Territoire
Bourg et villages
Les lieux-dits de Moëlan
Laurence Penven (octobre 2022)
Maisons et familles
A - Généralités
En 1832, le village de Kermeurzach compte 16 maisons d’habitation et 7 dépendances qui sont autant de crèches, hangars ou appentis ; 7 autres bâtiments sont déclarés en ruines. Toutes les constructions sont regroupées au cœur du village, sauf une maison et deux ruines excentrées dans le sud, près de la Dachen actuelle.
Le recensement de population de 1836 dénombre 88 habitants, dont 8 familles de cultivateurs (58 habitants) et 7 familles de douaniers (30 habitants).
Les 8 familles de cultivateurs, devenus tous propriétaires fonciers après la Révolution, sont celles de :
- Julien Philippon, sur L 820.
- Joseph Richard, sur L 819.
- Joseph Marie Favennec, sur L 867.
- Jean François Cigogne, sur L 736.
- Pierre Souffez, sur L 737.
- Marie Seller (ou Zeller), veuve Le Doeuff , sur L 176 .
- Alexis Scoazec sur L 853.
- Jean Marie Favennec, sur L 166.
Tous descendent de familles de domaniers de l’Ancien Régime, la plupart étant établis là depuis au moins la fin du XVIIème siècle.
Ils se répartissent une trentaine d’hectares de terres, sur les 53 que compte Kermeurzach. Les exploitations sont de petite, voire de très petite taille, allant de moins de 2 hectares à un peu plus de 7 hectares. C’est donc parfois à peine suffisant pour permettre à une famille de paysans de vivre du travail de la terre. Pour subvenir aux besoins de la famille, une seconde exploitation peut alors être louée en fermage. La pratique d’une activité secondaire comme la pêche permet également de compléter l’ordinaire.
Le reste des terres est exploité par des cultivateurs des villages alentour.
Les familles de douaniers en poste à Brigneau sont locataires de 7 maisons inoccupées par leurs propriétaires, soit parce que ceux-ci n’habitent pas à Kermeurzach (Yves Le Doze à Kernon Largoat, Jacques Caéric à Kerouze, Jacques Orvoën à Kerel, Julien Le Delliou à Kerscoazec), soit parce qu’ils ont plusieurs maisons à Kermeurzach (Alexis Albin Scoazec, Pierre Souffez, Marie Zeller, Jacques Orvoën).
En 2022, trois familles descendant de domaniers de l’Ancien Régime habitent encore sur les lieux des habitations des anciennes tenues. Il s’agit des familles Favennec-Philippon-Landrein, Favennec-Tréguier, et Sigogne-Le Bourhis-Le Pennec.
Cadastre 1832
Note : les années suivies de l’astérisque * sont des années relevées sur les cases des impôts fonciers. Ce sont les dates à partir desquelles (ou jusqu’auxquelles) les impôts sont dus ; ce ne sont pas les dates exactes de début ou de fin de propriété, il faut en général compter 3 ans de décalage.
B - Les trois exploitations et familles de l’Ancien Régime à nos jours
1- 1832-1954 : une exploitation agricole à travers 7 générations : la famille Philippon
(Référence cadastre napoléonien : maisons L 819 et L 820, actuellement au numéro 2 Route de Beg ar Lann)
En 1832, deux maisons mitoyennes sur L 819 et L 820 appartiennent à la famille Philippon :
Julien Philippon (1779-1843) marié à Yvonne Joliff (1782-1860) (L 820) et sa tante Louise Philippon, née Scaviner(1756-1836) (L 819).
Les deux propriétés couvrent une superficie de 5,7 hectares, composée de 2,4 hectares de terres labourables, d’1 hectare de courtils, vergers et terrains plantés, de deux prés de 6 ares, de 2 hectares de landes, de deux maisons, plusieurs dépendances et d’une aire à battre.
Parcelle L 819 : en 1836, la maison est habitée par la veuve de Jacques Philippon, Louise Scaviner (1756-1836), sa fille Marie-Julienne (1790-1861) et son petit-fils Julien, et le couple de sa petite-fille Marie Yvonne Favennec (1818-1890) mariée à Joseph Richard. Ils sont tous cultivateurs. L’exploitation a une superficie d’un peu plus de deux hectares.
Julien Favennec (1830-1911), marié à Marie Josèphe Le Delliou (1834-1907), succède à sa mère Marie Julienne, après le décès de celle-ci en 1861.
En 1876, il prend à bail pour 9 ans, la ferme de Mathurin Eon dont les bâtiments sont situés en face de chez lui, sur la parcelle L 853 ; le bail est renouvelé en 1885.
