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Les moulins

Rivière de Belon

Moulin du Duc et Moulin en Mer

 

Rapport de l'ingénieur ordinaire

 

Le sieur Madic, propriétaire d'un moulin en mer situé à l'embouchure de la rivière de Belon a adressé à M. le Préfet une pétition dans laquelle il expose que les demoiselles Eon propriétaires du Moulin du Duc, situé immédiatement en amont de son usine, lui causent un très grand préjudice en travaillant quand la mer est haute et qu'il ne peut profiter de l'eau qui lui est envoyée, tandis que, quand il pourrait travailler, le moulin supérieur dont la retenue est épuisée ne lui envoie pas d'eau. Il semande, en conséquence, qu'il soit procédé simultanément à la règlementation de ces deux moulins.

 

Cette demande a été soumise dans les deux communes de Moëlan et de Riec à l'enquête de 20 jours prescrite par les règlements.

 

Cette enquête a donné lieu de la part des demoiselles Eon à des observations qui peuvent se résumer ainsi qu'il suit :

Elles disent que, le Moulin du Duc ayant été établi antérieurement au Moulin à mer, sa situation ne peut pas devenir, par suite de la construction de celui-ci, plus précaire que celle des moulins supérieurs ; que, de plus, le Moulin en Mer ne payant que demi-patente ne peut avoir les mêmes droits que l'autre qui paie patente entière ; qu'enfin le Moulin en mer ne comprend que deux paires de meules, tandis que le leur en contient trois. Elles invoquent en leur faveur et pour justifier l'élévation de leur retenue que leur prairie ne peut être fréquentée tant pour la fumure que pour l'enlèvement des récoltes qu'en bateau ; elles disent enfin qu'elles ne peuvent consentir sans augmenter considérablement leurs frais, à ne moudre qu'aux heures où cela conviendrait au sieur Madic qui, d'ailleurs, ajoutent-elles, noie souvent leurs roues en introduisant l'eau de la mer dans son étang.

 

Le 2 juin dernier, l'ingénieur soussigné s'est rendu sur les lieux ; cette visite n'a fait connaître aucun fait nouveau, si ce n'est celui-ci, c'est que l'une des trois roues du Moulin à mer n'a été établie que depuis quelques années et n'a pas été autorisée, et que par suite de l'établissement de cette nouvelle roue, les propriétaires du Moulin du Duc peuvent depuis cette époque vider plus rapidement leur retenue qu'ils ne le faisaient auparavant.

 

Quoi qu'on puisse faire en vue de de résoudre les difficultés qui existent entre les deux moulins, il résulte de la situation des lieux que le Moulin en mer sera toujours, quant aux heures de travail, dans la dépendance étroite du Moulin du Duc. Par suite du peu d'entendue de son réservoir, l'emmagasinement d'eau dont il peut disposer est peu considérable, de sorte qu'il ne pourra jamais travailler que quand le Moulin du Duc travaillera lui-même. Ce dernier au contraire est alimenté par un réservoir considérable, et il est facile de voir combien dans la situation actuelle il peut causer de préjudice au moulin inférieur, surtout aux époques de grandes marées. Pendant les eaux ordinaires, en effet, si le Moulin du Duc, sa retenue étant pleine, commence à fonctionner au moment où la marée vient noyer les roues de l'usine inférieure, il suffira que le meunier fasse marcher simultanément ses trois roues pendant 7 heures environ pour que l'abaissement produit sans retenue soit tel qu'il faille pour la remplir tout le temps qui s'écoulera jusqu'à la marée suivante ; de sorte que le Moulin en mer qui n'a pu profiter de l'eau envoyée par le premier moulin au moment de la haute mer, sera encore obligé de chômer pendant tout le temps de la basse marée, parce que le Moulin du Duc ne travaille pas lui-même afin de laisser se remplir sa retenue, et, quand celui-ci commencera à travailler de nouveau, la marée viendra encore empêcher le Moulin ne mer d'en profiter. Or, il résulte des cotes portées au dessin ci-joint que les hautes mers de vives eaux s'élèvent de 2,40 m environ au dessus de l'extrémité inférieure des roues du Moulin en mer, de sorte que celles-ci sont peu supérieures au niveau de mi-marée et sont ainsi submergées à chaque marée pendant un temps assez long.

