimperlé et des communes environnantes ; la compagnie des sapeurs-pompiers de Moëlan et la section des vétérans des armées de terre et de mer drapeau en tête ; une délégation de la gendarmerie départementale.
L'église était trop petite pour contenir toute la foule qui tient à rendre un dernier hommage à cette victime du devoir.
Le clergé est très nombreux. M. le Recteur de Moëlan officie. La cérémonie religieuse terminée, le cortège se reforme pour se rendre au cimetière aux monuments des morts pour la patrie au-dessus duquel flotte le drapeau tricolore.
Les couronnes sont portées par des marins de l'Etat. On remarque principalement celle offerte par le Souvenir Français.
A l'arrivée au cimetière, au pied du monument et après les dernières prières, M. Barbe, maire de Moëlan, au nom de la municipalité adresse un dernier adieu à un des enfants de la commune mort au champ d'honneur. Après lui, le colonel Roudière et M. Peyron, directeur de l'école libre, ami personnel du défunt, tous deux au nom des vétérans des armées de terre et de mer, prennent la parole, puis M. Le Louédec, député, au nom de l'arrondissement, et le préfet maritime Berryer, au nom de la marine.
Après un hymne adressé aux victimes du devoir et chanté par les élèves de l'école libre, la foule se retire vivement impressionnée.
9 juillet 1912 (Echo de Bretagne)
Vente du lot : Au lieu-dit "Le Passage", une maison d'habitation, construite en pierres et couverte en ardoises, portée au plan cadastral de la commune de Moëlan sous le numéro sept cent un de la section A, pour une contenance de trente-six centiares.
Mise à prix : cinq cents francs, 500 fr.
[Il s'agit de la maison du passage de la Porte-neuve]
14 juillet 1912 (La Croix du Morbihan)
La perte du Bisson. - Le 16 septembre dernier, le dundee Bisson, commandé par le patron Joseph Favennec, de Moëlan, faisait eau dans les parages des Glénans. La cale, envahie de plus en plus, le dundee ne peut naviguer au bout de quelque temps et l'équipage fut obligé d'abandonner le navire qui coula.
Le patron Favennec traduit devant le tribunal maritime commercial a été acquitté à l'unanimité.
25 juillet 1912 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Coups et blessures. - Le vendredi 12 juillet, vers 7 heures du soir, Drénou Marie Josèphe, femme Drénou, du village de Kervignès en Moëlan, était sur le seuil de sa porte, lorsque la femme Le Doze vint à passer. Cette dernière insulta la femme Drénou qui resta impassible à toute les insultes. Cette indifférence porta le comble à la colère de la femme Le Doze laquelle saisissant une pierre la lança à la cuisse de la femme Drénou. Sur plainte portée à la gendarmerie, la femme Le Doze a été interrogée et se pose en victime.
Les renseignements fournis sur la femme Le Doze sont mauvais, la femme Drénou, au contraire, jouit de l'estime générale.
Moëlan. - Vol. - Le 19 juillet vers 3 h. 1/2, Kerlou Maurice, 39 ans, marin-pêcheur à Poulvez en Moëlan, s'apercevait que plusieurs capotes cirées cachées sous la voilure du bateau n° 783 "Fleur de Marie", patron Le Torrec fils et une ligne de sonde manquaient. Ce vol a du être commis dans la nuit du 18 au 19, car la veille vers 7 heures du soir, au mouillage, dans le port de Brigneau, ces effets avaient été remarqués.
Une enquête est ouverte.
27 juillet 1912 (Le Progrès du Finistère)
MOELAN. - Arrestation. - La gendarmerie a procédé à l'arrestation de Gannat Corentin, 19 ans, domestique à Beg-Pors, en Moëlan, ainsi qu'à celle de son frère et de Naviner, auteurs de l'agression commise le 14 juillet, durant la course aux canards, sur la personne d'un des commissaires de course.
28 juillet 1912 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Affaires de coups. - Dans notre dernier numéro, nous relations les violences exercées par la femme Le Doze sur la femme Drénou. Pour sa défense, la femme Le Doze met en avant le témoignage de Le Naour Marie Renée, femme Malcoste, 32 ans, du village de Kersaux en Moëlan à qui, la femme Drénou aurait dit s'être fait la blessure à la cuisse avec une paire de ciseau. Cette dernière reconnaît bien avoir dit cela à la femme Malcoste, mais, ajoute que le certificat médical relate outre cette blessure, une autre, faite avec un instrument contondant.
Déjà en mars dernier, la femme Drénou avait reçu de la femme Le Doze, un coup de bêche sur les reins et deux coups de pieds. Garnier François, 33 ans, sergent du 6e d'infanterie coloniale à Brest, qui se trouvait à Moëlan en congé de Convalescence et Madame Le Tallec née Drénou Anna, 54 ans, témoins de cette affaire sont affirmatifs sur les dépositions de la femme Drénou.
La femme Le Doze nie les faits qui lui sont reprochés, et prétend que ce sont des histoires qui n'ont existé que dans l'imagination de la femme Drénou.
10 août 1912 (Ouest-Eclair)
QUIMPERLE. - Conseil d'arrondissement. - Le Conseil d'arrondissement s'est réuni lundi à la sous-préfecture, et a procédé à la nomination de son bureau.
M. Barbe a demandé [...] l'agrandissement des locaux de la gare de Moëlan et l'établissement d'une bascule à cette gare ; la pose d'un double rail aux passages à niveau sur la ligne de Quimperlé à Pont-Aven.