Julien Favennec décède en 1911. Sa fille marie Mélanie et son gendre François Drennou, cultivateurs avec lui jusqu’à son décès, ont acheté en 1893* l’exploitation en face, sur la parcelle L 853, exploitation qu’ils afferment. Ils vont vivre à Kermoguer après le décès de Julien Favennec. Entre 1882* et 1938*, la maison sur L 819 connaît une succession de propriétaires : Jean Le Doze en 1882*, Pierre Louis Alain en 1898*, Joseph le Doze en 1906*, Louis Guillou en 1928*, et enfin Joseph Philippon en 1938*
Parcelle L 820 : la maison est celle de Glérand Philippon. Sa famille possède aussi des terres et exploitations en dehors de Kermeurzach. Le fils de Glérand, Julien Philippon (1779-1843) est bailleur de plusieurs fermes ou tenues au Carpont et à Kerascoët.
Julien Philippon continue à développer l’exploitation, en achetant des terrains, comme un courtil en 1860 [B-1860-179], et deux parcelles de terre en 1873 [B-1873-366].
Son fils Jean François (1807-1869) lui succède ; la propriété s’agrandit, par l’héritage que fait en 1847 sa femme Marie Josèphe Souffez. Cette dernière reprend l’exploitation avec ses fils au décès de Jean François en 1869. La métairie qu’elle donne à ses enfants en 1875 est estimée à 17200,00 francs. [B-1875-204]. C’est son fils Pierre (1841-1916), marié à Marguerite Lozachmeur (1855-1924), qui prend la suite. En 1907, dans un acte de donation, la propriété est décrite comme située à Kermeurzach et dépendances et par extension aux dépendances de Pénanster, Poulvez, Kercanet, Kerscoazec et autres lieux en la commune de Moëlan, consistant en bâtiments d’habitation et d’exploitation, terres labourables, courtils, prairies, pâtures et landes, valant un revenu brut annuel de sept cent cinquante francs, donnant au denier vingt-cinq un capital de dix-huit mille sept cent cinquante francs, ci 18 750 francs.
Mobilier, matériel agricole et bétail complètent la liste des biens immobiliers, attestant l’importance de la propriété. [B-1907-178]
Détail du matériel agricole et bétail :
- Deux charrettes, trois cents francs, 300 francs.
- Deux chevaux, mille francs, 1 000 francs.
- Une charrue et deux herses, cinquante francs, 50 francs.
- Bestiaux, quatre cents francs, 400 francs.
- Génisses, cent francs, 100 francs.
- Deux petits porcs, quarante francs, 40 francs.
- Machine à battre, deux cents francs, 200 francs.
- Instruments d’agriculture, soixante francs, 60 francs.
- Blés, cinq cents francs, 500 francs.
L’exploitation est reprise par leur fils Joseph Marie (1876-1967) marié à Marie Joséphine Péron (1886-1957), qui est devenu aussi le propriétaire de la maison sur L 819 ; celle sur L 820 est, en 1929*, de statut « bâtiment rural ».
Battages chez Philippon
Les enfants de Joseph et Marie Joséphine, François (1905-1997), époux de Marie Françoise Péron (1905-1984) et Marguerite (1907-1986) mariée à Désiré Lequien vont leur succéder. En 1954, c’est toujours une exploitation agricole.
7 générations de cultivateurs |
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Maison L 819 |
Maison L 820 |
Génération 1 |
Barbe Favennec (1728-1774) x Jacques Philippon (1730-1787) |
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Génération 2 |
Jacques Philippon (1762-) x Louise Le Scaviner (1756-1836) |
Glérand Philippon (1759-1832) |
Génération 3 |
Marie Julienne Philippon (1790-1861) x Jean Louis Favennec (1792-1831) |
Julien Philippon (1779-1843) x Marie Yvonne Joliff (1782-1860) |
Génération 4 |
Julien Favennec (1830-1911) x Marie Josèphe Le Delliou (1834-1907) |
Jean François Philippon (1807-1869) x Marie Josèphe Souffez (1815-1905) |
Génération 5 |
Marie Mélanie Favennec (1858-1941) x François Drennou (1845-1925) |
Pierre Philippon (1841-1916) x Marguerite Lozachmeur (1855-1924) |
Génération 6 |
Joseph Marie Philippon (1876-1967) x Marie Joséphine Péron (1886-1957) |
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Génération 7 |
- François Philippon (1905-1997) x Marie Françoise Péron (1905-1984) |
En 2022, la maison est toujours la propriété de descendants de la famille Philippon.
