Littérature
Peinture
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Divers
Vie artistique à Moëlan
1882-1947
Laurence Penven (octobre 2018)
Naissance : 24 juin 1882 à Orléans.
Décès : 27 septembre 1947 à Neuilly.
Formation : Atelier Cormon à l’Ecole des Beaux-arts, influence des impressionnistes des musées du Luxembourg et du Louvre. (Cézanne et les « fauves »)
Mouvement : Impressionnisme, art figuratif. Mais à l’écart des écoles et des systèmes.
Rencontres artistiques : Jacques Vaillant, Ludovic Rodo-Pissaro, Marcel Fournier, Etienne Noël, Emile Jourdan.
Amitiés : Curnonsky, Pierre Mac Orlan, Francis Carco.
A 22 ans, en 1904, Maurice Asselin va suivre à Paris les cours de l’atelier Cormon à l’Ecole des Beaux-arts, mais il le quitte un an plus tard, préférant l’impressionnisme.
C’est en 1905 qu’il découvre Moëlan, au cours d’un séjour à la pension Lepage à Kergroës. Il y rencontre Jacques Vaillant et Ludovic Rodo-Pissaro avec qui il lie une solide et durable amitié.
Asselin dans son atelier
Il y revient en 1906 et 1907 et rapporte à Paris plusieurs toiles et esquisses sur lesquelles il continue à travailler. Il accroche pour la première fois au Salon des Indépendants (1906) et au Salon d'Automne (1907). Au salon des Indépendants de 1909 il expose un Lavoir à Moëlan.
En 1911, il passe l’été à l’auberge Bacon à Malachappe, en compagnie de Pierre Mac Orlan à qui il fait connaître la Bretagne. « Oh ! les bonnes heures à Moëlan, alors que la vie est facile, que l’auberge est accueillante aux artistes qui découvrent le pays, l’adoptent et en sont adoptés. Il n’y a pas encore d’hôtels attendant les baigneurs des périodes estivales. La contrée tout entière reste indépendante en sa sauvagerie. Le soir sous la lampe d’auberge, on cause, on fume, on trinque avec les matelots, ou bien encore on fait de la musique. » René-Jean.
Il revient à Malachappe entre 1912 et 1914 en compagnie de ses amis de Montmartre, comme Marcel Fournier, dont il fait le portrait en 1912, et Etienne Noël, originaire d’Orléans lui aussi. Pierre Mac Orlan, Emile Jourdan et Jacques Vaillant sont là également.
La situation de l’établissement Bacon « posé en haut d’un roc, comme un crabe porteur d’une petite lampe à la nuit » (Pierre Mac Orlan) est privilégiée : du haut de la rive droite, il domine la sortie du port et la côte rocheuse. Et, en contrebas de l’auberge, la jetée de Malachappe offre un point de vue exceptionnel tant sur la ria vers le nord, que sur l’océan au sud.
Durant ces séjours, c’est toute l’activité du Brigneau d’avant-guerre que le peintre met en scène : L’usine Pellier (1911)
(dont le gérant, Fernand Jacquet est un ami des artistes), Le port de Brigneau (1911) avec au premier plan un pêcheur affairé sur sa barque, et en arrière-plan la perspective sur la ria avec les chaloupes sardinières, un Pêcheur à Brigneau (1912) sur sa barque au mouillage, la Jetée à Brigneau avec son feu récemment installé, où un pêcheur fait rouler un baril, (de rogue vraisemblablement), Marine, esquisse de la jetée (1913)… Les chaloupes sardinières sous voile appareillent pour la pêche et doublent la jetée, d’autres ont déjà la voile affalée et sont bercées par le léger clapot de leur mouillage.
Changement de point de vue pour le Port breton (1912) réalisé cette fois depuis la rive gauche de l’arrière-port… ainsi que pour L’entrée de Brigneau (1912), aquarelle réalisée depuis les rochers de Malachappe, d’où l’on aperçoit la toiture de l’usine Béziers.
Et il y a aussi et surtout l’auberge Bacon, repaire des artistes : La maison Bacon (1911), baignée des rayons du soleil couchant, et dont la massive silhouette occupe tout le premier plan d’une calme marée haute d’été où se repose un misainier au mouillage. Ou bien, vue depuis la rive opposée (aquarelle de 1911 où ne figure pas le feu de la jetée, pourtant installé en 1909), ou encore, esquissée en contre-plongée depuis les rochers en contrebas. Et aussi, ce témoignage de Pierre mac Orlan : « J’ai chez moi une petite aquarelle de Maurice Asselin : c’est un pur témoignage de son amitié. Elle représente, terrée sous le vent, la maison Bacon, où nous vécûmes pendant de longs mois. »
L’été 1914, Maurice Asselin, Pierre Mac Orlan et Jacques Vaillant apprennent ensemble à Brigneau l’entrée en guerre de la France.
En janvier 1918, Maurice Asselin expose à la galerie Druet à Paris un portrait d’Emile Jourdan, le feutre gris sur l’oreille [qui] semble un mousquetaire moderne, (Lutetia, janvier 1918). Maurice Jourdan ne quittait guère Brigneau ; ce portrait a pu y être fait.
L’été 1918, Maurice Asselin loue une maison à Brigneau. Il dessine alors le portrait de son ami Pierre Mac Orlan, sans doute réalisé depuis une pièce de la maison Bacon, par la fenêtre de laquelle on aperçoit l’extrémité de la jetée, et encore un misainier mouillé à son pied, une silhouette de pêcheur à bord. Une autre estampe de la jetée, où des bateaux attendent la marée, date également de ce séjour. (La jetée à Brigneau, 1918). Deux aquarelles, La rivière de Brigneau et La côte à Brigneau datent également de 1918.