20 août 1912 (Ouest-Eclair)
MOELAN. - Un ignoble personnage. - Le dimanche 4 août dernier, vers 14 heures, deux jeunes fillettes, Mélanie Pensec et sa soeur Marie-Yvonne, âgées de 10 et 11 ans, gardaient leurs vaches dans un champ situé à un kilomètre environ de leur maison d'habitation, lorsque deux jeunes gens, Emile Fauglas et Gabriel Flécher entrèrent dans le champ et lièrent conversation avec les deux fillettes.
Flécher demanda à Mélanie Pensec de vouloir bien l'accompagner dans le bois voisin. Sur le refus de l'enfant, il lui donna 0 fr. 20 et à force d'obsession, finit par l'entraîner à l'endroit qu'il lui indiquait. Là, d'après Mélanie Pensec, Flécher aurait voulu se livrer à des actes obscènes. L'enfant ayant raconté l'affaire à ses parents, ceux-ci déposèrent une plainte à la gendarmerie qui interrogea Flécher.
Malgré ses dénégations, il a été aussitôt arrêté et conduit à la maison d'arrêt de Quimperlé.
24 août 1912 (Le Progrès du Finistère)
MOELAN. - Médaille du travail. - M. Thomas Daniel Marie, contremaître soudeur dans la maison Pelliers frères, à Brigneau, en Moëlan.
12 septembre 1912 (L'Union Agricole et Maritime)
Quimperlé. - Serments. - M. Appamon François, domicilié à Pont-Aven, a prêté serment en qualité de garde particulier des terres situées dans l'arrondissement de Quimperlé dont le droit de chasse appartient à Mme Louisa Dubru, locataire du château du Guily en Moëlan et à M. Brozec son propriétaire.
20 septembre 1912 (Echo de Bretagne)
Moëlan. - Coups. - La femme Sellin Françoise, née Le Moing, ménagère à Kerdoussal en Moëlan, a porté plainte à la gendarmerie contre son voisin Bernard Pierre qui, étant ivre le 25 août dernier, entra chez elle, vers dix heures du soir, et lui porta une gifle, l'obligeant même, par son attitude menaçante, à quitter son logement avec les trois personnes qui se trouvaient en sa compagnie. Bernard resta seul, dans la maison durant un quart d'heure environ. A sa sortie, il brutalisa la femme Guillou Thérèse de Kerandrège.
Le lendemain matin, la femme Sellin constata qu'une somme de 30 francs lui avait été volée. Ses soupçons se portèrent sur Bernard. Celui-ci nie.
Conseil municipal. - Dimanche dernier le Conseil municipal de Moëlan s'est réuni en session extraordinaire sous la présidence de M. Barbe, maire.
Ont été désignés pour faire partie de la commission chargée de la révision de la liste des électeurs à la Chambre de commerce, MM. Guéguen, quincaillier et Le Goff, entrepreneur.
Le Conseil a refusé de voter la somme demandée à la commune de Moëlan comme part contributive (91 fr.) dans les réparations à faire au chemin de Clohars-Carnoët à Doëlan (rive droite).
Une demande présentée par le directeur de l'école libre tendant à faire allouer des fournitures gratuites aux élèves indigents de son école a été présentée et soutenue par M. Barbe et M. Le Doze, de Kerdaniel. Combattue par M. Le goff, la proposition a été rejetée par 11 voix contre 4.
Sur la demande de M. Le Goff, le Conseil s'étant rangé à son avis, le Maire a pris un arrêté ramenant le prix du pain de 3 kilos de 1 fr. 20 à 1 fr. 10.
Brigneau. - Régates et jeux divers. - Le Dimanche 22 septembre 1912 auront lieu à Brigneau des régates et jeux divers, organisés par un groupe de commerçants, avec le concours de la Municipalité de Moëlan. En voici le programme :
A 7 heures du matin. - Salves d'artillerie.
A 10 heures. - Régates pour bateaux de pêche. - 2e série : de 3 à 5 tonneaux (droit d'entrée, 1 fr.) - 1er prix, 35 fr ; 2e, 20 fr. ; 3e, 10 fr.
A midi. - Banquet par souscription (prix, 3 fr.)
Menu
Huîtres
Homards et Langoustes
Andouille à la purée
Mouton aux navets
Poulet rôti
Salade
Fromage
Fruits et Gâteaux
Café - Cognac
Champagne
Le banquet aura lieu chez M. Baccon et les personnes qui voudront y prendre part sont priées de faire parvenir leurs adhésions pour le samedi 21 courant au plus tard, à M. Capitaine, commerçant à Moëlan.
A 1 h 1/2. - Course de canots à la godille (pour mousses de moins de 16 ans).
A 2 heures. - Régates pour bateaux de pêche. - 1ère série : de 6 à 8 tonneaux (droit d'entrée, 1 fr.) - 1er prix,40 fr. ; 2e, 25 fr. ; 3e, 15 fr. - Ces prix sont offerts par la Municipalité.
3e série : de 3 tonneaux et au-dessous. - 1er prix, 30 fr. ; 2e, 20 fr. ; 3e, une ancre.
A 2 h. 1/2.- Course de canots à l'aviron (2 rameurs et 1 homme à la barre). - 20 fr. fr prix.
De 3 heurs à 6 heures. - Jeux divers : duel nautique, sauvetage des pommes, mât horizontal, course en sacs, mât de cocagne, jeu de la poële, etc. - Nombreux prix.
A 6 heures. - Gavotte d'honneur. - Flots de rubans.
A 8 heures. - Grand feu d'artifice.
NOTA. - Les bateaux devront courir avec leurs gréements de pêche et se faire inscrire à l'Usine Pellier frères, avant 9 heures du matin.
Le comité ne répondra pas des accidents et il se réserve de reporter la fête à une date ultérieure en cas de très mauvais temps.
