Territoire
Bourg et villages
Les lieux-dits de Moëlan
Laurence Penven (décembre 2022)
Note : les années suivies de l’astérisque * sont des années relevées sur les cases des impôts fonciers. Ce sont les dates à partir desquelles (ou jusqu’auxquelles) les impôts sont dus ; ce ne sont pas les dates exactes de début ou de fin de propriété, il faut en général compter 3 ans de décalage.
D - Les maisons louées aux douaniers en 1836
En 1836, 7 familles de douaniers en poste à Brigneau sont logées à Kermeurzach dans des maisons inoccupées par leurs propriétaires, soit parce que ceux-ci y possèdent plusieurs maisons, soit parce qu’ils habitent ailleurs. Les maisons susceptibles d’être louées appartiennent à Pierre Souffez, Julien Le Delliou, Marie Zeller veuve Le Doeuff, Alexis Albin Scoazec, Jacques Caéric, Yves Le Doze et Jacques Orvoen.
Les douaniers sont alors :
Jean Marie Saintes, préposé, 42 ans, sa femme et leurs 4 enfants
Mathurin Le Dren, préposé, 45 ans, sa mère, sa femme et leurs 7 enfants
Raymond Bajolet, brigadier, 45 ans, sa femme et leurs 2 fils
Théodore Quignat, préposé, 26 ans
Pierre Marie Mitrici, préposé, 25 ans et sa femme
Yves Marie Vincent, préposé, 46 ans, sa femme et leurs 2 enfants
François Marie Dosda, préposé, 32 ans, sa femme et leur fils (qui sera douanier)
Ce dernier fera souche à Moelan.
Cadastre 1832
Les recensements de population, seule source de cette étude, ne nous permettent pas de savoir précisément dans quelles maisons vivaient les douaniers. En outre, seulement 7 familles de douaniers sont locataires alors que 8 maisons ne sont pas occupées par leurs propriétaires. L’ordre suivi par le recensement laisse supposer que les deux familles les plus nombreuses, celles de Jean Marie Saintes et Mathurin Le Dren, seraient dans les deux maisons de Jacques Orvoen. Viennent ensuite les douaniers Bajolet, Quignat, Mitrici, Vincent et enfin Dosda, qui pourraient donc habiter dans les maisons des parcelles L 734, L 735, L 743 bis, L 744, L 797 ou L 798.
Les trente années suivantes, le nombre de familles de douaniers locataires à Kermeurzac’h évoluera entre 4 et 6. En 1868, les douaniers quittent Kermeurzac’h pour Brigneau où l’usinier Ouizille vient de faire construire un immeuble qui leur servira de caserne.
Maison sur L 734 (n’existe plus en 2022) :
En 1832, la maison appartient à Pierre Souffez (1776-1865). Elle passe ensuite à sa fille Marie Josèphe (1815-1905) [Styr-1847-171] puis à son petit-fils Corentin Philippon (1850-1909) [1885-122]. En 1916*, elle est déclarée « bâtiment rural ».
Jean Marie Hervé (1874-) originaire des Côtes-du-nord et sa femme Marie Louise Favennec (1868-1956) en deviennent par la suite propriétaires, ainsi d’ailleurs que de la maison voisine, sur L 735. En 1934, la propriété est décrite en ruines, comprenant deux pièces au rez-de-chaussée et une petite crèche [B-1934-291] et encore comme une maison en mauvais état, avec deux pièces au rez-de-chaussée, une petite crèche [B-1934-292]. C’est alors Françoise Hervé (1902-1981), épouse de Jacques Noblet (1903-1978), qui en est propriétaire. Servant de crèche à la vache de ce dernier, elle est ensuite détruite.
Maison sur L 735 (à l’état de ruines en 2022) :
Il faut donc associer cette maison à celle située sur L 734, appartenant en 1832 à Julien Le Delliou (1762-1833), de Kerscoazec. En effet, après avoir appartenu aussi à Jean Philippon (1807-1869), elle est devenue, de 1893* à 1904, la propriété de Laurent Louis Colin (1890-1923), puis de Jean Marie Hervé et donc enfin, de Jacques Noblet. Elle est déclarée bâtiment rural en 1955*.
A la même époque, un projet de construction de garage à l’emplacement de ces deux maisons n’a pas pu aboutir.