2 - De 1791 aux années 1960 : de Nicolas (1740-1805) à Marie Yvonne (1892-1961), les fratries Favennec
(Référence cadastre napoléonien : maisons L 867 et L 869 ; actuellement : 44, Route de Poull Gwen)
La deuxième famille descendant de domaniers de l’Ancien Régime et dont des représentants habitent toujours sur les lieux en 2022 est celle de Nicolas le Favennec (1740-1805), époux de Renée Phylippon (1740-1804), adjudicataire en 1791 avec Guillaume Le Doze, de la 1ère tenue de Kermeurzac’h, vendue pour 1847 livres (environ 30 000 euros) en tant que bien national, car appartenant alors aux religieux de l’abbaye de Saint-Maurice.
Nicolas Le Favennec habite à Kercanet. C’est un cultivateur qui s’intéresse à la vie de la paroisse : en 1789, il fait partie du corps politique de la paroisse de Moëlan pour délibérer sur la lettre du roi pour la convocation des états généraux à Versailles. (1)
En 1803, la tenue qu’il exploite à Kermeurzach avec Dominique Guillou et les héritiers de Guillaume Le Doze a une superficie de 6 hectares 32 ares. Le procès-verbal d’arrentement mentionne :
Nous nous y sommes en conséquence transporté et nous avons vu et reconnu que ladite tenue est composée de différentes parcs et portions de terre chaude, jardins, prés et prairies qui contiennent ensemble en fonds quatre hectares quatre-vingt-six ares et quart et de plusieurs pièces de lande et terre froide contenant ensemble sous fonds un hectare quarante-six ares. [Biens nationaux]
En 1832, son petit-fils Joseph Marie Le Favennec (1796-1863) a une petite propriété de 2,1 hectares, dont environ 1 hectare de terres labourables, terrains plantés, vergers et courtils. La maison d’habitation n’est pas située au cœur du village, mais excentrée au sud, en bordure du chemin qui mène à Port Blanc, ou Poul Gwenn Guereur, sur la parcelle L 867.
De son mariage avec Jeanne Marie Naviner sont nés sept enfants qui, par suite d’une donation-partage en 1863 [B-1863-365], vont se répartir les biens de leurs parents en 1864 [B-1864-017] dont une propriété avec étage ou logements situés tant aux lieux et dépendances de Kermeurouzac'h qu'aux lieux et issues d'autres villages environnants valant 10 000 francs de revenus. Six des enfants reçoivent 40 à 50 ares de parcelles de terres chaudes, vergers et landes, sauf Joseph Marie qui reçoit le cinquième lot, comprenant la maison d’habitation dite Ty ar valtoutérien (ou maison des douaniers), avec un courtil et un verger.
La métairie est totalement morcelée, chaque lot de terres ne pouvant suffire à subvenir aux besoins d’une famille. A partir de ce moment la propriété va connaître une succession de propriétaires, qui sont dans un premier temps les frères et sœur héritiers du partage de 1864, puis leurs descendants :
1 - Joseph Marie, François Marie, Jean Marie, Marie Perrine :
Joseph Marie, qui est retraité de la gendarmerie et habite à Concarneau, afferme la propriété à son frère Jean Marie (1822-1888), marié à Marie Jeanne Capitaine (1829-1886).
Dix ans plus tard, Joseph Marie vend à son frère François Marie, pour 1600 francs, sa propriété ainsi décrite : Une petite propriété située à Kermeurzach... lesdits biens vendus avec une maison dont la cour vis à vis de forme triangulaire s'étend jusqu'à la voie charretière et paraît être d'une superficie d'environ quatre-vingt-dix centiares. [B-1874-186]
François Marie afferme lui aussi la propriété à son frère Jean Marie qui y est cultivateur jusque vers 1880. Mais à partir de cette date, on ne peut plus vraiment parler d’exploitation agricole. En effet, Marie Perrine Favennec, leur sœur, qui a succédé à Jean Marie dans la maison, est cultivatrice-journalière et travaille donc pour d’autres propriétaires agricoles.
En 1882, François Marie (1826-1917), qui habite à Kerouant où il est le fermier de la famille de Tréveneuc-de Beaumont, est donc par ailleurs propriétaire non seulement de la maison de ses parents, mais aussi d’une maison construite vers 1870, qu’il a achetée en 1878, sur la parcelle L 1174, au-dessus de la rivière de Brigneau. (Voir plus loin : les maisons de Beg ar lan)
2 - Joseph, Marie-Josèphe, Jean Marie :
En 1907 a lieu une vente par adjudication de deux maisons et dépendances sur les parcelles L 866, L 867 et L 869 [B-1907-012], dont est alors propriétaire Joseph Favennec (1871-1927), fils de François Marie ; les maisons sont alors louées à Pierre Marie Gabriel Loarer, retraité. L’adjudicataire en est Marie Anne Scoazec, veuve de Jacques Nerzic, habitant au bourg de Moëlan. Mais la propriété revient à nouveau très rapidement dans la famille Favennec, puisqu’en 1908* c’est Guillaume Carriou et sa femme Marie Josèphe Favennec, fille de François, qui en sont propriétaires pendant... un an, avant leur frère Jean Marie Favennec (1859-1944), de Kerouant, en 1909*.