Les décisions du Comité sont sans appel.
Les régates de Brigneau seront rehaussées par la présence, dans le port, d'un torpilleur que le ministre de la Marine, sur la demande de M. Le Louédec, député, a décidé d'y envoyer à cette occasion. Si le temps veut bien être de la partie, comme il y a tout lieu de l'espérer, les régates de Brigneau seront très belles.
Nous apprenons au dernier moment que sur la demande de M. Le Louédec, député, le ministre de la Marine vient d'accorder deux médailles d'argent pour être décernées en son nom.
27 septembre 1912 (Echo de Bretagne)
Moëlan. - Les Régates de Brigneau. - La crique où l'on a construit le petit port de Brigneau est l'un des coins les plus pittoresques de la côte armoricaine. Désormais connu des touristes qui fréquentent notre région, il est chaque jour visité durant la saison estivale par un grand nombre d'étrangers qui, tous, en emportent un excellent souvenir dont ils ne manquent pas de faire part à leurs amis. Les artistes peintres viennent y planter leurs toiles durant de nombreuses semaines et quand ils partent c'est avec un énorme ballot de toiles sur lesquelles leur talent a reproduit les beautés que la nature y a semées à chaque pas.
Deux brise-lames constituent pour les embarcations des pêcheurs un abri sûr, lorsque, les jours de tempête, les vagues du large viennent déferler avec fureur sur les rochers abrupts qui avoisinent l'entrée du port. En ce moment, l'eau y est calme à tel point que sa surface bleue ressemble à un miroir dans lequel se mirent, d'un côté, des rochers surplombés d'ajoncs d'or, et de l'autre des maisons construites à flanc de coteau et disséminées dans la verdure. Le promeneur qui entreprend une petite promenade en bateau découvre, au fur et à mesure que chaque coup d'aviron le fait avancer, des sites nouveaux qu'il n'a même pas le temps de contempler à loisir. Et lorsqu'il revient à terre, l'estomac creusé par l'air salin auquel il n'est pas habitué, il reçoit dans les auberges un accueil où la cordialité supplée au luxe. Heureux surtout se trouve le touriste qui a la bonne fortune de goûter à la cotriade que seuls savent bien préparer les marins-pêcheurs.
S'il n'existe pas d'hôtel proprement dit, nous pouvons du moins affirmer que Mme Bacon, dont la table avait réuni, dimanche dernier, en un déjeuner amical, une quarantaine de convives, peut rivaliser avec les meilleurs cordons bleus. Non seulement elle s'est surpassée dans l'art culinaire, mais aussi elle a même corsé le menu déjà fort bien compris, en y ajoutant un délicieux plat de poissons.
Inutile d'ajouter, suivant la formule ordinaire, que tous ont fait le plus grand honneur au repas. Pouvait-il en être autrement avec un menu comme celui-ci ?
Huîtres
Homards et Langoustes
Poisson sauce Malachappe
Andouille à la purée
Mouton aux navets
Poulet rôti
Salade
Fromage
Fruits et Gâteaux
Café - Cognac
Champagne
Le tout pour 3 francs. Au nombre des convives se trouvaient les Commissaires de la fête, sauf le président, M. Trévidic, qui, de parti-pris, ne voulait pas être de l'avis des autres ; cinq conseillers municipaux de Moëlan, MM. Le Goff, Le Doze, Torrec, Guéguen et Meurlay ; les deux adjoints de Riec-sur-Bélon, MM. Guyomar et Cadoret Louis ainsi que M. François Cadoret fils, conseiller municipal de cette commune. La table était présidée par M. Le Louédec, député, qui, étant donné que la réunion n'était pas un banquet, n'a pas prononcé de discours, mais a porté un toast à la santé des Moëlanais et particulièrement des habitants de Brigneau. M. Donas ayant exprimé, au nom des Commissaires, des remerciements et des félicitations à M. Le Louédec, pour les démarches couronnées de succès faites par lui auprès du ministre de la Marine qui avait bien voulu accorder deux médailles aux lauréats des régates et décider l'envoi d'un torpilleur à Brigneau à l'occasion de la fête, une ovation a été faite au Député de Quimperlé, puis l'on s'est séparé pour aller assister aux régates et aux amusements divers.
Sous la poussée d'une bonne brise, les embarcations de pêche ont effectué en très peu de temps une longue course à laquelle plusieurs milliers de personnes, massées sur la rive, se sont vivement intéressées. Jeux nautiques, danses, courses, amusements divers, ont ensuite tenu en haleine les spectateurs, tandis que dans les auberges on faisait d'excellentes recettes.
La fête, pour tout dire en un mot, favorisée par le temps le plus propice qu'il fût possible de rêver, fut réussie en tous points.
Nous ne saurions donc trop en féliciter tous les organisateurs, et nous nous associons volontiers aux félicitations unanimes qui furent adressées, notamment, à M. Lollichon, trésorier, et à M. Capitaine, secrétaire, pour le zèle dont ils ont fait preuve dans l'organisation de la fête. Et, puisque partout il y a des mécontents, nous déférons au désir exprimé par le Comité en faisant connaître que le trésorier des régates et fêtes tient à la disposition des personnes intéressées le détail complet des comptes, arrêté le lundi 23 septembre et approuvé par le secrétaire et des commissaires et personnes ayant souscrit pour la fête. Le Comité tient à être à l'abri de reproches semblables à deux que l'on a pu, semble-t-il, formuler "quelque part" ailleurs.
Nous ne saurions omettre de féliciter également notre excellent ami, M. Jacquet, qui s'est particulièrement dévoué et a même été l'âme de la fête.