L 734 |
Propriétaires |
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1832 |
Pierre Souffez x Marie Anne Eon (1779-1847) |
Françoise Hervé |
1847 | Marie Josèphe Souffez | |
Indivision enfants Philippon | ||
1885 à 1897 |
Corentin Philippon x Marie Corentine Melin (1858-1909) (Petites Salles) |
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1897 |
Jean Marie Hervé x Marie Louise Favennec |
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1934 |
Françoise Hervé x Jacques Noblet |
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L 735 |
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1832 |
Julien Le Delliou (Kerscoazec) |
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1847 | Marie Josèphe Souffez | |
Indivision enfants Philippon | ||
1885 à 1893* |
Corentin et Pierre Marie Philippon |
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1893* à 1904 |
Laurent Louis Colin |
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1904 à 1934 |
Jean Marie Hervé x Marie Louise Favennec |
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1934 à 1955* |
Françoise Hervé x Jacques Noblet |
2022 : ce qu’il reste de la maison sur la parcelle L 735 (ancien cadastre)
L 743 bis :
En 1832, c’est la propriété de Marie Zeller (1775-1848), veuve de René Le Doeuff (1783-1830).
A l’état de ruine en 1877, elle devient propriété de Joseph Richard, son arrière-petit-fils [B-1877-049]
Le 13 mai 1889, Joseph Richard (1857-1920), vend le bâtiment, devenu une crèche, à Marie Anne Cigogne (1841-1919), veuve de Jacques Haslé (1841-1880) [B-1889-120]
Une crèche, couverte en chaume dite Craou bihen ar chef, ayant son pignon au nord et la mitoyenneté de celui du midi, contenant sous fonds vingt-cinq centiares, figurée au plan cadastral de Moëlan sous le numéro 743 bis, section L.
Quatre ans plus tard, en janvier 1893, Marie Anne Cigogne se démet de ses biens au profit de ses deux enfants, Marie Anne (1866-1954) et Jacques (1870-1938). [B-1893-029]
La crèche Craou bihen, va rester dans la famille Haslé jusqu’en 1912 où elle est vendue à Pierre Favennec (1873-1943). [B-1912-179] Ses descendants la revendent en 2019.
L 743 bis |
Propriétaires |
1832 |
Marie Zeller, veuve René Le Doeuff |
1877 |
Joseph Richard |
1889 |
Marie Anne Cigogne x Jacques Haslé |
1893 |
- Marie-Anne Haslé |
1912 |
Pierre Marie Favennec 1 x Marie Louise Scoazec (1876-1964) |
1941* |
Pierre Favennec 2 (1898-1992) x Marie Françoise Mahé (1905-1985) |
1956* |
Berthe Favennec (1926-2017) et Pierre Favennec 3 (1923-2000) |
Pierre Favennec (1898-1992) Pierre Favennec (1923-2000)
Au premier plan, la maison sur L 743 b, devenue la crèche Craou bihen. Le pignon nord a été récemment percé d’une porte
L 744
La maison appartient à Alexis-Albin Le Scoazec (1776-1849) qui, en 1836, habite un peu plus loin, dans son exploitation agricole. Puis il quitte Kermeurzac’h pour aller habiter au bourg.
La maison reste dans la famille Scoazec jusqu’en 1893*, où elle devient la propriété de Joseph Robet (1843-1913).
Une vente par adjudication en 1930 attribue la maison à Ernestine Robet (1888-1967) [B-1930-122]. Son neveu Francis Jaffré la lui achètera en mars 1941.
A part la modification de la couverture qui était en chaume, la maison n’a pas subi de transformation et a toujours fière allure en 2022. Ce serait actuellement la plus ancienne maison du village ; elle pourrait dater de 1790.
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Propriétaires |
1832 Génération 1 |
Alexis Albin Le Scoazec (1776-1849) |
Génération 2 |
Jean François Scoazec (1802-1855) (cabaretier au bourg) |
Génération 3 |
Françoise Scoazec (1837-1881) x Mathurin Eon (1828-1890) (habitent au bourg) |
Génération 4 |
Mathurin Eon (1859-1921) 1885 : louée à Marie Yvonne Favennec (1818-1890) x Pierre Louis Guillou (1826-1900) [B-1885-049] |
1893* (vente) |
Joseph Robet |
1930 (vente) |
Ernestine Robet |
1941 |
Francis Jaffré (1914-1995) x Germaine Horel (1913-2000) |
Yves Guyader et Ernestine Robet L 744
L 797 L 798 (n’existent plus en 2022 ; emplacement actuel : 26 Route de Poull gwenn)
L797 :
Jacques Caéric (1795-1844) habite à Kérouze en 1836 ; ses terres à Kermeurzach ont une superficie de 2, 13 hectares, c’est une toute petite exploitation. Il possède beaucoup d’autres terres à Kerdaniel, Kerouze, Kernon largoat. Sa maison de Kermeurzach, sur L 797, est louée à des douaniers.