 

Profil en long

 

On ne peut pas, à la vérité, supprimer entièrement cette dépendance, laquelle est une conséquence de la situation des lieux, mais il convient de rechercher s'il ne serait pas possible, sans porter atteinte aux droits acquis de chacun, de diminuer le préjudice qui peut résulter pour le Moulin en mer. Il n'est pas vrai de dire, d'ailleurs, ainsi que l'ont fait les demoiselles Eon, que le Moulin du Duc ayant été établi antérieurement au Moulin en mer, sa situation ne puisse pas devenir, par suite de l'établissement de ce dernier, plus précaire que des moulins supérieurs. Si la construction du Moulin en mer était postérieure au règlement du Moulin du Duc, cette affirmation serait incontestable, mais in n'en est pas de même ici. Les deux usines en présence n'ont d'autre titre d'établissement que l'ancienneté de leur construction qui est antérieure à 1790, et elles sont soumises l'une et l'autre et dans les mêmes conditions au règlement de l'administration sans qu'il y ait lieu de rechercher quelle est celle qui a été établie la première ; au point de vue qui nous occupe, elles sont également anciennes du moment qu'elles sont antérieures à 1790.

 

L'origine de la difficulté qui a donné lieu à la réclamation du sieur Madic paraît être dans l'établissement de la 3e roue du Moulin du Duc lequel, de l'aveu de toutes les parties, ne remonte qu'à quelques années et n'a pas été autorisé.

 

Vannes 1Il ne paraît pas à craindre, en effet, que par la marche simultanée de deux roues seulement, le réservoir du Moulin du Duc puisse, aux eaux ordinaires, se vider assez rapidement pour que l'effet que j'ai signalé plus haut vienne à se produire. On estime que la force nécessaire pour faire fonctionner une paire de meules est de 3 chevaux ; si, en égard à l'imperfection du mécanisme nous prenons ici 3 chevaux 1/2 et que nous adoptions 0.70 pour le coefficient de rendement de la roue, le volume d'eau nécessaire pour la marche de chaque roue conduisant une paire de meules sera, la chute étant de 4.20 m environ donné par V*4.20/0.75 = 3.5 ; V étant exprimé en litres ; d'où V = 89 litres, soit en nombres ronds 90 litres. Le débit de la rivière d'après les opérations de jaugeage qui ont été faites au mois de septembre dernier, peut être évalué à 160 litres par seconde ; on peut considérer que c'est là le volume des eaux ordinaires, lequel doit diminuer sensiblement pendant les mois de juin, juillet et août. Ce débit est donc à peu près suffisant pour la marche à fil d'eau de 2 roues, car celles-ci ne feront diminuer le volume emmagasiné que de 10 litres par seconde ou 36 m3 par heure, correspondant à une différence de niveau de 0.006 m, la surface de la nappe d'eau étant d'environ 60 ares. Mais si ce moulin fonctionne avec 3 paires de meules, l'abaissement de l'eau dans son réservoir sera bien plus rapide. Les vannes débiteront, en effet, 0.270 m3 par seconde, et si on laisse baisser le niveau de 0.45 m ce qui, d'après l'équation 6000*0.45 = t (0.270-0.160) = t*0.11 s'obtiendra en 6 h. 3/4 environ et qu'on arrête ensuite le moulin pour laisser la retenue se remplir, il faudra 4 h. 3/4 pour qu'elle atteigne son niveau primitif. On voit combien, dans ces conditions, il est facile au Moulin du Duc de faire tort au Moulin inférieur, son concurrent ; il suffira, en effet, qu'il fonctionne avec ses trois paires de meules pendant 6 h. 3/4 environ, en commençant au moment où la marée arrive sous les roues du Moulin en mer et qu'il s'arrête alors pour laisser sa retenue se remplir. Pendant presque tout le temps pendant lequel il aura fonctionné, le moulin inférieur aura été empêché par la marée de profiter de l'eau qui lui était envoyée ; puis pendant tout le temps de la basse mer il ne marchera pas non plus parce que le premier moulin ne marche pas lui-même ; et comme la retenue du Moulin du Duc n'achèvera de se remplir qu'au moment où la marée arrivera de nouveau au moulin inférieur, celui-ci ne pourra même pas profiter de l'eau qui ses serait écoulée par dessus les vannes à partir du moment où le réservoir aurait été rempli. Le Moulin du Duc est actuellement, on le voit, le maître du moulin inférieur.

 

Assurément, il est commode au propriétaire du Moulin du Duc et il n'est pas sans intérêt pour lui de pouvoir faire en 6 h. 3/4 le travail qu'avec deux paires de meules il ne ferait qu'en dix heures, pour se reposer ensuite, si sa clientèle lui demande chaque jour cette quantité de travail. Mais cette manière de répartir son travail peut amener la ruine du Moulin en Mer et, du moment qu'elle n'est réalisée qu'au moyen d'un appareil non autorisé, il est du devoir de l'administration d'intervenir pour réglementer ces deux usines et sauvegarder les droits acquis de chacune.