Celle-ci allait prendre fin quand certains personnages, qui avaient banqueté à Quimperlé, arrivèrent comme une trombe à Brigneau, tout comme si la patrie y était en danger.
N'avait-on pas, en effet, avisé discrètement ces messieurs qu'une manifestation politique monstre devait se dérouler le long des sentiers tortueux qui surplombent le port ? C'était la réédition des bruits tendancieux qui furent lancés en 1909 pour faire échec à la fête de Brigneau. Et qu'ils ne viennent pas dire qu'ils ont prêté attention à ces racontars, car alors ils se seraient bien gardés de paraître sur les lieux d'une manifestation qu'ils auraient pu croire dirigée contre eux.
Sans prendre le temps de digérer leur banquet politico-agricole, les voilà qui s'inquiètent des moyens de locomotion.
Vite des autos ! vite un coupé à deux chevaux pour M. Guyho ! Et hue ! hue !... Teuf, teuf, teuf !... Point de direction Brigneau ! La première auto était déjà rendue à destination que la poussière soulevée par la dernière n'était pas encore retombée à Quimperlé. Le premier arrivé est M. Barbe, maire de Moëlan, auquel ses obligations de premier magistrat de la commune ont fait un devoir de se rendre au plus vite sur les lieux. Il demeure stupéfait de constater que ses compatriotes sont tout à la fête et ne songent qu'à s'amuser. La manifestation a-t-elle eu lieu ?... Cela l'inquiète... Heureux comme un homme qui a fait tout son devoir il souffle, s'éponge, puis s'en retourne au-devant de ses compagnons d'expéditions, MM. Louis Beaufrère, Armand Gautier, Sablé, Cotonnec fils, Le Dérout fils, du Trévoux, Louis Boulic, de Riec, etc. Plus haletants que le moteur de leur automobile, ceux-ci reçoivent comme une douche les premiers relents de la brise du large.
Un coupé, attelé de deux chevaux couverts d'écume, arrive sur la hauteur qui domine l'entrée du port. Magistralement, un magistrat qui n'a de magistral que le geste en descend. M. Guyho traverse la foule. Quel accueil froid ! Par contre, des cris très nourris de Vive Louédec ! marquent son passage.
Il ne leur fallut plus, à M. Guyho et à ses amis, que la vue à quelque distance d'eux du groupe formé par MM. Le Louédec, François Cadoret fils, et les nombreux amis de Riec et de Moëlan, qui les entouraient pour les décider à lâcher pied en une véritable débandade de moineaux effrayés.
Durant ce temps, la foule accourue à Brigneau pour passer une agréable journée à laquelle toute politique était étrangère continuait à prendre ses ébats et la fête se terminait agréablement, sans que se fût produit le moindre incident, au grand désespoir des trouble-fête. Et comme ils sont arrivés trop tard pour assister aux régates ainsi qu'aux divers jeux et divertissements, nous en donnons ci-dessous, à leur intention, mais avant tout à l'intention de nos fidèles lecteurs, les résultats :
1ère Série. - de 5 à 8 tonneaux. - 1er prix, Marie, n° 147, patron Haslé, de Bélon ; 2e, Petite Joséphine, n° 67, patron Scaviner, de Brigneau ; 3e, Docteur Roux, n° 1219, patron Bourhis, de Brigneau ; 4e, Saint-Corentin, n° 618, patron Le Goff, de Merrien ; 5e, Petite Lucie, n° 1267, patron Picol, de Brigneau.
2e Série. - de 3 à 5 tonneaux. - 1er prix, Liberté,n °903, patron Kermagoret, de Brigneau ; 2e, Fleur de Marie, n° 783, patron Torrec, de Brigneau ; 3e, Barque de Saint-Pierre, n° 1346, patron Charles, de Brigneau ; 4e, Deux Camarades, n° 494, patron Lollichon, de Brigneau.
3e Série. - de 3 tonneaux et au-dessous. - 1er prix, Saint-Bernard, n° 306, patron Bernard, de Brigneau ; 2e, Emile Loubet, n° 565, patron Capitaine, de Brigneau ; 3e, Les deux Frères, n° 350, patron Capitaine, de Brigneau ; 4e, Petit Joseph, n° 982, patron Quihennec, de Brigneau ; 5e, Prenez Garde, n° 1117, patron Guilloré, de Bélon ; 6e, Luther, n° 1279, patron Gouyec, de Brigneau.
Course de canots à l'aviron. - 1er prix, matelots du torpilleur 252 ; 2e, Scaviner, de Bélon ; 3e, Kermagoret, de Brigneau.
Course à la godille (mousses). - 1er prix, Quentel Joseph ; 2e, Guenguenos ; 3e, Morvan. Tous de Brigneau.
La médaille d'argent grand module du Ministre de la Marine, a été remise au patron Haslé, de Bélon (1er prix dans la 1ère série).
La médaille d'argent petit module du Ministre de la Marine, a été remise au patron Scaviner, de Bélon (2e course à l'aviron).
Gavotte d'honneur (jeunes). - Bourhis, Guennec, Le Gac, Dagorn, Toupin, Garrec, Guillou, Philippon, Corne, Péron.
Vieux. - Quémar, Capitaine, Lozachmeur, Gouyec.
Moëlan. - Tir. - A la suite d'une démarche de M. Le Louédec, député, la société de tir "La Patriote" vient de recevoir du Ministre de la Guerre, une médaille d'argent, 2 médailles de bronze, grand module, 5 diplômes d'honneur en couleurs. Ces médailles et diplômes ont une réelle valeur artistique. Ils seront attribués au prochain concours de tir.