Elle est ainsi décrite en 1852 : Une maison nommée Thy-ar-Kereur, ouvrant au midi, ayant un pignon à cheminée au levant et une cloison au couchant avec la moitié de l'entrée et de la porte, plus un petit jardin dit Er-leur au nord-est de la maison, ayant le jardinet ses édifices des nord-est et midi, contenant sous fonds environ quatre-vingt-dix centiares. Une écurie et une crèche (Craou ar Kereur) dépendent de la maison. [B-1852-077]
La fille de Jacques Caéric (1795-1844), Marie Anne (1829-1892), puis sa petite-fille Marie Joséphine Kerforn (1868-1948), en hériteront.
En 1925 elle est vendue à Jean Marie Colin (1886-1958), marin pêcheur, dont les parents habitent alors une maison au-dessus de la rivière. [B-1925-401]
... une maison ouvrant au midi, nommée Ty Guéreur, ayant pignon à cheminée au levant, et un pignon mitoyen avec Quihennec, au couchant ; ainsi qu’une crèche au levant, et un petit jardin ; le tout porté au plan cadastral de la commune de Moëlan, sous le numéro 797 de la section L, pour une contenance d’un are quatre-vingt-six centiares.
Menaçant ruine, elle sera démolie en 1943*.
L 798 :
Son propriétaire, Yves Marie Le Doze (1796-1870), cousin de Jacques Caéric, habite à Kernon largoat en 1836.
La maison devient ensuite la propriété de Jean François Le Doeuf (1806-1881), puis de sa fille Marie Julienne (1840-1932) mariée à Martial Hervé (1846-1914) [B-1879-115]. Leur fille Louise (1870-1944) et leur gendre François Guéhennec (1863-1942) en héritent en 1899*.
Les anciens terrains L 797 et L 798 seront ensuite fusionnés.
Jean Marie Colin et sa femme Marie Josèphe Capitaine (1891-1961) feront construire une nouvelle maison sur ce terrain, mais un peu plus en retrait de la route.
Les descendants de Jean Marie Colin y habitent toujours.
L 797 |
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1836 |
Jacques Caéric (Kerouze) |
1882* |
Marie Anne Caéric |
1894* |
Marie Joséphine Kerforn |
1925 |
Jean Marie Colin |
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L 798 |
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1836 |
Yves Marie Le Doze (Kernon largoat) |
1879 |
Marie Julienne Le Doeuff x Martial Hervé |
1899* |
Louise Hervé x François Guéhennec |
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L 797 et L 798 |
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1943* Nouvelle construction |
Jean Marie Colin |
1954* |
Mathilde Colin x Pierre Le Goff (1909-1975) |
? et Pierre Le Goff
L 807 et L 808 (Actuellement : 18, Route de Poull gwenn)
Leur propriétaire, Jacques Orvoen (1783-1837), descendant de Sylvestre Morillon (1643-), habite à Kerel ; il loue ses maisons de Kermeurzach à des familles de douaniers.
En 1882*, elles appartiennent à Guillaume Richard (1831-1889), de Kercanet, marié à Marie Yvonne Le Doeuff (1830-1860), puis à leur fils Joseph (1857-1920) qui vend en mai 1899 à Jacques Haslé (1870-1938) [B-1899-136] :
1°une maison couverte en chaume ayant ses deux pignons à cheminée, ouvrant au midi sur sa cour.
2° une cour et aire à battre au midi de la maison avec aussi une crèche au levant de la maison sur courtil.
3° un courtil au nord de la maison, dit Liors an thy.
Ce sera plus tard la propriété de Henri Haslé (1900-1944), puis de sa fille Germaine (1927-2000) mariée à François Guéguen (1923-2002).
L 807 L 808 |
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1836 |
Jacques Orvoen (Kerel) |
1882* |
Guillaume Richard |
1888* |
Joseph Richard |
1899 |
Jacques Haslé |
1929* |
Henri Haslé |
1947* |
Germaine Haslé x François Guéguen |