 

L'effet que je signale et qui se produit pendant les eaux ordinaires quand le débit de la rivière est de 160 litres, se manifeste encore et avec plus de gravité au temps d'étiage. Si, par exemple, le débit est réduit à 120 litres, il suffira que l'usine fonctionne avec ses trois roues pendant 5 h. 1/4 et qu'on l'arrête alors pour laisser se remplir la retenue pour qu'il s'écoule 12 heures entre le commencement du travail et le moment où l'étang sera rempli de nouveau ; de sorte que le temps pendant lequel la marée pourra permettre au Moulin en mer de profiter de l'eau qui lui est envoyée par le Moulin du Duc sera moindre encore que dans le premier cas. A ces époques mêmes, la marche à fil d'eau de deux paires de meules ne sera plus possible ; néanmoins la retenue baissera lentement, et comme d'ailleurs cet effet n'est produit que par les appareils ayant une existence légale, cette situation paraît devoir être acceptée par le moulin inférieur.

 

Vanne 2La solution de la difficulté dont il s'agit me paraît donc être dans la mise en chômage, ou au moins dans dans la réglementation de l'emploi de la 3e roue établie au Moulin du Duc il y a quelques années. Cette mesure est légale car la consistance légale du Moulin du Duc ne comprend que les moteurs hydrauliques existant avant 1790 et tout changement dans les ouvrages extérieurs comme toute amélioration apportée aux conditions hydrauliques de l'usine n'a pu être valablement faite depuis cette époque sans autorisation (arrêts du Conseil d'Etat du 22 novembre 1851, Boulogne ; 29 novembre 1851, Rouyer ; 21 avril 1854, Bergère). L'établissement de cette troisième roue, en particulier, s'il avait été demandé, n'aurait pu être autorisé sans que son emploi eût été réglé de façon qu'il ne pût en rien préjudicier aux droits acquis du moulin inférieur. J'ajouterai que cette mesure n'amoindrira pas beaucoup la situation du Mouin du Duc ; elle obligera seulement le meunier à ménager mieux son eau. Elle paraît aussi donner la seule solution possible ; on pourrait dans certaines limites, arriver au même but par la fixation d'un niveau au-dessous duquel la retenue ne pourrait pas descendre, mais ce moyen serait d'un effet moins assuré, et, outre qu'il lierait beaucoup plus le meunier du Moulin du Duc quant aux heures de travail, il serait d'une observation bien moins facile et donnerait trop de prise aux abus.

 

La mise au chômage de la 3e roue du Moulin du Duc pourrait être prononcée ; mais je crois qu'on peut se borner, pour ce dont il s'agit, à empêcher de la faire fonctionner en même temps que les deux autres pendant tout le temps pendant lequel les roues du Moulin en mer seront noyées par les eaux de la marée ; sa marche pendant les basses mers paraît même devoir être plus favorable que nuisible au Moulin en mer qui, à raison de la faiblesse de la chûte dont il dispose, a besoin pour ses deux roues d'un volume plus grand que celui qui suffit au fonctionnement de deux des roues du moulin supérieur.

 

Cependant, pour que cette mesure produise tout l'effet qu'on doit en attendre, il est nécessaire que le propriétaire du Moulin du Duc ne puisse pas au moment des marées, suppléer par le jeu des vannes de décharge à la consommation d'eau qu'aurait produite la marche de la troisième roue, et, en produisant ainsi dans son étang un vide qu'il faudrait longtemps pour remplir, laisser sans eau le moulin inférieur pendant un temps plus ou moins considérable. Assurément une pareille manoeuvre serait, à certaines époques surtout, contraire aux intérêts mêmes du Moulin du Duc, mais il faut néanmoins mettre en garde le Moulin en mer contre le dommage possible que pourrait lui causer l'animosité ou le mauvais vouloir du propriétaire du moulin supérieur. Il est donc nécessaire de réglementer le jeu des vannes de décharge en conséquence.