29 octobre 1912 (L'Union Agricole et Maritime)
L'administration de l'inscription maritime vient d'être informée télégraphiquement de la mort subite du marin-pêcheur Le Guennec François, 47 ans, inscrit à Lorient, à bord du Crillon.
Le Guennec qui était marié laisse plusieurs orphelins. Sa famille, domiciliée à Moëlan, a été informée de leur regretté parent disparu si subitement.
3 octobre 1912 (L'Union Agricole et Maritime)
M. Etienne Chapel, instituteur à Lennon, est nommé instituteur à Moëlan (Saint-Pierre), en remplacement de M. Couillec.
10 octobre 1912 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - En août 1912, Quentel Joseph Marie, 32 ans, patron marin-pêcheur à Kercornant ? en Moëlan, s'est emparé de la barre de pont d'un bateau appartenant à Bourhis Pierre, du village de Blorimond, et l'a clouée dans son propre bateau. Coût, 25 fr. d'amende.
10 octobre 1912 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Incendie. - Une meule de paille de 25 000 kilos appartenant à Jean Marie Gouyec, cultivateur, demeurant à Poulvez, a été complètement détruite par un incendie, vendredi soir. Grâce aux secours apportés par les pompiers de Moëlan et les voisins, la maison d'habitation et les autres bâtiments ont pu être préservés. Le feu a été mis par un gamin de 5 ans, Joseph Jacob, qui s'amusait avec des allumettes.
Gouyec, assuré à la Mutuelle du Mans pour 500 fr. estime son préjudice à 1 800 fr.
Moëlan. - En août 1912, Quentel Joseph Marie, 52 ans, patron marin-pêcheur à Kercornant en Moëlan, s'est emparé de la barre de pont d'un bateau appartenant à Bourhis Pierre, du village de Blorimond, et l'a clouée dans son propre bateau. Coût, 25 fr. d'amende.
12 octobre 1912 (Le Progrès du Finistère)
MOELAN. - Le froid qui tue. - On a trouvé morte, sur la route, près du village de Pontoir, une marchande de cresson, nommée Margueritte Paguelle (Le Pigueller).
13 octobre 1912 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Arrestation d'un fou évadé. - Jeudi, les gendarmes de Pont-Aven, avisés par la rumeur publique que Guyader Bernard, cultivateur à Penprat, en Riec-sur-Bélon, 37 ans, évadé depuis plus de deux mois de l'asile des aliénés de Quimper, se trouvait dans la commune de Moëlan, firent une perquisition chez un de ses cousins, Robet, de Penanprat, en Moëlan, qui ignorait sa présence chez lui, et découvrirent, en effet, Guyader enfoui sous des bottes de foin, dans un grenier. Guyader s'est laissé arrêter sans résistance et a été conduit par les soins de la municipalité de Moëlan à l'hospice de Quimperlé, où deux gardiens de l'asiles des aliénés, sont venus le prendre et l'ont ramené le soir même à Quimper, par le train de 7 h. 1/2.
La cour d'assises de Quimper, qui avait eu à juger cet individu pour le meurtre de sa femme, avait ordonné son internement son internement à l'asile des aliénés
24 octobre 1912 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Coups et blessures. - Lundi dernier, la femme Colin de Kerhuiten en Moëlan, se rendit chez sa cousine, la femme Robet, pour lui réclamer la somme de 5 fr. restant dûe du loyer d'une prairie.
La femme Colin ayant fait savoir à sa cousine le but de sa visite, cette sernière la prit par les épaules et lui donna plusieurs coups de pied et de poing.
La femme Colin sortit pour rentrer chez elle, mais à nouveau la femme Robet la suivit, lui donna trois coups de pied et, lui remettant les cinq francs dûs, la traita de voleuse.
Le docteur Ravallec ayant délivré un certificat médical, la femme Colin a porté plainte.
Moëlan. - Vol de pommes. - Depuis plusieurs jours, Gouyec Julien de Kersécol en Moëlan, s'apercevait que les pommiers de son verger, situé à 200 mètres environ du village, étaient souvent visités.
Ne sachant sur qui porter ses soupçons, il se perdait en conjectures lorsque les jours derniers, il fut prévenu par la femme Cutullic que la femme Thoër, du même village, se dirigeait avec un panier du côté du verger. S'étant rendu sur les lieux, il aperçut cette femme ramassant les pommes tombées. Il l'interpella aussitôt, mais elle prit la fuite emportant son larcin ; il la poursuivit, mais ne put l'atteindre.
Plainte a été portée à la gendarmerie.
25 octobre 1912 (L'Echo d'Alger)
Mort à la mer
Nous publions aujourd'hui, en première page, des photographies prises au cours de débarquement d'une victime du devoir, le quartier-maître Tressard, mort à la mer.
Au cours de la traversée de l'escadre de Mers-el-Kébir à Alger, le quartier-maître chauffeur Tressard est tombé subitement d'un coup de chaleur, dans la chaufferie du cuirassé "Masséna".
Après le mouillage de l'escadre à Alger, le corps de la malheureuse victime a été débarqué et transporté dans une voiture d'ambulance à l'hôpital militaire du Dey.
Tressard est né à Moëlan (Finistère), le 10 janvier 1869 ; il allait terminer, dans trois mois, vingt-cinq années de service dans la marine. Il aurait eu droit, à cette époque, à une pension de retraite ; il était médaillé militaire.
Tressard laisse une veuve et plusieurs enfants.
Les obsèques auront lieu aujourd'hui, à trois heures et demie, à l'hôpital du Dey.
Tous les bâtiments de guerre sur rade enverront des délégations.