3- François Joseph, Marie Yvonne :
La maison revient au fils de ce dernier, François Joseph (1902-1965) de 1925* à 1939*, puis à sa fille Marie Yvonne (1892-1961) x Pierre Guernec (1885-1931).
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La maison Guernec en 1994 |
Guernec-Favennec-1919 |
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Propriétaire |
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Fermier ou locataire |
Génération 1 |
Nicolas Le Favennec (1740-1805) x Renée Phylippon (1740-1804) |
Habite à Kercanet |
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Génération 2 |
Jean Marie Favennec (1769-1804) x Hélaine Couliou (1770-1818) |
Cultivateurs |
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Génération 3 |
Joseph Marie le Favennec (1796-1863) x Jeanne Marie Naviner (1796-1876) |
Cultivateurs |
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Génération 4 |
1-Joseph Marie Favennec (1819-) x Marie Jeanne Charles (1822-1871)
2-François Marie Favennec (1836-1917) x Marie Vincente Quentel (1834-1902) |
Gendarme, habite à Concarneau en 1874
Cultivateurs, fermiers à Kerouant en 1881
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Jean Marie Favennec, (1822-1888) x Marie Jeanne Capitaine (1829-1886), cultivateur, fermier jusqu'en 1881.
Marie Perrine Favennec (1824-1891), cultivatrice-journalière en 1881 et 1886. |
Génération 5 |
1-Joseph Favennec (1871-1927) x Tanguy Marie Louise (1868-1949)
2- Marie Josèphe Favennec (1864-1912) x Guillaume Carriou (1860-1936)
3-Jean Marie Favennec (1859-1944) x Marie Yvonne Mélin (1863-1950) |
Cultivateurs, habitent à Kermeurzach en 1907
Cultivateurs, habitent aux Petites-Salles en 1908
Cultivateurs, fermiers à Kerouant |
Gabriel Loarer (1847-), retraité x Marie Perrine Stéphan (), locataires en 1906 et 1907 |
Génération 6 |
1- François Joseph Favennec (1902-1965) x Marie Leffondré (1911-2009)
2- Marie Yvonne Favennec (1892-1961) x Pierre Guernec (1885-1931) |
Habite à Pluduno (22)
Cultivatrice et marin pêcheur |
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Génération 7 |
1-Marcel Guernec (1922-1993) |
- Marin pêcheur |
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En 1994, l’état des maisons et dépendances est ainsi décrit dans un acte notarié :
Une maison à usage d'habitation, sans confort et entièrement à rénover, construite en pierres et couvertes en ardoises..., en face de la maison et de l'autre côté de la route, un petit bâtiment à usage de remise et cave.
En 2022, les maisons sur L 867 et L 869 (ancien cadastre) restaurées au fil des années, sont encore la propriété d’une descendante de Nicolas Favennec (1740-1805).
Guernec Marcel-1922-1993
3 - Du XVIIIe siècle à 1956 : 7 générations, de Kermeurzach à Saint-Pierre-Quiberon
(Référence cadastre napoléonien : maison L 736, actuellement 25, route de Poull gwenn).
La troisième famille dont les ancêtres étaient domaniers avant la Révolution et qui habite encore là actuellement est la famille Sigogne-Le Bourhis-Le Pennec. Leurs ancêtres étaient Corentin Souffez (1734-1787) et Marie Le Delliou (1738-1809), par ailleurs ancêtres communs à la famille de la maison voisine, sur L 737.
En 1832, Jean François Sigogne (1804-1886) et sa femme Marie Thérèse Le Bloa (1803-1839) possèdent une petite propriété d’à peine 2 hectares, dont environ la moitié en terres labourables. Elle appartenait auparavant aux parents de Marie Thérèse Le Bloa. En 1836, deux domestiques aident le couple.
La maison possède une dépendance.
Quelques années après, l’inventaire fait en 1839 après le décès de Marie Thérèse Le Bloa mariée à Jean François Sigogne, est révélateur d’un bon niveau de vie : le couple possédait en effet six vaches, veaux et cochon, une charrette, d’importantes réserves de grains et de semence. [G-1839-356]. Il y est aussi mentionné un journalier.