 

En ce qui touche le tort que, dans certaines circonstances, le Moulin en mer peut causer au moulin supérieur, les demoiselles Eon se sont plaintes, lors de la visite des lieux, que quand la hauteur de la marée empêche le Moulin en mer de marcher, le meunier fermant toutes ses vannes fait refluer l'eau sous leurs roues. Elles avaient fait à l'enquête une observation analogue ; le meunier, disaient-elles, avait une ressource dont il usait au point de les noyer très souvent ; c'est que, en été, quand les eaux sont rares partout, il ouvre ses écluses pour faire entrer l'eau de la mer dans son étang, et, de cette manière, il peut encore moudre quand les autres usiniers sont forcés de chômer.

 

Les moulins en mer ont, en effet, l'avantage de pouvoir, à certaines époques, emmagasiner l'eau de la marée pour s'en servir à marée basse, et cet avantage est précieux en basses eaux ; c'est une compensation au désavantage de leur situation. On voit d'ailleurs, que sauf les très grandes marées qui peuvent noyer de 0.20 m une seule des roues du Moulin du Duc, toutes restent au dessous de ces roues, et que de plus, l'introduction des eaux des marées nuisibles dans le réservoir est indépendante de la volonté du meunier puisqu'elle se fait par le déversoir qu'il faut ménager dans le barrage pour assurer l'observation d'un niveau de retenue qui ne soit pas nuisible en temps ordinaire au moulin supérieur.

 

Vannes

Détails des vannes du moulin en mer (dossier Eon/Madic 1862 AD29)

 

L'expérience a montré que le déversoir actuel suffit pour écouler le débit ordinaire de la rivière avec une épaisseur d'eau de 0.10 m en moyenne, et le niveau ainsi élevé reste encore au dessous des roues. Quand le début affluent sera plus considérable, ce qui n'arrivera plus pendant les hautes marées quand le Moulin du Duc ne fonctionnera qu'avec deux roues et que le Moulin en mer tiendra ses vannes motrices fermées, il suppliera à l'insuffisance de son déversoir pour ses vannes de décharge ; c'est au meunier du Moulin du Duc à veiller à la conservation du niveau légal de l'étang inférieur, et à signaler les infractions qui seraient faites.

 

Je croient qu'il convient, afin d'éviter pour l'avenir toutes difficultés entre ces deux moulins, de régler complètement le régime de chacun d'eaux en fixant le niveau de leur retenue.

 

Il n'y a pas d'inconvénient à sanctionner le niveau de retenue qui correspond au vannage du Moulin du Duc ; les demoiselles Eon sont propriétaires des deux rives dans toute l'étendue du remous, et au point de vue de la transmission des eaux au moulin inférieur, toute augmentation de chute du Moulin du Duc se traduisant par une diminution dans la consommation d'eau rendra moins rapide la vidange de cet étang et ne peut par conséquent qu'être favorable au moulin inférieur. On peut donc fixer ce niveau à la cote 5.25 du projet, soit à 0.33 au dessous du repère provisoire, et les vannes de décharge devront être régulièrement arrosées à ce niveau.

 

Pour le Moulin en mer, on peut aussi adopter le niveau actuellement usité et qu'est à la cote 0.45 soit à 5.13 au dessous du repère provisoire. Ce niveau est à 0.12 au dessous de la roue la pus basse du Moulin du Duc, et la petite surévaluation qui se produirait si le déversoir devait assurer le débit entier de la rivière n'aurait encore aucun effet sur ces roues. Il conviendra toutefois que le déversoir soit régularisé et que les vannes de décharge soient comme le déversoir arrosées régulièrement au niveau de la retenue de manière à remplir elles-mêmes dans certaines limites le rôle de déversoir ; ou diminuera ainsi les chances de de gonflement de l'eau sous les roues du Moulin du Duc par suite de la négligence ou de la mauvaise volonté du propriétaire du moulin inférieur.

 

Les ouvrages régulateurs de ces deux usines, déversoir et vannes de décharge, paraissent aussi convenablement établis et sont en rapport avec les volumes qu'ils sont appelés à écouler. Les vannages du Moulin du Duc établis probablement en vue de pouvoir vider l'étang offrent même un débouché plus considérable que celui qui serait nécessaire pour l'écoulement des crues. Le Moulin du Duc n'a pas de déversoir spécial mais il y est suppléé au moyen du dérasement du dessus des vannages au niveau de la retenue comme je l'ai indiqué plus haut, et, sous cette réserve on ne peut que sanctionner les dispositions actuelles en les introduisant dans les arrêtés à intervenir.

 

Ces propositions sont résumées dans deux projets de règlement préparés pour chacun de ces moulins dans la forme prescrite par l'instruction ministérielle du 23 octobre 1851 et qui sont jointes au présent rapport.