31 octobre 1912 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Dont acte. - Dans notre dernier numéro nous avons dit dans une affaire de coups et blessures, que la femme Colin, de Moëlan, avait produit un certificat du Dr Ravallec.
Celui-ci nous fait savoir qu'il n'a délivré aucune espèce de certificat à la femme Colin.
Moëlan. - Pour outrages à M. Barbe, maire de Moëlan, M. Le Goff, entrepreneur et conseiller municipal même commune, a été condamné à 100 fr. d'amende.
1 novembre 1912 (Echo de Bretagne)
Moëlan. - Victime d'un accident. - Le dimanche 27 octobre courant, M. Le Bloa, concierge et interprète du tribunal de 1er instance de Quimperlé, s'était rendu à bicyclette à Moëlan, d'où il est originaire, pour faire visite à des parents.
Comme il rentrait à Quimperlé, dans l'après-midi, il fut victime d'un accident d'automobile au bourg de cette commune. Une automobile appartenant à M. Bouton, adjoint aux services d'intendance des troupes coloniales à Lorient, et qui venait du côté du Guilly pour se rendre vers Doëlan, prit en écharpe la biclyclette de M. Le Bloa au carrefour situé en face des maisons Guéguen et Boulay. M. Le Bloa fut renversé et traîné par l'automobile sur un parcours d'une dizaine de mètres et une des roues lui passa sur la jambe droite. Il fut relevé et aussitôt le docteur Ravallec fut appelé pour lui donner des soins. L'homme de l'art ne constata aucune fracture et, dans la soirée M. Le Bloa fut conduit à son domicile dans l'auto de M. Barbe.
La bicyclette de M. Le Bloa avait été réduite, pour ainsi dire, en miettes.
Il semble, que le conducteur de l'automobile, qui marchait à une bonne allure, sans être toutefois exagérée, aurait dû corner avant d'arriver au carrefour, précaution qu'il aurait dû prendre, puisqu'il traversait une agglomération.
L'état de M. Le Bloa est aussi satisfaisant que possible.
7 novembre 1912 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Vols de linge. - Scoazec Mélanie de Kermoal en Moëlan a constaté mercredi matin que le linge qu'elle avait déposé la veille auprès de chez elle, composé de 8 chemises, 2 couvres-lits, 2 draps de lit, 2 tricots et une dizaine de mouchoirs, avaient disparu.
Le même jour, Fauglas de Kerooux en Moëlan a été victime d'un vol semblable commis la nuit dans sa grange située environ à 40 mètres de la maison d'habitation. Les voleurs qui avaient fracturé la serrure ont enlevé 8 chemises, 1 flanelle, 2 taies d'oreiller, 1 nappe, 1 serviette et plusieurs mouchoirs ; le tout d'une valeur de 50 fr. environ. Ne sachant sur qui porter leurs soupçons, les victimes de ces vols, qui peuvent bien avoir le même auteur, ont porté plainte à la gendarmerie qui a ouvert une enquête.
Etude de Me Peschard, notaire à Quimperlé. A louer à l'amiable pour le 29 septembre 1912, la ferme du Guilly, commune de Moëlan et par extension commune de Riec-sur-Belon, exploitée par M. et madame Le Brozec.
8 novembre 1912 (Echo de Bretagne)
Moëlan. - Vol de harnais. - Dans la nuit du 29 au 30 octobre dernier, M. Berthou François, cultivateur à Kerantorrec, en Moëlan, fut réveillé par les aboiements de ses chiens. Il se leva pour se rendre compte de ce qui pouvait se passer au dehors, puis ne constatant rien d'anormal aux alentours de la ferme, il se recoucha. Peu après, les chiens se mirent à aboyer de nouveau, mais, cette fois, M. Berthou ne se dérengea pas.
Le 30 au matin, en se rendant dans son hangar, il eut la désagréable surprise de constater que des harnais valant une soixantaine de francs lui avaient été volés.
Ne sachant sur qui porter ses soupçons, M. Berthou n'a eu que la ressource de porter plainte à la gendarmerie.
10 novembre 1912 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Mort subite. - Kerlau Maurice, de Kergotter, en Moëlan est mort subitement sur la grève de Merrien où il était à chercher des vers pour lui servir d'appâts pour la pêche. Il était âgé de 64 ans. D'après les constatations médicales la mort est dûe à une affection cardiaque.
Moëlan. - Suicide. - Jeudi après-midi, on a découvert pendu à un pin à 2 kilomètres du bourg, sur la route de Clohars-Carnoët, le corps de M. Pendelliou, propriétaire à Moëlan. Cet homme, qui était veuf et âgé d'une soixantaine d'années, ne pouvait se consoler du départ de sa fille unique mariée depuis un mois à peine à un jeune homme de Pont-Aven.
16 novembre 1912 (Le Progrès du Finistère)
MOELAN. - Ingratitude. - Ces jours derniers, M. Le Pézennec, sabotier au bourg, embaucha un ouvrier qui lui dit s'appeler Louis. Comme ce dernier se trouvait dans le dénuement le plus absolu, Le Pézennec eut pitié de lui ; il lui installa un bon lit dans sa hutte et lui acheta un pain de six livres et un kilo de beurre. Le lendemain, de bonne heure, le patron sabotier se rendit à son travail, et tout heureux de sa bonne action de la veille, s'apprêtait à recueillir les remerciements de son nouvel ouvrier. Hélas ! celui-ci avait disparu, emportant en outre 17 paires de sabot.
23 novembre 1912 (Le Progrès du Finistère)
MOELAN. - Vol d'huîtres. - Dimanche, vers 11 heures du matin, le garde de M. François Cadoret, ostréiculteur, a surpris les femmes Anna Quentel et veuve Le Bloa, de Kersauze, en Moëlan, ramassant des huîtres dans son parc.