Asselin, autoportrait.
La rencontre et l’amitié avec Curnonsky datent-t’elles de ces années 1918-1920 ? La cuisine de Madame Bacon, son homard à l’armoricaine en particulier, attire les gourmets, dont Curnonsky. (En 1923, en compagnie de Curnonsky et Fernand Jobert, Maurice Asselin lancera «Mélanie» à Riec).
Puis, la première auberge Bacon est vendue. Après 1920, Maurice Asselin séjourne à Concarneau, mais continue à venir à Moëlan. Parmi ses amis moëlanais, le Docteur Ravallec. En 1923, il rédige un article sur lui dans la revue « Aesculape » : le docteur Ravallec de Moëlan, sculpteur imagier.
C’est désormais à Belon chez Fernand Jobert, qui vient de faire construire sur sa propriété une maison pour ses invités, que descend Maurice Asselin. La propriété de Belon donne directement sur la rivière où une petite cale permet d’accoster. Peint en 1924, depuis la terrasse, un tableau, appelé souvent Vue du jardin de Fernand Jobert à Port Belon (1924), représente la rive gauche du Belon au premier plan, et, en arrière-plan sur la rive droite, un « chantier » d’huîtres et la propriété de Solminihac.
Les Voiliers sur le Belon, qu’ils soient sur la rivière ou au port, (Le port de Belon, 1924, Rivière de Belon, 1924, Voile rouge sur le Belon) sont aussi une source d’inspiration, de même que l’estuaire du Belon.
Durant les étés 1924 et 1925, plusieurs artistes séjournent chez Fernand Jobert. Maurice Asselin y peint Curnonsky à Belon, assis et fumant la pipe. Ce portrait sera ensuite présenté au Salon d’automne de 1924. (Gazette des Beaux-arts, juillet-août 1924)
Extrait d’un article de René-Jean, journaliste au journal culturel « Comoedia », décrivant l’ambiance chez Fernand Jobert à Belon :
Samedi 15 août 1925, La province inspiratrice, villégiatures d’artistes :
Et voici Maurice Asselin, coiffé du petit béret basque, Asselin : deux yeux, très clairs, énergiques et doux dans un visage glabre, bronzé comme celui d’un pêcheur de la côte. Il regarde sa femme et ses petits enfants, modèles préférés, inspirateurs de ces nobles maternités que l’on acclame aux Salons. Près de lui, sur un chevalet, le tableau auquel il travaille : deux gracieuses jeunes filles assises sur un canapé, attentives à une commune lecture. (Deux jeunes filles lisant)
… L’instant du bain approche. Une jeune fille de la troupe, robuste et souple en ses formes adolescentes, s’y hasarde la première. Elle fend l’eau avec aisance de ses gestes répétés. Sa tête brune apparaît, émergeant seule bientôt de la rivière assoupie, puis, sur la rive opposée, telle une naïade au repos, apparait la nageuse en maillot noir, assise parmi les branches penchées vers elle comme pour l’accueillir. »
Un transat est déployé sur la terrasse pour se reposer après le bain. En arrière-plan, le Belon et un chantier d’huîtres. (Femmes au transat ,1925).
Maurice Asselin revient aussi à Brigneau dont il peint une fois encore depuis la jetée, l’entrée du port et sa nouvelle cale de mi-marée, dont la construction est décidée en 1925. En 1926, il dessine une rue de Moëlan, avec l'église en arrière-plan.
Après cette époque Maurice Asselin a privilégié les séjours à Concarneau et à Pont-Aven.
Il décède à son domicile de Neuilly le 27 septembre 1947.
Sources :
Francis Carco, Maurice Asselin, Editions de la NRF, Gallimard, 1924
René-Jean, Maurice Asselin, Editions Crès, 1928
Informations sur la vente – Atelier Maurice Asselin, par Georges Asselin
Catalogue de l’exposition 2002 au musée de Pont-Aven
Articles de la Gazette des Beaux-arts, et Comoedia, 1924 et 1925
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"Jeune Bretonne" - 1907 |
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"La maison Bacon" - 1911 Encre et aquarelle (19 x 24 cm) |
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Huile sur toile |
"Le port de Brigneau" - 1911 |
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"Pêcheur à Brigneau" - 1912 encre et aquarelle (25 x 33 cm) |
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"Port breton" - 1912 Huile sur toile (69,3 x 57,9 cm) Christchurch Art Gallery (Nouvelle-Zélande) - 1967 Contemporary Art Society de Londres |
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"Pierre Mac Orlan" - 1918 |
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"Voilier dans le port de Brigneau" - 1918 Aquarelle (30 x 20 cm) |
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"Curnonsky à Belon" - 1924 |
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"Femmes au transat" - 1925 Huile sur toile (78 x 63 cm) ("Au loin, le port de Belon" ) |
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"Bateaux" |
"La jetée de Brigneau" Aquarelle (19 x 26 cm) |
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"Brigneau" Huile sur toile (50 x 65 cm) Musée des Beaux-Arts d'Orléans |
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"Chez la Mère Bacon" Dessin (21 x 27 cm) |
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"Voile rouge sur le Belon" |
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"Sémaphore de Beg-morc'h, Kerabas, Moëlan-sur-Mer" |