Outre la maison, avec cuisine et grenier, l’inventaire fait état d’un hangar et d’une crèche.
Dans les années qui suivent, ont lieu beaucoup d’échanges, de ventes et d’acquisitions d’« immeubles » (bâtiments et/ou terrains), moyennant souvent emprunts financiers.
En 1868, le bien est estimé à 8 280 francs, au moment où Jean François Sigogne en fait donation à ses deux filles, Marie Renée (1837-1895), mariée à Joseph Le Bloa (1836-1897) et Marie Anne (1841-1919), mariée à Jacques Haslé (1841-1880). [B-1868-222]. La propriété comprend une maison, un hangar, deux crèches, un « emplacement de maison », et de nombreuses terres aux lieux et dépendances de Kervégant, de Kermeurouzarc’h et d’autres endroits environnants.
Marie Renée et Joseph Le Bloa, qui habitaient à Kergotter, viennent s’installer à Kermeurzach. Joseph, en plus d’être cultivateur, est aussi tisserand.
Les échanges ou ventes de biens entre habitants de Kermeurzac’h se poursuivent. La maison est devenue propriété de Jean François Le Doeuff en 1875. [B-1875-098] puis de Joseph Marie Richard (1857-1920), [B-1879-115]
Marie Thérèse (1866-1950), fille de Joseph Le Bloa, et son mari Pierre Le Bourhis (1864-1897) rachètent la maison en 1889 et ils augmentent la superficie de l’exploitation en acquérant plusieurs parcelles de courtils, terrains plantés et terres labourables entre 1888 et 1894.
Famille Le Bourhis
Ancienne maison L 736. Les ouvertures ont été modifiées. Dans les années 1950 elle servira de crèche.
Au moment de son décès en 1897, Pierre Le Bourhis possédait une charrette, deux charrues, un tarare (pour trier les grains après la moisson), un pressoir et un moulin à pommes, témoins d’une relative aisance. [B-1897-286]. Devenue veuve, Marie Thérèse fait construire en 1904* une maison sur la parcelle nord attenant à l’ancienne maison.
C’est une propriété d’une valeur de 16 000 francs qu’elle donne à ses deux enfants en 1920. Son fils Pierre Le Bourhis (1891-1927), et sa femme Irène Le Doze (1896-1977) lui succèdent.
Pierre est un de ces « paysans-pêcheurs » que l’on retrouve dans tous les villages côtiers de Moëlan ; en 1911, il fait partie de l’équipage de Laurent Marie Colin (1886-1932) et en 1926 de celui de Pierre Favennec (1898-1992). Mais il décède rapidement et c’est sa femme Irène qui va mener toute seule l’exploitation. Elle sera aidée d’abord par sa belle-mère, puis par sa fille, Irène Le Bourhis (1921-2011) et son gendre Henri Le Pennec (1911-1986).
Dans les années 1950, l’exploitation était une petite ferme où l’on cultivait le blé, les pommes de terre, des betteraves et des choux pour les animaux. Il y avait cinq vaches. On portait le blé à moudre au moulin de Damany. Le four sur la parcelle L 731 était en fonctionnement jusque vers 1940.
Mais en 1956 une page se tourne, la famille quitte Kermeurzach pour Saint-Pierre-Quiberon.
Bourhis Pierre-1891-1927
1956 - Arrivée à St-Pierre- Quiberon
A l’âge de la retraite, la fille d’Irène Le Bourhis est revenue vivre dans la maison ancestrale.
Génération 1 |
Corentin Souffez (1734-1787) et Marie Le Delliou (1738-1809) |
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Génération 2 |
Jean Louis Le Bloa (1764-1827) x Marie Jeanne Souffez (1764-1819) |
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Génération 3 |
Jean François Sigogne (1804-1886) x |
Cultivateurs |
Génération 4 |
- Marie Renée Sigogne (1837-1895) x Joseph Le Bloa (1836-1897) |
Cultivateurs et tisserand
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Génération 5 |
Marie Thérèse Le Bloa (1866-1950) x Pierre le Bourhis (1864-1897) |
Cultivateurs |
Génération 6 |
Pierre Le Bourhis (1891-1927) x Irène Le Doze (1896-1977) |
Marin pêcheur, cultivateurs |
Génération 7 |
Irène Le Bourhis (1921-2011) x Henri Le Pennec (1911-1986) |
Cultivateurs |
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(1) Meuric-Philippon Gabrielle, Moëlan en Cornouaille, 1975, p.174