A sa vue, la veuve Le Bloa s'enfuit et alla cacher le produit de son vol sous le goémon, où le larcin fut découvert. Le panier de la femme Quentel a été saisi par le garde ; il contenait une trentaine d'huîtres.
Plainte a été portée.
29 novembre 1912 (Echo de Bretagne)
Une lettre de Tonton Yann.
Mon cher Nicolas,
Ta lettre m'annonçant ton retour au pays, me cause un bien vif plaisir. Je vais en faire part à tes nombreux amis, principalement aux retraités, de vrais frères, qui sont maintenant plus d'un cent, plus qu'il n'en faut pour former un syndicat.
Ah ! que de changement tu vas trouver ici !
Pour ne te parler que de paysage, je te dirai qu'il y a des grandes routes partout, et bien entretenues partout, et qu'on projette même d'élargir celle de Moëlan au Pouldu afin que Monsieur le Maire y puisse aller prendre son bain.
Les contribuables doivent bien cela à leur premier magistrat, car c'est un plaisir pour nous tous de le voir se prélasser en auto surtout quand il va, bousculant charrettes et bestiaux dans une course folle, présider les fêtes de Brigneau où il obtint tout récemment un hilarant succès.
Car notre Maire, vois-tu, Nicolas, est un homme qui paie de sa personne ; le favoritisme lui est inconnu, il se dérange aussi bien pour Emile que pour Jean.
Il a l'oeil à tout, et le bon.
Je t'apprendrai aussi que Moëlan s'est mis en République. A ton retour, d'aucuns te diront que notre Maire ne connaît pas ce régime là, d'autres ajouteront qu'il est de la St-Jean à cause des feux, mais qu'il abhorre les étrangers.
Ne les crois qu'à demi, Nicolas. Ce sont des mauvaises langues. Il n'est pas pour les feux, mais pour les pompiers ; il n'est pas de la St-Jean.
D'ailleurs, mon cher Nicolas, tu auras sans doute bientôt l'occasion de parlementer avec Monsieur le Maire au sujet de ta pension. Comme tous les retraités de France et de Navarre, tu devras produire chaque trimestre un certificat de vie pour passer à la caisse. Ce certificat est partout délivré gratuitement ; or on te dira qu'à Moëlan il faut payer pour avoir cette pièce. Mais on t'en dira tant que tu croiras tout ce que tu voudras.
N'empêche que quatre fois 25 centimes font 1 franc et cent fois un franc font cent francs dirait M. de la Palisse. Et c'est là un joli revenu pour la Caisse Municipale. Grâce à ces petits profits, tu verras que bientôt, la prospérité de Moëlan n'aura plus rien à envier à celle désormais légendaire de Quimperlé.
Mais, reviens d'abord au pays, mon vieux camarade et nous recauserons de tout cela.
A bientôt donc le plaisir de te la serrer.
Tonton Yann.
Moëlan. - Société de Tir "La Patriote". - M. Alexandre Philippon, de Moëlan, membre de La Patriote, incorporé de mois dernier au 19e de ligne à Landerneau, vient de passer avec succès son examen pour l'obtention du brevet d'aptitude militaire.
C'est le premier sociétaire de La Patriote qui ait concouru pour l'obtention de ce brevet.
Nous adressons à M. Philippon ainsi qu'à la jeune Société de Tir de Moëlan nos sincères félicitations.
8 décembre 1912 (L'Union Agricole et Maritime)
Moëlan. - Vol d'un panier. - Vendredi 29 novembre la femme Drénou, ménagère, au village de Kerhuel, en Moëlan, revenait du marché de Quimperlé vers les dix heures du soir.
Arrivée à Moëlan elle s'arrêta au débit Porodo pour allumer la bougie de sa lanterne. Pendant ce temps un habile filou lui enleva son panier de la voiture avec toutes les provisions qu'il contenait. La femme Drénou qui estime à dix francs environ le préjudice qui lui est occasionné a porté plainte à la gendarmerie qui a ouvert une enquête pour découvrir le voleur.
20 décembre 1912 (L'Union Agricole et Maritime)
MOELAN. - Conseil municipal. - Samedi 14, à 1 heure, le Conseil s'est réuni sous la présidence du maire en session extraordinaire. Etaient présents : MM. Guéguen François, Tallec, Le Doze, Fouesnant, Robet, Philippon, Drénou, Kerouriou, Le Goff, Trévidic, Guéguen, Loarer, Le Porz, Le Maout, Le Bloa, Le Doze Joseph, Péron.
Absents : Charles, Guillou, Garrec, Torrec.
Au début de la séance on procède à la désignation d'un secrétaire, pour laquelle il a fallu 2 tours de scrutin.
Après lecture du procès-verbal de la séance précédente, le Maire soumet de nouveau au Conseil le projet d'agrandissement des écoles. Cette question, quoique chaudement défendue par le maire et ses partisans, a été renvoyé aux calendes grecques ; pourtant, le Conseil en avait décidé autrement à la session de novembre, puisqu'il avait voté un emprunt de 30 000 francs pour faire face à la dépense. Il est vrai que cette fois là il y avait des personnes intéressées assistant à la séance, aussi on put ne faire autrement que de leur donner satisfaction.
Ensuite vint le projet de la route de Quilimar, qui, depuis bientôt cinq ans, est à l'étude, et a des chances d'y rester encore autant : transmis à la commission départementale pour demande de subvention.