 

Quimper, le 30 décembre 1862

L'ingénieur ordinaire

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Règlement d'eau

Procès-verbal de récolement

Moulin en mer

 

Le 27 octobre mil huit cent soixante neuf, Nous, soussigné, ingénieur des Ponts et Chaussées,

Vu l'arrêté préfectoral en date du 2 mars 1860 portant règlement de l'usine du sieur Madic,

Vu, notamment l'article 9 portant que les travaux prescrits devront être terminés dans le délai de six mois à dater de la notification.

Nous sommes rendu au moulin du sieur Madic pour procéder au procès-verbal de récolement desdits travaux.

Et en présence des personnes susdénommées, nous avons constaté ce qui suit :

Dispositions
Prescrites
Exécutées

Art. 1°

Le sieur Madic est autorisé à maintenir en activité une usine destinée à la mouture du blé qu'il possède à l'embouchure de la rivière du Bélon en la commune de Moëlan.

 

Le sieur Madic a maintenu en activité l'usine destinée à la mouture du blé qu'il possède en la commune de Moëlan.

Art. 2°

Le niveau légal de la retenue est fixé à cinq mètres treize centimètres en contre-bas de la marche supérieure de l'escalier donnant accès au canal principal du Moulin du Duc point pris pour repère provisoire.

 

Art. 3°

La retenue sera accompagnée des ouvrages régulateurs suivants :

1° Un déversoir de trois mètres quarante centimètres de longueur dont la crête sera arrasée au niveau de la retenue.

2° Des vannes de décharge de deux mètres trente centimètres de largeur libre et dont le seuil sera établi à soixante six centimètres en dehors du niveau de la retenue.

Le couronnement de ces vannes devra être régulièrement arrasé au niveau de la retenue.

Ces vannes devront d'ailleurs être disposées de manière à pouvoir se lever entièrement au dessus du niveau de la chaussée du moulin

 

La retenue est accompagnée des régulateurs suivants :

1° Un déversoir de 3.90 de largeur dont la crête est arrasée au niveau légal de la retenue.

2° Des vannes de décharge de 2.53 m de largeur libre dont la hauteur est de 0.90 m. Les vannes sont arrasées à 0.33 m au-dessus du niveau légal.

Ces vannes peuvent se lever entièrement au-dessus de la chaussée.

Et, après avoir donné lecture du présent procès-verbal aux personnes présentes, nous les avons invitées à le signer avec nous.

Et nous avons clos le présent procès-verbal.

 

Observations et avis

 

Le déversoir est plus large qu'on ne le demandait ; les vannes ont aussi plus d'ouverture libre mais les dépôts qui existent sur le déversoir, la hauteur trop grande donnée aux vannes élèvent les eaux au-dessus du niveau légal. Il y avait 0.70 m le jour où le récolement a été opéré.

On ne peut donc autoriser le sieur Madic à maintenir son usine en activité (?) que son déversoir sera réparé et que ses vannes seront arrasées au niveau légal.

Quimper le 14 9bre 1869

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Empire français

Préfecture du Finistère

 

Nous, Préfet du Finsitère

Vu le procès-verbal de récolement en date du 27 8bre dernier, présenté par M.M. les ingénieurs, concernant les travaux exécutés par le sieur Madic, de Moëlan, pour le réglement d'eau de son moulin à mer, en la dite commune.

 

Considérant qu'il résulte de ce procès-verbal, que le dit sieur Madic ne s'est pas conformé aux prescriptions de l'arrêté préfectoral du 2 mars 1866, fixant les conditions du réglement dont il s'agit ; que le déversoir plus large qu'on ne le demandait, et que la trop grande hauteur des vannes élève les eaux au dessus du niveau légal.

 

Vu les propositions que nous soumettons en conséquence M.M. les ingénieurs ;

 

Avons arrêté et arrêtons :

Art. 1er Le sieur Madic est mis en demeure de se conformer dans un délai de six mois, à partir de la notification du présent, aux prescriptions de l'arrêté préfectoral du 2 mars 1866, portant règlement d'eau de son moulin à mer en Moëlan ; faute par le dit sieur Madic de satisfaire à cette injonction, son moulin sera mis en chômage par l'enlèvement de ses vannes motrices à la diligence du maire de la commune.

Art. 2° Le présent arrêté sera notifié administrativement au sieur Madic.

Expédition en sera transmise à M. l'ingénieur en chef du département qui demeure chargé d'en assurer l'exécution.

Quimper le 25 9bre 1869

Pour le Préfet

Le secrétaire général

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