Enfin sur la demande de M. Le goff, il fut soumis au Conseil un voeu tendant à allouer gratuitement à tous les retraités, dont la pension n'excède pas 2 000 francs, un certificat de vie. Cette question a été combattue par le Maire, qui expose au Conseil que la commune n'étant pas très riche c'était encore lui enlever une grande partie de ses ressources, que de délivrer ce certificat gratuitement. Aussi le Conseil s'étant rangé à son avis a décidé par 10 voix contre 5 et 4 abstentions, le rejet de la motion. Allons les retraités, il faudra patienter encore un peu !
La réponse à Tonton Yann.
Mon cher Tonton Yann,
Mes sincères remerciements pour ta dernière lettre. Merci aussi pour l'accueil cordial que tu me prépares à Moëlan. Mes amitiés à tous les camarades.
Il est besoin, maintenant, mon cher Tonton, que je te lave quelque peu la tête. Le ton sur lequel tu me parles de Monsieur le Maire est tout à fait irrévérencieux. Je le sais, ta lettre est confidentielle, et tu peux tout me confier... Mais, pour peu que tu émettes publiquement de semblables idées, tu es assuré à Moëlan de passer pour réactionnaire, et tu n'obtiendras jamais ta place de Garde-Champêtre. Car le Maire je le connais : quand il dit, comme Cambronne : "Non" ! c'est Non ! Il n'est pas réactionnaire Mal'chin' dou.
D'ailleurs, mon cher Tonton, pour un Moëlanais comme toi, c'est de l'ingratitude. Tu oublies tous les services rendus. Et les heureuses transformations survenues dans le réseau vicinal (200 mètres de route pour Biribi et 250 mètres pour Keranmoulin) ; et la superbe plantation de tilleuls, autour de l'Eglise paroissiale ; et celle aussi de la place aux Vaches. Tu serais dans ton rôle, mon cher Tonton, si tu te faisais le promoteur d'une souscription en vue de statufier Monsieur le Maire de son vivant, nez à nez avec son ami Tempête.
Ce serait au moins de la reconnaissance.
Quant à ton cher Nicolas, il n'ira pas à Moëlan planter ses choux. Il revient en effet du Zoulouland, qui est le pays des Zoulous. Là-bas il s'entretient avec des retraités ; et ces camarades lui ont appris que, chez eux, point n'est besion de casquer pour obtenir le certificat de vie, le jour de la paye. Tu comprends, c'est déjà un avantage.
Les Zoulous, d'ailleurs, ne sont pas les sauvages que tu pourrais t'imaginer. Ils ont leur compagnie de pompiers ; ils ont planté leurs tilleuls autour de leur Eglise. Depuis la Saint-Jean 1908, ils sont en République. Leur premier Magistrat s'occupe du réseau vicinal, et non de la santé de son apothicaire, ni de la bourse de son médecin. Il ne voit pas de mauvais oeil ceux de ses administrés qui ne sont pas les clients de son épicier ; et d'autre part, si cet épicier vend de la marchandise à des réactionnaires, il demeure tout comme devant le fournisseur dudit premier Magistrait.
Or, Madame Nicolas vraisemblablement, se couchera vers la Saint-Jean prochaine, et lle tient au libre-choix de la sage-femme et du médecin s'il y a lieu. Je trouve tout cela légitime, et c'est là un avantage que je n'aurai peut-être pas ailleurs, saous peine de me faire mail voir. Autant, mon cher Tonton, m'en aller chez les Zoulous.
Chez les Zoulous, d'ailleurs, je goûterai du théâtre. Il y a là-bas un local presque confortable. La troupe est excellenete. Je l'ai vue à l'oeuvre. C'est naturel, sans chichi, ni excès de linge. Or, il paraît qu'à Moëlan, malgré toute la diligence faite par les Dames "Bien" au lendemain de l'avènement de la République de la Saint-Jean, pareille tentative ne fut pas heureuse. Les artistes choisis avaient tous et toutes de l'étoffe, me dit quelqu'un qui a pu les apprécier aux différentes répétitions générales à l'Hôtels-de-Ville de Moëlan.
Cependant il n'y eu aucune repésentation. La veille même du jour où la Première devait être donnée, les artistes, désabusés, remarquèrent que les Dames "Bien" se payaient leur tête respective dans un but électoral. Les artistes ne voulurent plus marcher, et tout finit là ; par un fiasco complet.
Comme les camarades m'assurent que tout cela est rigoureusement vrai, la crainte de toutes ces petites désillusions m'a fait réfléchir. J'aime la liberté. Je n'irai pas à Moëlan me mettre sous la coupe d'un pleunichard, qui se lamentait les mois derniers à Brigneau, la larme à l'oeil, derrière ses lunettes.
"Mon Dieu ! Mon Dieu ! Qu'est-ce donc je leur-z-y ai fait ? Ils sont venus me chercher pour mettre Beaumont à la porte ; et maintenant ils ne veulent plus de moi ! " Mal'chin' dou.
Je reconnais à ces jérémiades le signe des temps. Elles marques la fin des fins que j'imagine proche. Aussi, je ne me presserai point de rentrer à Moëlan que vous ne m'ayez avisé que le calme, la tranquilité et la bonne administration y sont définitivement installés.
Sur ce, je tire l'échelle et rentre dans ma coquille pour m'en retourner du même pas chez les Zoulous, jusqu'à nouvel ordre.
Votre bien affectionné,
Nicolas.
28 décembre 1912 (Le Progrès du Finistère)
Grand concours d'animaux de boucherie et d'animaux reproducteurs de QUIMPER
Concours annexe
Beurre. - 1er prix. M. Landrein, de Coat-savé, en Moëlan ; 4è, 4 fr, Péron, de Coatsavé, en Moëlan.